France
Ibis Batignolles : Victoire pour les femmes de chambre de l'Ibis Batignolles (groupe Accor).
Vendredi 21 mai, un protocole d'accord a été signé entre la société STN (entreprise sous-traitante), le syndicat CGT-HPE avec les femmes de chambre en lutte depuis le 17 juillet 2019. 22 mois de lutte, dont 8 mois de grève totale et 14 mois et 5 jours de chômage partiel dû à la crise sanitaire. Les salariées en lutte obtiennent les mêmes avantages que le personnel titulaire des hôtels employeurs : De 250 à 500 € d'augmentation de salaires par mois par :
• La mise en place d'une prime de panier égale à 7,30 € par journée d'au moins 5 heures, soit 150 € par mois.
• L'augmentation des qualifications, soit environ 100 € par mois.
• L'augmentation de la mensualisation pour 13 grévistes d'1 heure par jour (7 salariées passent à temps complet), et pas de contrat de moins de 5 heures par jour, soit 21h67 X 11,5 €, soit 250 € par mois.
La lutte a permis d'obtenir également :
• Une baisse des cadences pour toutes les qualifications et la fourniture de 2 tenues en coton par an, dont l'entretien est assuré par l'employeur.
• La réintégration de 2 CDD rompus illégalement pendant la grève.
• La mise en place de 2 déléguées de site avec 15 heures de délégation par mois et la tenue de réunions mensuelles.
• L'annulation des mutations des 10 salariées en restriction médicale.
• La suppression de l'abattement de 8 % sur l'assiette des cotisations sociales.
• Le paiement des salaires le 5 du mois suivant au lieu du 11.
Encore une fois, les salariées en lutte ont prouvé par leur opiniâtreté qu'il est possible de faire lâcher un des patronat des plus rétrograde qui sévit encore dans les hôtels !!!
Éboueurs et Égoutiers de Paris : Mardi 25 mai, l'hôtel de ville de Paris a été occupé par les salariés en grève contre l'augmentation du temps de travail. La mobilisation a pris de l'ampleur contre la réforme de transformation de la Fonction Publique, qui doit mener en janvier 2022 les agents municipaux à travailler plus sans compensation financière. A l'appel du syndicat CGT, les salariés du traitement des déchets, nettoiement, eau, égouts et assainissement ont occupé l’hôtel de ville, occupation qui s'est achevée l'après-midi, après l'intervention des forces de l'ordre. 2 manifestants ont été interpellés et 2 autres blessés.
La réforme de transformation de la Fonction Publique de 2019, qui doit entrer en vigueur le 1er janvier 2022 ferait passer le temps de travail annuel des agents de la ville de 1522 à 1607 heures. Ce changement équivaut à 8 jours de congés en moins pour les salariés. Après l'action du 20 mai, une nouvelle manifestation a eu lieu le jeudi 26 mai, de la place d'Italie vers l’hôtel de ville, avec comme slogan « pas 1 minute de plus ».
Sur Amiens, les éboueurs sont également dans l'action avec piquet de grève et blocage du dépôt (1 journée par semaine depuis 2 semaines), contre la remise en cause de leurs horaires de travail. Les éboueurs n'acceptent pas de travailler en équipe d'après-midi et de soirée, plus dangereuse face à la circulation routière plus dense que lorsqu'ils commencent leur travail à 5 heures du matin, nouveaux horaires décidés unilatéralement par les élus LR et UDI d'Amiens Métropole. Des négociations sont en cours, les salariés continuent leur mobilisation.
ARTE : 1ère grève depuis 20 ans : afin de dénoncer la précarité au sein de la chaîne franco-allemande !
Le conflit a commencé suite à l'élaboration d'un vaste « plan d'intégration » lancé en 2018 et destiné à régulariser la situation d'environ 150 pigistes et intermittents, par la création d'une centaine d'équivalents temps plein sur 10 ans. Les grévistes demandent le retrait : l'instauration d'un plafond de 60 jours de travail annuels, précisé dans le projet, pour les nouveaux embauchés. « Cela crée des situations absurdes, pour lesquelles 2 personnes se succèdent sur un même poste, afin que chacune ne dépasse pas 60 jours d'activité, alors que, aucune des 2 ne peut décemment en vivre ».
Non seulement la précarité s'en trouve accrue, mais les perspectives d'intégration impossible aux yeux des jeunes pigistes,et le recours aux Prud'hommes impossible.
Pour l'instant, la direction reste sur ses positions en prétextant le cadre budgétaire. La mobilisation des salariés face à la précarité pourrait se poursuivre dans les prochains jours, sous des formes qui restent à définir.
Création d'une SCIC (Société Coopérative d'Intérêt Collectif) : la lutte donne naissance à « Distribue et Vous ».
Suite à la liquidation judiciaire des filiales régionales du distributeur de presse Presstalis, 41 salariés ont monté leur projet de SCIC et repris leur activité dans la région Lyonnaise. Le 15 mai 2020, le tribunal de commerce de Paris met Presstalis en redressement judiciaire avec poursuite d'activité.
La SAD (Société d'Agences et de Diffusion), l'une de ses antennes régionales, se retrouve en liquidation judiciaire sans poursuite d'activité. Les 512 salariés sont licenciés, dont plus d'une centaine à Vénissieux, près de Lyon. Les salariés décident alors d'occuper les locaux, avec un bail précaire. La majorité d'entre eux sont licenciés peu après la liquidation et touchent leurs indemnités de chômage en juillet 2020.
16 salariés protégés se retrouvent dans un entre-deux inconfortable, l'Inspection du Travail refusant de valider leur licenciement, n'ayant pas bénéficié d'un reclassement au sein de Presstalis. Ils se retrouvent sans salaire, ni indemnités. La caisse de solidarité créée au sein de la CGT de l'entreprise permet d'aider les plus fragiles.
Contrairement aux obligations légales, la presse écrite n'est plus livrée dans les bureaux de tabac ou kiosques de journaux.
Avec la CGT de Marseille et de Lyon, les salariés créent un projet alternatif pour reprendre une partie de l'activité en créant une SCIC ; après plusieurs mois de recherche pour retrouver des locaux et une garantie financière de 440 000 euros des Messageries Lyonnaise de Presse, 41 salariés qui souhaitaient faire partie de la SCIC ont emménagé dans leurs locaux le 15 mai 2021.
Distribue et Vous est dans ses murs, et prouve une fois de plus que seule la lutte et la ténacité ont payé.
Stellantis : (ex PSA Fiat-Chrysler), représentants plus de 14 marques automobiles, de Peugeot à Alfa-Roméo en passant par Opel et Citroen.
Le groupe va résilier tous ses contrats de concession en Europe. La décision sera prise en juin avec un préavis de 2 ans. Le constructeur se donne ce délai « afin d'optimiser son réseau », à la faveur d'un changement de réglementation au niveau européen. Cette décision doit être entérinée en 2023, elle est redoutée par les concessionnaires, car elle devrait donner beaucoup plus de liberté aux marques pour réorganiser leur réseau et le revoir à la baisse. La plupart des constructeurs mettent depuis 1 an l'accent sur le développement des ventes partiellement ou 100 % sur internet. C'est l'un des moyens pour générer plus de marge en permettant aux industriels de capter l'intégralité des données des clients. Le groupe aura toujours besoin de concessions, pour que les clients essaient le modèle, où viennent en prendre livraison.
Stellantis, suite à la fusion de 2 réseaux de distribution, celui de PSA et celui de Fiat-Chrysler, lui permettant une remise à plat, peut supprimer les doublons (comprendre les emplois à supprimer) !!!
Un élément pris en compte également, le passage accéléré à l'électrique, fait partie des arguments avancés par le constructeur. Les modèles équipés de batterie ayant moins besoin de révision et d'entretien que les moteurs thermiques, cela ouvre en grand la porte là aussi à une diminution du nombre de points de contact et des emplois correspondants.
La perspective n'est guère rassurante pour les salariés des concessionnaires.
Affaire à suivre ...
Monde
Algérie : A Alger, vendredi, la circulation de certains transports en commun était stoppé, empêchant les habitants de rejoindre le centre ville pour la marche hebdomadaire du Hirak. 800 personnes ont été arrêtées dans le pays. L'important quadrillage sécuritaire et les nombreuses arrestations ont étouffé les velléités des manifestants. La circulation des tramways algérois, des trains de banlieue et interrégionaux a été suspendue toute la journée.
Dans les quartiers populaires, aucune chance n'a été laissée aux personnes qui voulaient sortir manifester en direction du centre ville. Le siège du Rassemblement pour la Culture et la Démocratie, parti d'opposition, a été encerclé par la police pour empêcher le départ vers la manifestation. A Alger, 2 journalistes ont été immobilisés devant un commissariat pendant plusieurs heures par des policiers qui leur ont confisqué téléphones et cartes de presse.
Depuis le 9 mai, le ministère de l'Intérieur soumet toute marche à l’obtention d'une autorisation préalable. Le mouvement de contestation est destiné à durer, d'où la nécessité de lui donner une forme et un contenu politique, et cela aboutira , lorsque la crise sociale sera culminante dans le pays. Le peuple Algérien prend conscience des enjeux, mais la maturité politique manque, principalement dû à la faiblesse ou absence d'organisation politique et syndicale.
Colombie : Face à la violente répression qui continue de s’abattre sur les manifestant qui contestent l’« ordre social » qui jettent dans l’extrême pauvreté près de 45 % de la population, l’ONU par la voix de Michelle Bachelet a demandé l’ouverture d’une enquête :« Il est essentiel que tous ceux qui pourraient être impliqués [dans ces violences] ayant causé des blessures ou la mort, dont des responsables officiels, fassent l’objet d’enquêtes rapides, efficaces, indépendantes, impartiales et transparentes et que des comptes soient demandés aux responsables ».
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