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N° 812 13/03/2023 BATAILLE DES RETRAITES : COURANT COUPÉ AU STADE DE FRANCE ET AU CHANTIER DU VILLAGE OLYMPIQUE !
Des agents du secteur du gaz et de l’électricité ont coupé jeudi le courant du stade de France et du chantier du village olympique à Saint-Denis, a annoncé le syndicat CGT à des journalistes sur place.

« L’action a privé d’énergie le village olympique, le quartier au niveau zone commerciale, des data centers et aussi le stade de France », a déclaré le secrétaire général de la CGT énergie.
Face à un gouvernement droit dans ses bottes, nous sommes nous aussi droits dans nos bottes (...) « J’en appelle à la responsabilité du gouvernement et du président de la République: retirez votre réforme et les électriciens et les gaziers reprendront le travail pour le service public et l’intérêt général », a-t-il ajouté.
Environ trois cents agents étaient présents pour cette action, dont certains, cagoulés, ont levé les bras et allumé des fumigènes pour camoufler ceux qui ont coupé le courant et les mettre ainsi à l’abri des regards et des caméras.
Une action de cette ampleur ? « Du jamais vu », explique, le coordinateur de la Fédération des mines et de l’énergie CGT (FNME-CGT) : 320 agents sont en train d'occuper le poste source EDF Ampère à Saint-Denis, ce jeudi matin. Ce poste alimente le Stade-de-France, trois datas centers, des centres commerciaux et les chantiers des JO. Tout le village olympique est ainsi touché par une coupure d'électricité qui a duré 2 à 3 heures.
Cette opération « la France dans le noir contre le projet de réforme des retraites » est appelée à s'amplifier, en complément des opérations « Robin des bois », nous dit le coordinateur de la fédération.
L'opération a réuni 320 agents, mais seuls une dizaine d’agents assermentés sont entrés dans le local, pour une intervention minutieusement préparée et sans violence. L’action a été organisée dans le plus grand secret par crainte d’une intervention de la police. Après un rassemblement dans un gymnase de Saint-Denis où plusieurs représentants syndicaux ont pris la parole, grévistes et journalistes ont embarqué dans cinq bus affrétés par la fédération.

TOTALENERGIES: LA CGT DÉNONCE UN "CHANTAGE" À L'EMPLOI DE LA DIRECTION À L'ÉGARD DES GRÉVISTES !
La CGT du groupe TotalEnergies dénonce lundi un chantage à l'emploi et à l'investissement exercé par la direction de deux raffineries à l'égard des salariés souhaitant faire grève contre le projet de réforme des retraites.
Les responsables des raffineries de Normandie et de Feyzin (Rhône) ont diffusé des vidéos en interne "pour dire qu'en gros, on sortait déjà d'une période compliquée, que remettre le couvert en termes de grève, ce serait mettre en péril les sites", a déclaré le coordinateur CGT pour le groupe, qui a dénoncé un "chantage à l'emploi" de la part des directions de sites.
Sur la plate-forme de Normandie, les salarié-es dénoncent un "chantage à l'investissement sur l'environnement".
La raffinerie de Normandie, en pointe dans un mouvement de grève pour les salaires à l'automne dernier, avait subi un arrêt de sa production pendant plusieurs semaines.
"On n'a jamais eu un tel dispositif de tournée de l'encadrement auprès des salariés, on n'a jamais connu ça en amont d'une grève", a déclaré le secrétaire général de la CGT de la plate-forme de Normandie, qui y voit de la "fébrilité". En cas de réquisitions dans les raffineries pour mettre fin aux grèves, "cette fois-ci on les empêchera, par la convergence de masse devant les sites réquisitionnés", a-t-il prévenu.

BATAILLE DES RETRAITES : COUPURE DE COURANT SUR LE SITE AMAZON DE MORLAÀS !
La plateforme Amazon de Morlaàs, près de Pau, a été mise à l'arrêt mercredi 8 mars au matin, en raison d'une action de la CGT Energies contre la réforme des retraites. Le courant a été coupé et un rassemblement s'est organisé devant les grilles. Les salariés ont été coincés, un temps, à l'intérieur.
Les actions pour protester contre la réforme des retraites se poursuivent en Béarn. Au lendemain du blocage du dépôt de bus Idélis à Pau le mardi 7 mars, la CGT Energies Béarn-Bigorre a pris pour cible mercredi 8 mars la plate-forme Amazon de Morlaàs, au nord-est de Pau, sur la zone d'activité de Berlanne.
Sans électricité, le site est à l'arrêt !
Les grévistes ont coupé le courant de la plate-forme, qui se retrouve totalement à l'arrêt, en "grève forcée" explique la secrétaire générale CGT Energies Béarn-Bigorre. "On a placé Amazon en sobriété énergétique, parce qu'on cherche des milliards pour financer les retraites, et on estime que cet argent, il est là". Les gendarmes se sont rendus sur place ce mercredi matin pour gérer la situation !!!
Un rassemblement interprofessionnel avait lieu ce mercredi matin devant le site d'Amazon de Morlaàs. Des gaziers et électriciens, des hospitaliers, des cheminots aussi, toujours mobilisés pour dire leur colère contre la réforme des retraites voulue par le gouvernement.
Vers 9h00, les employés ont pu rouvrir manuellement le plus grand des portails permettant à nouveau l'accès des véhicules sur le site. Eiffage Energie Systèmes est venu remettre le courant dans le transformateur haute tension qui se trouve devant l'entrepôt. Des vérifications étaient en cours à l'intérieur du bâtiment.
La direction d'Amazon a communiqué à la mi-journée pour dénoncer une action inacceptable !!!

ÉBOUEURS DE PARIS : LA GRÈVE DOIT « DURER LE PLUS LONGTEMPS POSSIBLE » !
Dans la capitale, certaines rues pourraient bientôt être encombrées de déchets. La grève reconductible des éboueurs de Paris, habilement coordonnée à celle des salariés des incinérateurs de déchets, a provoqué l’arrêt des 3 incinérateurs. Et le mouvement ne semble pas prêt de finir.
« Les manifs, c’est bien, l’action, c’est mieux ». En se réchauffant auprès d’un brasero improvisé, Vincent explique à qui veut l’entendre ses rêves d’un autre monde, et surtout sa colère. « Ils ont du mépris pour nous, mais nous les méprisons aussi », assure-t-il, plein de rancunes envers le gouvernement.
Face à lui, les cheminées de l’incinérateur de déchets d’Ivry-sur-Seine diffusent un parfum de victoire. Mardi 7 mars, il n’est que 9 heures du matin et les salariés de la filière déchets ont déjà engrangé un premier succès. Depuis la veille au soir, l’incinérateur est à l’arrêt. Les ouvriers y ont planté le piquet de grève. La journée ne fait que commencer et les premiers échos de ce blocage commencent à parvenir aux oreilles de ceux, nombreux, qui iront manifester l’après-midi.
« 70 tonnes de déchets sont restés sur les trottoirs dans le 6e arrondissement, 84 tonnes dans le 14e, 180 tonnes dans le 17e et 170 tonnes dans le 20e ». Ce bilan partiel ne concerne que la moitié des arrondissements parisiens : ceux sous régie publique. Le reste des déchets sont collectés par des entreprises privées. Dans la partie publique, 60 % des salariés se sont mis en grève. Avec 3.000 tonnes de déchets collectés par jour, les rues de Paris peuvent rapidement être encombrées de déchets.
« Que la grève dure le plus longtemps possible ».
Peu mobilisés jusqu’à maintenant, les salariés de la filière déchets ont cette fois réussi un grand coup. Deux des trois incinérateurs de la petite couronne parisienne sont actuellement bloqués. Le troisième ne fonctionne pas non plus car il est en maintenance. Et la grève des éboueurs de Paris ne devrait pas s’arrêter de sitôt.
Un mot d’ordre qui ne sonne pas creux tant les grévistes ont œuvré à mettre en place les conditions propices à leur victoire. « Tout a été brûlé parmi les déchets présents sur le site, et il n’y a donc plus de combustible. Or, il faut deux jours pour redémarrer les fours. Tout a été fait pour que la grève dure le plus longtemps possible ».
Plusieurs fédérations de la CGT coordonnées.
Pour ces salariés, lutter contre la réforme des retraites est presque une question de survie. « Deux ans de plus, c’est pas possible. Un éboueur, il meurt sept ans après la retraite. Alors avec deux ans de plus, il ne va vivre que cinq ans à la retraite. Et avec des problèmes ! », souligne Vincent. « Rien que moi, je suis cassé à 42 ans ».
Pour structurer la bataille, une assemblée générale a eu lieu la veille. Elle a réuni 150 personnes. L’enjeu est assurément collectif. Au total, trois fédérations CGT, très fortes à Paris, ont participé à cette mobilisation. La CGT Transport et la CGT Services Publics ont appelé à la grève reconductible, respectivement chez les éboueurs du privé et du public. La CGT Énergie a, elle, mobilisé les salariés des incinérateurs. Et de nouvelles passerelles sont, sans cesse, en création. « On fait des actions avec les salariés de GRDF. On fait des alliances, on essaye de lier les combats », explique Vincent. Une démarche visible sur ce piquet de grève des éboueurs de Paris, puisque des personnes n’ayant pas de lien avec la filière des déchets sont venus en soutien.

NANTES / SAINT-NAZAIRE (LOIRE-ATLANTIQUE) : Coupure de courant, électricité gratuite pour les associations... La CGT énergie multiplie les actions !!!
Coupure rapide de courant, fourniture gratuite d’électricité à des associations, et des bougies offertes à la présidente de la région des Pays de la Loire, la CGT mines énergie 44 a mené des actions vendredi 10 mars, pour protester contre la réforme des retraites.
À l’occasion de la réunion du conseil de développement, du grand port maritime de Nantes Saint-Nazaire, des coupures de courant ont eu lieu. « L’occasion pour le secrétaire général CGT des Ports & Docks d’offrir des bougies à la présidente de région » et aux personnes présentes, écrit la CGT.
La CGT Mines Énergie « continuera d’agir, souligne-t-elle, en lien avec d’autres secteurs professionnels.»
Le syndicat note aussi que, « des opérations de mise en gratuité » de la fourniture d’électricité « ont été effectuées pour plusieurs associations locales. »

MILLAU (Aveyron) :
Dans le cadre de l'opposition à la réforme des retraites, le matin du 8 mars, des militants-es notamment de la Confédération Paysanne ont pacifiquement décidé de faire une opération péage gratuit au Viaduc de Millau. En réponse, à cette action symbolique, les gendarmes, sur ordre, sont intervenus et on déplore, plusieurs blessés parmi les manifestants et des arrestations.
Une nouvelle fois, le mouvement social est réprimé dans le Sud Aveyron.
Au moins trois personnes ont été blessées, et deux autres ont été interpellées. La violence elle est d'abord sociale, notamment en direction des femmes au travers de cette réforme des retraites dont on exige le retrait. La CGT Aveyron dénonce l'usage de la force que rien ne justifiait si ce n'est de protéger le capital que représente la société Eiffage. La CGT Aveyron apporte son soutien plein et entier aux blessé-es et à la Confédération Paysanne.

APRES LE 11 MARS : PROCHAINE MANIFESTATION, MERCREDI 15 MARS !
Le mouvement de contestation est massif et dépasse largement ce que les médias relaient.
Les cheminots restent mobilisés mais ils sont loin d'être seul, voici un petit tour de France (non exhaustif) des mobilisations.
De nombreux secteurs d’activité ont rejoint le mouvement, par exemple :
• La collecte des déchets est bloquée à Paris, Antibes, Béthune, Montpellier, Libourne, etc. L’incinérateur de région parisienne est occupé par les grévistes.
• Dans la Chimie, à l’exception d’une seule, toutes les raffineries bloquent les expéditions. Celles de Donges, La Mède et Feyzin ont procédé à l’arrêt total des installations de production.
• Les salariés des usines de pétrochimie comme KemOne, Arkema, Michelin et Hutchinson sont engagés dans la grève reconductible.
• Presque toutes les usines de verre d’emballage (bouteilles) sont en reconduction avec seulement 10 % de production dans 10 des 18 usines. Toutes les usines sauf 1 du groupe Isover (Laines minérales) sont en reconduction.
• Les salariés des restaurants des hôtels Disneyland ont rejoint le mouvement, provoquant l’arrêt des petits-déjeuners et des repas.
• Des plate-formes logistiques de la grande distribution telles que Intermarché, Auchan ou Aldi sont bloquées.
• Actuellement, six réseaux de transport urbain sont en reconduction.
• Dans les ports, la montée en pression se poursuit avec une nouvelle séquence de trois jours de grève les 14, 15 et 16 mars et une opération « ports morts » (blocage de toutes les entreprises présentes sur les emprises du port) le 16 mars.
• Les marins bloqueront les ports partout où ils le peuvent le 17 mars.
• Dans l’énergie, les terminaux méthaniers sont bloqués, il y reste une seule semaine de réserve de gaz. Multiplication des opérations coupures (permanence de Gérard Larcher, Ville d’Annonay, Stade de France, data center du Gouvernement, direction SNCF de Saint Denis, etc), 18 000 MW de baisse de production par jour en moyenne qui impose des importations pour un coût d’environ 8 millions d’euros par jour.
• Des occupations et blocages ont été initiés dans les universités de Lille, Lorraine, Besançon, Lyon 2, ENS Paris, Toulouse, etc.

PSA/STELLANTIS : MENACE SUR 2000 EMPLOIS À TRÉMERY ET METZ, MALGRÉ 30,2 MILLIARDS DE BÉNÉFICES EN DEUX ANS !
Les Lorrains connaissent bien les deux usines PSA de notre région : Celle de Trémery fabrique des moteurs et celle de Metz, des boîtes de vitesses. On est plus de 3.000 salariés, intérims et sous-traitants à travailler sur les 2 sites.
La Direction nous a récemment annoncé l’arrêt de la boite à vitesse MA, et des moteurs diesels DV et DW en 2025. Stellantis Trémery a refusé d’investir sur les moteurs diesels DV et DW qui aurait garanti nos emplois après 2025.
Un véritable coup de massue sur l’emploi. La raison invoquée est l’électrification du parc automobile imposée par l’union européenne. Pour préparer ce bouleversement industriel, Stellantis s’est associé à d’autres entreprises pour créer deux filiales dédiées à la motorisation électrique :
E-Motors à Trémery, E-Transmissions à Borny, avec la promesse de créer un millier d’emplois. Inutile de faire des calculs scientifiques, il n’y aura pas de place pour tout le monde dans les 2 entreprises installées sur les 2 sites.
Dans 2 ans, il y aura à peine plus de 1.000 emplois, contre plus de 3.000 aujourd’hui. C’est aussi sans compter la casse de l’emploi chez les sous-traitants. Comme (par exemple) chez LS industrie (anciennement GM&S) qui vont être impacté. La CGT s’organise dès aujourd’hui pour mettre en place un rapport de force, obtenir des garanties pour l’avenir et sauver nos emplois.

TEREOS (BEGHIN SAY) : VA FERMER DEUX SITES INDUSTRIELS EN FRANCE, 149 EMPLOIS MENACÉS !
Le groupe Tereos a annoncé mercredi 8 mars la fermeture d’une sucrerie et d’une distillerie, qui pourrait conduire à la suppression de 149 postes, ainsi que la vente d’une amidonnerie de pommes de terre, dans le cadre d’un projet de « réorganisation de son activité industrielle en France » !!!
En dépit de la hausse du prix du sucre, Tereos (marque Béghin Say), deuxième groupe sucrier mondial, explique sa décision par « une réduction durable » de la production de betteraves sucrières en 2023-24 (environ -10 % de surfaces plantées sur un an) et de la baisse des rendements, du fait notamment du risque de jaunisse, selon un communiqué.
123 emplois vont être supprimés sur le site d’Escaudoeuves (Nord) !
En prétextant la modernisation de ses infrastructures, Tereos a décidé d’arrêter l’activité sucrière de son site d’Escaudoeuvres dans le Nord (123 postes concernés) et de sa distillerie de Morains (Marne) (26 postes).

SAINT-NAZAIRE : LA COLÈRE DES SALARIÉS DE RFS, DERNIÈRE USINE FRANÇAISE DE PRODUCTION D'ANTENNES !
Mouvement de colère, vendredi dernier, devant l'usine d'antennes paraboliques RFS de Trignac près de Saint-Nazaire. 132 salariés vont perdre leur emploi : 121 sur le site et 11 à Paris. La CGT dénonce ce « désastre humain et industriel ».
Nokia qui veut se séparer de sa filiale française, n'a pas trouvé de repreneur. L'an dernier, RSF Saint-Nazaire a livré 63.000 antennes complexes. Cette technologie complexe devrait désormais rester un monopole chinois ou américain. L'autre site du groupe qui compte 25 personnes à Lannion est repris par une entreprise américaine.

ANNONAY: LA "FÊTE À DUSSOPT" POUR LA JOURNÉE DE GRÈVE DU 7 MARS !!!
Mardi 7 mars, pour la journée de mobilisation contre la réforme des retraites, la CGT a choisi de frapper fort à Annonay, la ville du ministre du Travail ardéchois.
Désormais, les manifestations s'appelleront "la fête à Dussopt".
Les militants CGT d'Annonay ont appelé les autres unions locales à les rejoindre. "Il est considéré comme un traître, à Annonay. C'est un ministre qui a retourné sa veste (socialiste) pour nous faire avaler la pilule", affirme le délégué syndical CGT chez EDF, à la centrale nucléaire de Cruas et qui a fait une heure et demi de route pour venir manifester mardi à Annonay. L'autre objectif de cette "fête à Dussopt" : braquer les projecteurs sur cette ville et attirer le plus de monde possible. Le secrétaire de l'Union locale CGT d'Annonay précise , "il y a des bus qui sont venus de Cruas, de Saint-Alban, de Roussillon. Des manifestants sont arrivés de Saint-Etienne également".
Les grévistes d'EDF précisent qu'outre de possibles nouvelles coupures ciblées, des actions « positives, Robin des bois » sont aussi envisagées pour « rétablir le courant des personnes coupées pour impayé et qui sont en précarité énergétique ».

LE DÉMANTÈLEMENT DE L’IRSN : UN NON-SENS POUR LA REUSSITE DE LA RELANCE DU NUCLEAIRE !
Le gouvernement a annoncé la disparition de l’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN), en charge de l’expertise scientifique et de la recherche relatives à la sécurité nucléaire et à la radioprotection. Ses compétences seraient alors scindées en deux parties : ses missions de recherche partiraient au Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA), ses compétences d'expertise seraient transférées à l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) ou à l’Autorité de Sûreté Nucléaire Défense (ASND), deux des organismes publics dédiés au nucléaire.
La relance du nucléaire nécessite une augmentation des moyens pour procéder à l’examen technique des volumes croissants d’activités, tant sur les constructions nouvelles que sur le maintien en exploitation des tranches actuelles ; Or c’est un retour en arrière de 25 ans auquel nous assistons, avec un risque de recrudescence de démissions de salariés ajouté à une paralysie des recrutements. Pour la FNME-CGT, les dispositions prises lors du récent conseil de politique nucléaire vont à contre-sens du redressement de la filière nucléaire, qui doit s’inscrire dans la durée, sans faux-semblant. Pour la FNME-CGT, il est temps de retravailler les fondamentaux :
• EDF en tant que garant de la sûreté de ses installations nucléaires, actuelles et futures doit se doter de capacité en termes financiers et retrouver un certain leadership pour impulser et diriger un programme. Responsabilité qui lui revient, y compris légalement. Les dernières affaires médiatisées dites de « Corrosion sous contrainte » en sont l’illustration, le personnel est encore en train d’en subir les conséquences.
• L’IRSN a fait preuve de son efficacité et n’a jamais failli. Les prérogatives d’une part de l’ASN en tant que responsable du contrôle de la sûreté et d’autre part de l’IRSN en tant qu’appui technique, doivent être confortées en les dotant de moyens adaptés au développement du nucléaire civil. Pour instruire les études conséquentes afin de prolonger la durée de vie du parc existant et réussir la construction de nouvelles unités, il est essentiel de maintenir les moyens d’essai, les personnels qui les exploitent et l’ensemble de l’expertise. Or, les organismes de recherche (CEA, IRSN, Recherche et Développement d’EDF) ont été mis en difficulté par des années de rigueur budgétaire. Les politiques publiques, dont le plan de relance du gouvernement, ont orienté les investissements vers des start-ups pour soi-disant développer l’innovation. Si les résultats restent hypothétiques, ce choix s’est opéré au détriment de la recherche publique, de son efficacité historique et de la réponse aux questions techniques dont les réponses ne peuvent attendre ! La sûreté a un coût que certains feignent de découvrir au moment où il faut relancer un programme nucléaire de grande ampleur. L’enjeu est de disposer de capacité industrielle revitalisée, de compétences et de culture sûreté des exploitants, et se doter d’une autorité de sûreté avec des moyens adaptés, en procédant à plus de contrôles pour ne pas tendre vers une approche rigoriste et procédurière. Pour la FNME-CGT, il est essentiel de renforcer le potentiel d’expertise technique, de valoriser les savoir-faire collectifs, à contre-sens du projet de disparition de l’IRSN qui s’inscrit dans le sillage de décennies de dérégulation et de financiarisation qui ont miné le secteur de l’Energie. Il est temps de renouer avec des décisions positives qui redonneront sens au travail du personnel de l’IRSN et de l’ASN, stabilité dans les équipes en procédant aux besoins de recrutements et de formation notamment. Et bien évidemment, ces décisions positives ne peuvent résulter que d’échanges transparents avec l’ensemble des acteurs concernés (personnels compris) et pas de décisions jupitériennes assénées sans discussion du plus haut niveau de l’état.

CONVENTION MÉDICALE : UN ÉCHEC PROGRAMMÉ !
L’accès aux soins pour la population se dégrade avec 6,5 millions d’assurés sociaux sans médecin traitant dont 600.000 personnes atteintes d‘affection de longue durée. Les différentes mesures prises ces dernières années n’ont eu aucun effet, bien au contraire. En ce qui concerne les déserts médicaux, les zones les plus déficitaires il y a 10 ans le sont encore plus aujourd’hui. Les dépassements d’honoraires se généralisent et concernent maintenant près de 90 % des chirurgiens.
Le nombre de visites à domicile ne cesse de diminuer alors que la population vieillit et présente de plus en plus de problèmes de mobilité. Les médecins sont de moins en moins présents en Ehpad, dont les résidents sont trop souvent adressés aux urgences des hôpitaux par absence de prise en charge médicale. Face à cette situation, le ministre de la Santé et son bras armé, le directeur général de la CNAM, restent dans le schéma ancien de la convention médicale, avec la rémunération à l’acte et la liberté d’installation ; cela ne peut que mener dans une impasse. Les besoins ont évolué avec la prédominance des maladies chroniques qui représentent aujourd’hui 60 % des dépenses de l’assurance maladie. La sociologie des médecins a changé et montre une forte féminisation de la profession et une aspiration de l’ensemble des jeunes diplômés à un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle, avec une moindre appétence à l’exercice libéral. C’est ainsi que les conseillers CGT à la CNAM ont proposé au conseil, en amont de la discussion de la convention médicale, une nouvelle approche des négociations conventionnelles afin de pouvoir répondre aux attentes des assurés sociaux, tout en entendant les aspirations des professionnels de santé.
Il s’agit de prendre en compte les limites de l’exercice libéral traditionnel en proposant un autre mode de rémunération conventionnel, sortant de la rémunération à l’acte pour aller vers une rémunération de structures d’exercice collectif pluri-professionnel. Concrètement, il s’agit de fusionner la convention d’exercice libéral et celle concernant les centres de santé afin de laisser le choix du mode d’exercice et de rémunération, en l’occurrence le salariat, aux médecins et aux autres professionnels de santé. Cette alternative permettrait de réguler l’offre de soins sans contrainte individuelle. En effet, les structures d’exercice collectif seraient ouvertes et financées en fonction de l’analyse des besoins de la population. Au regard de la gravité et de l’urgence de la situation, nous demandons solennellement au ministre de la Santé de fixer d’autres objectifs et une autre feuille de route pour la convention médicale. Afin de sortir de l’impasse actuelle qui va entraîner une dégradation de l’offre de soins à la population, le gouvernement doit mettre en œuvre nos propositions.