Gantry 5

 

N°793 01/11/2002 Covid-19 : la justice donne raison à Anthony Smith, inspecteur du travail sanctionné pour avoir exigé des masques pour des salariés ! Mis a pied en plein confinement, en mars 2020, puis muté par Elisabeth Borne, alors ministre du travail, M. Smith assurait n’avoir fait « que son travail ».
Le tribunal administratif de Nancy a annulé, jeudi 20 octobre, la sanction prononcée contre Anthony Smith, inspecteur du travail mis à pied, puis muté, en 2020, pour avoir désobéi à sa hiérarchie au début de l’épidémie de Covid-19. « Ce jugement confirme qu’Anthony n’a fait que son métier » et « vient éclairer le caractère purement politique de la sanction ».
Il était reproché à M. Smith d’avoir exigé la mise à disposition d’équipements de protection individuelle, notamment des masques, et la mise en œuvre de mesures de protection contre le Covid-19, au bénéfice de salariées d’une association d’aide à domicile de la Marne, à une époque où les masques, qui faisaient défaut, n’étaient pas obligatoires.Les aides à domicile, à 97% des femmes, sont des travailleuses sous payées, précarisées, dont les conditions de travail sont dégradées et qui font face à une absence de moyens pour assurer leur travail d’utilité publique auprès des personnes âgées et en situation de handicap.
L’inspecteur avait été mis à pied en avril 2020, en plein confinement, alors que Muriel Pénicaud était ministre du travail. Sa successeure, Elisabeth Borne, l’actuelle première ministre, avait ensuite transformé la sanction en mutation d’office en Seine-et-Marne, avant de prononcer finalement une mutation dans la Meuse, plus proche du domicile de M. Smith. Mme Borne avait critiqué  la gestion de l’affaire par le chef de la direction générale du travail de l’époque, qui a par la suite démissionné.
Une sanction « disproportionnée » !
A l’audience devant le tribunal administratif, en septembre, la rapporteuse publique avait requis l’annulation de la sanction, la jugeant « disproportionnée compte tenu de la faible gravité des faits reprochés »« Ce dossier est vide, je n’ai fait que mon travail d’inspecteur du travail », avait affirmé M. Smith, entouré par plusieurs dizaines de personnes venues le soutenir.
Il avait dénoncé une sanction prise « pour des raisons politiques » et une « attaque contre les inspecteurs et inspectrices du travail ». Son avocat, avait, quant à lui, évoqué un « dossier monté de toutes pièces »« pour taper sur un syndicat, la CGT », dont Anthony Smith est adhérent.
Non à la suppression de la poste Médicis : Oui au service public de proximité !
Après les fermetures des bureaux de poste Sèvres-Babylone et Sorbonne, c’est au tour de la Poste Médicis d’être menacée de fermeture. La Direction de La Poste la justifie par une baisse de fréquentation. Mais c’est cette même Direction qui a provoqué cela en réduisant les horaires d’ouverture du bureau. Ce bureau de poste est pourtant nécessaire pour répondre à la forte demande de dépôt courrier et colis des professionnels comme pour les autres opérations.
Depuis 2014, ce sont 51 bureaux de poste qui ont fermé à Paris, alors même que La Poste augmente ses bénéfices, passant de 525 millions en 2021 à 883 millions au 1er trimestre 2022.
Citoyen-nes, personnels, commerçant-es, élu-es, nous devons nous mobiliser ensemble pour exiger que La Poste maintienne son activité de proximité !
Nous exigeons :
- le maintien du bureau de poste de plein exercice Paris Médicis
- l’ouverture du bureau de 8h à 19h du lundi au vendredi et de 9h à 13h le samedi
- le rétablissement du guichet bancaire
La poste doit rester sur sa mission de Service Public, mobilisons-nous !!!
CHU de Nantes (Loire-Atlantique) : les soignants votent pour une grève illimitée aux urgences !
Les soignants des urgences du CHU de Nantes sont en grève, afin de dénoncer le manque de moyens au quotidien dans leur hôpital.
La grève illimitée a été votée par les personnels de santé des urgences adultes du CHU de Nantes (Loire-Atlantique). Ils dénoncent  le manque de moyens alloués pour assurer les soins
« On continue à supprimer des lits dans les services » regrette Olivier Terrien, le secrétaire général de la CGT au CHU de Nantes. « On se retrouve avec des patients qui restent aux urgences pendant 72 heures ou plus. Or, les urgences ne sont pas faites pour ça. » Le syndicaliste déplore encore : « Il y a des patients qui restent sur des brancards dans les couloirs (…) Il y a un risque de perte de chances ».
« On n’abandonnera pas la population, mais on va avoir besoin des usagers pour dénoncer cette situation: le calibrage des effectifs ne permet plus d’accueillir les patients dans de bonnes conditions », dénonce-t-il encore. « Il y a 40 enfants à opérer en chirurgie cardiaque d’ici à la fin de l’année, pour 11 plages opératoires, comment on fait ? On tire au sort ? », s’énerve-t-il contre une direction «autoritaire ».
« Les chirurgiens demandent des plages opératoires supplémentaires, la direction refuse et les patients partent en clinique, où le plus gros portefeuille est soigné » regrette-t-il, « c’est le projet de la direction, celui du gouvernement ».
Du personnel gréviste assigné par la direction accueillera les patients lundi matin et pendant les vacances scolaires, une période d’effectif restreint, « mais à la rentrée nous prévoyons des actions coups de poings », complète l’aide-soignant de 52 ans.
Tous les grévistes ont en tête les décès de patients qui n’ont pas pu être pris en charge à temps. « Il y a des patients de 80 ans qui restent plus de 10 heures avec le col du fémur cassé avant d’être pris en charge. Les urgences ne sont plus adaptées au flux », assure Stéphane Naulleau, pour Force Ouvrière.
« L’activité a augmenté, il y a un afflux croissant de patients, on manque de personnels, les locaux ne sont pas adaptés ». Les personnels, agents de service hospitaliers, aides-soignants, infirmières, n’en peuvent plus, explique Patrice Le Luel, secrétaire général adjoint de la CGT CHU. Leurs conditions de travail ne cessent de s’aggraver.
« Il n’y a déjà plus de place »
Les syndicalistes dénoncent la réduction du nombre de lits pour arriver à une prise en charge ambulatoire des patients de 63 à 65 %. « Il n’y a déjà plus de place (…) L’été s’est relativement bien passé mais l’hiver va être une catastrophe », concernant les urgences pédiatriques. Dans ce service, un préavis de grève illimitée a été déposé à compter du 27 octobre.
« La grogne a commencé il y a quelques jours avec un article dans lequel Philippe El Saïr, directeur général du CHU de Nantes, disait que le CHU était attractif pour les soignants, qu’il n’y avait pas de fermeture de lits » poursuit le syndicaliste, « or 16 lits ont encore été fermés en octobre ».
Olivier Terrien compile les chiffres : « L’ARS (Agence régionale de santé), elle-même le dit: entre 2015 et 2020, 700 lits de chirurgie ont été fermés, c’est le plus rentable et ce que cherche à absorber le privé, mais aussi 200 en obstétrique, 215 en psychiatrie, 200 en soins de suite et rééducation ».
Une situation qui ne va pas s’améliorer avec la construction du futur CHU de l’Île de Nantes « qui donnera lieu à une nouvelle fermeture de 63 lits », prévient-il.
Comme souvent lors des mouvements sociaux dans les hôpitaux, les patients ne sont pas affectés par cette grève, les soignants seront assignés à leurs postes. Ils porteront des brassards « En grève ».
L'urgence d'une industrie nationale et publique du médicament !!!
Les pharmaciens ont alerté il y a plusieurs semaines sur l’aggravation des ruptures d’approvisionnement qui atteignent aujourd’hui 12,5 % des références et a doublé en peu de temps. Encore plus inquiétante est l’alerte récente de la Direction générale de la santé auprès des professionnels de santé sur les tensions d’approvisionnement en paracétamol, médicament dont la consommation atteint 500 millions de doses par an en France, soit 22 % du marché total du médicament.
Alors que ce problème est bien connu depuis des années, la réponse du gouvernement est de fournir des « aides » à des projets industriels sans remettre en cause justement la logique de marché qui est à l’origine de cette catastrophe sanitaire. En effet, Macron a largement médiatisé la soi-disant relocalisation en France de la production de certains médicaments en apportant 200 millions d’euros de financement aux entreprises pharmaceutiques.
Mais de qui se moque-t-on ? Ceux qu’on appelle à juste titre Big Pharma ont massivement délocalisé la production des principes actifs, c’est-à-dire des composants qui sont responsables de l’effet thérapeutique des médicaments, pour augmenter leurs marges et donc leurs bénéfices dont le niveau en fait aujourd’hui l’industrie la plus rentable au monde. Donc le choix est de ne pas réinvestir les bénéfices et de demander à l’Etat d’apporter son obole.
Les laboratoires vont ainsi pouvoir continuer de verser des dividendes dont ils se vantent auprès de leurs actionnaires de leur hausse continue, à l’instar de SANOFI qui affiche que 2021 en est la 28e année consécutive. Il s’agit là d’un nouvel exemple qui montre que le choix politique de Macron est bien celui du capital contre la santé de la population.
Il y a donc urgence à faire passer sous le contrôle de la nation l'industrie pharmaceutique permettant de produire en France et plus largement en Europe les médicaments essentiels. Pour cela deux mesures sont nécessaires : d’une part taxer les profits qui ne sont pas réinvestis de manière dissuasive, ce qui permettra de financer leur production et les usines à construire, d’autre part imposer ce qu’on appelle des licences d’office, c’est-à-dire la levée des brevets sur ces produits.
En effet, les médicaments ne peuvent pas être des produits comme les autres dans le cadre du fameux marché à la concurrence libre et non faussée. La santé publique doit primer sur le marché et il est urgent, tant pour la population française que pour la population mondiale, que ce choix soit rapidement imposé.
Car nous vivons tous sur la même planète. Les bactéries, les virus, la pollution et beaucoup d’autres facteurs influant sur la santé des populations ne connaissent pas de frontières. Et il ne faut pas nous servir l’argument que sans bénéfices, il n’y aura personne pour investir dans la recherche car, la plupart du temps, l’industrie pharmaceutique profite honteusement de la recherche publique pour s’accaparer ensuite la production des médicaments et donc les bénéfices qui en découlent.
TotalEnergies : Le groupe enregistre un bénéfice net de 6,6 milliards de dollars au 3e trimestre 2022 !!!
Le groupe pétrolier TotalEnergies a annoncé jeudi un bénéfice net de 6,6 milliards de dollars au 3e trimestre, en hausse de 43 % par rapport à celui du 3e trimestre 2021 grâce notamment aux résultats records des activités de gaz et de GNL, dont les prix se sont envolés.
TotalEnergies a déjà engrangé en neuf mois 17,3 milliards de dollars de bénéfices, plus que sur la totalité de l’année dernière (16 milliards).
Le pétrole et le gaz, notamment le gaz naturel liquéfié (GNL) dont les prix se sont envolés alors que l'Europe cherchait à remplir ses réserves pour l'hiver, ont largement dopé les profits du groupe.
Le bénéfice a été réalisé en dépit d’une nouvelle provision de 3,1 milliards de dollars de dollars liée aux risques sur la Russie, après des provisions aux deux premiers trimestres.
Hors ces éléments exceptionnels, le résultat net ajusté atteint 9,9 milliards de dollars sur le trimestre, supérieur aux attentes d’analystes qui prévoyaient 9,6 milliards.
« Dans un contexte marqué par un prix du Brent à 100 dollars le baril en moyenne et des prix du gaz exacerbés par l’agression militaire de l’Ukraine par la Russie, TotalEnergies a su tirer parti de son modèle intégré, notamment dans le gaz naturel liquéfié (GNL), pour générer des résultats en ligne avec les trimestres précédents », a indiqué le PDG du groupe Patrick Pouyanné dans un communiqué.
Le secteur du gaz et des renouvelables a dégagé sur le trimestre un bénéfice d’exploitation « record » de 3,6 milliards de dollars, en hausse de 1,1 milliard par rapport au 2e trimestre.
Equinor (compagnie pétrolière et éolienne) : Le bénéfice bondit au 3e trimestre !
Dans la foulée du français TotalEnergies et du britannique Shell, le géant norvégien de l'énergie a annoncé un bénéfice net vertigineux de 9,4 milliards de dollars pour le troisième trimestre contre 1,4 milliard de dollars à la même période de 2021.
Eni : Bénéfice quintuplé au troisième trimestre de l'année!
Le géant italien des hydrocarbures affiche un bénéfice net de 5,86 milliards d'euros, sous l'effet de l'envolée des cours du gaz et du pétrole dans la foulée de la guerre en Ukraine.
Fonderie ATS (Gard)
Les salariés de la fonderie ATS qui fabrique des prothèses médicales appartenant au groupe Marle sont en grève depuis 14 jours avec un taux de 95% de grévistes sur les 117 salariés (95%de grévistes) pour l’augmentation des salaires. Cette lutte se déroule avec l’intersyndicale, composée de la CGT, la CFTC et la CFE-CGC.
Kuehne et Nagel (Somme) : Arrêt des poursuites en référé...
Très bien, mais est-ce suffisant ? L’employeur a annoncé son désistement suite au référé intenté contre 95 salariés de Roye pour grève illicite... C’est un premier pas. Reste qu’au terme de 4 jours de grève, 95 salariés se sont retrouvés pour certains d’entre eux au petit matin, un samedi, assigné au tribunal par un huissier de justice, avec à la clef des familles dans l’inquiétude le week-end, avec les frais d’avocat à la clef... Reste qu’au terme de 4 jours de grève, l’employeur n’a toujours pas entendu l’aspiration des salariés, et augmenté les salaires en conséquence, après 1,6 milliards de bénéfice. Reste que nous attendons de l’employeur, plus que jamais, qu’enfin nos revendications d’augmentation des salaires, de prime exceptionnelle, soit entendues.
ArcelorMittal Dunkerque (Nord) : Le droit de grève remis en cause !
Lors du CSE d'octobre 2022, la direction du site a consulté les élus sur des modifications du règlement intérieur de l’établissement. Bien évidemment, ces modifications ont pour unique but de remettre en cause le droit de grève légitime des salariés, en instaurant des nouveaux effectifs mini en majeure partie pour le département Fonte, associées à de nouvelles règles et conditions d’alimentation de l’aciérie en cas de grève. Pour résumer, on peut faire grève mais il faut produire !!!
La C.G.T. a bien évidemment dénoncé ces pratiques et a rendu un avis défavorable. Elle va saisir l’inspection du travail et le défenseur des droits pour dénoncer cette atteinte au droit de grève.
Sodexo : Bénéfice net multiplié par cinq en 2021/2022 !
De septembre 2021 à août 2022, le groupe de restauration collective et de services Sodexo a multiplié par cinq son bénéfice net à 695 millions d'euros, contre 139 millions d'euros sur l'exercice précédent. Le groupe annonce ce mercredi que sa performance financière devrait, sur son prochain exercice, « retrouver les niveaux de l'exercice 2019 », avant la crise sanitaire.
RATP : Les syndicats appellent à une grève massive pour l’augmentation des salaires !
« Zéro métro, zéro RER » le 10 novembre !!!
L’intersyndicale des conducteurs de la régie parisienne des transports a annoncé préparer une mobilisation d'ampleur à la mi-novembre pour réclamer notamment une hausse des salaires. Le mouvement devrait fortement affecter la circulation.
Une nouvelle date dans le calendrier des mobilisations pour les salaires : cinq syndicats de la RATP (CGT, Solidaires, Unsa, FO et La Base) ont annoncé avoir déposé un préavis de grève du 9 novembre au soir au 11 novembre au matin, avec la ferme intention de « faire de cette journée une réussite ». Politique de destruction de l'entreprise publique !!!
 Dénonçant notamment le manque d’effectifs et revendiquent une revalorisation de la grille des salaires, qui n'a pas évolué depuis 2013 selon eux, ils ont adopté, dans un communiqué commun, l'objectif « zéro métro, zéro RER » pour la journée du 10 novembre.
Le mouvement est justifié par l'absence de réponse de la direction de la RATP à « l’alarme sociale » qu'ils ont lancée à la mi-octobre, ce silence étant interprété comme une marque de « mépris affiché envers la catégorie conduite », sur fond d'une « politique de destruction » de l'entreprise publique. 
« L’intersyndicale réaffirme avec force que c’est bien cette politique salariale non indexée à l’inflation, la non-reconnaissance de nos qualifications et la course réorganisationnelle jusqu’au boutiste résumant la politique RH de la RATP qui aboutissent à un déficit de recrutement dans nos secteurs », concluent-ils, pour dénoncer également le manque d’attractivité de leur fonction.
Outre la question des salaires, « c’est surtout la future ouverture à la concurrence, votée en 2009 et qui entrera en vigueur au 1er janvier 2025, qui est au cœur de toutes les discussions » entre salariés de la régie, qui y voient la « principale cause de la dégradation des conditions de travail ». La direction chercherait ainsi à rogner sur les horaires de travail et les différents acquis des salariés pour affronter la concurrence qui se profile à l'horizon.
Il appartiendra désormais à l'ancien Premier ministre Jean Castex, dont la nomination au poste de président-directeur général de la RATP par Emmanuel Macron a suscité des remous, de remédier à cette situation sociale crispée. Dès avant le 10 novembre, la CGT appelle plus globalement à une nouvelle journée de mobilisation le 27 octobre, à nouveau autour de l'enjeu de la hausse des salaires.
En Allemagne aussi, la grogne sociale monte.
Face au refus du patronat de répondre jusqu'à présent à ses exigences de hausses salariales, le syndicat IG Metall estime désormais inéluctable une vague de débrayages en novembre. La hausse de l'inflation couplée avec la dégradation de la conjoncture complique les négociations.
Un fossé se creuse entre les exigences de hausse salariales des syndicats allemands et les craintes du patronat d'avoir à affronter les conséquences d'une crise énergétique sans précédent.
« Il y aura des grèves d'avertissement début novembre » a déclaré ce week-end Jörg Hofmann, le secrétaire du syndicat de l'électrométallurgie IG Metall.   Il revendique 8% d'augmentations générales pour les 3,9 millions de salariés du secteur et « si nécessaire nous irons au conflit social », a-t-il prévenu. La date limite pour trouver un accord sans recourir à la grève s'achèvera le 29 octobre.
Deux visions conflictuelles
Après deux rounds de négociations infructueuses et à dix jours d'un troisième rendez-vous, le patronat n'a toujours pas fait de contre-proposition de peur de se découvrir trop tôt. D'autant que la détermination d'IG Metall se trouve non seulement renforcée par les attentes de ses troupes mais aussi par la revendication du syndicat Verdi. Celui-ci exige une hausse de 10,5 % pour les 2,5 millions de salariés de la fonction publique. La reprise des négociations dans le secteur de la Chimie promet d'ajouter à la pression. Au total près de 7 millions de personnes sont susceptibles de durcir le ton.
Dans l'électrométallurgie, les deux camps affûtent leurs arguments à coups d'enquêtes représentatives. Le syndicat IG Metall souligne que 73 % des entreprises interrogées par ses soins ont des carnets de commandes satisfaisants, que deux tiers sont en mesure de répercuter la hausse des prix sur leurs clients et que 81 % n'ont pas eu à réduire leur production. 10 % seulement évoqueraient un risque de délocalisation élevée. « Cela n'a rien à voir avec la vague qu'on veut nous décrire ».
Faut-il comme en 2020 et 2021 s'attendre à une interruption de négociations pour force majeure ? Le scénario central du patronat, veut encore croire à un compromis avant le 20 novembre afin que les revalorisations puissent être effectives dès le mois de décembre. Face aux exigences d'IG Metall, le patronat plaide cependant pour une approche plus nuancée avec la possibilité pour les entreprises en difficulté de reporter ou de supprimer leurs engagements.
Des primes pourraient aussi compléter des revalorisations salariales moins ambitieuses. Jörg Hofmann accueille de fait favorablement l'offre du gouvernement de défiscaliser jusqu'à 3.000 euros de primes, ce qui représente en brut 8 % de hausse pour les plus bas salaires. Mais « l'essentiel est de savoir quel sera le pourcentage d'augmentation durable des salaires qui aura un impact sur les grilles. Le coût de la vie augmente lui aussi de manière permanente ».
La grève des métallurgistes allemands, qui rejoignent ainsi les cheminots, postiers, enseignants et dockers britanniques, et les raffineurs français illustre la force de la vague de grèves que connaît actuellement l’Europe, d’une ampleur qu’on n’avait pas vu depuis des décennies. On assiste en effet à un phénomène comparable dans les trois pays, où les travailleurs font pression pour éviter de voir leurs revenus diminuer et devoir payer pour la crise et l’inflation.
Belgique : Grève générale le 9 novembre !
Les prix flambent de toutes parts. Facture de gaz et d’électricité, addition à la caisse du magasin, prix du carburant à la pompe… C’est intenable ! Les travailleurs et travailleuses sont pris à la gorge et n’arrivent plus à vivre décemment. Certains n’osent plus prendre leur voiture, même pour se rendre au travail car cela coûte beaucoup trop cher. Dans certaines familles, les sacrifices portent sur l’alimentation, les soins de santé, les besoins de première nécessité.
Les salaires, eux, restent bloqués. Et maintenant, le gouvernement s’attaque aussi à l’indexation automatique. Bloquons plutôt les prix du gaz et de l’électricité ! Nous ne pouvons plus payer ! Après deux années de mobilisation sur le pouvoir d’achat, ils restent sourds aux revendications des travailleuses et travailleurs. Donc nous passons à la vitesse supérieure. Le patronat et les libéraux veulent bloquer les augmentations salariales à 0 % pour 2023/2024, seule la lutte unie changera leurs prétentions.
Du Royaume-Uni à la Californie, les travailleurs des plateformes s’organisent !
Des centaines d’auto-entrepreneurs travaillant pour des plateformes comme Uber, Lyft, Doordash ou Instacart ont défilé à San Francisco, le week-end dernier. Ces derniers ont revendiqué l’accès aux droits propres aux salariés, à savoir le paiement des heures supplémentaires, les arrêts maladies et les congés payés, l’indemnisation des accidents du travail, ainsi qu’un salaire minimum.
Surtout, ils ont annoncé à cette occasion la création de leur propre syndicat : le California Gig Workers Union. En réaction, l’entreprise Uber a déclaré à la chaîne de télévision américaine CBS que « les avantages économiques du travail à la demande, démontrés pendant la pandémie, ne peuvent être négligés. La possibilité de travailler à vos conditions permet à des centaines de milliers de Californiens d’obtenir des ressources financières supplémentaires quand ils en ont besoin. »
Pendant ce temps au Royaume-Uni, des mobilisations successives de coursiers pour des plateformes ont eu lieu entre fin septembre et mi-octobre dans les villes de Luton, Welwyn Garden City, Hatfield, Harlow, Slough, Basingstoke… « Just Eat, Uber Eats, Deliveroo et Amazon Flex, tous dépendent à 1.000 % des chauffeurs. Mais ils ne veulent pas que nous nous réunissions et que nous ayons un syndicat », a déclaré Muhammed, un livreur, à NovaraMedia. La hausse du prix du carburant et le décrochage des salaires les ont poussé à organiser ces journées de grève, en se rassemblant par dizaines voire par centaine comme à Luton.
« Le nombre croissant de grèves des coursiers à travers le pays montre à quel point les travailleurs se dressent contre les réductions de salaire régressives et le manque de respect », affirme le président de la branche des coursiers de l’IWGB, un syndicat de travailleurs indépendants britannique, relayé par NovaraMedia. « C’est notre rôle en tant que syndicat de construire le réseau, à l’échelle nationale et mondiale, qui nous unit et dirige des actions comme celles-ci vers quelque chose d’encore plus grand et plus fort. »
En France également, les livreurs dénoncent le plan social de Just Eat !!!
Plusieurs dizaines de livreurs de la plate-forme Just Eat ont manifesté, à Paris, Toulouse, Lyon, Bordeaux… En plus des rassemblements, près de 150 coursiers grévistes ont bloqué leur service de livraison dans ces villes, selon le recensement de la CGT et de FO, à l’initiative du mouvement. Ces derniers dénoncent le Plan de Sauvegarde de l’Emploi mené par l’entreprise depuis l’été. Celui-ci menacerait près de 400 emplois salariés en France ; et initierait un basculement vers le recours à des auto-entrepreneurs. Des négociations avec la direction du groupe autour du PSE sont en cours.
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