Gantry 5

 

N° 785 05/09/2022 Ouistreham (Calvados) : Grève des salariés d'ISS PropretéUne quarantaine d'employés de l'entreprise ISS Propreté distribuent des tracts devant la gare maritime de Ouistreham.

 

OUISTREHAM

Les agents de nettoyage qui interviennent sur les bateaux de la Brittany Ferries réclament des augmentations de salaires.

Une mobilisation importante chez ce sous-traitant du nettoyage des bateaux de la Brittany Ferries pour réclamer des augmentations de salaires, "pour vivre dans la dignité" précise le syndicat CGT dans un communiqué et non les 0,5 et 1 % proposé par la direction.
Les salariés d'Ouistreham sont ainsi mobilisés mais aussi du Havre, de Cherbourg et de Quimper où est présent la compagnie maritime.
On avait demandé une augmentation significative des salaires, des primes d'éloignement pour les marins, des primes déchets, des primes de panier. On a obtenu une augmentation de 3,87 euros par mois, ce qui nous paraît ridicule au regard de l'inflation actuelle précise un militant syndical.
« Nos conditions de travail sont exécrables, les cadences sont infernales, et la pression est permanente. Les horaires de travail ne sont pas définis, les heures supplémentaires ne sont pas payées et tout ça pour un salaire de misère ».

Rentrée universitaire 2022 : Arrêter le gâchis ! Les rentrées universitaires se suivent et se dégradent.
Cela fait 13 ans que les effectifs d’étudiant-es augmentent. Cette année : +2,5 % (73.000 étudiant•es supplémentaires, soit 2,97 millions d’étudiant-es). En 10 ans le nombre d’étudiant-es à l’université a bondi de 20 %. Dans le même temps, le nombre d’enseignant-es-chercheur-ses a baissé de 1,7 %. Faute de places dans l’enseignement supérieur public, faute de personnel tant administratif qu’enseignant et de locaux, des dizaines de milliers de bachelier-ères et de licencié-es ne trouvent pas de formation du tout, ou sont poussés vers le privé (notamment les BTS sous apprentissage et les écoles de commerce et gestion).
Dans ces conditions, la prévision du ministère de départs en retraite massifs de personnels (+8,4 % cette année, +53 % d’ici 2029 pour les enseignant-es-chercheur-ses) laisse songeur… Car la carrière, entre précarité et appauvrissement, attire de moins en moins. Le point d’indice a perdu 20% de sa valeur depuis 2000. La revalorisation cet été du point d’indice de 3,5 % ou les quelques revalorisations de primes individualisées sont déjà mangées par l’inflation (6,1 % en un an en juillet 2022).
Ce n’est pas la loi de Programmation de la Recherche (LPR) qui va répondre à cette urgence : comme la CGT FERC Sup le dénonçait, elle n’a pas permis d’augmenter le nombre de postes, mais elle accroît la précarité (chaires de professeurs juniors et budgets ANR ne permettant que de recruter des contractuel-les). Le dernier classement de Shanghaï, publié cet été, marque l’entrée de nouvelles universités françaises dans le « Top 500 » : grande victoire ? Les étudiant-es qui n’ont pas de place et qui subissent des conditions d’étude déplorables, ainsi que les personnels qui se démènent tant bien que mal, n’en ont que faire !
Même du point de vue de certains dirigeants, ce classement, qui a servi de justification idéologique aux restructurations de l’Enseignement supérieur et de la Recherche depuis quinze ans (LRU, fusions, établissements expérimentaux, etc.) perd de sa superbe. La nouvelle ministre, Mme Retailleau, le reconnaît elle-même : « les classements ne sont évidemment pas l’alpha et l’oméga ». Et le gouvernement chinois, pourtant à l’origine du premier classement, a suggéré aux universités chinoises d’en sortir…
Et qu’annonce le Président Macron ? « La fin de l’abondance » ! Mais pour qui ? Les universités vont continuer d’organiser la pénurie, l’inflation va continuer de manger nos salaires et pensions, nos systèmes de retraites vont être une nouvelle fois attaqués ! Il est encore temps de se mobiliser pour arrêter ce gâchis ! Car lorsque les travailleur-ses décident de rentrer dans la lutte pour défendre leurs intérêts, maintenir les conquêtes sociales, arracher des négociations et des augmentations, obtenir des recrutements supplémentaires, empêcher la fermeture de sites ou d’établissements, ils peuvent gagner, comme cela a été le cas cet été même à de nombreux endroits ! La CGT FERC Sup appelle tous les personnels à se réunir dès la rentrée en Assemblées générales pour discuter des revendications (salaires, retraites, conditions de rentrée et de travail…), et décider d’actions à mener à la hauteur des colères et des injustices : pétitions, tractages, rassemblements, mobilisations, grèves, ... La CGT appelle d’ores et déjà tous et toutes à se mobiliser par la grève et la manifestation le 29 septembre 2022.

Fonderie Sival (Eu en Seine-Maritime) : Encore une fonderie qui dépose son bilan !!!
La direction a annoncé aux 60 salariés répartis sur les sites d'Eu (fonderie) et Friville-Escarbotin (usinage) qu'elle allait déposer son bilan au tribunal de commerce de Dieppe.
La direction déclare aux salariés « nous sommes dans cette situation en raison d'une dette contactée durant la période Covid, devenue insoutenable aujourd'hui, et de l'effondrement de nos marchés ».
Sival qui ne paiera pas les salaires du mois d'août est un sous-traitant de grands groupes aéronautiques et du ferroviaire (Airbus et SNCF).
Le syndicat CGT de l'entreprise dénonce le comportement de ces donneurs d'ordre qui « changent de fournisseurs du jour au lendemain avec pour seule logique la réduction des coûts, principalement salariaux pour le profit de quelques actionnaires».
Un éventuel « repreneur » pourrait « conserver » la moitié des 60 emplois, situation « inadmissible » pour les salariés.
Comme à la SAM, à la Fonderie du Poitou Aluminium et bien d'autres, le bradage du secteur fonderie en France s'accélère afin d'augmenter les profits des entreprises dans les pays « à moindre coûts salariaux ».

Compin (Evreux) : Plan social chez un sous-traitant ferroviaire Normand.
"La direction annonce la mise en place d'un PSE et la moitié de l'effectif sera licenciée. 55 salariés sur 113 seront sur le carreau!", écrit le syndicat CGT pour qui Compin est "un maillon essentiel de l'industrie ferroviaire" en fabriquant "les sièges de trains, bus, métros, TGV, tramways qui transportent les voyageurs en France et dans le monde entier".
L'entreprise, qui annonce pourtant une augmentation constante de son activité globale dans ses usines européennes, a décidé de fermer la production en France !!!
Le CSE de l'entreprise, détenue majoritairement par le fonds d'investissement Trainvest, avait été "informé" mardi de ce PSE et de la tenue d'une autre réunion afin que le CSE soit "consulté", a expliqué le syndicat.
L'entreprise, dont le second actionnaire est la Banque publique d'investissement, a déjà subi des suppressions de postes, précise le syndicat: "en 2010, 280 salariés et 120 intérimaires travaillaient pour Compin à Evreux". Le syndicat dénonce l'attitude des donneurs d'ordre.
"Les délocalisations de la production, responsables du déclin de notre site, vers les usines du groupe Compin-Fainsa en Pologne, Espagne, Turquie ont été décidées par la direction et encouragées par les clients ALSTOM et SNCF".
Les clients finaux, uniquement des entités publiques (villes, conseils régionaux, Île-de-France-Mobilités, SNCF...) ont-ils conscience que les sièges de leurs moyens de transport ne seront plus réalisés par Compin Evreux ?

Twisto à Caen (Calvados) : Pour protester contre leurs conditions de travail, 280 salariés de Keolis, société qui gère le transport urbain pour Caen-la-Mer, ont fait grève jeudi 1er septembre 2022. « Ce sont les salariés qui ont initié le mouvement », déclare le secrétaire général de la CGT à Keolis qui compte 700 salariés en tout.
Banderoles en main, ils manifestent leur ras-le-bol face à leurs conditions de travail : « On nous demande d’effectuer nos trajets en tant de minutes d’un point à un autre : c’est irréalisable et on peut de moins en moins prendre nos pauses qui sont de plus en plus courtes voire inexistantes », expliquent-ils en évoquant leur épuisement et un fort taux d’absentéisme.

Île-de-France : Le trafic des trains et bus dégradé par les sous-effectifs
La rentrée s'avère difficile pour une partie des transports en commun franciliens. Les réseaux de bus et de Transilien ne peuvent assurer leur programme prévu, faute de conducteurs en nombre suffisant. Une situation qui pourrait durer plusieurs semaines.
Les transports en commun franciliens connaissent une rentrée difficile. Tandis que la question d'une majoration des abonnements Navigo fait débat pour boucler le budget, et au moment où la Mairie de Paris impose le stationnement payant aux possesseurs de moto et scooter, dans le but avoué de réduire le nombre de deux- roues motorisés dans la capitale, les transports collectifs alignent des suppressions de service en série.
Après les multiples travaux de rénovation des voies, rituels en période estivale dans la région-capitale, et le service réduit comme chaque été, le trafic sur plusieurs lignes de Transilien ou de bus est loin d'être revenu à la normale, en raison de sous-effectifs. Ces suppressions quotidiennes de fréquences pourraient durer plusieurs semaines, voire plusieurs mois. Le problème est particulièrement visible sur les lignes C et D du Transilien, gérées par la SNCF. A un moindre degré, les lignes L et N ne fonctionnent pas non plus à 100 %.
200 recrutements de conducteurs nécessaires
Avec le système de mobilité dans l'entreprise, il est fréquent que des conducteurs de RER passent ensuite sur TER dans d'autres régions, puis sur des TGV, avancement qui creuse les besoins en période tendue. Pour redresser la barre, Transilien entend procéder à 600 recrutements avant la fin de l'année, dont 200 conducteurs de train ou RER et 150 agents de service en gare. Mais les premiers nécessitent un an de formation avant de pouvoir être « lâchés en ligne ».
Autre point critique, le réseau de bus, qui est loin d'assurer son offre de transport nominale, pour des raisons identiques. Sujet qui concerne les bus RATP, mais aussi la grande couronne francilienne, chez d'autres opérateurs (Transdev, Keolis, etc.), et les réseaux de province. Avec des véhicules qui restent au dépôt faute de machinistes disponibles. « Au total, il manque aujourd'hui 6 à 8 % de chauffeurs de bus. Il y a moins de candidats qui se présentent pour ces emplois », constate-t-on au siège d'IDFM, l'autorité organisatrice des transports régionaux.
Une rupture par rapport aux années passées :
« Le problème du personnel est gravissime, une vraie rupture par rapport au passé. Le plus terrible est le réseau de bus RATP, où il manquait déjà 500 chauffeurs en juin, puis pas loin de 1.500 en septembre, sur un effectif total de 17.000 ». Le contexte de la prochaine ouverture du réseau parisien à la concurrence à partir de 2025 a conduit à une hausse du temps de travail des machinistes, a engendré un certain nombre de démissions, et des déménagements en province, sur des réseaux moins tendus en termes de conduite.

Gorillas : Victoire pour les salariés à l’offensive de Dark-Stores, livraisons à domicile !
Depuis plusieurs mois, les dark-stores défraient la chronique : nuisances sonores, planification urbaine, concurrence déloyale envers les petits commerçants ….
Qu’en est-il des conditions de travail et d’emploi de ceux qui font vivre cette activité : les livreurs et préparateurs de commandes ?
Des salariés pressurisés par ces entreprises qui essaient à tout prix d’accroître leur rentabilité dans un marché ultra-concurrentiel qui pousse les conditions de travail vers le bas.
Bas salaires, management agressif, conditions de santé et sécurité au travail dégradées, des enjeux majeurs pour les salariés qui sont déjà rentrés en lutte à de nombreuses reprises ; par exemple à Gorillas en juin dernier, lors d’une grève gagnante de deux jours lancée par leur syndicat CGT représentatif à près de 70 % au 1er tour des élections professionnelles du mois d'août.
À Getir et Flink, les salariés sont déjà en train de préparer les élections à venir dans les prochaines semaines. Le rachat de Cajoo par Flink, de Frichti par Gorillas, et la dégradation des conditions de travail par un usage exacerbé de la sous-traitance ne doivent pas nuire aux salariés et à leur emploi. Un an après s’être implantés en France, les belles promesses de ces entreprises, pour qui le CDI était avant tout un outil de communication, ne doivent pas rester lettre morte. Ces métiers concernent plusieurs milliers de salariés pour qui un retour au statut d’auto entrepreneur serait inacceptable. Une action est d’ores-et-déjà en cours de préparation courant septembre, afin de mettre à l’agenda les besoins et préoccupations des travailleurs.

Nantes : La Poste se retrouve devant les prud’hommes
La société de distribution de courrier exercerait un « maintien abusif en contrat précaire » selon la CGT qui attend la décision du tribunal fin septembre.
Première audience mercredi dernier aux prud’hommes pour l’affaire opposant La Poste à deux intérimaires. Les deux personnes concernées avaient saisi le tribunal pour obtenir une décision d’embauche immédiate chez leur employeur.
Les deux intérimaires étaient en situation de maintien abusif en contrat précaire par La Poste et Manpower, mais aussi de l’atteinte à leurs droits fondamentaux. Le syndicat explique que les deux intérimaires auraient été remerciés par La Poste au début de l’été alors qu’ils étaient sur les plannings jusqu’à décembre.
Ils étaient sur des postes vacants, en contrat d’intérim puis de CDI-intérim, depuis plusieurs années, alors le syndicat leur a fait connaître leurs droits, qui est d’être titularisé en CDI. En les licenciant, La Poste les punit d’avoir exigé quelque chose, s’indigne la CGT FAPT 44.
En mai dernier, trois intérimaires avaient vu le tribunal des prud’hommes leur donner raison. Leurs contrats d’intérim avaient été requalifiés en CDI La Poste. C’est une situation différente d’aujourd’hui, estime le syndicat. Au printemps il s’agissait d’une requalification, ici nous demandons une embauche en CDI. Le syndicat est en attente d’une décision de justice en accord avec les droits des intérimaires.
La décision sera rendue le 21 septembre

Duralex (Loiret) : Annonce mettre sa production en veille cet hiver pour économiser de l’énergie.
L’entreprise a affirmé que continuer de produire cet hiver « générerait des pertes intenables », compte tenu du coût actuel de l’énergie. La célèbre verrerie Duralex a annoncé, jeudi 1er septembre, qu’elle allait mettre son four en veille pour une durée minimum de quatre mois, à partir de novembre, et placer l’ensemble de ses salariés en chômage partiel pour économiser de l’énergie et préserver ses finances.
Reprise de la production au deuxième trimestre 2023 !!!
La production au sein de l’usine historique de Duralex, située à La Chapelle-Saint-Mesmin (Loiret), ne devrait reprendre qu’au deuxième trimestre 2023, la société disposant d’une « couverture tarifaire déjà contractée sur l’électricité ».
Les créations Duralex sont connues dans le monde entier et l’entreprise observe « des ventes en croissance ».
La célèbre verrerie avait été rachetée in extremis en janvier 2021, après avoir été placée en redressement judiciaire quelques mois auparavant, par International Cookware (Pyrex), devenue La Maison Française du Verre en début d’année. Créée en 1945 par Saint-Gobain, la verrerie de la banlieue d’Orléans emploie 250 salariés et a réalisé en 2021 un chiffre d’affaires de 23,4 millions d’euros.

CHU Amiens-Picardie : Un filtrage pour accéder aux urgences est mis en place à partir de ce lundi.
Souffrant d’un manque de personnel, le service des urgences polyvalentes adultes du CHU Amiens-Picardie doit réguler son activité en filtrant les patients.
Un filtrage pour accéder au service des urgences adultes, hors urgences vitales, est instauré au CHU Amiens-Picardie à partir du lundi 5 septembre, annonce la direction de l’hôpital amiénois. « À l’instar de nombreux autres services d’urgences en France, le service des urgences polyvalentes adultes du CHU Amiens-Picardie est confronté à des difficultés de ressources humaines. (…) Des professionnels de santé assureront le filtrage d’accès au service d’urgence afin que les patients qui ne nécessitent pas une prise en charge en urgence puissent, selon l’analyse de leurs besoins, bénéficier de conseils médicaux et le cas échéant être orientés vers un médecin de garde », indique la direction du CHU Amiens-Picardie.
Ces mesures ont été décidées « afin de garantir une prise en charge adaptée, en toute sécurité, au sein du service des urgences adultes du CHU », complète l’hôpital !!!
« Pour éviter de saturer le service des urgences, appelez le 15 avant de vous déplacer » conseille le CHU Amiens-Picardie.
Les urgences gynécologiques et obstétricales, ophtalmologiques et pédiatriques doivent être assurées dans leur fonctionnement habituel !!!
Le bradage du Service Public de la Santé continue dans les territoires, où un nombre important de suppressions de lits et de personnels hospitaliers atteint son paroxysme.
La communauté de commune d'Amiens-Métropôle est de l'ordre de 250 000 habitants !!!
Les salarié-es et usagers se mobilisent avec le syndicat CGT pour la journée d'action nationale de la santé prévue le 22 septembre et celle interprofessionnel du 29 septembre.

Braderie de Lille : La grève Ilévia a mobilisé 88% des salariés du métro.
Alors que la braderie de Lille fête son grand retour après deux années de fortes restrictions pour cause de Covid-19, un mouvement de grève « Ilévia » a été suivi par les salarié-es du tramway lillois alors que 2 à 3 millions de personnes étaient attendues pour l'événement. Trois syndicats, à savoir la CGT, la CFDT et la CFTC, appellent à la grève chez Ilévia, l'exploitant du métro, des tramways et des bus métropolitains.
Les syndicats et les salarié-es en lutte ont à cœur d'obtenir de meilleurs salaires et de meilleures conditions de travail. L'inflation se fait ressentir estiment les représentants syndicaux avec une perte d'au moins "4,5% de pouvoir d'achat". Concernant les bus, la direction a recours à des intérimaires, les perturbations devraient être minimes.
Le secrétaire CGT Ilévia déplore également des "tentatives d'entrave manifestes" au mouvement de grève en changeant les plannings des salariés qui se sont déjà déclarés grévistes. "un courrier est parti à l'inspection du travail sur ce point".

MONDE
Les luttes se développent sur tous les continents !
Au total, 71 millions de personnes ont basculé dans la pauvreté ces trois derniers mois selon un récent rapport publié par l’ONU. Avec l’augmentation du prix de l’alimentation et de l’énergie, l’ONU s’inquiète d’une crise du coût de la vie ayant déjà « fait basculé des millions de personnes dans la pauvreté et même la famine à une vitesse époustouflante ». Dans le même temps « la menace de troubles sociaux accrus grandit de jour en jour ». La directrice du FMI, Kristalina Georgieva a de son côté alerté au sujet d’une augmentation de la pauvreté et des troubles sociaux si aucune mesure n’est prise pour renforcer la sécurité alimentaire. Et d'ajouter que les difficultés économiques provoquées par la pandémie de Covid-19 ainsi que par la guerre en Ukraine laissent présager pour les prochains mois et prochaines années, une augmentation grandissante des manifestations et révoltes à travers le monde avec un retour des émeutes de la faim dans les pays les plus fragiles.
Les deux institutions ONU et FMI feignent de découvrir ce qui éclate au grand jour depuis le printemps dans le monde entier. En effet, les manifestations contre la vie chère gagnent la majorité des pays et ces organisations du monde capitaliste ont raison de s’inquiéter : les peuples ne s’y résignent pas. Pour beaucoup, la question est celle tout simplement de la survie.
Quand, au Panama « … ils disent que nous sommes des paresseux, que nous ne produisons pas et que c'est pour cela qu'il y a des pénuries », la dirigeante indigène Nayra Chalan accuse, elle, les vrais fauteurs de vie chère, le gouvernement du banquier Guillermo Lasso et les multinationales à l’œuvre dans le secteur. On dénombre plus de cinquante pays qui ont connu et connaissent des manifestations contre la flambée des prix de l’alimentation et de l’énergie.
Beaucoup d’entre elles ont été réprimées très violemment, des manifestants ont été tués. Si l’Afrique et l’Amérique latine sont, pour l’heure, les plus affectées par ces affrontements, l’Asie n’y échappe pas, l’Europe non plus. La très thatchérienne Elizabeth Truss, probable prochaine première ministre du Royaume-Uni copie les dirigeants panaméens et accuse les Britanniques de ne pas travailler assez.
Il faut envers et contre tout justifier l’inflation galopante sans mettre en cause le système capitaliste. La guerre en Ukraine, les sécheresses et autres changements climatiques font des arguments autrement plus présentables que la corruption, l'impérialisme, la spéculation, la recherche effrénée du profit maximum, le sous-développement entretenu bref, le capitalisme. C’est bien ce système qui conduit dans le même mouvement à l’appauvrissement extrême et aux fortunes colossales. Les prix des matières premières alimentaires et industrielles ne sont ni fous ni incontrôlables comme tentent de nous le faire croire les « experts », ils sont le produit d’un mode de production et d’échanges parfaitement organisés: celui du capitalisme basé sur l'exploitation de l'Homme par l'Homme.
Tous les pays qui sont en proie actuellement aux mouvements sociaux et aux émeutes relèvent de ce système, du Royaume-Uni à Madagascar, de l’Équateur au Sri Lanka, de l’Ouganda aux Philippines, de l’Espagne à la Corée du Sud etc. Et c’est ce système qu’il faut détruire parce qu’il n’est ni adaptable ni réformable, il porte en lui tous les fléaux qui accablent les peuples à des degrés divers : pauvreté, misère, malnutrition, analphabétisme, famine, guerre, épidémies pour qu’une infime minorité se vautre dans la surabondance et dans des dépenses somptuaires. Les luttes qui se développent et se multiplient sur tous les continents font grandir la conviction qu’il faut construire une tout autre société et elles affaiblissent le capital. Il faut donc non seulement les soutenir et les populariser mais aussi les mener et les grèves qui éclatent en France pour de vraies augmentations de salaires contre celui du capitalisme basé sur l'exploitation de l'Homme par l'Homme participent à ce même mouvement, c’est la meilleure façon d’être solidaires de ceux qui se battent pour se nourrir et pour nourrir les leurs.

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