Gantry 5

 

N° 809 13/02/2023  Retraites: grève massive dans les raffineries Total ! A l’appel de la CGT, entre 75 et 100 % des salariés étaient en grève mardi 7 février selon les sites, a estimé le syndicat.

« Les expéditions de produits au départ des sites de TotalEnergies sont interrompues ce jour », a indiqué la direction, les grévistes utilisant des modalités d’action similaires à celles des précédentes journées d’action contre le projet de réforme des retraites.

100 % de grévistes à Dunkerque !
La CGT dénombrait 75 % de grévistes à la bio-raffinerie de La Mède (Bouches-du-Rhône), 87 % à la raffinerie de Normandie, la plus importante de France, 90 % à la raffinerie de Donges (Loire-Atlantique), et 100 % de grévistes au dépôt de carburants de Flandres, près de Dunkerque (Nord), contre le report à 64 ans de l’âge légal de départ en retraite tel qu’envisagé par le gouvernement dans son projet de réforme.

Il faut prendre l’argent où in se trouve : chez les plus riches !!!
Alors qu’à Davos, les dirigeants et le gratin de la finance, arrivés en jets privés, se gargarisaient de la bonne résistance de l’économie européenne, l’ONG Oxfam France publiait "La loi du plus riche", un rapport accablant sur les inégalités croissantes en France.
Des riches toujours plus riches grâce à la crise :
Depuis 2020, deux tiers des richesses mondiales produites ont été captées par les 1% les plus riches.
Dans le même temps, en France, les milliardaires profitent des crises et s’enrichissent, notamment grâce aux aides de l’État : leur fortune a augmenté de plus de 200 milliards d’euros, soit une hausse de 58 %.
Bernard Arnault est devenu l’homme le plus riche du monde : sa fortune correspond à celle, cumulée, de 20 millions de Français-es !
Après le « quoi qu’il en coûte », les ultra riches, les grandes entreprises du CAC 40 ont, elles aussi, bénéficié de dizaines de milliards d’euros de l’État pour lutter contre la vie chère. Mais ces aides ne profitent pas à tout le monde de la même façon.
Si 5 milliardaires français sur 6 sont plus riches aujourd’hui qu’avant la pandémie, entre janvier 2022 et juillet 2022, selon l’Insee, les Français ont perdu 760 euros.
La crise aggrave la fracture sociale :
Depuis la crise de la vie chère, 4 Français-es sur 10 ont le sentiment de devoir se restreindre sur leur alimentation et 1 Français-e sur 10 dit avoir sauté des repas en 2022 faute de moyens… Et les femmes sont toujours en première ligne de la précarité.
Notre modèle de redistribution permet de corriger ces inégalités, mais il est fortement menacé. L’État privilégie les aides aux entreprises. En 2019, elles ont représenté 157 milliards d’euros, soit plus de 2 fois le budget cumulé dédié à l’écologie, aux transports, au logement et à l’appui aux territoires.
Il faut lutter contre ces inégalités :
« Cet argent ne profite pas aux salariés mais aux actionnaires, et pendant ce temps, nos services publics se détériorent de jour en jour ».
Une taxe sur les super profits et les grandes richesses pour réinjecter cet argent dans la fonction publique ou dans les retraites (seulement 2% de la fortune des milliardaires français-es suffirait à financer le déficit des retraites prévu par le COR en 2027 !)
Luttons pour l’augmentation des salaires et un SMIC à 2000 euros !

Un hiver 2023 pire que l’été 2003 ! Les Urgences craquent !
Dans un contexte de délabrement sans précèdent de notre système de santé, où les hôpitaux sont débordés, les personnels sont épuisés et le nombre d’arrêts maladie explosent dans des services d’urgences qui craquent de partout, les vœux de Macron à l’hôpital de Corbeil-Essonnes le 6 janvier dernier auraient dû « faire date ».
Pas d’état d’âme ! Le président n’a évoqué à aucun moment l’embauche de personnels ou l’arrêt des fermetures de lits, en expliquant que la situation est grave mais qu’il compte garder le cap. Il y a quelques jours, son ministre de la santé François Braun, en déplacement au CHU de Rennes, est allé plus loin en expliquant qu’il y aurait trop de services d’urgences !
Trop de services d’urgences en France ? Voilà donc les intentions de ce gouvernement révélées ! Si on les laisse faire, 150 services d’urgences sont désormais menacés de fermeture dans un objectif de « rationalisation de l’offre de soins ». Un véritable scandale !
Bon nombre de directions appliquent à la lettre les consignes gouvernementales, comme au CH de Cavaillon où la direction vient de refuser de recruter le demi-poste de nuit qui permettrait de ne pas fermer les urgences ! Pour un demi-poste, ils mettent en danger toute la population de Cavaillon et de ses alentours !
En cet hiver 2023, la politique du gouvernement nous conduit à une désorganisation bien plus importante que lors de l’été 2003 ! Par son discours, le président Macron créé les conditions pour accélérer encore le chaos et les démissions.
Refus d’embauche, suppressions de postes soignants et administratifs, refus de titularisation des médecins étrangers, refus de revalorisation des salaires, poursuite des fermetures de lits, refus de l’abrogation de Parcoursup qui conduit à une pénurie d’élèves infirmier-e-s…
Les personnels des urgences se battent dans des conditions chaque jour plus difficiles pour sauver des vies. Comme leurs services qui saturent, ils craquent à leur tour !
Ça suffit ! Nous ne les laisserons pas faire !
La colère des professionnel-le-s, comme celle de la population, ne cesse de grandir !
Les grèves puissantes appelées dans l’unité des syndicats à partir du 31 janvier, du 7 et du 11 février pour défendre les retraites, a été une étape décisive pour ce rapport de force et gagner en même temps sur toutes les revendications des hospitaliers et médecins hospitaliers.
La mobilisation unie la plus large est à l’ordre du jour, pour rouvrir des lits, pour un plan massif d’embauche et d’attractivité pour les personnels, pour augmenter les salaires.

Grève dans les EHPADS publics du Havres (Seine Maritime) : "On est au bout du bout" !!!
Une gréve a commencé, dirigée par la CGT des Ehpads publics au Havre avec une mobilisation le 9 février. Les agents y dénoncent des conditions de travail difficiles.
Fatigue, pression, voire même dépression. La situation des agents au sein des Ehpads publics « les Escales » au Havre inquiète à tel point que le syndicat CGT a déposé un préavis de grève qui encourt jusqu’au 30 mars.
La mobilisation s'est faite le jeudi 9 février, à 15 heures au Tétris, au Havre.
« On n’arrive pas à trouver un accord avec la direction », déplore une aide-soignante et représentante syndicale. Et les revendications sont nombreuses : fin de l’auto-remplacement, respect de la réglementation du temps de travail, un soignant pour 10 résidents en Ehpad classique, exit les journées de 12h, un effectif identique sept jours sur sept…
Là, ce n'est plus possible, les agents n'en peuvent plus. On est au bout du bout.
« On nous rappelle tous les jours » !
C’est le cas de Lucy, aide-soignante à la résidence Les Iris, en unité géronto-psychiatrie. « On nous appelle tous les jours pour dire, « Vous pouvez venir travailler ? » On nous envoie même des textos sur nos repos », lâche-t-elle aux côtés de ses collègues qui acquiescent toutes.
Une pression permanente, accentuée par un système d’auto-remplacement, dénoncé par les syndicats. Concrètement, il s’agît de combler les absences par le rappel de personnels en repos hebdomadaire ou en RTT.
« Il faut qu’on s’auto-remplace les week-ends si on prend des congés, à défaut ceux-ci peuvent être refusés » !
Les congés non-pris sont même supprimés. « Ils refusent nos congés. Ils sont reportés sous 15, 20 jours mais ils ne peuvent pas nous les donner alors ils sont supprimés ».
Une infirmière pour 120 résidents !!
Autre réclamation : un effectif constant et identique sept jours sur sept. Aujourd’hui, il y environ, sur chaque site, une infirmière pour 120 résidents.
Un chiffre donné par les syndicats et concédé par la directrice qui évoque de graves problèmes de recrutements, liés à un secteur en souffrance, surtout depuis la crise du Covid-19. « Nous publions régulièrement des offres d’emplois mais à ce jour, nous n’avons aucune candidature ».
En attendant, les soignants tentent, tant bien que mal de faire leur travail auprès des résidents. Non sans conséquences sur leur santé mentale et physique : « Aujourd’hui, on a des filles en dépression, en burn-out qui vont au travail la boule au ventre. Elles font ce qu’elles peuvent avec les résidents. On n’a même plus cinq minutes à leur accorder, ne serait-ce que pour discuter ! On retrouve nos collègues en pleurs, sous somnifères, beaucoup parlent de perte de poids ».
« Ce qui nous retient, c’est notre métier » !
En décembre 2021, une expertise avait été menée relatant, entre autres, le témoignage des soignants à bout. Dans le document, on peut y lire leurs maux. « Peu soutenu par notre encadrement », « l’impression d’être un-e torche-cul », le « sentiment de ne pas bien faire son travail ».
Ces mots résonnent encore aujourd’hui, plus d’un an après le rapport. Alors, certains envisagent des reconversions ou quittent le métier, dégoûté-es.
Et ce n’est pas faute de l’aimer, comme l’indique une, aide-soignante travaillant depuis 2008 : « c’est un métier qu’on choisit, car on veut faire le bien. On travaille dans l’humain. Même en sous effectif, il faut que les résidents soient en sécurité, qu’ils aient mangé mais ça a des conséquences sur la santé mentale et physique des agents. Ils sont épuisés ».
Et de conclure : Les conditions de travail sont terribles mais ce qui nous retient, c’est notre métier. Des résidents nous disent « vous êtes ma famille ».

SHELL, BP, TOTAL : pluie de milliards pour les géants pétroliers !
La flambée des cours de l’énergie a fait bondir les bénéfices des géants des hydrocarbures, au détriment des consommateurs.
Des bénéfices ayant doublé voire triplé, de très généreux dividendes : si elle pénalise fortement les consommateurs les plus modestes, la flambée des cours de l’énergie fait toutefois des heureux du côté des géants des hydrocarbures et de leurs actionnaires. Dernière en date à communiquer des profits historiques, la firme britannique BP a annoncé mardi dernier un bénéfice record, hors provisions exceptionnelles, de 27,7 milliards de dollars en 2022 (25,7 milliards d’euros) soit deux fois plus que l’année précédente. Le Jeudi, l’autre géant britannique, Shell, avait lui aussi annoncé le bénéfice net ajusté le plus élevé de son histoire, à 39,9 milliards de dollars.
Ces résultats suivaient de peu ceux des géants américains ExxonMobil et Chevron, qui ont respectivement généré des profits de 55,7 milliards et 35,5 milliards de dollars.
Et ils précèdent la publication, mercredi, des résultats annuels de TotalEnergies, qui devrait suivre la même tendance. Au dernier trimestre 2022, la firme française avait connu un bénéfice de 6,6 milliards d’euros, en hausse de 43 % par rapport à la même période en 2021, grâce notamment à ses activités de gaz et de gaz naturel liquéfié (GNL), dont les prix se sont envolés en 2022. Selon les analystes, le bénéfice annuel de TotalEnergies devrait être largement supérieur à 20 milliards d’euros.

LVMH (Beauvais) : En grève pour les salaires !
Jeudi 9 février une grève a eu lieu devant l’entreprise LVMH de Beauvais. Les salariés se sont mobilisés pour une augmentation des salaires.
C’est la lutte et la fête ce jeudi 9 février devant les grilles du site LVMH à Beauvais. La musique dans les enceintes, des employé-es dansent, poussés par quelques automobilistes qui klaxonnent en signe d’encouragement. Les salariés occupent le devant de l’entreprise en y faisant grève pour de meilleurs salaires.
Tout commence il y a un mois, alors que les employés réclamaient une augmentation générale des salaires, la direction a fait une première offre : «un forfait de 120 € par personne plus une enveloppe de 0,2 % d’augmentation individuelle», raconte un représentant syndical CGT. Mais cette proposition n’a pas satisfait les travailleurs, elles et ils se battent pour 200 euros minimum.
Un mécontentement général :
Le lundi 30 janvier, jour de la seconde réunion entre les syndicats et la direction, un premier débrayage est organisé. À la sortie de la réunion, le compromis était de «5,9% d’augmentation générale» des payes, avec «un talon de 135 €» pour chacun. «Ce n’est pas assez compte tenu de l’inflation en ce moment», révèle un gréviste. «Ce que nous voulons vraiment, c’est une augmentation générale entre 7 ou 8 %.»
Les négociations avec les syndicats se poursuivent pour l’entreprise, en attendant la prochaine réunion est fixée au 14 février. L’entreprise française LVMH compte à Beauvais plus de 350 salariés. Le groupe LVMH avec à sa tête Bernard Arnault enregistre une année record, avec 14 milliards de bénéfices pour l'année 2022. L'enseigne de luxe se positionne comme le premier recruteur en France l'année dernière.

Maintenance nucléaire : piquet de grève chez ALTRAD-ENDEL pour les salaires ! La situation sociale se tend dans la filiale Altrad Endel, ancienne filiale d’Engie spécialisée dans la maintenance industrielle et nucléaire, et rachetée par le groupe montpelliérain en avril 2022. Le 7 février, l’intersyndicale CGT-CFDT a appelé à un mouvement de grève, avec manifestations au siège social montpelliérain du groupe et devant une dizaine de centrales nucléaires françaises.
Le « dialogue social » continue de grincer chez Altrad Endel, ancienne filiale d'Engie spécialisée dans la maintenance industrielle et nucléaire, et rachetée par le groupe montpelliérain en avril 2022. Alors qu'en fin d'année dernière, les syndicats CGT et CFDT avaient refusé de signer un accord suite aux négociations annuelles obligatoires (NAO), les syndicats CGT et CFDT ont appelé à des rassemblements le 7 février au siège social du groupe à Montpellier où se sont regroupés des salariés venus de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône), de Lacq (Pyrénées-Atlantiques), Tartas (Landes) ou Brive (Corrèze), ainsi que devant une dizaine de centrales nucléaires, notamment celles de Cherbourg, Gravelines, Paluel, Penly, Cattenom, Fessenheim, Blayais, La Sentinelle ou Tricastin. Un rassemblement a eu lieu également devant le CEA Saclay en région parisienne.

SNCF : 1 cheminot sur trois 3 s’est mobilisé par la grève du 7 février
Au troisième jour de la mobilisation interprofessionnelle, l’action s’ancre dans l’entreprise. La réussite des manifestations auxquelles ont participé les salariés actifs et les retraités est également un marqueur important de la lutte engagée. Il faut maintenant envisager d’aller plus loin.
Dans un contexte de vacances scolaires et alors que le projet de réforme débute son parcours au Parlement, les salariés, les retraités, les jeunes ne désarment pas. Ils entendent, par la mobilisation, faire reculer le Gouvernement !
Il faut cependant mettre en débat l’intensification de l’action, par une participation massive aux manifestions, certes, mais également par un élargissement et un durcissement de la grève. Dans le ferroviaire, les cheminots ont entamé une première salve de 48 heures. C’est une étape importante qui doit constituer la première marche vers une mobilisation plus forte, tant sur les taux de grévistes que sur le rythme et le séquençage des journées de grève. Les contre-feux lancés par le ministre des Transports quant à l’exercice du droit de grève, les polémiques autour des week-ends de grands départs, les tentatives de culpabilisation, n’ont aucun sens !
Rien ne nous détournera de notre objectif : le retour de la retraite à 60, 55 et 50 ans !
Nous sommes tous concernés : actifs comme retraités, cheminots contractuels ou statutaires !
Les 7 et 8 février constituent un premier avertissement. Nous devons élever le rapport de forces ! Cela passera inévitablement par de nouveaux arrêts de travail décidés collectivement et à la hauteur de cette nouvelle attaque contre le monde du travail !

METALLURGIE : le gouvernement s’acharne, la mobilisation des travailleurs continue !
La Fédération des Travailleurs de la Métallurgie CGT se félicite du succès de la 3ème journée de mobilisation interprofessionnelle pour le retrait de la contre-réforme des retraites, portée par le gouvernement et défendue par le MEDEF. Des dizaines de milliers de travailleurs de la métallurgie se sont mis en grève, répondant aux appels le plus souvent intersyndicaux pour le 7 février et ont participé massivement aux manifestations. Qu’ils soient salariés de grands groupes ou de petites entreprises ; qu’ils soient jeunes, âgés ou déjà en retraite ; qu’ils soient ouvriers, techniciens, administratifs, ingénieurs ou cadres ; que ce soient des femmes ou des hommes : tous unis pour le même objectif !
La détermination pour refuser le report de l’âge du départ en retraite est claire et massive. Le gouvernement doit l’entendre et retirer son projet de loi. Les subterfuges et les manœuvres de ces derniers jours pour essayer de diviser les salariés sont inutiles. Dans la Métallurgie, de nombreuses directions d’entreprises commencent à constater les conséquences des arrêts de production à répétition. Ce n’est pas par plaisir que les salariés grèvent leur budget familial. Ces sacrifices, ils les font pour améliorer leurs propres conditions de vie et celles de leurs enfants. Tout le contraire du projet gouvernement / patronat. La CGT avance des solutions viables pour améliorer nos régimes de retraite par répartition (cotisations sur tous les revenus y compris ceux issus du capital, fin des exonérations de cotisations, égalité femmes / hommes….). La FTM-CGT encourage les syndicats à étendre la lutte partout où c’est possible, en faisant le lien avec des augmentations de salaire qui participent aussi au financement des retraites. La FTM-CGT appelle ses militants à continuer de convaincre les travailleurs, leur famille et plus largement toute la population

SANOFI : la chasse aux syndicalistes est ouverte !
Plusieurs semaines de grève ont affecté une quinzaine de sites de Sanofi en fin d’année dernière pour réclamer des augmentations de salaire. Depuis le début d’année, la direction du leader pharmaceutique lance procédure disciplinaire sur procédure disciplinaire. Dans le viseur, des militant-es et élu-es de la CGT et de SUD.
Peu avant midi, une petite centaine de personnes, drapeaux syndicaux en main, s’amassent sur les terre-pleins qui séparent les parkings du site Sanofi de Montpellier de la deux fois deux voies qui les borde. Toutes sont venues soutenir deux déléguées syndicales de SUD-Chimie, qui passaient chacune à leur tour devant un conseil de discipline dans la matinée. Plus tôt, 80 salariés s’étaient déjà réunis à l’intérieur du site, avant l’entrevue entre la direction et les deux syndicalistes.
Ce qui leur est reproché : leur présence sur un piquet de grève tenu par des salarié-s en lutte pendant trois semaines à compter du 24 novembre. Un piquet placé devant l’une des quatre entrées du site, celle de l’unité de production des produits pour investigation clinique. Sans réel blocage, assurent les deux militantes, puisque les camions ont été détournés préventivement par la direction vers les autres accès, pendant cette période. Ce que confirmerait, selon leurs dires, le procès-verbal d’un CSE non encore définitivement validé. Pour autant, cela n’a pas empêché Sanofi d’y voir une entrave au travail et d’envoyer des lettres de recadrage à 15 salariés, expliquent les déléguées de Sud-Chimie.
La direction a également lancé une procédure disciplinaire pour faute lourde à l’encontre de deux salariées qui travaillent chez Sanofi depuis 36 ans pour l’une et 17 ans pour l’autre. Avec cette qualification de faute lourde, la multinationale peut prononcer une sanction allant jusqu’au licenciement. Et ce, dans un délai compris entre 48 h et un mois, à partir d’aujourd’hui.
Déjà 7 procédures de licenciement en un mois chez Sanofi :
« Sur le site de Le Trait, deux salariés élus CGT sont en procédure de licenciement. L’affaire est aujourd’hui entre les mains de l’inspection du travail », rappelle au micro le délégué syndical central CGT chez Sanofi. Mais ils ne sont pas les seuls à être inquiétés. Une autre procédure sur le site d’Ambarès près de Bordeaux a conduit à la sanction d’un salarié sans aller jusqu’au licenciement. Enfin, mardi 7 février à Vitry, c'est au tour d’un délégué syndical central CGT d’être « convoqué à un entretien pour sanction pouvant aller jusqu’à licenciement ». Le mois dernier déjà, un salarié du site de Montpellier avait été viré.
« Le signal que la direction envoie à tous les salariés c’est : “regardez, j’attaque les élus, demain ce sera vous si vous bougez” ». Un avis partagé par les deux déléguées de Sud-Chimie incriminées, qui rappellent la force du mouvement sur les salaires de novembre et décembre 2022. Ce dernier a permis d’arracher quelques augmentations, qui restent toutefois insuffisantes au regard des bénéfices colossaux que la multinationale a distribués à ses actionnaires en 2021 : 4 milliards d’euros.
En tout cas, face à cette pluie de licenciements, la CGT Sanofi appelle d’ores et déjà à un rassemblement devant la direction générale du travail à Paris le 9 mars. Un appel dont l’objet est de se tourner vers le ministère du Travail, qui en dernier lieu valide ou invalide les licenciements des salariés protégés.
À Montpellier, si la décision de la direction tarde, les deux militantes de Sud-Chimie devront passer leur entretien individuel annuel, afin de fixer leurs objectifs de 2023. Une situation très inconfortable que les militantes résument simplement : « notre objectif 2023, c’est de conserver notre travail ».

Les ex-TOUPARGEL occupent les locaux à Argentan et menacent de vendre la marchandise!!!
Les 65 salariés de Place du Marché (ex-Toupargel d'Argentan) accompagnés de renforts venus de Vire occupent les locaux. 2,8 millions d'euros de marchandises pourraient être vendus.
Depuis lundi 6 février 2023 à 10 heures, les salariés de l’entreprise Place du Marché (ex-Toupargel) d’Argentan dans l’Orne occupent les locaux. Une décision prise en soutien à leurs collègues de Mantauban. Les employés du Tarn-et-Garonne occupent déjà leur dépôt depuis mardi 31 janvier 2023.
« Nous sommes les deux sites en France à être en possession de marchandises », explique le délégué syndical CGT à Argentan. Les salariés se joignent aux grèves nationales pour exprimer leur mécontentement.
Des employé-es de Vire en renfort :
En solidarité avec ce blocage de l’entreprise de surgelés, plusieurs employés de l’usine de Vire sont venus dans le Calvados». Nous sommes dans le même bateau », alerte un salarié livreur qui a roulé 75 kilomètres avec deux de ses collègues.
« À Vire, il n’y a pas de marchandise, il n’y a pas de grandes conséquences à bloquer comme à Argentan », ajoutent les Calvadosiens.
Menace de vendre 2,8 millions d’euros de marchandises :
Les manifestants réfléchissent aux nouvelles actions qu’ils souhaitent mener. « Dans les chambres froides, nous avons 2,8 millions d’euros de marchandises », assurent les employé-es.
« Nous souhaitons, si rien ne change, vendre ces marchandises aux habitants d’Argentan et répartir les bénéfices entre tous les salarié-es. »
Cette démarche est un nouveau moyen de pression. « On fait savoir que notre colère monte », déclare un salarié.
Occuper les lieux jour et nuit :
Dans la salle de pause, les 65 salarié-es argentanais organisent une rotation pour occuper les lieux jour et nuit. Les matelas et sac de couchage arrivent donc peu à peu, afin que les équipes de nuit puissent se reposer. « On va faire un coin pour les hommes et pour les femmes. Nous resterons jusqu’à ce que les actionnaires et les liquidateurs réagissent ».
Première lettre de licenciement :
Le matin, la première lettre de licenciement est arrivée dans la boîte aux lettres d’un des employés. « On devrait recevoir les nôtres dans les prochains jours », ajoute le délégué syndical.
« Pour l’instant, les licencié-es sont au chômage à partir du 24 février, les délégués syndicaux ont jusqu’au 31 mars 2023 ».
L’espoir de conserver son emploi subsiste malgré ce long et lent combat face à des actionnaires « qui font le mort ».
Pour rappel, l’entreprise est en liquidation judiciaire depuis le 11 janvier 2023.
1900 emplois sont impactés en France.

DELL : les licenciements annoncés toucheront 5% des effectifs mondiaux!!!
Dell Technologies Inc. va supprimer environ 6 650 emplois, soit 5 % de sa main-d’œuvre mondiale, alors qu’elle est confrontée à un effondrement du marché des ordinateurs personnels et se prépare à une récession potentielle.
La décision prise lundi place Dell au même rang qu’un grand nombre de sociétés américaines, de Goldman Sachs Group Inc à Alphabet Inc, qui ont licencié des milliers de personnes cette année pour faire face à une baisse de la demande provoquée par une inflation élevée et des taux d’intérêt en hausse.
Dell avait déjà mis en place des mesures de réduction des coûts, telles qu’une pause dans les embauches et une limitation des déplacements, pour faire face à l’effondrement post-pandémique des ventes de PC, qui représentent plus de la moitié de ses revenus.
Cependant, ces mesures ne sont « plus suffisantes », a écrit Jeff Clarke, co-directeur des opérations, dans un mémo adressé aux employés.
« Ce que nous savons, c’est que les conditions du marché continuent de s’éroder avec un avenir incertain » a déclaré M. Clarke. Dell prévoit de comptabiliser les coûts liés aux licenciements dans son quatrième trimestre fiscal, qui se termine en janvier.
Son rival HP Inc. a également annoncé qu’il allait supprimer jusqu’à 6 000 emplois. Le marché des PC et des tablettes devrait connaître une nouvelle année de déclin en 2023 avec une baisse de 2,6 %, selon le cabinet d’études IDC, après une croissance rapide pendant la pandémie grâce au travail à distance.
« Ce n’était qu’une question de temps avant que la vague de licenciements technologiques n’atteigne les rivages de Dell, étant donné la sensibilité de l’entreprise à la confiance des consommateurs et des entreprises ».
Dell comptait environ 133 000 employés au 28 janvier 2022, dont environ un tiers était basé aux États-Unis.

GRANDE BRETAGNE : Enseignants, fonctionnaires, cheminots et bien d'autres ont participé à la plus grande grève depuis plus d'une décennie !
La Grande-Bretagne connaît sa plus grande journée de grève depuis une décennie. Un demi-million de travailleurs du secteur public ont protesté pour des hausses de salaires et une amélioration des conditions de travail.
Les enseignants, les fonctionnaires et les conducteurs de train ont cessé travail dans tout le pays, avec de nombreux rassemblements massifs à Londres, Cardiff, Brighton, Liverpool, Newcastle et ailleurs.
Le TUC (Trade Union Congress) accuse le « Cabinet des millionnaires » d'être incapable de comprendre l'impact de la baisse des salaires liés à l'inflation et aux politiques antisociales du gouvernement conservateur.
En représailles aux mobilisations massives, le 10 Downing Street veut déposer le projet de loi pour limiter les grèves (mise en place d'un service minimum), un projet dénoncé par les syndicats, qui réduirait les travailleurs au statut d'« esclave ». Ce projet de loi donnerait aux patrons le pouvoir de licencier les employés qui refusent d'arrêter les grèves.
Le système de santé confronté à la grève la plus importante de son histoire !
Des dizaines de milliers d'infirmières et d'ambulanciers ont arrêté de travailler pour la première fois le même jour.
C'est la plus importante journée de grève de son histoire. Le système de santé public britannique a décidé de débrayer, lundi 6 février, pour réclamer des augmentations de salaires. Le personnel du NHS, le service de santé public et gratuit, a rejoint les piquets de grève tôt lundi matin. "Sous-effectif. Sous-évalué. Sous-payé", dénonçait par exemple une pancarte brandie par deux infirmières de l'hôpital Saint-Thomas, à Londres.
Opérations repoussées, urgences totalement débordées, attentes de plusieurs heures pour les ambulances... Le NHS, qui faisait il y a quelques années encore la fierté des Britanniques, traverse une profonde crise, affaibli par les politiques d'austérité en œuvre depuis plus de 10 ans et les conséquences de la pandémie. Depuis sa création en 1948, il n'avait jamais été confronté à une grève d'une telle ampleur, avec des dizaines de milliers d'infirmières et d'ambulanciers arrêtant de travailler pour la première fois le même jour. Ils réclament une augmentation de salaire alors que le Royaume-Uni, où l'inflation dépasse les 10%, fait face à une grave crise du coût de la vie. Mais ils se heurtent à un gouvernement conservateur qui refuse toute négociation face à ce mouvement soutenu par l'opinion.

ALLEMAGNE: des milliers de postiers font de nouveau grève pour des hausses de salaire de 15 % !
Lundi 6 février, environ 8.000 employés de Deutsche Post se sont remis en grève dans toute l’Allemagne. D’importants rassemblements de grève ont eu lieu dans dix villes, dont Berlin, Munich et Rostock. Mardi, des milliers d’entre eux ont à nouveau cessé le travail et ont manifesté, notamment à Hambourg, Dortmund, Sarrebruck, Nuremberg, Francfort-sur-le-Main et Stuttgart.
Le rassemblement de lundi à Berlin a montré que les travailleurs n’étaient pas prêts à accepter des bas salaires. Ils veulent être compensés pour la hausse des prix de l’énergie, du carburant, de la nourriture et des loyers.
Face à cette situation, bas salaires en baisse en termes réels, augmentation de la charge de travail, enrichissement de la direction et des actionnaires de la Deutsche Post, milliards dépensés pour la guerre et le réarmement, les postiers se montrent prêts à une lutte d'envergure.

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