Gantry 5

 

763-05/03/2022  Le 31 mars plus de 8.000 cheminots manifestent à Paris. Ils sont venus redire leur opposition à la casse de la SNCF, à l’ouverture à la concurrence,

à la filialisation, au déboulonnage du Statut et aux reculs des droits pour l’ensemble des cheminots, qu’ils soient statutaires, contractuels ou embauchés depuis le 1er janvier 2020. Le même jour, six fédérations (Chimie, cheminots, commerces et services, services publics, mines-énergie et organismes sociaux) appelaient à manifester à Paris et en régions

Manif 31 mars 2022

La Poste : Le droit au chômage bafoué, des milliers de salariés-es en difficulté.
Des milliers de salariés-es qui ont travaillé à La Poste se trouvent, une fois la relation contractuelle terminée, confrontés à un parcours semé d'embûches pour percevoir leurs allocations chômages.
Les conséquences de ces non-indemnisations sont désastreuses, car ces salariés-es se retrouvent bien souvent sans ressources matérielles, auxquelles s'ajoutent des frais de compte pouvant aller jusqu'à l'interdiction bancaire, la détresse psychologique liée à l'épuisement des réclamations et l'incertitude du lendemain !... D’anciens salariés de La Poste accusent l’entreprise de « faire des bénéfices sur les chômeurs », exaspérés par les retards ou les non-paiements de leurs allocations-chômage, ils ont décidé d’entamer une action en justice groupée contre leur ancien employeur. Ils ont décidé d’intenter une action en justice groupée contre l’entreprise. Une action réunissant plus de 700 personnes pour dénoncer leurs situations. La Poste gère elle-même son propre système de chômage. Il semble très compliqué pour les anciens salariés de se faire payer leurs allocations. « Certains CDD ne demandent même plus leurs indemnités, compte tenu des difficultés. C’est de l’argent gagné pour la Poste », a expliqué un délégué CGT de La Poste. Plus de 13 000 salariés en CDD travaillent en moyenne tout au long de l’année à La Poste, soit 7 à 8 % de l’effectif.
Cependant, si on regarde une feuille de paie d'un-e salarié-e, aucune cotisation chômage n'apparaît. Du coup, les salariés-es sont en droit de se demander où passe leur salaire socialisé, leurs cotisations ouvrant leur droit au chômage.
Pour l'entreprise, c'est une ligne comptable de plus qui sert de variable d'ajustement pour développer le plan stratégique du groupe de La Poste. Quand il y a des flux trop importants, La Poste prend des intérimaires, exigeons des recrutements.

SNCF Hauts-de-France : La région ouvre ses lignes TER à la concurrence.
Sous 18 mois, la totalité des lignes TER vont basculer dans le privé, alors qu'à l'origine, l'offre de la région portait jusque là sur la moitié du réseau.
Changement d’ère et début d'une révolution déclarent les politiciens régionaux !!!
Pas pour les cheminots ni pour les usagers, mais pour les actionnaires des groupes privés qui se frottent déjà les mains pour le profit qu'ils vont réaliser.
Une délibération du conseil régional (président Xavier Bertrand, ancien candidat autoproclamé pour la présidentielle).
« Nous y allons à 100 % » a affirmé le vice-président en charge des mobilités, des infrastructures de transport et des ports de la région Hauts-de-France.
« Nous avons décidé de ne pas perdre de temps au vu de la situation du TER dans la région..., où le trafic et la gestion sont mauvais, nous ne supportons plus la situation de monopole de la SNCF ».
La région avait suspendu fin 2021 ses paiements à la SNCF, invoquant dysfonctionnements, retards, et suppressions de train sur le réseau TER.
Les nouveaux appels d'offres décidés portent notamment sur les lignes TER à grande vitesse, une particularité régional et seront lancés « dans les 18 mois à venir ».
4 candidats sont intéressés : la SNCF, le groupe français de transport Transdev, Regiono qui réunit la RATP Dev et Getlink, et la compagnie espagnole Renfe se sont déjà portés candidats pour le 1er lot, dit de l’Étoile d'Amiens, qui sera attribué en 2025.
Les 3 autres lots remaniés : Paris-Beauvais et les radiales parisiennes, l’Étoile de Saint-Pol et les lignes du Nord-Pas-de-Calais, et les TER-GV seront eux attribués respectivement en 2026, 2027 et 2028, pour des périodes de 6 à 9 ans.

LME (Nord) : 2 jours de grève et arrêt total de l'aciérie-laminoir pour une revalorisation salariale.
Après 2 jours de lutte, les travailleurs de LME Trith-Saint-Léger ont obtenu 120 euros brut mensuel d'augmentation générale, alors que la direction proposait 80 euros brut.
Les NAO de l'aciérie et laminoir de LME ont généré une riposte immédiate des salariés pour une revalorisation conséquente des salaires.

Schindler : Vélizy-Villacoublay, Mulhouse et Lyon.
La direction met en avant sa philosophie du tout pour les actionnaires, et pour les salarié-es, aucune compensation salariale.
Année après année, la direction félicite les équipes et sans complexe refuse toute augmentation de salaire : rien en 2020, pas de prime « Macron » en 2020 et 2021, des augmentations différenciées et des objectifs inatteignables …
Après plusieurs débrayages les salariés-es ont obtenu :
– 200 euros d'augmentation mensuelle pour toutes et tous.
– 1500 euros de prime exceptionnelle pour chaque salarié-e.
– La publication des augmentations de salaires et primes du comité de direction Schindler France pour 2020 et 2021.

FNAC : Grève nationale pour les revalorisations salariales et de meilleures conditions de travail.
Aix, Cannes, Nice, Orléans, Tours, Lille, etc... en grève, principalement le samedi, jour d'affluence dans les magasins.
Alors que les NAO ont débuté entre représentants du personnel et direction, les salariés-es étaient appelés à faire grève dans toute la France par la CGT, la CFTC et Sud.
A Orléans 70 % du personnel étaient en grève à partir de 15 h 00, certains ont débrayé quelques heures, d'autres jusqu'à la fermeture du magasin.
Moins de personnel, mais plus de travail. « On nous demande de plus en plus de polyvalence » précise un salarié, sauf que les salaires ne suivent pas.
A Orléans, les effectifs ont baissé de 47 % en 10 ans et la tendance serait identique au niveau national.
Dans le même temps, la direction a « rémunéré » grassement les actionnaires du groupe, et s'est auto-augmentée à l'image du PDG dont la rémunération est en hausse de 10 %.
« Tout ce que nous voulons, c'est qu'il y ait un ruissellement de ces augmentations, sachant que la FNAC a annoncé un très bon bilan » ajoute le délégué syndical CGT.
La direction propose 15 euros brut mensuel, uniquement pour les pieds de grille, alors qu'en 2021 le groupe a réalisé 8 milliards d'euros de CA et que 37 % des résultats sont reversés aux actionnaires. La lutte continue pour la satisfaction des revendications salariales légitimes de l'ensemble des salarié-es du groupe.

SAM (Aveyron) : La justice de classe ordonne l'arrêt de l'occupation de l'usine pour le 15 avril !!!
Le tribunal considère que l'occupation est « illicite et constitue un trouble manifeste à l'ordre public » !!!
La « justice » a rendu son délibéré le mardi 29 mars, à la suite de l'assignation par les mandataires liquidateurs de 3 représentants CGT du personnel de la Fonderie SAM, en liquidation judiciaire depuis le 26 novembre 2021, en raison de l'occupation depuis 127 jours par les salariés-es licenciés.
Une semaine pour quitter les lieux : le délai pour que les occupants quittent le site est fixé au 5 avril à 14 h00. Au-delà de cette date, le recours à un serrurier !!! et à la force publique pourra être mise en œuvre.
La société Egide et les mandataires liquidateurs sont déboutés de leurs prétentions financières contre les occupants.
Par compte, les 3 représentants CGT sont condamnés à payer les frais d'huissier et de justice !
Il faut rappeler que l'occupation de l'usine est considérée primordiale par les ex-salarié-es comme « une mise sous protection » de l'outil de travail, afin d'empêcher la vente aux enchères des machines et fours.
Réunis en assemblée générale en fin d'après-midi le 29 mars, près de 200 ex-salarié-es de SAM ont voté a l'unanimité pour la poursuite de la mobilisation, dont l'occupation de l'usine au-delà du 5 avril. « Tant qu'on aura pas de garantie écrite cosignée, on protégera l'outil de travail. La détermination de tous est totalement intacte et admirable. Nous appelons la population, les syndicats et les élus à venir nous soutenir le 5 avril à partir de 14 h 00 et nous organisons un grand rassemblement à 17 h 30 devant l'usine avec prise de parole » précise les représentants CGT.

Centrale de Cordemais : Du charbon aux pellets.
Depuis 2015, les salariés-es de la centrale à charbon de Cordemais en Loire-Atlantique sont mobilisés pour la reconversion du site avec le projet écocombust, projet enterré en juillet dernier, que la ministre de la transition écologique a été obligée de rediscuter compte tenu des impératifs en matière des coûts prohibitifs de l'électricité.
Tout a démarré au moment de la COP de Paris, en décembre 2015 précise le militant syndical CGT d'EDF Cordemais.
Dans le cadre de la lutte contre le changement climatique, la conférence des Nations Unies prônait la fin du charbon, alors qu'EDF venait d'investir 350 millions d'euros pour moderniser la centrale de Cordemais en vue de son exploitation jusqu'en 2035.
Sans attendre la date fatidique de fermeture, les organisations syndicales du site ont travaillé avec les salarié-es sur un projet de reconversion, et proposent de poursuivre la production d'électricité à partir de pellets issus de rebuts de bois, collectés localement en déchetterie ou amenés par bateau.
La direction a continué à condamné le site. A plusieurs reprises, ses 7 dernières années, les salarié-es se sont mis en grève pour s'opposer à la fermeture.
EDF et Suez ont continué dans l'option de fermeture du site, jugeant l'opération « pas assez rentable ».
A l'automne dernier, après 11 jours de grève, les salarié-es obtiennent non seulement une revalorisation salariale, mais aussi la garantie d'aucun départ contraint avant 2026.
En janvier, en pleine crise du secteur de l'énergie en Europe, avec une hausse du prix de l'électricité énorme et la fragilisation de l'approvisionnement, le gouvernement décide de prolonger l'activité de la centrale de Cordemais.
Les salariés-es avec leurs organisations syndicales restent prudents, car il faut qu'EDF et Paprec confirment leurs intentions. Ils restent attentifs à ce que l'usine soit bien construite à Cordemais et pas ailleurs !!!
EDF et Paprec doivent déposer un projet de reprise de la centrale pour le 26 avril, les salariés-es avec leur syndicat CGT-EDF veulent affirmer leur volonté de voir aboutir leur projet écocombust et organisent un rassemblement le mardi 5 avril à 14 h 00 devant le site de la centrale à Cordemais.

M.A France (Aulnay) : Après 2 jours de grève, les salariés-es obtiennent gain de cause pour les salaires !
Ce sont les propositions indécentes de la direction lors des négociations salariales qui ont mis le feu aux poudres.
Les patrons de cette entreprise de la filière automobile, spécialisée dans la fabrication de pièces de carrosserie, avaient osé mettre sur la table des négociations : une hausse de la prime de panier de 10 centimes, une revalorisation de la prise en charge de la mutuelle de 3 euros et une prime « Macron » de 500 euros.
En clair, aucune augmentation de salaire et des miettes pour le pouvoir d'achat, alors que les prix des produits essentiels dont l'énergie et le carburant flambent.
Le mouvement de grève, suivi par 90% des salariés-es a ramené la direction à la table de négociations, pour aboutir à un texte qui a acté un compromis le 28 mars.
Les salariés-es de M.A France ont obtenu une hausse de salaire entre 52 et 56 euros brut, avec effet rétroactif au 1er janvier 2022, ainsi qu'une prime annuelle de 50 euros qui s'ajoute à la prime existante.
Le protocole d'accord stipule qu'il n'y aura aucune sanction contre les grévistes et prévoit de nouvelles négociations sur l'évolution du pouvoir d'achat.
« Grâce à l'organisation collective, la solidarité ouvrière, la détermination dans la lutte, avec un rapport de force conséquent, une fois de plus, la lutte a payé » précise un salarié.

Trécia à Etupes (Doubs) : Fin de conflit, l'action paye.
Un accord a fini par être trouvé entre direction et l'intersyndicale (CGT et CFDT).
Les négociations étaient au point mort depuis 10 jours. Spécialisé dans la plasturgie, plus précisément dans la fabrication d'intérieurs de portes de voiture, Trecia est un sous-traitant de Stellantis Mulhouse.
L'accord est basé sur une revalorisation salariale de 2,5 %, une prime de 500 euros et la création d'une prime de transport de 25 à 40 euros mensuel, précises l'intersyndicale Trecia, filiale du groupe Faurecia.
50% du personnel à fait grève pendant plus d'une semaine pour aboutir à cet accord.

Monoprix : Débouté devant le Tribunal Judiciaire de Nanterre.
Fin janvier, le tribunal imposait à Monoprix de régulariser la rémunération des salariés-es ayant illégalement une retenue sur « leur Prime Objectif Performance » et ce dans une délai de 2 mois à compter de la signification de la décision et sous astreinte de 10 000 euros par jour de retard et par infraction.
Monoprix a fait une assignation en référé d'heure à heure le 4 mars 2022 en demandant un délai de grâce de 10 mois pour exécuter le jugement.
Monoprix, de toute mauvaise foi, estimait être dans l'impossibilité de régulariser les salariés-es en raison de la complexité des opérations, qu'il y aurait urgence à leur accorder un délai supplémentaire « vu les sommes et les pénalités encourues » au titre de l'astreinte.
Par ordonnance de référé rendue le 25 mars 2022, le Tribunal Judiciaire de Nanterre déboutait Monoprix de toutes ses demandes.
Le jugement fait valoir qu'il n'est pas possible d'accorder un délai de grâce en matière de créances salariales.
Le syndicat CGT Monoprix salut cette victoire des salariés-es du groupe Monoprix et continuera à faire valoir leurs droits malgré toutes les tentatives de l'enseigne pour s'y soustraire.

Fonderie du Poitou Alu (Vienne) :
A la date limite de dépôt des offres fixée au 28 mars à 17 h 00, aucune offre n'est parvenue au tribunal de commerce de Paris pour la reprise de la Fonderie du Poitou Alu.
Il reste 2 industriels qui ne se sont pas prononcés pour déposer une offre. Les salariés-es craignent qu'à l'issue de la procédure, on se dirige vers la fermeture de la fonderie et la suppression de 300 emplois.
Aujourd'hui le syndicat CGT, avec l'ensemble du personnel déplore que Renault et le gouvernement n'aient pas voulu reprendre le site à leur charge pour laisser le temps de réussir une diversification vers les pièces pour les véhicules électriques.
C'est un savoir-faire et des compétences qui disparaissent.
La CGT a appelé à la grève le 28 mars à partir de 22 h 00, une réunion étant prévue avec Renault, les représentants de l'état, les administrateurs judiciaires et les représentants du personnel le 30 mars à 9 h 30.
La réunion du 30 mars s'est tenue en distancielle avec Renault et l'état. L'intersyndicale a demandé que les 300 salariés-es du site soient respectés et que la fermeture se fasse le plus correctement possible. Les représentants du personnel ont fait part de demandes auprès de Renault, concernant la hauteur des primes et concernant les administrateurs judiciaires pour que le redressement judicaire soit maintenu le plus longtemps possible avant de passer à la liquidation.
Encore un exemple du bradage économique organisé par le donneur d'ordre Renault avec la complicité du gouvernement.
300 emplois supprimés sur l'autel du profit, alors que la situation géo-politique actuelle devrait servir de leçon pour que nous gardions le savoir-faire existant dans notre pays !!!

Sur notre site:
https://www.sitecommunistes.org/index.php/monde/europe/1825-le-combat-des-peuples-pour-imposer-l-issue-a-la-guerre-en-ciblant-le-veritable-responsable-le-capitalisme