Si une page comporte des caractères
illisibles, cliquer sur ce lien
COMMUNISTES |
N°551 Semaine du 12 au 18 mars 2018
12 mars 2018
Une
formation professionnelle
pour une exploitation encore plus féroce
Lire Egalement Et Le changement dans la continuité Et Jeudi 15
mars : les retraités dans la rue Et Et La riposte à la réforme de la SNCF |
Le patronat et le gouvernement Hollande avaient
déjà porté une attaque sérieuse en 2014 avec la réforme de la formation
professionnelle. Mais l’objectif aujourd’hui du capital c’est d’aller beaucoup plus loin avec
Macron. Comme pour la casse du droit du travail, la protection sociale :
santé - retraite - chômage - famille - logement, il s’agit de mieux servir les
intérêts du capital pour réduire le « coût du travail ». La
formation professionnelle n’échappe pas à cette offensive. La Ministre du Travail Muriel Pénicaud, fut conseillère pour la
formation de Martine Aubry, elle fut Directrice de la formation et des
ressources humaines, chez Danone, puis chez Dassault, puis à nouveau chez
Danone DRH, elle a été collaboratrice de F. Fillon 1er Ministre de Sarkozy,
puis en 2014 avec F. Hollande. Elle est au service du capital. Le gouvernement « fragilise encore le monde du travail en érigeant
une individualisation totale des travailleurs, désormais seuls responsables
de leur employabilité », a montré la CGT. Le passage du Compte personnel
de formation (CPF) en euros et non plus en heures, fait « la part belle
aux trop nombreux organismes de formations, qui ont les mains libres pour
marchandiser la formation » constate la centrale syndicale. La CFDT a
regretté un manque de « concertation ». Pour Michel Beaugas (FO),
« les libéraux ont gagné ». La CPME a, elle, agité le risque d'une
« usine à gaz » quand le Syndicat des indépendants (SDI) a qualifié
le projet de « big flop ». Le MEDEF parle « de nationalisation
de la formation ». Quel est le vrai problème de fond ? 1 La finalité est de renvoyer
sur l’individu la responsabilité et la charge de sa formation, de l’acquisition
et de la maintenance de ses compétences en finançant un minimum social basé
sur la charité et renvoyer le reste à la charge des personnes. Murielle Pénicaud dit qu’elle veut finaliser ce big bang de la
formation professionnelle, avec cette fameuse prime annuelle de 500€ et 800€
sur le CPF (Compte personnel de formation) et que la collecte des cotisations
sera transférée vers les URSSAF. Seule serait transférée la collecte de la part légale de la
contribution finançant les comptes personnels de formation soit: 13,55 milliards
d’euros. On est bien loin des fameux 32 milliards que politiques et
journalistes utilisent pour dénoncer le soi disant gaspillage de
« l’argent de la formation ». Dans les 32 milliards sont compris à
la fois les prestations de formation (13,55 milliards) mais également la
formation interne réalisée dans les entreprises et la fonction publique et
surtout les salaires et charges des stagiaires. Une véritable manne va s’ouvrir aux organismes de formations,
aujourd’hui, 44% du
marché de la formation est empoché par 1% des organismes formateurs. Fin 2019, la formation sera
aussi simple que l’achat d’une marchandise sur Internet. Connaître le solde
de son CPF (Compte personnel de formation), les formations à proximité, l'avis
de ceux qui les ont suivies, les débouchés, s'inscrire... tout cela sera
accessible sur un smartphone. Et le fin du fin on pourra régler sa formation
et l'application enverra un ordre de virement en fonction de son solde CPE à
la Caisse des dépôts sans passer par la case des organismes paritaires… la
ministre du Travail impose ainsi l’hyper individualisation du compte
formation. 2 Mais pour comprendre la loi en
préparation il faut revenir aux ordonnances Macron sur le droit du travail, elle
viendra finaliser les articles qui en font références : * En cas du refus d’un salarié de la modification de son contrat de
travail résultant de l’application d’un accord d’entreprise, ce dernier
« pourra » être licencié pour cause réelle et sérieuse. Alors, « l’employeur
abonde le compte personnel de formation du salarié dans des conditions et
modalités définies par décret ». * La rupture du contrat de travail: l’employeur
pourra, à la demande du salarié ou à son initiative, préciser le contenu de
la lettre de licenciement. * Le plan de départ volontaire doit déterminer les « mesures
visant à faciliter le reclassement externe des salariés sur des emplois
équivalents, telles les actions de formation, de validation des acquis de
l'expérience »... Ces extraits des ordonnances Macron permettent comme ils disent: de
sécuriser la rupture du contrat de travail. En trois mots : vous êtes
virés ! Le projet de loi du gouvernement Macron pour la formation
professionnelle repose sur une logique : supprimer toute responsabilité
sociale des patrons en matière de formation de leurs salariés, de maintenance
de leur niveau de compétence et en renvoyer la charge sur l’individu. Le système capitaliste a besoin de la division des travailleurs, de
l’association capital-travail, du « dialogue social » avec des « partenaires
syndicaux » dont la CFDT est le fer de lance, pour avancer ses objectifs L’exemple de PSA est significatif dans la mise en œuvre de ces
ordonnances, le constructeur dit vouloir poursuivre : "sa
politique de départs volontaires en concertation avec les syndicats". En
2018, PSA vise 1.300 ruptures conventionnelles collectives, 900 congés
seniors, 2.000 emplois jeunes (comprendre apprentis) et 1.300 embauches en
CDI (CDI, sauce Macron, a pour spécificité de pouvoir être rompu par
l'employeur lorsque la mission pour laquelle le salarié a été recruté est réalisée,
comme la conception ou la sortie d’un nouveau modèle de voitures. « Nous
voulons aussi permettre plus de 1.000 reconversions en interne pour
renforcer l'employabilité des salariés », précise Xavier Chéreau le
DRH de PSA. Il poursuit : « nous voulons encore franchir un cap
supplémentaire … Notre ambition aujourd'hui est d'anticiper les
changements et de rester maître de notre destin». Les salariés seront des kleenex jetables et comme les téléphones,
"reconditionnés" à pôle emploi avec une formation qu’ils se
paieront. Contre cette exploitation
capitaliste de plus en plus féroce, il faut organiser la lutte tous ensemble,
de plus en plus fort pour les faire reculer. Le capital avec le pouvoir à son
service veut aller toujours plus loin et vite, pour l’augmentation de ses
profits, se placer dans la concurrence capitaliste mondiale. Face à cela, une
seule recette: la lutte des travailleurs, du peuple, il n’en existe pas
d’autre. C’est la lutte de classe. Notre Parti met toutes ses
forces dans cette bataille de classe et appelle également à la lutte
politique, car tant que le capitalisme existera et dominera la société, il exploitera,
il organisera la régression sociale. Il ne disparaîtra pas de lui-même. Il
faut lutter pour le faire reculer jusqu’à l’abattre pour qu’il y ait un
changement radical de société. Lire, enregistrer et/ou imprimer cette information
au format PDF - (2 pages) Envoyer cet article à un(e) ami (e) |
Lire également Bureau National du 13 février 2016 sur les questions internationales : Et Bureau National du 13 février 2016 sur les questions internationales : Et Journal
N° 118 de février 2016 |
Le
niveau des luttes est et sera déterminant République Populaire Démocratique de Corée : Syrie : Une guerre
impérialiste Indre : La
Cour d’Appel de Paris veut expulser les syndicats de
Châteauroux de leurs locaux |