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N° 810 27/02/2023  L'ATTAQUE CONTRE LE DROIT DE GRÈVE : une attaque historiquement récurrente. Mais dans une situation de crise profonde et de montée des résistances, le patronat et l'état entendent dresser de nouveaux barrages face aux luttes.

 A l'heure actuelle c'est la droite en cœur avec les macronistes qui envisage d'essayer d'entraver la lutte des travailleurs pour faire passer leurs contre-réformes et leurs sales coups!

Proposition de loi n°837 pour l'interdiction des grèves dans le secteur des transports durant les vacances scolaires !!!
Article unique présentée par Véronique BESSE, Pierrick BERTELOOT, Emmanuelle MÉNARD, députés.
Véronique Besse propose que "toute grève soit interdite dans le secteur des transports, les veilles de vacances scolaires, durant les vacances scolaires et les jours fériés”.
“En fait, je ne remets surtout pas en cause le droit de grève, qui est un droit constitutionnel, mais je propose dans cette proposition de loi que la grève soit interdite dans les transports notamment pendant les vacances scolaires, les jours de grand départ et les jours de grand retour. Je ne remets pas en cause le droit de grève, mais j’y apporte des modalités qui doivent être ensuite ajustées par la loi”, explique Véronique Besse !!!
Et en continuant :Toute grève est interdite dans le secteur des transports les veilles de vacances scolaires, durant les vacances scolaires et les jours fériés. Un modèle inspiré de ce qui se fait en Italie.
Les mouvements sociaux d’envergure attendus en 2023 risquant d’être très suivis, le droit de grève ne doit pas être préjudiciable pour les Français. Un équilibre doit ainsi être trouvé entre le droit de grève et la liberté d’aller et venir des Français !!!
Considérant donc que le droit de grève, principe constitutionnel, s’exerce dans le cadre des lois qui le réglementent, l’article unique de la proposition de loi propose que le droit de grève soit interdit dans le secteur des transports les veilles de vacances scolaires, durant les vacances scolaires et les jours fériés.
Tel Est L’objet De La Présente Proposition De Loi.
Nul doute que la population de notre pays prouve aux instigateurs de ce recul historique, que le droit de grève est constitutionnel et de ce fait ne peut être abrogé. Même sous le règne Macroniste tant dévoué au capital.

RETRAITES : LA CGT PORTS ET DOCKS APPELLE À UNE GRÈVE RECONDUCTIBLE DÈS LE 7 MARS !
Cinq fédérations nationales CGT, Ports et docks, Cheminots, Industries chimiques, Verre et céramique et Mines et énergie, ont décidé de se coordonner « pour impulser la grève reconductible au sein de leurs entreprises » contre la réforme des retraites, annoncent-elles dans un communiqué commun le mercredi 22 février. « À partir du mardi 7 mars, les travailleuses et les travailleurs de nos cinq fédérations nationales seront dans la lutte reconductible » pour « amplifier le rapport de force ».

GUADELOUPE : La lutte a été longue ... MAIS elle a payé !
Crise énergétique en Guadeloupe : Fin du conflit social chez EDF après 61 jours de grève
Le conflit social entre la CGT et EDF en Guadeloupe a provoqué des coupures d’électricité et poussé les responsables de l’île à prendre la parole pour demander aux parties de trouver un terrain d’entente.
En Guadeloupe, le mouvement social qui paralysait la centrale thermique d’EDF Production électrique insulaire (PEI), plus gros producteur d’électricité de l’île, a pris fin avec la signature d’un accord, a indiqué la CGT-Guadeloupe samedi. Cet « accord de 12 pages », signé vendredi soir, intervient après plus de 60 jours de grève menée par les salarié-es et le syndicat en raison du « refus de l’employeur d’appliquer dans l’entreprise le Code du travail et donc d’assurer les conditions de travail minimales prévues par la loi », explique-t-il dans un communiqué.
Les 14 premiers articles de l’accord, reprennent donc les dispositifs d’application en matière de santé, astreintes, primes, sécurité, repos… EDF-PEI Pointe Jarry, accepte à la demande du Ministre des Outre-mer, dans un souci d’apaisement du conflit au sein de son établissement, d’allouer la somme de 560.000 euros destinée au versement d’une indemnité globale forfaitaire et exceptionnelle.
De longues négociations avant un accord !
Le montant des indemnités a été un point de discorde persistant au cours des négociations. Cette concession faite par EDF ne satisfait d’ailleurs pas le syndicat qui compte demander des indemnisations supplémentaires devant les tribunaux. En effet, le syndicat demande à EDF-PEI de « réparer financièrement » les manquements rectifiés par l’accord en matière de droit du travail, estimé par le syndicat « à plus de 50.000 euros par agent », précise-t-il dans son communiqué. EDF-PEI emploie 106 agents en Guadeloupe.
Le syndicat demande également « l’égalité de traitement salarial pour les intérimaires le temps de leur mission chez EDF-PEI ». Sur les points de revendications non satisfaits, « la direction fera valoir, le cas échéant, sa position en justice », indique l’accord reprenant l’intention du syndicat de porter l’affaire devant les tribunaux.

STELLANTIS ANNONCE À NOUVEAU DES PROFITS RECORD !!!
Chez Stellantis, un résultat record en chasse un autre. Deux ans après sa création, en 2021, le groupe constitué à la suite de la fusion de PSA avec Fiat Chrysler a pulvérisé la performance, déjà jugée exceptionnelle, réalisée en 2021, en annonçant, mercredi 22 février, un bénéfice net de 16,8 milliards d’euros en 2022, soit une hausse de 26 %.
Ce n’est pas aussi bien que Total (20,5 milliards d’euros), mais c’est mieux que LVMH (14,1 milliards).
Le chiffre d’affaires progresse de 18 % (179,6 milliards d’euros) et la marge opérationnelle atteint 13 %, alors que l’objectif était d’atteindre le seuil des 12 % en… 2030.
Ces performances, qui s’inscrivent dans un contexte de résultats positifs pour l’industrie automobile, vont permettre à Stellantis de récompenser ses actionnaires, qui recevront 4,2 milliards d’euros de dividendes.
La rémunération du directeur général Carlos Tavares reste exorbitante, de l'ordre de 19 millions d'euros au titre de l'exercice 2021.

COURTEPAILLE : Pour les salariés une nouvelle casse sociale, c’est non !
TDR Capital, principal actionnaire du groupe NAPAQARO dont dépend COURTEPAILLE, vient d’annoncer la vente des restaurants COURTEPAILLE au vu des résultats financiers catastrophiques. Le scénario était prévisible !
Les élus CGT n’ont eu de cesse de prévenir et d’alerter la direction sur la situation de COURTEPAILLE vu les nombreux signaux faisant craindre le pire. Comme d’habitude, les salariés vont « faire les frais » de la mauvaise gestion patronale. Il est hors de question pour les salariés d’être à nouveau la variable d’ajustement des choix stratégiques hasardeux du groupe NAPAQARO / COURTEPAILLE.
Surtout qu’en parallèle, le groupe vient de lancer une nouvelle chaîne de restauration rapide « POPEYE’S » et prévoit un fort déploiement. Preuve s’il le fallait que de l’argent, il y en a dans les caisses de ce groupe ! En tout état de cause les dirigeants ont fait des choix dont ils doivent répondre ! La CGT refuse leur gestion calamiteuse mais surtout programmée des finances de l’entreprise. La Fédération CGT Commerce et Services et ses élus resteront vigilants sur les décisions prises, et exige d’ores et déjà le maintien de tous les emplois !
La Fédération CGT Commerce et Services soutiendra les salariés et les élus CGT dans cette lutte, et appelle l’ensemble des salariés de NAPAQARO et COURTEPAILLE à se mettre en grève, et à se mobiliser largement lors de la journée interprofessionnelle de grève du 7 mars.

ARC-EN-CIEL : 3ème grève des salarié-es du nettoyage à Sorbonne Université !
Arc-en-Ciel est une société de nettoyage, sous-traitante de nombreuses structures publiques, universités et administrations, bien connue pour son non-respect du droit du travail et ses méthodes brutales de gestion du personnel. Ses nombreuses condamnations aux prud’hommes (et notamment pour le seul site de Jussieu, 8 condamnations pour licenciement abusif en juin 2021 de salarié-es en CDD) n’ont pas empêché la direction de Sorbonne Université de poursuivre son contrat de sous-traitance avec cette société voyou.
A quel prix ? Celui du sacrifice des droits des salarié-es qui nettoient chaque jour le campus. Pour la troisième fois en quelques mois, Arc-en-Ciel a versé très tardivement les salaires, censés être payé le 10 du mois suivant. Le 14, n’ayant toujours rien reçu, les salarié-es se sont mis-es spontanément en grève, soutenu-es par les syndicats de l’Université et par le collectif CGT parisien du nettoyage. Ce retard de paiement a occasionné des situations dramatiques : impossibilité de payer le loyer et la cantine des enfants, de virer de l’argent au pays pour des membres de la famille malade… A cette occasion, ils et elles ont mis à plat l’ensemble des situations contrevenant au droit du travail et ont réclamé le respect de ces droits élémentaires :
• Paiement de l’intégralité des sommes dues au titre des salaires (et notamment les heures complémentaires) ;
• Paiement du salaire le 5 du mois suivant ;
• Remise des contrats ou avenants à tou-tes les salarié-es qui n’en disposent pas ;
• Honorer la couverture prévoyance dans les cas de maladie et de décès, pour laquelle une cotisation est prélevée sans ouverture de droits ;
• Envoi systématique de l’attestation de salaire à la Sécurité sociale pour le versement des indemnités journalières de maladie.
De nouvelles revendications sont apparues :
• Versement d’un 13e mois ;
• Augmentation de la prime de blanchisserie à 40 € par mois ;
• Prime de vacances.
L’action des salarié-es d’Arc-en-Ciel, largement soutenue par les personnels et étudiant-es de l’université, a obligé la présidence de l’université à intervenir auprès de son sous-traitant : les salaires ont finalement été versés entre le 16 et le 17 février. Aujourd’hui, les salarié-es ont suspendu leur mouvement. La société porte l’entière responsabilité de la grève et est dans l’obligation de payer les jours de grève (obligation confirmée par la jurisprudence, que nous veillerons à faire respecter). Il est inadmissible que dans les murs de l’université soient tolérées autant d’entorses graves au droit du travail. Les salarié-es se sont mobilisé-es malgré la répression patronale violente à la suite des deux grèves précédentes grèves de septembre 2021 et janvier 2022 (4 licenciements). Que ce soit sur le plan du respect de leurs droits ou de la satisfaction de leurs revendications, les salarié-es sauront se remettre en grève. L’université s’estime pour l’instant complètement non concernée par les conditions de travail de ces agent-es, y compris quand elles sont de la compétence de ses instances comme les ex-CHSCT (maintenant Formation spécialisée santé sécurité et condition de travail). Nous ne cesserons de la rappeler à ses obligations et à sa responsabilité dans cette situation.

ASSA-ABLOY Le Tréport (Seine-Maritime) : Le personnel de l’usine Assa Abloy, près du Tréport, en grève pour les salaires !
Les négociations sur les hausses de salaire ayant échoué, l’intersyndicale a lancé un appel à la grève illimitée. Le mouvement est très suivi sur le site de production d’Oust-Marest, qui fabrique des portes et serrures de haute sécurité.
Jeudi 23 février 2023, les salariés de l'entreprise ASSA Abloy d'Oust-Marest mais aussi sur les autres sites français ont fait grève pour des augmentations de salaires conséquentes.
Lancé au niveau national, à l’appel de l’intersyndicale, une grande majorité des salariés de l’usine ont débrayé. Sur le coup de 10 h, entre 60 et 70 personnes tenaient le piquet de grève sur le site samarien.
Mercredi 22 février 2023, veille de la manifestation, la direction proposait 6,5 % d’augmentation des salaires pour les employés non-cadres et 4,5 % pour les cadres. Mais jeudi matin, c’est la douche froide pour les salariés qui apprennent qu’il y a eu du changement : « Ils sont redescendus à 4 % », regrette le délégué syndical CGT au sein de l’entreprise fabricant et fournisseur de solution de portes. « Apparemment, ce serait le directeur du groupe France qui aurait mis fin à la discussion ».
Négociations en cours !
Au même moment, alors que l’usine d’Oust-Marest est quasiment à l’arrêt et que les camions de livraisons ne sortent plus, les syndicalistes négocient avec la direction afin de redémarrer les discussions pour obtenir une augmentation salariale proche de celle de l‘inflation à 6,5 %.
Actuellement, on en est à un point de rupture. Ça bloque au niveau de la direction. On essaye de relancer la mécanique des négociations.

FRANCE-TV :
Après plus de dix ans d’économies drastiques, des centaines de suppressions de postes et des mutualisations, après des réformes, des réorganisations et des redécoupages, qui ont abouti à une forme d’instabilité permanente, alors que les salariés sont bousculés par des évolutions profondes menées de manière concomitante et à marche forcée, régionalisation, virage numérique, automatisation des régies, déploiement d’OpenMédia et projet Tempo, voilà qu’au détour d’un article dans la feuille spécialisée la Lettre A, nous apprenons que les PDG de France Télévisions et de Radio France prépareraient « le mariage de France Bleu et de France 3 ».
L’article évoque une fusion des réseaux France Bleu et France 3 qui serait un des objectifs du prochain COM qui doit démarrer en 2024. Lors d’une rencontre le 27 janvier, les deux patronnes auraient décidé de « mettre en place un projet éditorial commun », piloté par des « directions régionales uniques » et reposant sur la polyvalence des équipes, afin, une fois de plus, de « dégager des économies d’échelle ».
Mais les équipes n’en peuvent plus des économies d’échelles ! C’est la seule ligne d’horizon qui leur est présentée depuis 2009. Les stations régionales sont exsangues, les salariés éreintés ! La CGT est ulcérée d’apprendre un tel projet dans la presse. La stratégie de l’entreprise doit d’abord être présentée aux élus, en CSE. Une fois de plus le dialogue social est entravé. Nos dirigeantes ont-elles envisagé les impacts d’une telle perspective sur les collectifs ? Alors que les alertes sur l’état de santé des équipes se multiplient, cette nouvelle annonce est porteuse de tous les risques sur les conditions de travail, le sens au travail, l’avenir professionnel des salariés en région. Il vient percuter et parasiter un peu plus les très décriés projets Tempo ou des régies automatisées. Tous les soupçons mis en avant par les élus sur Tempo, mutualisations avec France Bleu, objectif d’économies, et déniés par la direction la main sur le cœur s’en trouvent du même coup légitimés.
Il y a donc bien un plan caché. Comment croire encore nos dirigeants ? Comment leur faire confiance ? Cela change la donne pour les négociations en cours… Le projet Tempo est désormais obsolète et doit être abandonné. Les inquiétudes sont considérables et les questions sont légion : va-t-on filialiser les réseaux ? Quel statut pour les salariés ? Quels impacts sur l’emploi ou les conditions de travail ? Alors que le terrain est déjà instable, qu’à France télévisions la DRH n’est toujours pas en mesure d’accompagner les salariés et d’appliquer les accords, un tel bouleversement indique clairement que la stratégie de nos présidentes se fait au détriment du corps social. Elles porteront personnellement la responsabilité des effets pathogènes d’une telle réforme sur les salariés. L’assumeront-elles ?

LATECOERE (Haute-Garonne) : Délocalisation importantes des activités de production !
Latécoère, sous-traitant de premier rang de l’industrie aéronautique, prévoit des délocalisations qui ont été annoncé aux représentants du personnel de l’entreprise début février. Pour tous les salariés de la métallurgie en Haute-Garonne, cette annonce est un véritable choc. Car Latécoère n’est pas une entreprise comme les autres. Pionnière de l’aviation française, à l’époque de l’aéropostale, c’est une référence et un nom incontournable de l’industrie aéronautique nationale.
Pour la CGT, les raisons véritables de ce projet de délocalisation à grande échelle sont connues. Dans une entreprise financiarisée à outrance, les impératifs de rentabilité à court terme l’emportent toujours, même sur des considérations industrielles et économiques, au mépris de la pérennité de l’entreprise, de ses salariés et de leurs emplois. Il faut en finir avec les fonds de spéculation à la tête des entreprises industrielles. L’aéronautique civile et militaire est pourtant une industrie florissante. Cette filière pèse positivement dans la balance commerciale de la France. Les carnets de commandes d’Airbus et de Safran sont pleins. Il n’y aucune raison que la chaîne de sous-traitance soit ainsi mise sous pression. Les donneurs d’ordres doivent respecter leurs prestataires, payer le juste prix et empêcher les délocalisations dans les pays à bas coûts. La responsabilité de l’État ainsi que celle des pouvoirs publics locaux et régionaux est aussi en cause.
Comment justifier ces pertes d’emplois et de compétences pour une industrie aussi stratégique? Comment justifier que de telles activités quittent le sol national malgré des aides publiques importantes de la métropole toulousaine, de la Région Occitanie et de l’État pour la filière aéronautique ?
Comment justifier des délocalisations, alors même que la crise COVID que nous avons connu a montré et démontrent chaque jour la nécessité de renforcer les capacités industrielles françaises ?
Ce projet à Latécoère apporte la preuve, une fois de plus, que les aides publiques doivent être conditionnées à des objectifs de développement industriel et de l’emploi. Elles doivent être contrôlées démocratiquement par les pouvoirs publics et par les représentants des salariés. Mercredi 15 février 2023, les salariés de Latécoère se sont mis en grève. Une grève pour défendre leurs emplois, une grève pour défendre leur entreprise. Une grève pour que Latécoère produise en France avec ses salariés de Toulouse, Montredon, Labège et Gimont. La CGT les accompagnera dans leur lutte pour obtenir l’abandon de ce projet de délocalisation.

CASTORAMA : DES SALARIÉS CAMPENT DANS LE MAGASIN DE LAMPERTHEIM (BAS-RHIN) POUR RÉCLAMER UNE HAUSSE DES SALAIRES !
Une dizaine de salariés de Castorama ont passé la nuit de mardi 21 à mercredi 22 février dans le magasin de Lampertheim, avec leurs sacs de couchages et leur gilets CGT. L’objectif est d’obtenir une hausse des salaires.
« Dormir, c’est un bien grand mot. La direction a laissé la musique d’ambiance dans le magasin toute la nuit » déclare un vendeur du magasin Castorama de Lampertheim et délégué syndical CGT. Il a installé son sac de couchage dans l’établissement durant la nuit du mardi 21 au mercredi 22 février avec huit de ses collègues, venus d’autres magasins de France. L’objectif de cette action syndicale est d’obtenir 200€ nets d’augmentation pour les salariés.
« Je gagne 1 400 euros par mois après 13 ans d’ancienneté, », « Comment vivre avec ce salaire alors que tout augmente ? » Pour le syndicaliste, cette occupation vise à répondre à « l’urgence vitale » de la situation des salariés de Castorama. La section CGT de l’enseigne spécialisée dans les articles de bricolage réclame de nouvelles négociations sur les salaires. En 2022, les salariés avaient obtenu une une augmentation « de rattrapage de l’inflation », limitée à 50 euros bruts par mois.
D’autres occupations à venir !!!
C’est la deuxième occupation d’un magasin Castorama en France depuis 2019, la précédente avait eu lieu dans le premier magasin historique de Castorama, à Englos près de Lille.
Le délégué syndical justifie ces occupations par un « contexte différent » :
« L’occupation de 2019 avait permis d’obtenir une “prime Macron » de 200 à 300€ selon les cas. Mais ce ne sont que des mesures pansements. Ce qu’on demande, c’est une hausse pérenne de nos salaires. »
Les grévistes attendent toujours une réponse de leur direction quant à leurs demandes, faute de quoi ils prévoient d’occuper d’autres magasins. Dans la nuit de mercredi à jeudi, ils se sont installés dans le magasin de Colmar.

DANONE : ARRÊTS DE TRAVAIL MASSIFS !
Depuis 2021, les augmentations de salaires décrochent de l’inflation. La perte de pouvoir d’achat se chiffre à 5 %. Ce 21 février, une délégation CGT, venue de plusieurs sites du groupe a remis, lors d’une réunion des actionnaires au siège de Danone à Paris, les 1.700 premières signatures de leur pétition. Dans le même temps, de nombreux salariés du groupe ont arrêté le travail, chez Evian, Badoit, Volvic, Blédina, Danone produits laitiers, Sojinal, Danone logistique pour exiger la réouverture des négociations salariales.
« Number One » du groupe, Antoine de Saint Affrique s’est octroyé une augmentation de 40 %. Excusez du peu. Les résultats pour 2022 seront supérieurs aux objectifs du groupe. Mépris total pour ceux qui créent les richesses.
Les multiples restructurations sont dévastatrices pour l’emploi, les salaires et les conditions de travail. Des milliers d’emplois supprimés, une perte évidente de savoir-faire, une explosion de la précarité qui atteint en moyenne 30 % des effectifs. La stratégie de rentabilité financière du groupe coûte cher aux salariés et au pays. La recherche de profits toujours plus élevés, des gains de productivité à n’importe quel prix, font que les salariés perdent leur vie à devoir la gagner. Alors pour eux aussi, la retraite à 64 ans c’est NON !! Ils se mobilisent régulièrement contre ce recul injuste et injustifié. Ils luttent contre le dernier projet de Danone baptisé « Neo ». Ils refusent de devenir des « sous-traitants » de Danone qui vise à accroître leur exploitation.
A la clef, de graves conséquences sur les statuts, les acquis sociaux, les conditions de travail, les salaires, les rémunérations. La mise en concurrence des sites de production va encore aggraver la course à la productivité, aux profits pour « servir » les actionnaires. La CGT appelle tous les salariés du groupe à amplifier la mobilisation pour exiger la prise en compte de leurs revendications. Dès le 7 mars, ils seront de nouveau dans l’action pour les porter haut et fort.

CHASSER LE NATUREL, IL REVIENT AU GALOP : « PARTAGE DE LA VALEUR ». En plein mouvement social, la CFDT et la CFTC signent avec le MEDEF
Après des mois de « concertations » entre les syndicats et le MEDEF sur le thème du « partage de la valeur », une proposition d'accord a émergé le 10 février dernier. En pleine mobilisation contre la réforme des retraites la CFDT et la CFTC ont déjà annoncé qu'ils seront signataires de cet accord taillé pour le patronat.
Des concertations pour canaliser la colère face à l’inflation tout en esquivant la question des salaires !
Face à l’inflation qui a plongé des millions de travailleurs dans la précarité, des grèves pour les salaires émergent dans de nombreuses entreprises depuis plus d’un an. Suite à la grève des raffineurs en octobre dernier et face aux profits record de Total et d’autres énergéticiens, le gouvernement a été forcé à réagir.
C’est dans ce cadre que la macronie avait proposé l’ouverture de concertations entre organisations syndicales et patronales sur le thème du « partage de la valeur ». Une mise en place d’un nouveau cadre de « dialogue social » pour tenter de canaliser la colère qui s’exprimait, tout en cadrant la discussion sur les propositions du gouvernement, éludant ainsi la question de l’augmentation des salaires.
Démarrées en novembre 2022, c’est à l’issue de la onzième réunion de concertation qu’une proposition d’accord national interprofessionnel a été finalisée le 10 février 2023. Si les syndicats ont jusqu’au 22 février pour se prononcer, la CFTC et la CFDT ont déjà annoncé qu’elles seraient signataires.
Une signature scandaleuse, tant l’accord constitue une tentative de masquer l’enjeu brûlant des salaires et se construit contre la mobilisation dans la rue, réhabilitant le dialogue social en plein mouvement contre la réforme des retraites.
Des dispositifs qui arnaquent les travailleurs tout en évitant la question des salaires
Les mesures proposées par l’accord constituent en soi une arnaque pour les travailleurs. En effet, elles se bornent principalement à « élargir » et « simplifier » des dispositifs déjà existants comme la participation, la prime de partage de la valeur (PPV), ou encore l’intéressement. Pour rappel, l’intéressement est un dispositif de prime conditionné à un objectif donné par l’entreprise, la participation est une prime liée aux bénéfices de l’entreprise et la PPV est une prime facultative avec un plafond de 6 000 euros par an et par salarié.
L’ensemble de ces dispositifs ont pour logique d’associer les salariés à l’objectif d’accumulation de profit de ceux qui les exploitent et à conditionner leurs revenus à leur « performance », tout en éludant la question de l’augmentation des salaires. De plus, ces primes ne sont pas soumises aux charges sociales et ne permettent donc pas aux salariés de cotiser pour la retraite, tandis que pour le patronat elles représentent un mode de rémunération à moindre coût.
La mesure phare de l’accord tient dans l’élargissement de l’obligation de la mise en place d’un dispositif de partage de la valeur pour les branches professionnelles et les entreprises de 11 à 50 salariés. Les autres mesures restent particulièrement anecdotiques ou symboliques à l’image de l’article 32 qui entend « promouvoir une épargne verte, solidaire et responsable ». En somme, ce sont des miettes qui ont l’intérêt d’esquiver totalement la question de l’augmentation des salaires aux bénéfices du patronat, tout en enfermant la colère dans le cadre du dialogue social.
Derrière les appels à durcir le mouvement, une réhabilitation du dialogue social en pleine bataille des retraites
Au delà des mesures pro-patronales, le fait que les directions syndicales participent à ces négociations et que certaines signent un tel accord vient renforcer le gouvernement Macron et le patronat. En effet, la CFDT et la CFTC légitiment ainsi le « dialogue social » en plein mouvement contre la réforme des retraites.
Dans son communiqué de presse du 15 février, la CFDT se réjouit d’un accord qui montre toute « l’utilité du dialogue social et l’efficacité du paritarisme ». Dans la continuité, le président du MEDEF Geoffroy Roux de Bézieux a salué « un signal fort de maturité envoyé par les partenaires sociaux ».
Une célébration de la « maturité » des « partenaires sociaux » dont la signification en plein mouvement contre la réforme des retraites est clair : il s’agit de prouver que négocier est possible sans passer par la grève. De la même façon que le gouvernement avait utilisé le dialogue social pour s’attaquer à la grève des raffineurs, la signature d’un tel accord s’inscrit ainsi en opposition à un durcissement de la mobilisation contre la réforme des retraites.
C’est dans la rue et par la grève qu’il faut lutter contre la réforme des retraites et l’inflation !
Depuis le 19 janvier, des millions de travailleurs et de jeunes se mobilisent contre une réforme des retraites qui a servi de catalyseur aux colères qui traversent le monde du travail. La question des salaires en constitue un aspect fondamental, évoqué par de très nombreux manifestants.
A l’heure où la question de durcir le rapport de forces avec le gouvernement à partir du 7 mars par une grève reconductible se pose, cet élargissement du programme est un enjeu stratégique pour durcir le rapport de forces et donner à l’ensemble des secteurs de notre classe l’envie d’entrer dans la bataille. En poursuivant la mascarade du « dialogue social » sur le « partage de la valeur » en pleine mobilisation, la CFDT réaffirme au contraire sa logique institutionnelle, en cohérence avec sa stratégie de faire du 7 mars un outil de pression sur le Sénat et de refuser d’aller au-delà d’un mouvement structuré par des revendications ultra-limitées.
Il faut exiger que les directions syndicales rompent avec cette stratégie de pression qui mène à la défaite. Les militants des bases syndicales sont bien conscients que la colère qui s’exprime actuellement dans la rue rejoint celle qui a émergé sur les salaires depuis plus d’un an : il faut en prendre acte et exiger un élargissement du programme, pour aller au-delà du retrait, et défendre non seulement la retraite à 60 ans et à 55 ans pour les métiers pénibles, mais aussi l’augmentation de 400€ de tous les salaires et leur indexation sur l’inflation.
Un tel programme exige un rapport de forces important pour être arraché, mais la force qui s’est exprimée depuis le 19 janvier dans la rue permettrait d’obtenir de telles revendications. A condition d’en finir avec les stratégies de pression mais d’assumer une stratégie qui construit le rapport de forces par la grève reconductible, et ce dès le 7 mars. Plutôt que de signer des accords avec le patronat, c’est à un tel objectif que devrait travailler l’intersyndicale, qui serait la condition pour en finir avec les miettes et les arnaques de primes, et tout leur reprendre.

Forte manifestation samedi, à Saint-Brévin (Loire Atlantique) contre l’extrême droite. La police protège les fachos au discours haineux.

St Brevin

Plus de 1200 personnes face à 200 fachos qui s'opposent à l'ouverture d'un centre d'accueil pour demandeurs d'asiles.
Nous condamnons, le dispositif policier qui a nassé et gazé des manifestants qui voulaient simplement dire non à l'intolérance et au fascisme.
Par son action la police et en premier lieu la préfète, ont protégé l'extrême droite haineuse qui a appelé à prendre les armes contre les étrangers et tous ceux qui les soutiennent. Le danger est bien les extrêmes droites et les idées qu'elles véhiculent dans la société capitaliste. Ne les laissons pas faire.
Pour un accueil digne et inconditionnel de tous les migrants qui fuient la guerre ou la misère.