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COMMUNISTES |
N°553 Semaine du 26 mars au 1er avril 2018
26 mars 2018
Rapport au bureau national du 28 mars 2018.
Lire Egalement Capitalistes
– travailleurs : Un intérêt Commun ? Et Ce 22 mars,
de nombreuses grèves, 500.000 manifestant(e)s dans 140 villes Et - Ce 22 mars
une journée importante qui comptera Et pour une
exploitation encore plus féroce Et Et Le changement dans la continuité |
Chers camarades, Nous allons aujourd’hui analyser la situation politique, économique et
sociale, sur l’ensemble des questions qui nous sont posées. La situation politique : • le gouvernement Macron déclare à longueur de journée qu’il va continuer
et accélérer la casse dans tous les domaines et tous les secteurs de la vie
nationale. Nous le disons régulièrement et cela ne va pas changer :
l’objectif est de livrer toute la société française au capitalisme pour le
profit, supprimer toutes les contraintes et obstacles pour parvenir à cet
objectif. • Les acquis sociaux sont tous attaqués : • Le contrat de travail que
ce soit dans le public avec les statuts ou dans le privé avec la baisse des
salaires, l’aggravation de la précarité de l’emploi, des conditions de
travail, bref une exploitation du travail renforcée. • Les salaires et pensions : le Medef annonce qu’il n’est
pas question d’augmenter les salaires cette année, le gouvernement sans
surprise lui emboîte le pas en disant qu’il ne faut pas « gaspiller » les
fruits de la croissance. Augmenter les salaires serait donc un gaspillage qui
pourrait compromettre la « croissance capitaliste ». En plus d’être un
« coût », le salaire est un « gaspillage », le ton est
donné ! Les pensions de retraite, bloquées depuis maintenant quatre ans font
l’objet de nouvelles ponctions, aujourd’hui avec la CSG mais il est déjà
envisagé la création d’un nouvel impôt sur les pensions pour financer le
chômage. • La sécurité sociale, l’accès à la santé, les
hôpitaux sont ciblés comme étant des objectifs profitables. Aujourd’hui, on
meurt dans les hôpitaux faute de soins, par manque de personnel et de moyens
nécessaires. Les hôpitaux sont gérés par des patrons, sont soumis à la
rentabilité comme des entreprises. Les budgets ont tous des objectifs «
d’économies », les conséquences sont énormes : suppression de lits,
fermetures de services, d’hôpitaux entiers. Le malade est considéré de plus en plus comme une marchandise
profitable. Les plateaux techniques doivent tenir des objectifs sinon ils
sont supprimés ou regroupés, les opérations chirurgicales en ambulatoire se
multiplient pour éviter les séjours en hôpital. On voit même des hôtels se
construire à proximité des hôpitaux, les dépenses sont évidemment à la charge
du malade. Opérés le matin, sortis dans la journée, cela multiplie les
risques pour les malades mais peu importe pourvu que les objectifs soient
atteints. Qui n’a pas comparé l’hôpital à une usine ? La maternité à une
usine à bébés ? La sécurité sociale, au cœur du dispositif de santé joue de moins en
moins son rôle. Elle fait l’objet d’un budget voté par l’Assemblée nationale
et dépend bien sûr de la politique de santé décidée par les députés. Elle
échappe à une gestion sociale au détriment d’une gestion décidée par les
équipes politiques au pouvoir dont on sait qu’elles sont au service du
capital. Depuis sa création, la sécurité sociale est dans le viseur des
patrons qui n’ont jamais cessé de vouloir récupérer les cotisations sociales
versées par son fonctionnement. Rappelons
que les cotisations sociales sont une part de salaire prise sur le
travail pour financer la protection sociale. Tous les ans, les entreprises
sont exonérées de 30 à 34 milliards de cotisations sociales, les conséquences
sont évidentes pour le fonctionnement de la structure. Ce mouvement est
accentué aujourd’hui par l’exonération de cotisations des salariés reversées
en salaire direct. La sécurité sociale, son but social d’origine est menacé,
on assiste à une privatisation rampante de l’institution. L’accès à la santé
devient très difficile pour ceux qui ont peu de moyens et ils sont de plus en
plus nombreux. Voyons bien aussi le rôle que jouent les mutuelles santé
qui n’ont aujourd’hui de mutuelle que le nom. Le rôle dévolu à la sécurité
sociale est transféré à ces mutuelles dont les cotisations ne cessent
d’augmenter. Rappelons notre proposition concernant la sécurité sociale :
elle doit jouer un rôle unique dans la protection sociale, financée à parts
égales par les entreprises et les salariés et gérée par les travailleurs. On
doit se soigner selon ses besoins et non pas selon ses moyens. • La retraite comme les autres acquis est
attaquée que ce soit pour sa durée d’acquisition, l’âge pour y avoir droit,
où le niveau des pensions. Mais ce que prépare Macron
s’attaque aux fondements sociaux de la retraite, c’est-à-dire la répartition.
L’objectif du capital est d’instaurer une retraite par points, supprimant
toute référence collective.Là encore celui qui aura
réussi à passer entre les gouttes du chômage, et ils sont de moins en moins
nombreux, pourra éventuellement s’en sortir. Pour les autres on imagine les
difficultés rencontrées. • Le logement : la dernière attaque du
pouvoir consistant à réduire les APL et à diminuer le loyer pratiqué par les
organismes logeurs masque là également la privatisation rampante du logement
social pour le livrer au privé. • On pourrait également
développer ce qui se met en place dans
l’éducation nationale, les universités, la formation professionnelle,
l’apprentissage. En clair tout ce qui peut former la jeunesse ne
doit pas échapper aux objectifs capitalistes : l’entreprise doit être au
centre de la société, c’est d’ailleurs l’objectif clairement affiché par le
pouvoir actuel au travers d’un rapport qu’il a commandé en vue de modifier le
statut juridique de l’entreprise au travers du Code civil pour réaffirmer son
objectif premier qui est de faire du profit, ce que l’on savait déjà,
réaffirmer également la propriété privée des moyens de production, on aurait
été surpris du contraire ! ! L’intérêt de ce rapport pour le capital et de
fixer dans le Code civil les difficultés juridiques que pourrait générer le
rôle dévolu à l’entreprise mais aussi l’opposer à tout autre rôle. Autrement
dit le but de l’entreprise c’est le profit et rien d’autre, la preuve c’est
le Code civil qui le dit… ! • Rien ne doit échapper au capital, c’est
le but des privatisations passées et en cours. Après le secteur de l’énergie
comme l’eau, l’électricité, le gaz, puis La Poste, France Telecom, le pouvoir
s’attaque aux transports. Après Air France et les chantiers navals il y a
quelques années, c’est autour des transports terrestres avec la SNCF. Là
encore les mêmes motifs sont évoqués : rentabilité. Tout ce qui n’est pas
rentable aux yeux du capital doit disparaître : les lignes régionales, les
gares, des guichets, les agences. La SNCF comme le reste, est génératrice de profits énormes, le rôle social d’une
entreprise est insupportable pour le capital parce que ce n’est pas le but
qu’il poursuit comme on l’a vu plus haut. Comme toutes les entreprises
publiques la méthode pour privatiser est toujours la même, on coupe les
vivres ce qui veut dire moins d’investissements, suppressions d’emplois,
moins d’efficacité, plus de difficultés à rendre le service et le tour est
joué. Pour en rajouter, on construit de toutes pièces une « dette » énorme
(comme pour la sécu) insupportable selon le pouvoir pour les Français afin de
démontrer qu’on ne peut faire autrement que de privatiser. C’est ce qui s’est
passé pour l’énergie, la poste, les Télécoms, c’est ce qui se passe à
l’hôpital et dans les transports. Tout ceci accompagné d’une campagne vieille
comme le monde concernant le statut privilégié de fonctionnaires qui
travaillent très peu et son protégé a vie. Le patronat et le pouvoir veulent appliquer cette méthode pour parvenir
à leurs fins mais sont confrontés à un profond mécontentement qui s’exprime
de plus en plus. La loi El Khomri, la loi travail
dernièrement, la casse des services publics, de la fonction publique, cette
politique qui s’attaque à toute la société est de plus en plus contestée par
les travailleurs. Les luttes se développent et prennent plus
d’ampleur. Certes, il reste encore beaucoup à faire pour arriver à un rapport de
force conséquent et faire reculer le pouvoir et le patronat. Mais la
convergence des luttes progresse. Qui aurait pu imaginer les salariés des
EHPAD et les retraités manifester ensemble ? La
fonction publique et les cheminots faire grève et manifester ensemble ?
D’autant plus que d’autres professions se sont jointes aux 15 et 22 mars
dernier, des délégations syndicales d’entreprises du privé étaient présentes,
des arrêts de travail ont été observés. De nombreux jeunes des universités
ont également participé aux manifestations. 200 000 le 15 mars, 500 000 le 22, le mécontentement profond
commence à s’exprimer, nous devons l’encourager. Pour cela, il faut faire beaucoup de
politique. Démontrer que les causes de la situation actuelle n’ont qu’une origine.
C’est l’existence d’une politique au service exclusif du capital, démontrer
la cohérence de cette politique mais aussi et surtout faire nos propositions,
les mettre en débat sans rien céder. Le capital a fait ses preuves depuis
toujours, il est incapable de résoudre les problèmes sociaux parce que ce
n’est pas la raison de son existence. Entre ceux qui veulent la développer encore, comme la droite et le
Front National qui sont de plus en de plus en plus d’accord sur la façon de
s’y prendre, et les partis dits de «gauche» qui veulent le gérer alors qu’ils
ont tous été au pouvoir à un moment donné, aucun ne cible le capital, et pour
cause, comme étant le seul et unique responsable des difficultés.On
en voit les conséquences aujourd’hui, je n’y reviens pas. La question de la perspective politique
est donc au centre de la bataille de classe actuelle. Chacun a pu remarquer les interrogations exprimées par les travailleurs sur cette
question essentielle. Les contacts que nous avons dans les manifestations,
dans les luttes, démontrent bien à quel point il faut faire un gros effort
d’explications politiques pour démontrer que tant que le capital sera aux
affaires, rien de fondamental ne changera. Tous les éléments existent pour le démontrer, mais si c’était si
facile, il y a belle lurette que la société aurait été changée. Soyons bien conscients que nous sommes le seul parti politique de
dimension nationale à porter une perspective révolutionnaire, pour un
changement fondamental de politique. Nous devons mener la bataille
politique et idéologique,peser
plus, pour faire grandir la lutte contre la politique actuelle. Les 15 et 22 mars, nous avons constaté l’intérêt grandissant des
travailleurs et des jeunes pour les idées que nous portons. C’est encourageant
car cela démontre que notre mobilisation, notre présence est utile au débat.
Nous savons qu’il faut consacrer beaucoup de temps à faire de la politique,
c’est la lutte des classes qui l’exige. Notre envie de changer de société
peut susciter quelques impatiences, mais au contraire, il faut prendre du
temps pour expliquer, débattre, démontrer qu’il est possible de faire
autrement. Des moyens considérables existent : au fil
et au rythme de la casse sociale, les profits explosent. Il n’y a jamais eu
autant de richesses créées en France, la distribution de dividendes n’a
jamais été aussi importante. Nous publions régulièrement les chiffres, les
résultats de l’exploitation capitaliste, quand faisons-nous ? Le Gotha capitaliste organise aujourd’hui le concours du plus riche de
la planète, quelle est l’origine de cette richesse ? Comment Bernard Arnault
parvient à gagner 800 € toutes les secondes ? À gagner en un an autant que 4
millions de travailleurs au SMIC ? Dans le même temps le Medef annonce son intention de ne pas augmenter
les salaires, d’accepter les « réformes » de casse sociale, Gattaz déclare
qu’il n’a jamais été aussi satisfait des mesures prises par un gouvernement,
et pour cause c’est le Medef qui les dicte. C’est cela la réalité de la lutte
de classe, l’opposition irréductible entre le capital et le travail. D’un
côté l’exploitation sans cesse plus dure du travail salarié, de l’autre
l’explosion des profits au bénéfice de quelques-uns. Les milliardaires ont
accru leur richesse de 41 %, le revenu des plus pauvres a reculé de 44 %, la
réalité de cette lutte de classe saute aux yeux. Le capitalisme sévit en France mais également sur toute la planète, 1
milliard de personnes souffrent de la faim. 3 milliards ne disposent que de
deux dollars par jour pour vivre. Le capitalisme domine le monde nous le savons, 53 % des richesses
mondiales sont aux mains de 500 sociétés capitalistes. Cette domination s’est accélérée depuis la chute de l’URSS et a des
conséquences sur la situation internationale. L’affrontement sans précédent
inter impérialiste génère conflits et guerres multiples qui touchent
l’ensemble des continents. Les multinationales, les états capitalistes
s’affrontent pour la domination des richesses mondiales quel que soit le
lieu, l’endroit, le pays, l’État en place. Les violations du droit
international sont monnaies courantes aujourd’hui. Les agressions se
multiplient, les frontières sont contestées, les nations font l’objet de
marchandage ou de destruction pour un nouveau partage des richesses du monde.
Ce sont les plus puissants qui l’emportent et les peuplent qui souffrent. Le
capitalisme c’est le contraire de la paix, 63 millions de réfugiés fuient la
guerre et les conflits multiples, c’est cela la réalité du capital. Des
millions de morts. L’absence ou la faiblesse de partis révolutionnaires pour
s’y opposer est un problème, notre solidarité doit s’exprimer et s’affirmer à
l’égard de ces peuples. Voyons bien la tâche, la grande responsabilité
que nous portons en tant que parti révolutionnaire.
Couvrir tous ces événements, expliquer, argumenter demande du temps. Il faut
aller à l’essentiel et ne pas se laisser bercer par les détails de tel ou tel
événement, en chercher la cause et la combattre. Les luttes actuelles multiplient les contacts que nous pouvons avoir
avec les travailleurs, invitons-les au débat. Les cheminots débutent leur mouvement de grève le 3 avril. La CGT a d’ores et déjà annoncé une
initiative confédérale interprofessionnelle le 19 Avril. L’intersyndicale des
retraités prépare également une nouvelle action, les syndicats de la fonction
publique également, les salariés d’Air France sont de nouveau en lutte
vendredi, il faut pousser plus fort à la convergence de ces luttes et de
toutes celles en cours dans toute la France. Pour favoriser cette convergence, il faut amener nos explications
politiques pour démontrer que la politique actuelle fait partie d’une
cohérence globale dirigée par le patronat appliquée par l’équipe gouvernementale
en place. La réponse à cette politique globale doit mener à la convergence
des luttes mais aussi à l’idée que si les luttes sociales sont indispensables,
elles ne règlent pas pour autant le problème politique. Chasser les
propriétaires de la maîtrise des moyens de production est un objectif majeur,
chasser les serviteurs du capital en est un autre mais ils sont inséparables
pour construire une société au service du peuple, gérée par le peuple pour
satisfaire l’immensité des besoins sociaux. C’est notre raison d’exister,
peut-on imaginer la France sans perte sans parti révolutionnaire ? Nous
devons nous battre pour le développer et pour cela nous avons des moyens et
beaucoup d’outils. Nos moyens, c’est
la force de nos arguments, nos capacités militantes, nos contacts avec la
classe ouvrière, avec les travailleurs, avec celles et ceux qui luttent et ils sont
de plus en plus nombreux. C’est notre déploiement dans les départements, nos
possibilités de renforcement considérables. Nos outils, ce
sont les matériels dont nous disposons, notre propagande politique, notre
site sans cesse enrichi d’analyses politiques sur l’actualité sociale,
économique et politique. C’est notre hebdo tous les vendredis et notre
journal régulièrement publié. Nous
avons besoin de beaucoup de moyens financiers pour fonctionner. Nous faisons
déjà beaucoup d’efforts pour renforcer ces moyens. Nous avons pris beaucoup
d’initiatives en ce sens : souscription permanente, affiche du centième
anniversaire de la révolution russe, vente de brochures diverses et
dernièrement la tombola. Oui nous avons beaucoup d’outils à notre disposition
pour développer le parti, le renforcer, le faire vivre au plus près de la
classe ouvrière. Ce travail , il
n’y a que nous, nos adhérents, nos sympathisants pour le faire. Ne perdons
pas de temps. Nous avons décidé de célébrer le 50e anniversaire des luttes
de 1968 et le 200ème anniversaire de Karl Marx qui est notre
référence politique. Ces deux événements font l’objet de reportages, articles
divers qui visent tous à dénaturer comme il fallait s’y attendre,
l’importance. Nous allons donc rétablir la vraie nature de ces événements
prochainement, nous y travaillons actuellement. Voilà chers camarades ce que j’étais chargé de vous transmettre, je vous
laisse la parole. Lire, enregistrer et/ou imprimer cette information
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