Gantry 5

 

France.

Luttes. Travailleurs de l’Etat. La fédération CGT dépose un préavis de grève du 11 mai au 3 juin.

Colgate (Compiègne) Débrayage le 27.04 pour l’obtention d’une prime dans le cadre de la poursuite d’activité.
Onet (nettoyage) Le personnel assurant le nettoyage de l’hôpital de Valencienne est en grève depuis le 28.04 pour plus de personnel.
1er Mai. Manifestations en voitures à Annonay (Ardèche) et Bastia (Corse).
Stelsa (aéronautique, St Nazaire) Il a fallu à la CGT aller en justice pour obtenir le droit-reconnu par le code du travail- aux délégués de pénétrer dans l’entreprise en activité partielle.
Banderoles. L’agence France Presse rapporte qu’en région parisienne, à Marseille et dans d’autres villes apparaissent aux fenêtres et balcons des banderoles improvisées qui condamnent la politique du pouvoir. Leurs contenus reflètent le niveau politique de leurs auteurs mais l’agence signale des mots d’ordre tels que de l’argent pour l’hôpital, pas pour le capital ou encore : après le covid, la Commune. Les médias, tous occupés à relayer les applaudissements de 20h où les actes individuels de solidarité n’ont pas fait état de cette dépêche.
Reprise et suppressions d’emplois. La reprise économique commence à peine que déjà le patronat annonce les suppressions d’emplois qu’il envisage dans les mois à venir. Et cela au moment où l’Etat lui accorde sans compter les milliards qu’il demande.
Airbus. Dans une lettre au personnel son PDG dramatise la situation « je veux vous préparer à la réalité de notre nouvel environnement opérationnel. La survie d’Airbus est remise en question si nous n’agissons pas dès maintenant ». Il reconnait pourtant avoir obtenu 15 Mds de lignes de crédit qui joints à la trésorerie doivent permettre à Airbus de faire face. Il s’agit plus de préparer aux restructurations et suppressions d’emplois. Sa branche aéronautique de défense et de l’espace qui avait prévu 2362 suppressions de postes par « départs volontaires » les confirme.
Air France. Qui vient de toucher 7 Mds de l’Etat Français et de 2 à 4 Mds de la Hollande, annonce la fermeture de ses désertes intérieures, la disparition de sa filiale Hop, la diminution des « fonctions supports ».
Renault qui va toucher 5 Mds (alors que sa trésorerie dispose de 10,3 Mds de réserve) rappelle que son « plan d’économie » de 2Mds sera présenté comme prévu en mai, plan qui prévoit baisse des effectifs et fermetures d’usines.
Darty qui a touché 600 millions veut imposer aux salariés la prise de jours de congés pendant la période de chômage partiel, flexibilité après la réouverture.
Pour apprécier ces annonces il faut prendre en compte leurs répercussions sur les sous-traitants et sociétés de services devenus indispensables au fonctionnement de ces grands groupes.
A cela s’ajoute une campagne pour « rendre l’économie plus verte » qui va permettre au capitalisme une profonde réorganisation de son appareil productif et se traduire par des suppressions massives d’emplois, financées avec l’argent des emprunts que les contribuables rembourseront avec leurs impôts.
Chômage. Le non- renouvellement des contrats précaires fait bondir le chômage. En catégorie A il augmenté de 248.100 (+7,1%) pour s’établir à 3.732.000. Toutes catégories confondues il s’élève à 5.855.000 et cela malgré les 10,5 millions de salariés en chômage partiel. Dans ces conditions l’entrée en vigueur des nouvelles normes d’indemnisations qui avaient été repoussées d’avril à septembre, semblent remises en cause. Le ministère annonce qu’il va engager une réflexion avec les « partenaires sociaux » pour adapter nos nouvelles règles d’assurance chômage à cette situation exceptionnelle. A suivre.
De nouvelles dispositions plus restrictives vont s’appliquer à compter du 1er juin pour toucher les indemnités de chômage partiel. Le gouvernement laisse aux salariés la « liberté » de choisir d’aller travailler où être privé de ressources.
Profit. Sanofi annonce qu’il va distribuer 3,950 Mds de dividende. La CGT dénonce ce versement indécent en pleine pandémie. La famille Betancourt va toucher 120 millions, le fond US BlackRock 200. Sanofi a touché au titre de l’année 2019, 116 millions de crédit d’impôts.

Monde.
USA. Ils viennent d’enregistrer 73 mouvements de grève dans cette dernière période. Citons : le bâtiment à Boston, dans deux usines de GE, dans les services publics de transport, les égoutiers de Cleveland, des hospitaliers en Californie, Amazone et sa filiale de transport new-yorkaise. Un certain nombre de ces mouvements ont eu lieu dans des entreprises dépourvues de syndicats.
Par rapport au pays ce nombre de mouvement peut paraitre modeste. Il faut tenir compte qu’ils se sont produits au même moment ou 22 millions de salariés perdaient leurs emplois et que le déclenchement d’une grève doit suivre une longue procédure imposée par la législation. La rapidité de ces actions laisse à penser que ces procédures n’ont pas été respectées.
Les syndicats US se distinguent par leur réformisme, l’aide qu’ils ont apportée à la division du mouvement syndical international et aux campagnes contre l’URSS. Leurs présences dans les entreprises est malgré tout insupportable pour le capitalisme US. « Le Figaro », « les Echos » du 27.04 rapportent que des cabinets anti-syndicalisation touchent 300 millions de $ par an pour mener à bien leurs activités.
Boeing. Annonce la suppression de 10% de ses emplois soit 16000 salariés
Pakistan. Dans la capitale Lahore plusieurs centaines de membres du personnel de santé sont en grève de la faim pour protester contre le manque de moyens pour exercer leurs métiers.
Liban. Reprise des manifestations contre la situation économique et la corruption. C’est à Tripoli qu’elles ont été les plus fortes. La répression policière a fait un mort et des centaines de blessés. Au Liban la monnaie nationale a perdu 200% de sa valeur par rapport au dollar, depuis le début de l’année l’inflation atteint 55%, plus de la moitié de la population vit sous le seuil de pauvreté.
Irlande. La compagnie à bas cout Ryanair annonce la suppression de 3000 emplois, en particulier des pilotes et personnel de cabine.
Alimentation. Les problèmes alimentaires risquent de s’aggraver rapidement, en Algérie, au Proche et Moyen Orient gros importateurs de blé et pour certains d’entre eux privés de la rente pétrolière. En raison d’un printemps sec les pays exportateurs prennent des mesures de restrictions de leurs exportations. Ainsi la Russie a décidé de suspendre les siennes jusqu’à la prochaine récolte. La flambée sur les prix est certaine. Le programme alimentaire mondial exprime son inquiétude. C’est tout ce qu’il peut faire. Capitalisme et solidarité deux mots antagonistes.

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