Gantry 5

 

772-30/05/2022 RATP : L’entreprise est en pleines négociations avec les syndicats sur une nouvelle organisation du travail pour le basculement dans un système concurrentiel du réseau historique de bus de la RATP, le 1er janvier 2025.

A cette date, les machinistes auront basculé soit chez le concurrent (Transdev ou Keolis, qui ont marqué leur intérêt pour ce marché), soit dans RATP Cap Ile-de-France, une nouvelle filiale de la RATP spécialement créée pour répondre aux appels d’offres. La Direction compte profiter de ce projet pour liquider dès maintenant tout ce qui peut l’être dans les conditions de travail et de salaire des salariés. Dès ce lundi, 60 % de conducteurs de bus et de tramway ont cessé le travail. Pour Cémil Kaygisiz, secrétaire général CGT RATP bus « absolument rien n’oblige la direction à détruire nos conditions de travail pour les prochaines années ». Rien si ce n’est la loi du capital qui conduit à présenter aux candidats à la reprise l’entreprise le cadeau le plus parfait pour le meilleur profit aux dépends des salariés et des usagers. Les travailleurs n’acceptent pas de travailler 20 heures de plus pour 420 euros de plus. Quel mépris ! Cette grève massive est la meilleure réponse à cette tentative.

PIMKIE : L’enseigne de prêt à porter qui compte 232 magasins en propre et 81 en affiliation pour 1500 salariés avait réalisé 200 millions d’euros de vente en 2020. Elle avait nommé début janvier, au poste de directeur général, un dirigeant spécialisé en gestion d’entreprises en difficulté. Ces difficultés ont été identifiées par les salariés : matériel informatique insuffisant et complètement obsolète, des consultants aussi nombreux qu’inutiles, du personnel en nombre insuffisant mais des dividendes extravagants servis aux actionnaires de la famille Mulliez propriétaire. Les représentants syndicaux du personnel, le CSE ne reçoivent que des informations contradictoires et fantaisistes sur la situation de l’entreprise et sur les objectifs réels de la direction. Finalement c’est la vente qui est annoncée cette semaine ! Le choix du capital comme partout : les profits ne sont pas assez élevés pour Mulliez, il choisit de sacrifier cette enseigne. Les personnels avec la CGT dénoncent un « plan machiavélique » et se préparent à mener une nouvelle lutte d’envergure pour sauver les magasins, leurs emplois.

ARCO Châtellerault (Vienne) : Arco produit des sacs de luxe pour Louis Vuitton. Avec 720 salariés en CDI et plus de 100 intérimaires. Les NAO patinant, est lancé le mot d’ordre « GREVE POUR LES SALAIRES ». Une première en 30 ans ! 350 ouvrières cessent le travail, elles n’acceptent plus les salaires au rabais au SMIC ou juste au-dessus. Le mouvement prend vite de l‘ampleur et 500 salariés crient leur colère. « On veut bien être sous-traitant mais pas sous-payés ». Elles parviennent à populariser le mouvement, la solidarité s’organise très vite avec entre autres le soutien des syndicalistes de la CGT Fonderies du Poitou d’Ingrandes rompus à ce genre d’exercice et celui de la dynamique Union locale. La presse s’en fait l’écho de la lutte. Si la direction s’obstine : « pas de négociations sans reprise du travail » les ouvrières que l’on nomme maintenant « les pas contentes » aussi. Cette détermination fait plier la direction. Victoire ! La lutte a payé, elles obtiennent :
• 128 € bruts de plus pour toutes et tous (soit plus de 100 € nets).
• Majoration de 25% des heures de nuit pour les salarié(es) de l’équipe en décalé.
• Maintien de la prime d’assiduité.
• Forfait mobilité de 100 € par an pour toutes et tous.
• 1 journée par enfant malade par an rémunérée.
• Étalement des retenues de la grève sur trois mois.
Ce coup d’essai fut un coup de maître qui en appellera sûrement d’autres bien nécessaires.

MECACHROME : Depuis le 11 avril, les salariés de Mecachrome Toulouse, entreprise sous-traitante d’Airbus, ont cumulé 11 jours de grève pour exiger des augmentations de salaire. « Le mouvement n’est pas terminé, une assemblée générale des grévistes est prévue le 31 mai », explique Clément Verger, élu CSE à Mecachrome Toulouse et militant CGT. Si la lutte continue sur le site de Launaguet (banlieue toulousaine) un accord sur les salaires a pourtant été conclu le 17 mai. Il engage la direction de cette entreprise sous-traitante d’Airbus et ses syndicats majoritaires. « A l’exception de la CGT, ils ont tous signé pour 3,5% d’augmentation de salaire et un minimum de 65e brut supplémentaire sur la fiche de paie », détaille Clément Verger. Un montant bien éloigné des revendications de la section CGT toulousaine et des grévistes organisés en assemblée générale depuis le début du mois d’avril sur le site. « Nous demandions 7% d’augmentation de salaire et au minimum 200€ euros supplémentaires de salaire brut sur la fiche de paie", précise le salarié, en poste depuis 9 ans dans la boîte. La grève se poursuit à Toulouse à raison de 4 jours de grève par semaine.Sur les 150 salariés, seuls les ouvriers de la production sont en grève. La bataille qu’ils mènent est toutefois porteuse d’espoir. « On a eu une vraie dynamique de lutte collective sur ce conflit avec des assemblées générales pour reconduire la grève où de plus en plus de personnes se sont exprimés. On a fait deux rassemblements sur le piquet et des personnes extérieures à l’entreprise sont venues nous soutenir, on a tissé des liens avec d’autres entreprises et on a eu une belle caisse de grève. C’est assez fort pour une entreprise de l’aéronautique, secteur dans lequel il ne se passe rien depuis 40 ans », conclut Clément Verger.

Kéolis Aix-en-Provence : les grévistes arrachent des augmentations de salaire après 3 semaines de lutte , quasiment aucun bus ne circulait à Aix-en-Provence. Les travailleurs et travailleuses du dépôt de bus de Kéolis à Aix-en-Provence ont arraché à leur direction une augmentation de salaire. Une victoire permise par la détermination des grévistes. Ces derniers dénoncent depuis longtemps des conditions de travail de plus en plus dures dû au manque de personnels, avec des amplitudes horaires pouvant atteindre parfois douze à treize heures sur la même journée. A cela s’ajoute des salaires qui n’ont pas ou peu augmenté depuis trois ans, malgré une augmentation du coût de la vie. Pourtant, ces trois dernières années le chiffre d’affaires de l’entreprise lui a considérablement augmenté. L’année 2021 est marquée par une augmentation de 10,3% par rapport à l’année précédente.

ORPEA, journée nationale de grève très suivie dans les établissements à l’appel des syndicats CGT et Arc en Ciel. Depuis longtemps les employées du groupe Orpea dénoncent les mauvaises conditions de travail et la pandémie n’a fait qu’amplifier les conséquences du manque de moyens. Alors que nombre d’entre elles ont fait face à la fatigue et ont dû redoubler d’efforts pour assurer l’assistance aux personnes âgées dépendantes malgré le sous-effectif, la direction se refuse à verser la prime d’intéressement de 750€ qui leur est due. Une décision scandaleuse qui n’a pas tardée à faire éclater la colère dans l’entreprise : pour le versement de la prime d’intéressement mais aussi une revalorisation salariale, le paiement d’un 13ème mois, la prime PEPA et « grand âge » et la fin du sous-effectifs entre autres.

Cooperl : Les tensions salariales se poursuivent au sein de la Cooperl, dans tout le département des Côtes-d’Armor, l’inflation inquiète les sections CFDT et CGT du groupe porcin, celle-ci grignoe un peu plus chaque jour le pouvoir d’achat des 4 500 salariés bretons. Ils demandent la réouverture des négociations salariales avant la date prévue, en 2023.

Les URGENCES craquent c'est inacceptable : Le 7 JUIN TOUS UNIS ! La casse du service public de santé est organisée au plus haut niveau de l'état en le désorganisant en le rendant repoussant et insupportable pour nombre de ses personnels, en refusant de le rendre attractif par des salaires revalorisés, accélérant le plan Ségur de la santé et la privatisation du service public. ...

Travailleurs sociaux. Ils poursuivent leur mobilisation à un rythme soutenu depuis l’été 2020. Ce mardi et mercredi, des rassemblements et des actions sont prévus dans plus de 70 villes. Les fédérations syndicales Sud Santé Sociaux, SNUTER-FSU, ainsi que des branches locales de la CGT, de la CNT et de FO, ont relayé l’appel aux côtés des divers collectifs régionaux. Les professionnels ne décolèrent pas du manque de réponses apportées aux difficultés structurelles accentuées par la crise sanitaire. Pour tous les salariés du privé non-lucratif, la condition reste la création d’une convention collective unique, la mobilisation du 31 mai et du 1er juin soutient aussi une revalorisation salariale nette de 400 euros et une extension du Ségur à tous les personnels.

Scandale du Chlordécone : Pas de prescription pour protéger les pollueurs !
Après l’annonce de l’arrêt des investigations dans le scandale du chlordécone, ce puissant pesticide employé aux Antilles de 1972 jusqu’aux années 90 et qui continue de contaminer plus de 90% de la population locale, une pétition pour réformer les délais de prescription est lancée pour que ce scandale ne reste pas impuni.
Ce dossier pourrait se clore sans mise en examen, les faits étant dans leur grande majorité prescrits
Le 25 mars dernier, après plus de 15 ans de procédures, les deux juges d’instruction parisiennes chargées de l’enquête sur l’utilisation du chlordécone en Guadeloupe et en Martinique ont mis fin à leurs investigations.
« L’affaire n’est pas finie, prévient l'avocat de l’Union générale des travailleurs de Guadeloupe (UGTG) qui poursuit l’État au civil pour faute grave ». « Au pénal, les juges d’instruction ont fait un travail d’investigation remarquable et leurs informations nous serviront au civil pour faire reconnaître la responsabilité de l’État qui a autorisé l’utilisation d’un pesticide toxique interdit dans le reste du monde », plaide l’avocat.
Plus de 90% des Antillais sont contaminés
Très efficace contre le charançon du bananier, le chlordécone est un poison pour les humains. C’est un perturbateur endocrinien et cancérigène qui affecte aujourd’hui 92% des 800 000 Guadeloupéens et Martiniquais.
Il a longtemps été utilisé dans les exploitations bananières alors que l’OMS avait reconnu son caractère cancérigène en 1979.
« Les États-Unis l‘avait interdit dès 1975, il a fallu attendre 1990 pour qu’il le soit en France, mais les industriels et propriétaires terriens, avec la complicité de l’État, ont laissé croire que ce n’était pas si grave, ils ont même obtenu une dérogation permettant l’usage de ce poison jusqu’en 1993 aux Antilles ! », fulmine Elie Domota, ancien secrétaire général de l’UGTG.
Scandale d’État
En 2006, plusieurs associations environnementales, des citoyens et la CGT Guadeloupe avaient saisi la justice. « Qui a perdu dix ans en procédures pour refuser d’enquêter », constate Elie Domota. Et maintenant, le parquet vient nous expliquer qu’il y a prescription ! , s’insurge le syndicaliste qui prédit une réaction populaire aux Antilles à la mesure de « ce sandale d’État».
À quelques semaines des législatives, des associations, des personnalités politiques et de la société civile ont lancé une pétition en ligne pour demander aux élus et à Emmanuel Macron une réforme du régime de la prescription.
Et dans une tribune publiée sur la chaîne publique France-info, le 26 avril, ils appellent à "légiférer sans tarder" pour fixer "le point de départ de la prescription au jour où la pollution a cessé". Et non pas quand elle a commencé. Car le chlordécone est difficile à éliminer et la pollution des sols durera plusieurs siècles…
Ce scandale sanitaire doit nous questionner sur l'utilisation des pesticides et le sujet des perturbateurs endocriniens. Il doit aussi nous interpeller sur la capacité de l'État à résister aux pressions des lobbies, assumer ses responsabilités, et à entendre les lanceurs d'alertes.
La création des fonds d'indemnisation des victimes du chlordécone et du paraquat Guadeloupe et en Martinique, ouvert depuis fin 2020, est un premier pas.
Mais pour des questions de transparence et d'efficacité, la gestion de ces fonds ne doit pas être faite uniquement par la MSA, ou les caisses générales de Sécurité sociale, mais de façon multipartite avec les organisations de salariés, d'employeurs, les associations de victimes. Comme pour le Fonds d'indemnisation des victimes de l'amiante.

Adapei-Papillons blancs Colmar Les salariés d’Alsace Entreprise adaptée (AEA) à Colmar ont entamé une grève à durée indéterminée afin de réclamer d’être payés au salaire minimum. Un niveau de rémunération auquel, au regard de la loi, ces travailleurs handicapés ont droit.
« Quand on parle de travail, nos patrons mettent leur casquette de chef d’entreprise, mais quand il est question de salaire, ils redeviennent associatifs. C’est à géométrie variable, en fonction de ce qui les arrange ! » Arrivé dans l’entreprise en 2010, Lassaad Mejri touche 1 190 € nets par mois, soit un salaire inférieur au Smic. Abdou Aiboudi, « 18 ans de boîte », plafonne au même tarif et dit ne « pas s’en sortir avec [ses] quatre enfants ». Christian Schiller, 56 ans, a commencé à 980 € voici 14 ans et n’atteint pas davantage le Smic. Parti à la retraite, l’un de leurs ex-collègues touche une pension de 500 €. Tous ont la même revendication : être payé au Smic, conformément à la loi. Car si une « entreprise adaptée » emploie des travailleurs handicapés, elle est censée rémunérer ses salariés à hauteur de 100 % du Smic. Contrairement à un Esat, établissement médico-social de travail protégé dont les travailleurs handicapés sont des « usagers » qui perçoivent des « indemnités », elle a pour mission de créer des emplois durables. Les handicaps des personnes qui y travaillent sont relativement légers. Délégué du personnel FO, Abdellah Basraoui explique que la direction se « sert » du 13e mois pour atteindre le Smic en le lissant sur l’ensemble de l’année. Déléguée syndicale FO, Malika El Hadifi ajoute que depuis 2016, les salaires n’ont pas évolué et les primes n’ont plus été versées. En novembre 2021, les syndicats réclament une augmentation de 60 € bruts. Refus de la direction qui propose une prime de technicité de 2 € par jour travaillé pour les monteurs-distributeurs, soit uniquement 6 personnes sur les 40 du site. Là, c’est au tour des salariés d’opposer une fin de non-recevoir.
Directrice générale par intérim d’Adapei Papillons Blancs d’Alsace (APBA), Anna Minville dit « avoir conscience des difficultés des salariés » dans le contexte d’une inflation galopante. « Les négociations sont loin d’être terminées, ma porte est ouverte. Je me rendrai sur place dès lundi. » Les grévistes l’accueilleront comme il se doit.