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N°485 Semaine du 05 au 11 décembre 2016

 

06 décembre 2016

 

 

 

Chine : Le développement capitaliste de la Chine

 

 

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Communiqué du Parti Révolutionnaire

COMMUNISTES de Loire Atlantique

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La République populaire de Chine qui compte 1 milliard 400 millions d'habitants est devenue en quelques décennies une puissance mondiale de premier rang. En terme de Produit Intérieur Brut, elle se classe désormais devant les USA et même si le revenu par habitant la place à un modeste 81e rang elle n'en est pas moins un acteur majeur économique, politique et militaire en Asie et dans le Monde. Le chemin parcouru depuis la proclamation de la République Populaire de Chine en 1949 par Mao Zedong et qui a fait suite à une longue période de domination occidentale puis japonaise est considérable. La Chine a recouvré son indépendance nationale et l'action du Parti Communiste Chinois (PCC) a permis de sortir cet immense pays du sous-développement et sa population de la misère et de la faim.

 

À partir de 1979, la Chine s'est engagée dans la voie de ce qu'elle a défini comme une « économie socialiste de marché ». Derrière ce vocable se trouve le développement d'un capitalisme chinois sous le contrôle politique du PCC. D'abord relativement limités à des zones dites spéciales, le capitalisme chinois et les investissements étrangers, sont devenus des éléments majeurs du développement de l'économie chinoise. Depuis 1979, la croissance de l'économie chinoise a battu tous les records mondiaux. De 1979 à 2011, le P.I.B. a progressé de près de 10 p. 100 par an en moyenne et le revenu par habitant a quadruplé.

 

Ces résultats ont fait dire à beaucoup d'observateurs et d'hommes politiques que la Chine représentait un nouveau modèle de développement dans le même temps où la crise dans les pays capitalistes avancés avait pour conséquence un très net ralentissement de leur activité économique pouvant aller jusqu'à la récession.

 

La croissance économique a pour cause une progression de la population en âge de travailler. Elle a augmenté de 360 millions d'unités de 1980 à 2010. A un effort d'investissement exceptionnel qui a atteint près de 50 p. 100 du P.I.B. en 2010 et à une amélioration de la productivité du travail liée en particulier à l'élévation de la qualification de la main-d'oeuvre.

 

Depuis 2012, date du dernier congrès du PCC, le PIB de la Chine a augmenté de 6,7% en glissement annuel. Sa progression marque un ralentissement par rapport à la période précédente.

 

Il convient d'analyser les causes de ce ralentissement au regard de la réalité et de l'évolution des rapports de production dans ce pays.

 

Notons en premier lieu que dans la structure du PIB chinois les services et l'administration connaissent une forte progression. Si la main-d'oeuvre se repartit en trois tiers quasi-égaux pour l'agriculture, l'industrie et les services, la part de l'agriculture dans le PIB est passée en 20 ans de 27 à 10 %, celui des mines et de l'industrie de 37 à 38,4 % et celui des services et de l'administration de 9 à 24,6 %. Le PIB est à 70 % le fruit de l'activité du secteur privé. En trente ans, la part du secteur public dans le PIB est passée de 90 % à 30 %, c'est dire le rôle majeur que jouent les rapports de production capitalistes dans l'économie chinoise.

 

Le gouvernement a décidé de restructurer ses grands groupes industriels et de les réduire à moins de 100, les regroupements dans de grandes entreprises, ayant un caractère de monopole, se poursuivent, dans le transport maritime, avec Cosco qui est devenu une multinationale possédant 93,6 milliards de dollars d'actifs, 47 000 employés, 430 navires et 15,6 millions de tpl (unité de mesure) porte-conteneurs, capable de rivaliser avec les multinationales du secteur Maerks, CMA-CGM etc... Rappelons que COSCO a participé avec la complicité du gouvernement grec à la privatisation du grand port du Pyrée. De même dans le domaine aéronautique il y a eu la création d’un groupe industriel de moteurs d’avions, l'Aero Engine Corporation of China (AECC) avec un capital de 7,5 milliards de dollars et 96.000 employés. À l'heure actuelle, seuls sont capables de produire des moteurs d'avions les États-Unis, la Grande-Bretagne, la Russie et la France. Nous constatons la même politique dans le domaine de l’énergie, des transports ferroviaires et aériens, etc…

 

Le commerce international de la Chine participe à la restructuration du capitalisme à l’échelle mondiale en participant aux fusions acquisitions qui totalisent 601 transactions pour les neuf mois de 2016, contre 441 dans la même période en 2015, avec la prise de contrôle de Syngenta par la multinationale Chem China pour 46,7 milliards de dollars, ce qui est le niveau le plus élevé jamais enregistré ou encore le rachat par le Groupe chinois Midea, (multinationale de la fabrication d'appareils électroménagers) du constructeur allemand de robots KUKA AG, etc…

 

Dans le domaine des restructurations, le gouvernement chinois a décidé d'éliminer 10% de la capacité de production dans les secteurs de l'acier, du ciment, du charbon et de la sidérurgie où la surcapacité est énorme, soit plus de 300 entreprises d’après le gouvernement. L’objectif est de créer des groupes plus compétitifs à l'échelle mondiale, par exemple dans le groupe sidérurgique « Wuhan Iron and Steel Corp. (WISCO) », la direction a décidé de réduire les coûts de production et de favoriser la productivité en licenciant entre 6.000 et 7.000 salariés, rien que dans ce secteur, 400.000 emplois sont directement menacés.

Si le développement du capitalisme en Chine ne peut-être contesté, il est important d'analyser les causes de la crise qui se développent depuis plusieurs années. Un des critères important pour analyser la crise est celui de l'évolution des taux de profits sur la période de développement depuis 25 ans. Selon les sources du « China Statistical Yearbook » le taux de profit [(PIB-masse salariale)/(Stock de capital fixe] de l'appareil productif est en baisse constante, diminuant de près de moitié sur cette période. Une telle situation de baisse de la productivité du capital lié pour partie à l'augmentation de la masse salariale et à l'accumulation de capital fixe, a pour effet d'alimenter, comme dans les autres pays capitalistes développés, la recherche de réalisation du profit par la spéculation financière. La traduction de cette situation se trouve dans la formation de bulles spéculatives touchant en particulier le secteur de l'immobilier.

 

Une autre caractéristique de la situation en Chine est l'émergence des luttes sociales que ce soit dans les entreprises privées dominées par le capital international comme dans les entreprises publiques et privées chinoises.

 

 

Des luttes importantes sont conduites et se développent contre cette politique. Des augmentations de salaires importantes jusqu’à 20% ont été obtenues. Certaines luttes sont dirigées par l’ACFTU syndicat de 150 millions d’adhérents souvent plus proche de la collaboration de classe que de la défense des salariés. D’autres luttes sont menées directement par les syndicats d’entreprises sur les salaires et l’emploi. D'une manière générale la répression patronale et étatique est forte contre les luttes sociales.

 

Les relations internationales de la Chine se développent dans un contexte de concurrence exacerbée entre puissances capitalistes régionales et internationales pour conquérir des parts de marchés dans les secteurs les plus rentables. Concurrence avec le Japon, la Corée du Sud, l’Inde, l’Australie dans le pacifique, concurrence avec les USA et l’Europe capitaliste, au travers d’organisme régionaux comme l’APEC, l’ASEAN, l’OCS1, internationaux comme les BRICS. La Chine n’hésite pas a créer des organismes dans le but de développer son commerce international comme « la route de la soie » qui vise à protéger l’acheminement de ses marchandises vers l’Asie centrale, la Russie et l’Europe, à l’écart des routes maritimes et des conflits maritimes territoriaux dans le pacifique. Cette concurrence économique et militaire est exacerbée par les prétentions japonaises, philippines, vietnamiennes sur des îlots convoités pour leur richesse minérale et leurs emplacements stratégiques dans le pacifique.

 

Quand on mesure aujourd’hui la place des entreprises monopolistes chinoises, leur dynamisme dans le commerce international comme dans celui des acquisitions et investissements, cela confirme que ce pays a accédé au stade du capitalisme monopoliste et qu’il constitue un nouveau pôle impérialiste dans le monde.

 

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