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N° 848 20/11/2023 "ON N'EST PAS DES NUMÉROS" : LE COLLECTIF DES ÉDUCATEURS DE RUE DE L’APAP D'AMIENS EN GRÈVE !
Depuis le 6 novembre 2023, le collectif des éducateurs de rue de l’APAP de la Somme mène la grève. Ils contestent des décisions de mobilités imposées par la direction, jugées incohérentes. Pour eux, il s’agit d’un retour en arrière qui pourrait casser le lien de confiance construit avec les jeunes.
"On n’est pas des numéros. On ne peut pas me changer par une autre personne", revendique un éducateur spécialisé basé à Amiens Nord. Il manifeste depuis le 6 novembre 2023 avec les autres éducateurs de la ville contre les décisions de mobilités prises par la direction, "sans concertation", indique-t-il.
Une mesure pour "mutualiser les différentes compétences" !
Repartir de zéro. C’est la crainte de ces éducateurs chargés d’accompagner les jeunes de quartiers prioritaires. La moitié des équipes va être réorganisée. Ces travailleurs sociaux seront affectés à un autre secteur. "Sur les quatre équipes constituées, il y a deux personnes qui restent et deux personnes qui partent", annonce le président de l’association APAP de la Somme. Des mesures de réorganisation et un brassage des équipes qu'il juge "nécessaires" afin que "le service fonctionne mieux", ajoute-t-il. 
"Le lien que j’avais avec le jeune n’est pas transmissible par un dossier" !
Un argument contesté par les éducateurs. Jules estime que cette réorganisation va "impacter le sens éducatif qu’on donne de la prévention spécialisée en général et de la protection de l’enfance." Ils craignent que la relation de confiance, établie après plusieurs années, soit rompue. "Le lien que j’avais avec le jeune n’est pas transmissible par un dossier. Les parents et les jeunes quand ils parlent avec nous, ils parlent vraiment de ce qu’il y a de plus intime à l’intérieur du foyer."
Julie, autre éducatrice spécialisée présente à la manifestation, a le même sentiment. "On détruit tout notre travail. Je ne me sens pas respectée dans mon travail et mes fonctions."
"Un jeune n’appartient pas à un éducateur et un éducateur ne doit pas être collé à un jeune" !
Pour la direction, le lien de proximité entre les éducateurs et les jeunes est "toute la difficulté du travail de prévention. C’est un travail d’approche des jeunes pour les mener en confiance vers le droit commun." Mais il tient à préciser : "un jeune n’appartient pas à un éducateur et un éducateur ne doit pas être collé à un jeune. Les nouveaux arrivants vont apporter quelque chose, un nouveau regard. Et en même temps, ils vont échanger avec ceux qui sont en place et qui connaissent déjà le territoire."
Cette volonté de la direction de changer les équipes se fait dans un contexte social tendu, mais Patrice Eloy, le directeur, assure que la continuité du dialogue avec ceux qui travaillent dans les quartiers prioritaires. "Dès qu’on aura ce service reconstitué, le dialogue va continuer parce que les éducateurs ne sont pas en free-lance. Ils ne sont pas envoyés sur le terrain en électrons libres."
La direction dit ne pas fermer la porte aux discussions au cas par cas. Les mutations devraient être mises en place dès la semaine du 13 novembre !
 
LA POSTE CONDAMNÉE : ELLE AVAIT PRIVÉ SES SALARIÉS DE LEURS PAIES DURANT LE COVID POUR AVOIR EXERCÉ LEUR DROIT DE RETRAIT !
En mai 2020, en pleine crise COVID, 28 salariés de la Poste s'étaient mis en grève dans le bassin de Decazeville car les mesures sanitaires n'étaient pas respectées. La Poste leur avait intégralement retiré leur salaire. Elle vient d'être condamnée et doit leur verser leur salaire de l'époque et des indemnités de réparation.
C'est le soulagement pour les anciens salariés de la Poste de Decazeville. Huit d'entre eux ont obtenu gain de cause devant le Conseil des Prud'hommes. La Poste est condamnée à leur verser 250.000 euros de dommages et intérêts. La décision est tombée cet été mais les salariés en sont informés depuis le 9 octobre 2023.
En pleine pandémie, ils avaient pendant 17 jours exercer leur droit de retrait, se souvient, un postier du bassin de Decazeville: "On n'avait rien du tout, aucun masque ni gel hydroalcoolique. Et aucun moyen de se protéger du Covid. Ce qui nous a amené à exercer notre droit de retrait.
"On est content de pouvoir récupérer nos salaires après deux ans et demi. Il a fallu qu'on fasse sans et je sais que cela a été dur pour certaines familles, surtout pour les mères isolées, ou encore pour les jeunes qui n'étaient à la Poste depuis pas très longtemps", complète son collègue,
Retrait des salaires !
À l'époque, la direction de la Poste avait demandé à ses salariés de travailler à un quart de l'effectif le samedi et omis de consulter le comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT). 
"Les salaires avaient été retirés immédiatement et cela les avaient mis en difficulté", rappelle la secrétaire départementale CGT FAPT- La Poste. "Aujourd'hui, le fait de récupérer leurs salaires mais aussi des dommages et intérêts confortent les salariés dans leur droit."
D'autres salariés du bassin de Decazeville comparaîtront devant le Conseil des Prud'hommes. Les 9 et 12 février prochains, les 282 anciens employés de la Sam (Société aveyronnaise de métallurgie) seront opposés à leur ancien ancien employeur, Renault. 
 
VICTOIRE HISTORIQUE DE 10 SALARIÉES CONTRE ST MICROELECTRONICS POUR DISCRIMINATION SEXUELLE : UNE CONDAMNATION RECORD POUR UNE AFFAIRE INÉDITE !
Le 26 octobre 2023, 10 salariées techniciennes et cadres, syndiquées de la CGT, ont fait condamner des sociétés du groupe ST MICROELECTRONICS pour discrimination sexuelle dans l’évolution de carrière et de salaire, devant la Cour d’appel de Grenoble. Ces affaires, traitées ensemble devant les prud’hommes puis la Cour, avaient pour objectif de faire la démonstration que ST MICROELECTRONICS est défaillant dans son traitement de l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes.
Les salariées se basaient, en grande partie, sur l’analyse des données chiffrées de l’entreprise (bilans sociaux, rapports de situation comparée, etc.) et sur des panels de comparaison. Elles se basaient aussi sur des analyses effectuées par l’inspection du travail ainsi que des expertises indépendantes. C’est une grande victoire puisque, dans ces 10 arrêts, la discrimination « générale » (ou systémique) est retenue, et puisque l’intégralité des salariées ont obtenu gain de cause pour un total de plus de 815.000 € de dommages et intérêts en cumulé.
Certaines ont aussi fait reconnaître un harcèlement discriminatoire et un licenciement discriminatoire. Désormais, pour 8 d’entre elles, les débats sont rouverts pour connaître le niveau de leurs rappels de salaire depuis leur repositionnement théorique en 2015, soit pendant les 8 dernières années, ce qui devrait porter l’addition totale à plus d’un million d’euros pour le groupe ST MICROELECTRONICS.
Ces 10 femmes, discriminées pour certaines dès l’embauche, ont toutes connues, chacune à leur manière, l’inégalité salariale et le plafond de verre que connaissent, malheureusement, une grande partie des femmes dans ce groupe industriel de premier plan. Pourtant, la direction de ST MICROELECTRONICS avait prétendu lutter pleinement contre la discrimination, en mettant en place des outils qui ont été jugés inappropriés par la Cour qui les a facilement écartés. Ces outils permettaient en réalité la dissimulation de la discrimination. Cette dissimulation a par ailleurs perduré tout au long de la procédure puisque ST MICROELECTRONICS a tenté de garder la plus grande opacité sur les données de comparaison sollicitées par les salariées.
Résultat, ST MICROELECTRONICS est sanctionnée, malgré une politique d’affichage pourtant « volontariste », ce qui démontre le caractère fallacieux du pink-washing ( Procédé utilisé par un pour améliorer son image en promouvant son attitude accueillante envers l'homosexualité). dont le fameux « indice égalité » est l’avatar le plus connu. Par ailleurs, la méthode « Clerc », développée au sein de la CGT pour « réparer » les carrières des syndicalistes, est ici réutilisée pour réparer les carrières des femmes victimes de discrimination. Ces femmes, pour la plupart toujours salariées au sein du groupe, se réjouissent de l’aboutissement victorieux d’une bataille menée depuis plus de 10 ans contre l’inégalité femmes-hommes. Elles appellent leurs collègues femmes à s’appuyer sur ces décisions pour s’organiser collectivement avec la CGT et négocier âprement leurs augmentations salariales lors des prochaines Négociations Annuelles Obligatoires.
La discrimination femmes-hommes impunie, c’est fini !
 
TISSÉO-TOULOUSE: ARRÊT MAIS PAS FIN D'UNE LONGUE GRÈVE !
Pour la CGT, membre de l’intersyndicale de Tisséo Voyageurs, la grève débutée au printemps est finie malgré une revendication insatisfaite.
Débutée en avril, notamment avec une journée de blocage du réseau entier, incluant le métro, la grève des agents de Tisséo Voyageurs est finie. C’est du moins le constat que dresse la CGT, un des quatre membres de l’intersyndicale composée par ailleurs de Sud (majoritaire), de la FNCR et de la CFDT. « Pour nous, la clause de sauvegarde pour 2023 est perdue. Mais nous donnons rendez-vous en 2024 à la direction car on la remettra sur la table », avance le délégué CGT de la régie des transports.
L’intersyndicale revendiquait l’indexation des salaires sur l’inflation ou, au minimum, une hausse de 4 % des salaires. Elle a obtenu +2,8 % en juillet et a refusé les dernières propositions de septembre de la direction.
Après de nombreuses journées de grèves et les blocages des dépôts de bus, qui ont fortement impacté les usagers, le syndicat prend acte de la forte baisse de la mobilisation des derniers rendez-vous, après la rentrée. Mais pour le syndicaliste, qui « remercie tous ceux qui se sont impliqués », la mobilisation n’a pas été vaine. « Qu’est-ce qu’il en aurait été des décisions des élus s’il n’y avait pas eu ce mouvement ? » qui rejoint les plus importants de l’histoire de la régie.
« Je préfère dire clairement les choses. On s’est battu. On s’est fait entendre. On a réussi à leur faire peur », estime le syndicaliste qui met de l’avant la mobilisation de « plus de 60 % des salariés ».
Le délégué syndical pointe du doigt à présent les conditions de travail, notamment des chauffeurs de bus soumis, selon lui, à des contraintes horaires drastiques en raison des « sous-effectifs ». Et il dénonce la hausse de la sous-traitance des lignes de bus qui va s’accentuer à la rentrée 2024 pour atteindre, selon la CGT, « 32 % du réseau, soit un tiers des lignes ».
Le 20 novembre, le tribunal dira si les blocages étaient illégaux et s’il condamne les syndicats qui risquent 40.000 € chacun.
 
NOUS RELAYONS LE COURRIER ENVOYÉ PAR L'UCR / CGT AUX MEMBRES DU BUREAU CONFÉDÉRAL APRÈS LA SIGNATURE SUR LA RETRAITE COMPLÉMENTAIRE AGIRC-ARRCO 
Au Bureau confédéral de la CGT Montreuil.
Chères et chers Camarades,
Après avoir pris le temps et le recul nécessaire, suite à la signature de la CGT de l’accord national interprofessionnel sur la retraite complémentaire Agirc-Arrco, il apparaît utile de ne pas tourner la page sur cette négociation qui porte un enjeu pour les salarié-s et retraité-s du privé, mais également au-delà sur le devenir de notre système de retraite pour les années à venir. On ne peut tourner la page sans s’interroger sur les difficultés à comprendre le changement de stratégie, sous l’impulsion de bureau confédéral, alors que tous les écrits et prises de positions de la délégation démontrent que le contenu de cet accord ne répond pas aux revendications défendues par la CGT et bien souvent en accord avec les autres organisations syndicales :
  • Maintien du pouvoir d’achat des retraité-es ;
  • Garantie minimale de point ;
  • Stabilisation du taux de rendement de la retraite ;
  • Pilotage des réserves à remettre en cause.
La lettre sur les réserves qui accompagne la signature de la CGT est révélatrice de ce point de vue, en montrant que cet accord valable pour 4 ans, ne répond pas aux attentes et revendications des salarié-es actif-ves et les 13,2 millions de retraité-es. Comment expliquer cette signature aux retraité-es qui, sous l’impulsion de l’UCR-CGT, des UFR et des USR, ce sont mobilisé-es pour augmenter leurs pensions de 10 % pour 2023, afin de maintenir leur pouvoir d’achat.
Avec la mobilisation du 24 octobre, avec des rassemblements dans tout le pays, dans l’unité des organisations syndicales, et un dépôt de 62 000 pétitions dans les préfectures et à l’Élysée, ils ont participé fortement également à la journée européenne du 13 octobre avec la CGT.
Les 4,9 % qui représentent, en moyenne, une revalorisation mensuelle entre 27 € et 35 € pour 80 % des retraité-es, ne peuvent être considérés comme acquis arraché, alors que l’inflation sur un an dépasse les 6 % et les prévisions de l’Insee se situent autour de 8 %.
De plus, cela représente une partie du rattrapage au titre de 2022. Pour information les retraité-es ont perdu en moyenne 4,6 % en 2022 (régime général et complémentaire compris). A cela, il est prévu pour les années 2025 et 2026 une revalorisation du point retraite inférieure de 1,16 % par rapport à l’inflation.
Concernant le malus de 10 % qui impose de prendre sa retraite un an plus tard, n’était plus tenable puisque les salarié-es devront travailler jusqu’à 64 ans, voir plus pour les ICT.
L’Agirc-Arcco a des résultats qui battent des records avec des réserves qui dépassent plus de 90 milliards cette année, soit l’équivalent d’un an de prestations. Ce qui est le plus important avec cet accord, dans la continuité des accords précédents et de l’accord de base de 2017, c’est la politique d’abaissement du taux de rendement de la retraite pour les générations futures, dès 2024. Pour la première fois, cet accord va se traduire par un taux de rendement en dessous de 5 %, alors qu’il se situe à 7,43 % en 2021. Cette chute touchera encore plus les cadres, les poussant vers la capitalisation, comme le revendique le Medef. La règle d’or qui donne la priorité à une trajectoire financière sur 15 ans, avec des réserves qui sont utilisées dans des placements financiers, spéculatifs dans des actions de grandes entreprises en France et à l’étranger, se fait sur le dos des retraité-es avec les cotisations des salarié-es actif-ves.
L’Agirc-Arrco a les moyens pour répondre aux revendications des retraité-es et prendre des mesures spécifiques pour les petites retraites qui, avec la précarité de l’emploi et les carrières « hachées », se développent en touchant très fortement les femmes. La pauvreté est aussi une réalité parmi les retraité-es.
Vous comprendrez que, face à une telle situation sociale, le choix de la signature CGT pour s’opposer à la volonté du gouvernement de ponctionner dans les réserves de la caisse complémentaire aurait mérité un autre débat, alors que durant la négociation les comptes-rendus aux organisations montraient que le patronat voulait imposer plutôt ses choix. D’autant qu’aucune campagne auprès des militant-es, des salarié·es et des retraité-es n’a été engagée pour permettre une meilleure compréhension des enjeux et une connaissance des analyses et des propositions CGT. C’est une négociation « à froid », alors que le sujet de la retraite et encore plus celui des complémentaires ne sont pas la tasse de thé de nos militant·es. L’Agirc-Arrco, caisse de retraite complémentaire, est le « cheval de Troie » d’une vision du patronat et du gouvernement qui vise à imposer un système de retraite à points, comme avec la tentative de réforme en 2019 que la CGT a combattue et a réussi à imposer son retrait. Passage nécessaire pour ouvrir à la capitalisation comme le suggère le COR « pour ceux qui peuvent ».
D’ailleurs, le Medef a essayé durant la négociation d’introduire une partie de capitalisation pour les cadres en échange de suppression de cotisation Agirc-Arrco pour les entreprises. Dans les prochaines années, voir prochains mois, une volonté du Medef et de la nouvelle secrétaire générale de la CFDT, à « réfléchir à une transformation de notre système sur la base de 2019 » se fait entendre, sous prétexte que l’on a atteint les limites du système de retraite à prestations définies, à un système à cotisations définies comme celui de l’Agirc-Arrco. Un rapprochement entre la caisse vieillesse et de l’Agirc-Arrco reste un objectif pour Macron et le capital pour aller à un système de retraite à trois niveaux. Au niveau des entreprises et des groupes, un système à point et la capitalisation.
 
OPÉRA BASTILLE : EN GRÈVE CONTRE UNE OFFENSIVE DU MEDEF SUR L’ASSURANCE-CHÔMAGE DES INTERMITTENTS !
Dans le cadre de la négociation de la nouvelle convention d'assurance chômage, le Medef demande 15% d'économie au régime des intermittents du spectacle. Plusieurs journées d'actions et de mobilisations ont déjà eu lieu et le 7 novembre, alors que la CGT appelait nationalement à des débrayages d'une heure, les équipes techniques de l'Opéra Bastille ont répondu au Medef par la grève.
Depuis le 12 septembre, les négociations pour la nouvelle convention d’assurance-chômage en cours avec le gouvernement mettent les intermittents du spectacle dans l’inquiétude. Pour cause : la lettre de cadrage du Medef, le 28 septembre dernier, demande une économie de 15% sur le régime d’assurance chômage des intermittents du spectacle. Cette mesure impacterait fortement les allocations perçues et le nombre d’heures de travail nécessaires pour faire valoir leur droit à ces allocations, et serait un coup de plus porté à des travailleurs déjà précaires. 
Depuis le début des négociations, plusieurs actions coup de de poing et journées de mobilisations ont déjà eu lieu à l’appel national de la CGT Spectacle.
Le 7 novembre, la CGT Spectacle appelait nationalement à des débrayages d’une heure dans les théâtres. Localement, Sud Spectacle a également décliné cet appel à l’Opéra. Les équipes techniques de l’Opéra Bastille ont répondu présents à cet appel, en durcissant le ton, et ont voté la grève pour le jour même. 
En conséquence, le rideau ne s’est pas levé et le spectacle n’a pas eu lieu. Un symbole fort qui rappelle que sans les travailleurs précaires, la culture ne tourne pas. Mais également un symbole de solidarité de la part des équipes en CDI, qui se sont mis en grève en soutien de leurs collègues intermittents dont les contrats sont plus précaires. 
Parmi les syndicats nationaux représentatifs, alors que la CFDT accepte la lettre de cadrage du Medef, la CGT et FO refusent ces économies sur le dos de travailleurs d’un secteur déjà très précaire. Ils ont appellé ainsi à une deuxième journée de mobilisation, cette fois-ci par une grève nationale jeudi 9 novembre. Un appel auquel se joint localement Sud Spectacle à l’Opéra.
L’ensemble de ces actions rappelle une chose : la colère de cinq mois de lutte contre la casse sociale de Macron est loin d’être retombée. Réforme des retraites, inflation, salaires, les travailleurs entendent défendre par la lutte et par la grève leurs conditions de vie. 
 
BRICORAMA : FERMETURE DE 5 MAGASINS, 100 EMPLOIS MENACÉS !
L’enseigne de Bricolage Bricorama, appartenant au groupe Les Mousquetaires, a annoncé la fermeture de 5 magasins de l’enseigne (Belfort, Arpajon, Colombes, Meaux et Guilherand Granges) avec la suppression annoncée d’environ 100 emplois. Bricorama n’en est pas à son coup d’essai puisqu’en 2020, l’enseigne de bricolage avait déjà fermé 13 magasins en France.
La CGT Bricorama et les autres organisations syndicales ont participé à la 1ère réunion de négociations du Plan de Sauvegarde de l’Emploi qui s’est conclue par un échec où rien ne justifiait la faiblesse des mesures d’accompagnement proposées par la direction, en relation au PSE mis en œuvre en 2020 et à la vue des moyens financiers du Groupe Les Mousquetaires.
L’intersyndicale a alors demandé à plusieurs reprises à la direction d’appliquer à minima les mesures de l’ancien PSE et a indiqué à la direction qu’elle ne se remettra autour de la table qu’à cette condition. La Fédération CGT Commerce et Services exige la suppression de ce nouveau plan social qui met une fois de plus les salariés en péril.
 
GRÈVE CHEZ NETMAN ( Seine-Maritime) !
Depuis le jeudi 2 novembre 2023, les salarié-es de l’entreprise NETMAN, sous-traitant de TotalEnergies et exploitant les APF de Gravelines (appontements pétroliers des Flandres), ont décidé de se mettre en grève à partir de leur poste du matin à 5 heures et ce, de façon illimitée. Au mois de juin 2023, TotalEnergies annonçait la fin de ses activités sur les APF, due à la future implantation des EPR par EDF sur les terrains jusqu’alors exploités par TotalEnergies. Cette fin d’activité entraîne une rupture de contrat avec la société NETMAN exploitant les APF à l’horizon de l’été 2024. L’avenir des salariés de la société NETMAN est alors en péril et, à ce jour, aucune avancée ni garantie n’ont été actées, que ce soit par la société NETMAN, par TOTALENERGIES, par EDF ou encore par l’État.
L’implantation des EPR sur le dunkerquois est une bonne chose pour l’emploi et l’avenir industriel de la région. En revanche, celle-ci ne doit pas se faire sur le dos des emplois des salariés de l’entreprise NETMAN et de leurs familles. La seule perspective que l’on offre à ces salariés est de devoir vider les stocks stratégiques afin de pouvoir rendre les terrains appartenant au port et ensuite d’aller pointer au chômage !
Aujourd’hui il est temps de dire stop !
Les responsables de cette situation doivent garantir, dès aujourd’hui, un avenir à l’ensemble des salarié-es concernés. D’autant plus que, le mouvement s’est durci et qu’il n’y a plus de relève des salariés réquisitionnés pour la sécurité. Depuis plus de 30 heures, ces salariés sont à leur poste de travail avec toutes les conséquences potentielles pour leur santé et la sécurité du site. Sans des garanties claires sur leur maintien dans l’emploi, les « netman » poursuivront leur mouvement jusqu’à obtenir satisfaction. Plus aucun produit ne sortira du site, plus aucun travail ne sera réalisé, si ce n’est la sécurité des installations. Nous appelons l’ensemble des syndicats de la FNIC CGT, du dunkerquois et d’ailleurs, à soutenir le mouvement.
La balle est dans le camp d’edf, de totalenergies, de netman et de l’état, charge à eux de trouver des solutions.
 
MILLAU (AVEYRON) : LES POSTIERS MOBILISÉS DEPUIS 24 JOURS MAINTIENNENT LEUR GRÈVE ET APPELLENT À LA SOLIDARITÉ !
Alors que la grève des postiers du centre de distribution du courrier de Millau atteint son 24ème jour, les travailleurs restent déterminés à faire valoir leurs revendications légitimes. Depuis le 17 octobre dernier, ces postiers, en grève à hauteur de 95%, dans l’unité syndicale, ont vu leur détermination renforcée par le manque de progrès dans les négociations avec La Poste.
La direction de La Poste a convié les grévistes à des "audiences" de pseudo-négociations, mais ces rencontres n'ont abouti à aucune avancée significative. Face à cette impasse, les postiers ont pris la décision, depuis le lundi 30 octobre, de ne plus participer à ces rencontres stériles. Dès le 20 octobre, une demande de médiation a été adressée à la préfecture pour trouver une solution rapide au conflit. Cependant, la préfecture a laissé entendre dans un premier temps, qu'elle préférait laisser les négociations se dérouler en interne, accordant ainsi plus de crédit aux affirmations de La Poste qu'à celles des grévistes.
Le jeudi 09 novembre les négociations ont reprise avec la présence d’un « modérateur » mandaté par la préfecture, après l’interpellation de la sous-préfète mercredi par les grévistes lors d’une inauguration à Millau. C’est de nouveau la déception des travailleurs à la suite de cette rencontre puisque rien ne bouge. Ils estiment que leur appel à la médiation n’est pas pris au sérieux et que l’État ne prend pas ses responsabilités dans la gestion du service public postal. Les postiers de Millau continuent de solliciter le soutien de la communauté locale et lancent un nouvel appel à la mobilisation. Un rassemblement de soutien était prévu lundi 6 novembre.
Au-delà de ce rassemblement, les grévistes invitent la population à se rendre sur le piquet de grève, à témoigner de leur solidarité en personne ou en apportant un soutien financier, et à promouvoir toutes les initiatives de soutien, telles que la collecte de fonds, la signature de pétitions, et bien d'autres.
Il est a souligné que :
- Nous travaillons dans une entreprise où nos actionnaires sont 100% public où l'État est actionnaire.
- De l'argent public en millions est attribué à La Poste pour assurer ses missions de service public.
- La baisse de trafic courrier a déjà généré 10 postes de moins en 5 ans à Millau mais aucune communication sur la hausse du trafic colis.
- Les kilomètres à parcourir ne se calculent pas à la proportionnelle de la baisse du trafic, ils sont là réels et bien réels.
- La politique nationale de La Poste doit s'adapter aux territoires ruraux, il en va du droit à la communication et de l’accès à un service public pour la population.
Dans les écrits La Poste ne précise rien :
- Sur le désaccord portant sur la charge de travail
- Rien sur le nombre d'emplois qui vont être supprimés
- Rien sur la charge de travail que faisaient les 6 média-postiers (filiale de La Poste) dont l’activité bascule à La Poste.
- Rien sur les comblements d'emplois Dans cette période difficile, les postiers de Millau sont déterminés à gagner sur leurs revendications pour obtenir les emplois nécessaires et assurer un service de qualité à leurs usagers. Ils appellent à l'unité et à la solidarité.
La CGT FAPT appelle les postiers du département à décider de l'action pour élargir la mobilisation et faire converger leurs revendications.
 
SUPPRESSION DE L'A.M.E
Le projet de loi immigration va être débattu et soumis au vote prochainement. Des propositions bien évidemment discriminatoires, stigmatisantes vis-à -vis des étranger-es y sont présentes.
Parmi celles ci, dans le domaine de la santé, a été adopté un amendement sur la suppression de l'Aide médicale d'État (AME), une nouvelle fois attaquée, amendement n° 304 porté par la sénatrice LR Françoise Dumont. 
Voici ce qu'il contient : "remplacer l'AME par l'AMU (aide médicale d'urgence) centrée sur la prise en charge des situations les plus graves et sous réserve du paiement d'un droit de timbre".  
Nous nous opposons à cet amendement qui restreindrait une nouvelle fois l'accès aux soins pour toutes et tous. La santé est un droit qui doit être accessible à tous-tes. 
Selon l'OMS (Organisation Mondiale de la Santé) : "La santé est un état de complet bien-être physique, mental et social et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité."
"La possession du meilleur état de santé qu’il est capable d’atteindre constitue l’un des droits fondamentaux de tout être humain, quelles que soit sa race, sa religion, ses opinions politiques, sa condition économique ou sociale."
L'AME, contrairement à ce que certaines personnes souhaitent nous faire croire, ne couvre pas tout à 100% et n'est pas si simple d'en bénéficier.
Elle est possible pour les personnes en situation irrégulière résidant en France depuis plus de trois mois, et gagnant moins de 9.719 euros par an (pour une personne seule). 
Elle exclut : les actes techniques, examens, médicaments et produits nécessaires à la réalisation d'une aide médicale à la procréation, les médicaments à service médical rendu faible remboursé à 15 %, les cures thermales, les frais d’hébergement et de traitement des enfants ou adolescent-es handicapé-es. De plus, certains soins ne seront remboursés qu'au  bout d'un délai de 9 mois après l'admission à l'AME pour tout nouveau bénéficiaire ou pour celui ou celle qui n'a pas bénéficié de l'AME depuis plus d'un an. C'est le cas des prothèses de genou, d'épaule par exemple. 
La raison évoquée par les défenseur-es de cet amendement ? Que cela permettrait de faire des économies (comme si le secteur de la santé devait être rentable…) Or, une enquête de l'IRDES publiée en 2019 affirme que les dépenses d’Aide médicale de l’État représentent environ 0,5 % des dépenses publiques de santé. 
De plus, 49% des personnes ayant droit à l'AME ne la demandent pas d'après l'enquête Premiers Pas. Ainsi, non l'AME n'est pas la raison d'un "flux migratoire important" “appel d’air” vers la France. 
De plus, cette mesure ne ferait qu'empirer les complications des personnes ayant des maladies non urgentes qui ne seraient plus prises en charge et donc provoquerait un renoncement aux soins. Ainsi, ces personnes consulteraient uniquement lorsque la maladie est à un stade avancé avec de possibles complications graves engageant le pronostic vital.
Quand bien même le coût de la santé est une question devant être posée, cet amendement ne permettrait pas de faire des économies. Au contraire, le coût engendré par les complications plus graves évitables serait plus élevé. 
L'AME a été attaquée à de nombreuses reprises. Au fur et à mesure des différentes réformes qui ont lieu, l'AME est de plus en plus restreinte et plus difficile d'accès. Par exemple, en 2019, un délai minimum de 3 mois de présence en situation irrégulière sur le territoire et un dépôt physique des premières demandes ont été imposés. 
Une enquête des différentes associations La Cimade, Médecins du Monde, le Comede, Dom'Asile, et le Secours catholique, a été récemment publiée sur le sujet. Elle révèle de nombreuses difficultés à l’obtention de l’AME telles que la prise de rendez vous, des appels non aboutis, des informations imprécises ou erronées. 64% des personnes interrogées ont rencontré des difficultés pour se soigner faute de couverture santé.
Nous demandons donc le retrait immédiat de cet amendement. Nous demandons l'arrêt des différentes réformes attaquant l'accès aux soins pour toutes et tous, et l’arrêt des mesures discriminatoires. La santé est un droit.
Ces politiques ne servent qu'à diviser, discriminer, exclure, et rejeter la faute de l'état actuel du système de santé sur les personnes précaires, alors que ce sont les différentes mesures gouvernementales de ces dernières décennies qui n'ont fait que dégrader notre service public de santé et nos services publics de façon générale. 
 
MAGASINS DE MEUBLES HABITAT : DES CENTAINES D’EMPLOIS MENACÉS !
L’entreprise Habitat est en difficulté financière depuis plusieurs mois sans pour autant donner la moindre information sur le degré de gravité et les implications pour les salariés qui la composent. Pire, malgré les droits d’alerte, lancés par la CGT et le commissaire aux comptes lui-même, la direction reste mutique et ne donne aucune information.
Rachetée en 2020, l’entreprise avait pourtant bénéficié des nombreuses largesses de l’État, lui permettant ainsi de se remettre à flot. Depuis début 2022, des premiers signes ont alerté les élus CGT (cessations de paiement de fournisseurs) qui ont donné l’alerte. La situation n’a eu de cesse de se dégrader et préoccupe tous les salariés de l’entreprise. Le silence de la direction constitue un profond mépris vis-à-vis des travailleurs de cette enseigne qui ne savent toujours pas de quoi leur avenir professionnel sera fait. C’est pourquoi la CGT Habitat et la Fédération CGT Commerce et Services appellent l’ensemble des salariés d’Habitat à se mobiliser massivement le 24 novembre, à partir de 10h00 devant le magasin, 8 rue du Pont Neuf 75001 Paris, pour exiger la clarté sur la situation et la sauvegarde impérative de tous les emplois !
Nous ne les laisserons pas jouer avec la vie des 500 salariés Habitat France ainsi que celles des salariés Habitat Monaco, Habitat Espagne, Habitat Suisse, tout comme celles des prestataires et fournisseurs. Ce sont près de 2.000 salarié-es qui risquent d’être sacrifiés à cause d’une mauvaise gestion de l’employeur. La Fédération CGT Commerce et Services mettra tout en œuvre pour maintenir tous les emplois et exiger de la direction la transparence sur la situation de l’entreprise. Elle appelle le gouvernement à légiférer pour faire cesser toutes ces pratiques destructrices d’emplois.
 
LA PAUVRETÉ S'ÉTEND
14,5 % de la population française vit sous le seuil de pauvreté. Il n’y a jamais eu autant de pauvres depuis 1996.
Le constat est sans appel. Il est signé de Insee, l’institut national de la statistique publique, dans une étude publiée le 14 novembre. Les chiffres dévoilés par l’Insee concernent l’année 2021, alors que c’est surtout en 2022 que l’inflation des prix a commencé.
Quelle est l’impact de l’envolée des prix sur le niveau de vie des Français les plus défavorisés ?
La situation des plus modestes s’est dégradée pour nombre d’entre eux. A contrario, les plus riches ont vu leurs revenus confortablement augmenter.
La France comptait 9,1 millions de pauvres en 2021 : vivant avec moins de 1 158 euros par mois. C’est 552 000 de plus qu’en 2020 et 196 000 de plus qu’en 2019 !
C’est le nombre absolu de pauvres le plus élevé depuis 1996, date à laquelle commence la série statistique de l’Insee. Il n’y a jamais eu autant de pauvres en France depuis 25 ans.De plus en plus nombreux et... de plus en plus pauvres
En 2021 on passe de 13,6 % de la population à 14,5 %. Le ministère des Solidarités tente de cacher la situation, en appelant à « remettre en perspective » cette hausse du taux de pauvreté et en soulignant que cela traduisait « un retour à la situation d’avant la crise sanitaire ». Faux, la moitié des personnes en situation de pauvreté ont un niveau de vie inférieur à 924 euros par mois, soit 20,2 % de moins que le seuil de pauvreté.Des riches plus richesLe niveau de vie de la moitié des Français a reculé en 2021. Une baisse plus prononcée pour les 20 % des ménages les plus modestes.
L’autre moitié de la population voit son niveau de vie augmenter, particulièrement chez les plus aisés : le niveau de vie du huitième décile augmente de 1,6 % et celui du neuvième de 1,1 %. « Le niveau de vie plancher des 5 % des ménages les plus aisés (95e centile) augmente de 5,6 % avant redistribution et de 4,5 % après redistribution (prenant notamment en compte les impôts et contributions sociales) », détaille l’Insee. Leurs salaires sont repartis à la hausse, mais aussi les revenus qu’ils tirent de leur patrimoine, grâce aux dividendes. des inégalités
Double peine pour les chômeurs
Cela ne devrait pas s’arranger en 2022, ni en 2023. En cause l’inflation, la réforme punitive de l’assurance chômage entrée en vigueur à partir d’octobre 2021, puis de celle qui est appliquée depuis février 2023, réduisant d’un quart la durée d’indemnisation des demandeurs d’emploi.
Déjà, en 2021, le taux de pauvreté des chômeurs a fortement augmenté pour atteindre 35,1 %. Or non seulement les chômeurs vont être moins bien indemnisés, du fait de la réforme, mais ils seront également plus nombreux, comme les derniers chiffres du chômage viennent de le confirmer.
Enfin, « la réforme des allocations logement visant à tenir compte des revenus des ménages en temps réel » est également entrée en application au mois de janvier 2021, rappelle l’Insee, avant d’ajouter :
« Elle a conduit à une baisse du montant total d’aides au logement versé par rapport à ce qu’il aurait été sans réforme. »
Encore plus de raison pour développer l'offensive face au gouvernement et au patronat et faire entendre la voix des travailleurs, des retraités, de la jeunesse !
 
MONDE
BANGLADESH : 20EME JOUR DU SOULÈVEMENT DES OUVRIERS DU TEXTILE !
20eme jour du soulèvement des ouvriers du textile au Bangladesh, 9eme jour de blocage total du pays pour faire tomber le gouvernement !!!
123 usines auraient été saccagées par les grévistes dont plusieurs incendiées selon la police, 147 seraient bloquées au 12 novembre dans la capitale pour une multiplication par trois du salaire minimum, tandis que le "hartal", blocage du pays, pour faire tomber le gouvernement (centre gauche) à l'appel de l'ensemble de l'opposition en est à son 9eme jour depuis le 29 octobre 2023.
 
La pétition énergie continue vous pouvez la signer et la faire signer en ligne:
Quelques commentaires de signataires
  • Michel Th***s
Avec vous.!
  • Renata HO*****E
Il faut absolument bloquer les prix de l'énergie. il y a de plus en plus de pauvres qui ne se chauffent pas faute de moyens. Il faut aujourd'hui choisir entre manger ou se chauffer.
  • Akila AI***T
Je signe car c'est le deuxième hiver que je vais affronter sans me chauffer. Ma petite pension de retraite ne me me permet pas.