Gantry 5

 

France.
Luttes. Bayer. (chimie, Villefranche/Saône). Débrayages journaliers depuis le 12 décembre 2018 contre la mise à pied d’un délégué CGT, dont le licenciement a été finalement accepté par l’inspecteur du travail. La fédération CGT de la chimie appelle à l’action pour sa réintégration.
Intermittents. (Nord) Occupent du lundi 4.03 à 16h jusqu’au mardi à 11h les locaux de l’action culturelle. Motif : ils dénoncent l’essorage de l’assurance chômage et les économies sur le dos des chômeurs. La police les a « évacués ».
Cimetières parisiens. Face à l’idée de la mairie d’ouvrir aux enterrements les cimetières le dimanche les employés sont en grève les 11 et 18.mars
Peugeot. Débrayage et blocage de l’usine d’Hérimoncourt (Doubs) contre le transfert d’activité et la fermeture du site.
Prisons. Une vingtaine d’entre elles sont toujours dans l’action pour les salaires, les effectifs, la sécurité.
Douane. Pour mettre fin à la grève le ministère propose 14 millions pour les salaires contre l’abandon des embauches supplémentaires pour faire face à la sortie de l’Angleterre de L’UE. Les douaniers veulent les salaires et l’embauche. La grève se poursuit.
Prud’hommes. Une quinzaine d’entre eux ont rendu des jugements en faveur des salariés plus favorables que prévus par les ordonnances Macron en matière d’indemnisation. La ministre de la justice a adressé en décembre aux procureurs et présidents des cours d’appel une directive pour exiger qu’ils fassent remonter au ministère tous les jugements de ce genre. Une pression du pouvoir pour faire appel du jugement.
Achat. Les skis Salomon sont acquis par un groupe chinois pour 4,6 Mds.
Cadeaux. Les transporteurs aériens français vont recevoir 200 millions supplémentaires pour des allégements de « charges » annonce la ministre des transports. Insuffisant estime le patronat.
Airbus. L’arrêt de la fabrication de l’A 380 risque de couter cher aux contribuables en raison des avances remboursables faites par les Etats (France pour 1,21 Md, l’Allemagne, l’Angleterre, l’Espagne) au total 3,3 Mds qui devaient être remboursées au fur et à mesure de la fabrication des appareils. 1/3 de la somme a été remboursé jusqu’à présent. Une close précisait qu’en cas d’arrêt de la fabrication les remboursements seraient annulés. Un bon accord pour les capitalistes.
Suppression d’emplois. Sanofi supprime 232 postes de visiteurs médicaux (256 selon la CGT) après en avoir supprimé 750 en décembre, soit 60% des visiteurs en France. (Sanofi a distribué 3,8 Mds de dividendes en 2018) De son côté le groupe pharmaceutique P. Fabre annonce 80 suppression d’emploi chez les visiteurs médicaux.
Banania. Ferme son usine de Faverolles (Somme) avec 40 suppressions d’emplois pour concentrer sa production en Allemagne. Elle a réalisé 40 millions de profit en 2018.
Savencia (fromages, laiteries) ferme trois usines en Europe dont celle de Claye (Charente) 43 emplois sont supprimés.
Emplois francs. Ils ont remplacé les emplois aidés qui n’ouvraient pas de perspectives d’emplois durables selon Macron. C’est un bide. 4330 contrats signés en mars pour une prévision de 40.000 en 2019. Ce n’est pas cela qui fera reculer réellement le chômage, qui devrait atteindre encore 8,8% fin 2019 alors que les cadeaux continuent pour le patronat. La transformation du CICE en baisse de cotisations qui interviendra en octobre va encore les réduire de 10% au niveau du Smig, de 6% pour les autres salaires.
Loi santé. Elle arrive cette semaine à l’Assemblée. A aucun moment ne sont traitées les questions de fermeture d’hôpital et de maternité qui se poursuivent, des salaires et emplois, questions cruciales pour traiter de la santé publique. La loi comprend deux volets : la réforme des études médicales avec la suppression du numérus clausus, la « réorganisation de l’offre de soins » à partir des territoires et « d’hôpitaux de proximité » essentiellement orientés vers la gériatrie, avec l’interdiction de pratiquer la chirurgie et l’obstétrique. Sous un jargon technocratique c’est la poursuite de la destruction du service public de santé sur la lancée de ce qui a été fait par les gouvernements précédents. La loi ne prévoit pas les financements qui seront précisés par ordonnances. Pour tenter de faire baisser les actions et mieux faire passer sa loi la ministre annonce une enveloppe de 300 millions au titre du budget 2018 et mis en réserve pour l’hôpital public et privé afin d’en diminuer le déficit.
Renault-Nissan. La nouvelle direction s’est réunie au Japon pour la première fois depuis l’emprisonnement de Ghosn, avec comme appellation « Conseil de l’Alliance ». Il est composé des directeurs de Renault, Nissan, Mitsubishi et du PDG de Renault qui coiffe le tout. Un premier rééquilibrage vient de se produire en faveur de Nissan qui aura un PDG Japonais à la place d’un Français. Le capitalisme japonais marque un point dans cette affaire ce qui était le but recherché avec l’élimination de Ghosn. La deuxième étape sera, dans quelque temps celle de l’équilibre capitalistique entre les « partenaires » qui permettra de mesurer le rapport de force à l’intérieur de l’alliance.
Impôts d’entreprises. Les PME ont un taux de taxation sur les bénéfices de 23,7% contre 17,6% pour les plus grandes. Deux raisons : les plus grandes bénéficient plus du crédit impôt-recherche et du CICE, elles déduisent de leurs impôts les intérêts des emprunts contractés, plus important pour les plus grandes que pour les PME. Cette disposition explique -au moins en partie- l’intérêt des entreprises pour la dette. Celle-ci se monte à 4.000 Mds d’euros soit 175% du PIB.
Profits. La Banque de France va verser à l’Etat 5,6 Mds en impôts et dividendes réalisés au travers des mesures destinées à stimuler l’inflation dans la zone euro, les intérêts du portefeuille d’investissements, de la poursuite des suppressions d’emplois et de l’augmentation de la productivité exigée des personnels.
Lagardère. Va distribuer 170 millions de dividendes pour un CA de7,3 Mds.
Ingérences étrangères. Un groupe de 63 dirigeants français de multinationales étrangères s’invite dans le « grand débat » au travers d’un article des « Echos » du 14 mars. Après avoir vanté le poids des ces entreprises pour l’emploi, le chiffre d’affaire dans l’économie, la R&D, les exportations, ils expliquent que les mesures d’Hollande et de Macron ont rendu la France très attractive pour leurs maisons mères. Mais que les gilets jaunes inquiètent. Il faut « chassez le doute ». Pour cela poursuivre et accélérer les « réformes ». Tout y passe : diminution du coût du travail, réduction des dépenses publiques, des contraintes administratives, baisse de la fiscalité. Ils soutiennent la politique européenne de Macron. L’article ne précise pas si les patrons de Ford France ou de St Louis sont parmi les signataires.
Monde.
Voyage de Macron en Afrique. Voir article dans l’Hebdo.
USA. Dans le cadre de la guerre commerciale avec la Chine, les USA usent de tous les moyens à leurs dispositions pour s’imposer. L’ambassadeur des USA en Allemagne menace celle-ci de ne plus lui communiquer les informations venant de leurs services de renseignements si l’Allemagne s’équipe du système 5 G du chinois Huawei accusé par les USA d’espionnage au travers de ses équipements. Les USA sont prêts à vendre les leurs.
UE. Elle vient de publier sa nouvelle liste de paradis fiscaux. Une liste très politique qui évite de se fâcher avec les amis. Ainsi ne sont pas compris dans la liste la Hollande, l’Irlande et le Luxembourg qui à l’intérieur même de l’UE pratiquent des politiques fiscales qui permettent « l’optimisation fiscale » voir la fraude, l’état du Delawaire aux USA ou les Emirats Arabes Unis pourtant sur la première liste mais retirés sous la pression de l’Italie important partenaire commercial. Au total 15 petits pays du Pacifique et des Antilles y figurent contre 5 précédemment.
Allemagne. Après avoir supprimé 30.000 emplois dans le monde dont 23.000 en Allemagne en 2016, Volkswagen en annonce 5 à 7.000 d’ici à 2023 au moyen de pré-retraites. Le prétexte est le passage à la voiture électrique. La réalité ce sont les 5,9 Mds d’économie par an à partir de 2023, l’augmentation de la marge à 6%, en clair une exploitation des salariés.
Pas de réaction syndicale qui cogère l’entreprise.