Si
une page comporte des caractères illisibles, cliquer
sur ce lien
Parti Révolutionnaire Communistes |
|
N°555 Semaine du 9 avril au 15 avril 2018
10 avril 2018
Brésil : Le coup d'état continu La situation au Brésil est marquée ces derniers jours par
l'incarcération de l’ancien Président Luis Inacio
Lula da Silva, dit Lula, candidat à la prochaine élection présidentielle
comme représentant du Parti des Travailleurs (PT). Il s'agit là de
l'aboutissement d'un long processus qui a amené à l'inculpation et à la
condamnation de Lula pour corruption. Le parti Communiste Brésilien (PCB),
qui ne soutient pas la candidature de Lula, condamne : « l’arrestation
de l’ancien président Luis Inacio Lula da Silva,
prenant en compte que c’est là le résultat d’un processus vicié, marqué par
des manipulations et la partialité. Le procès concernant la demande d’Habeas
Corpus (de la part de Lula) a été soumis à des pressions écrasantes
des médias, en particulier du réseau Globo, du
gouvernement fédéral et des militaires, toutes dans le but d’emprisonner Lula
et de l’évincer de la campagne électorale. Le PCB analyse l’emprisonnement de Lula
comme un élément de l’offensive réactionnaire de l’impérialisme et de la
bourgeoisie, de restrictions des droits politiques et d’atteintes aux
libertés démocratiques, en cours dans le pays ». C'est ainsi, un pas de plus engagé
dans la marche du coup d’état que mène la bourgeoisie liée à l'impérialisme
américain pour s'assurer plus fortement du pouvoir et mettre au pas les
forces populaires. Avec le PCB, nous condamnons
l'incarcération de Lula, il doit pouvoir se présenter à l'élection
présidentielle dans des conditions où il puisse présenter son programme
politique. Nous soutenons le PCB et les forces démocratiques qui luttent
contre le coup d'état commencé avec la destitution de Dilma
Roussef (PT) et son remplacement par Michel Tremer (Parti du Mouvement Démocratique Brésilien, PMDB
que l'on peut caractériser comme un parti du grand patronat lié aux
multinationales et basé sur une idéologie de type néo-libérale)
dont neuf des membres du gouvernement ont été contraint à la démission pour
des faits de corruption avérés. Après une longue période de 2003 à 2011 qui a
vu la domination de la vie politique par le PT, avec Lula comme Président,
lui a succédé Dilma Roussef.
Dès le début de son deuxième mandat, elle a été suspendue puis destituée en
2016 par le Sénat. Sur cette longue période, il convient
d'analyser les affrontements des
classes sociales pour comprendre ce qui a permis un tel coup « d'état
constitutionnel ». Tout d'abord, il faut bien mesurer quelle est la
nature de classe du PT. Il n'est pas
un parti ouvrier, il s'appuie certes sur des couches de salariés et de
chômeurs pauvres à qui il a pu procurer par une certaine redistribution, au
moment où les exportations brésiliennes le permettaient, un mieux être
certain en terme d'alimentation , de logements et de soins, mais plus
fondamentalement, le PT est soutenu par une fraction de la bourgeoisie, celle
que le sociologue Armando Boito nomme : « bourgeoisie
interne » et qui domine dans les secteurs financés par l'état comme
les grands travaux publics, l'agro-alimentaire, l'industrie navale...et qui
constitue le bloc principal et hégémonique au sein de l'alliance poli-classiste que constitue le PT. Cette bourgeoise a été
favorable aux formes de protectionnisme introduites par le pouvoir du PT qui
lui ont permis avec les subventions publiques et une certaine élévation du
pouvoir d'achat populaire de renforcer ses profits et sa domination. Il faut bien mesurer que le soutien
populaire au PT a été cantonné à un rôle relativement passif et que les
mesures d'austérité introduite par Dilma Roussef ont détaché ces couches populaires du pouvoir, le
fragilisent et permettant les attaques sur le terrain de la corruption,
réelle, mais qui loin de là ne touche pas que le PT. Dans toute cette
période, la bourgeoisie liée à l'impérialisme américain (bourgeoisie
compradore) du fait de son activité économique et sa base sociale constituée
essentiellement des hautes couches moyennes : avocats, militaires et
police fédérale, juges...ont renforcé leurs positions en se servant du
prétexte de la corruption pour attaquer le gouvernement et faire de la
question de l'état non corrompu l'objet principal des attaques politiques. Ces couches liées à la bourgeoisie compradore, se sont senties lésées par la politique de redistribution du PT . Ce sont ces couches qui ont fait basculer la majorité et permises sur fond de passivité relative des bases populaires du PT le renversement de Dilma Roussef. Aujourd'hui, les forces politiques liées à l'impérialisme américain veulent pousser plus loin leur avantage en neutralisant les aspects sociaux et institutionnels favorables aux travailleurs brésiliens et en donnant un tour nettement pro-américain à la politique extérieure du Brésil qui jusque- là avait tenté des relations de type Sud-Sud avec les autres grands pays d'Amérique Latine et d'Asie. Pour la bourgeoisie, le coup d'état doit continuer jusqu'à son terme celui de son pouvoir absolu. Elle ne reculera devant rien, y compris l'utilisation de la force fasciste. Lire, enregistrer et/ou imprimer cette information
au format PDF Envoyer cet article à un(e) ami (e) |
Lire aussi… - Bureau national du 28 mars
2018 - rapport -
Comité national du 10 février 2018 - rapport -
Comité national du 10 février 2018 - discussion -
Bureau national du 24 janvier 2018 - Rapport
Lire aussi… -Cheminots, travailleurs,
étudiants, retraités, même combat - Pourquoi cette situation en
Palestine ? - Gaza, 16 tués, plus de
1.400 blessés -
Rapport au bureau national du 28 mars 2018. - Pour un changement de
politique en France - Capitalistes – travailleurs
: Un intérêt Commun ? - Violences contre les
manifestants et les étudiants ? - Afrine
ou le partage de la Syrie par les forces impérialistes |
|
|