COMMUNISTES |
N°413 Semaine du 20 au 26 juillet
2015
23 juillet
2015
La leçon de
la crise grecque : un gouvernement de la zone Euro pour
renforcer la domination du capital |
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L’accord sur la Grèce suscite de
nombreux commentaires et prises de position des forces politiques en France
et en Europe. Il apparaît clairement à la lecture de ces commentaires que la
crise est loin d'être terminée et qu'elle amène les forces du capital à
rechercher des solutions plus stables leurs permettant de renforcer leur
domination en Europe. Ainsi, la présidente de
l'association patronale européenne « Business Europe », par
ailleurs présidente du monopole pétrolier ENI, si elle se réjouit de l'accord
obtenu elle réclame aussi de nouvelles réformes touchant aux retraites, aux
salaires aux droits sociaux et au marché du travail. Elle place ces exigences
dans le cadre plus général d'une baisse du « coût du travail » et
d'une plus grande capacité pour le patronat de décider de l'utilisation des travailleurs. C'est ce qu'ils appellent
la flexibilité renforcée. Ces mesures ne s'adressent pas qu'aux seuls Grecs mais à tous les
travailleurs en Europe. C'est d'ailleurs cette politique que mènent tous les gouvernements du capital dans tous les pays d'Europe. Au
delà, la représentante des monopoles en
Europe exige plus de droits à diriger directement la politique
économique, monétaire et financière. Ainsi, soutient-elle l'idée d'une zone
Euro resserrée dirigée par un gouvernement non élu, En clair c'est une
intégration encore plus poussée sous la houlette des intérêts du grand
capital. C'est cette même idée que Hollande développe dans une interview au
JDD de dimanche 19 juillet. "Il faut tirer les leçons [de la crise
grecque] et aller beaucoup plus loin (...) il faut plus d'Europe"
et il
propose un gouvernement de la zone Euro. Cette idée n'est pas neuve,
elle était déjà formulée en particulier par Piketty dans son
livre : « Le capital au XXIe siècle ». Ce gouvernement de la zone Euro avait été aussi soutenu par Sarkozy en
2008 au moment du déclenchement de la crise. Si les Républicains critiquent
Hollande, ce n'est pas sur le fond mais sur l'idée qu'il faudrait un accord
plus profond entre les deux états capitalistes : la France et
l'Allemagne. Le parti socialiste qui se réjouit de l'accord avec la Grèce
dans lequel il voit la main éclairée de Hollande est évidemment sur une
position similaire : il faut plus d'Europe et donc aller vers une
fédération avec une intégration plus poussée du marché du travail et des
politiques économiques et sociales. Au delà du caractère général de cette affirmation pointe évidemment
l'idée que le capital doit avoir les mains libres pour mieux mener sa
politique de rétablissement des taux de profit. De ce point de vue la
référence à Delors chantre de l'Europe fédérale est assez forte pour souligner l'objectif que se fixe les forces du capital en France
et en Europe. Du côté du Front de gauche, les déclarations de Laurent et Mélenchon
essaient de nous faire croire que le gouvernement grec dirigé par Tsipras a
sauvé l'essentiel à savoir le maintien de la Grèce dans la zone Euro. Plus
loin, leur position sur une Europe sociale et démocratique rejoint de fait
celle d'une construction fédéraliste. De son côté le FN, s'il affirme que l'Euro est un échec et qu'il faut
en sortir se garde bien du moindre commentaire sur le caractère capitaliste
de la construction européenne. Ce parti est contre un gouvernement de la zone
Euro parce que cela coûterait cher aux contribuables mais ne dit pas un mot
sur le sens de cette proposition. Parti du capital, il est en place pour
absorber le mécontentement et le dévoyer au profit de ses sponsors
capitalistes. On le voit, pour combattre les politiques d'austérité, il ne suffit pas
de dire que l'on est contre. Il faut en premier lieu analyser les causes de
la crise et de la nature impérialiste de la construction européenne. Ainsi,
les outils nationaux et supranationaux que développe le capital deviennent plus clairs. Le Parti Révolutionnaire Communistes
en mettant en exergue la lutte contre le capitalisme jusqu'à l'abattre et en
affirmant l'objectif de la construction d'une société socialiste met-il
clairement en perspective la lutte contre les instances supranationales de la
domination impérialiste. Lire, enregistrer et/ou imprimer cet article au
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