Gantry 5

 

France

Luttes. Enseignants chercheurs. Manifestation le 13.06 à la Sorbonne de plusieurs centaines d’entre eux. Ils refusent la loi sur la recherche qui doit être votée prochainement et qui la livre au privé.
Personnels de santé. Voir article dans l’hebdo. A noter, sans surprise l’absence dans l’action de la CFDT. L’appel à la poursuite de l’action est plus que justifié au vu de la manière dont le pouvoir agit avec la prime de 1500 euros annoncée à grand renfort de propos élogieux sur le dévouement des personnels de santé.
L’ordonnance pour le versement de la prime de 1500 euros vient de paraitre plus de deux mois après son annonce. Les conditions restrictives mises pour son obtention font que peu de personnel la touchera dans son intégralité. Une raison supplémentaire pour maintenir un haut niveau de lutte.
Neuhauser. (Reims et Moselle, alimentation) Sur ces deux sites, grève à compter du 13.06 pour les salaires et une prime pour avoir travaillé pendant le confinement.
Spectacle. A l’appel du syndicat CGT manifestations à Paris, Lille, Lille, Lyon pour une meilleure indemnisation des jours perdus en raison de la pandémie.
Renault Lardy. Débrayage le11.06 contre le plan de la direction de supprimer 4600 emplois en France.
Poste. (Corrèze) Préavis CGT pour une grève reconductible tous les samedis jusqu’au 30 septembre. Cette action a pour but de protester contre la distribution du courrier 3 samedis sur 4 ce qui porte atteinte au service, à 140 h de travail par mois (pas de précision sur les conséquences sur les salaires), suppression de RTT.
Dockers Ceux du Havre sont appelés à 24h de grève le 19.06 à la suite de l’assassinat de l’un d’entre eux dans une affaire de droit commun. Appel étendu à l’ensemble des ports par la fédération.
Coved (transport, Calvados) Appel à la grève le 19.06 à la suite du suicide d’un salarié victime de ce qui relève d’un licenciement abusif et pour l’amélioration des conditions de travail.
Succès. En Guadeloupe, l’administration et le patronat se croient toujours au temps de la colonisation. La répression est une de leurs armes favorites. Mal leur en a pris. La justice relaxe un syndicaliste du CHU accusé par sa direction de menace de mort. La Cour d’appel fait de même pour un syndicaliste des travailleurs de la banane.
Retraite. Le Conseil d’orientation des retraites fait le point sur le déficit du système de retraite pour 2020. Il se monterait à 30Mds. Les causes en sont un effondrement des cotisations de 8,5% (9,7 pour le privé comme pour les indépendants). A cela s’ajoutent les exonérations de toutes sortes décidées par le pouvoir au nom du maintien de l’activité économique et non compensées par l’Etat.
C’est l’ensemble des caisses de Sécurité Sociale qui est en déficit pour les mêmes causes. 30 Mds pour l’assurance maladie, accidents du travail 700 millions, famille entre 1 et 1,5 Mds
SNCF. Elle aussi prévoit un déficit entre 4,5 et 5 Mds. L’Etat-seul actionnaire- si généreux envers le privé n’a rien versé, ni apporté sa garantie au 1,2 Md que la SNCF a emprunté sur les marchés. Les crédits de rénovations annoncés sur les « petites » lignes vont être diminués ou reportés.
Air France. Le plan de suppressions d’emplois se précise avec 8000 et 10000 emplois, qui toucheront l’ensemble du personnel. La direction annonce une réorganisation entre ses différentes compagnies : Air France, HOP, Transavia. Suppressions des petites lignes et des escales et de ses personnels, du personnel au sol. Comme à son habitude B. Lemaire annonce qu’il sera très attentif sur la nature des suppressions d’emplois, mais qu’il ne s’y oppose pas.
Peugeot. A la suite des protestations multiples à l’annonce de l’emploi de travailleurs polonais la direction manœuvre en recul. Ce ne sont plus 531 salariés polonais qui seront présents sur les chaines mais seulement 124. Peugeot a de la suite dans sa volonté d’imposer à ses salariés la flexibilité à l’échelle européenne.
Presse. « Paris Normandie » est repris par le groupe de presse Rossel déjà propriétaire de journaux en Belgique, de la « Voix du Nord » et d’autres journaux régionaux dans le Nord et l’est de la France, de deux radios et deux chaines de TV. Cette reprise s’accompagne de 60 suppressions d’emplois sur 240. Elle a été accueillie avec satisfaction par les intéressés. Bizarre !
« Le Parisien » (groupe « les Echos ») étudie un plan d’économie. Il serait question de faire disparaitre les neuf éditions départementales pour les remplacer par une édition régionale avec comme conséquence des réductions d’emplois.
NexRadioTV (filiale multimédias d’Altice). Annonce la suppression de 380 postes en CDI et 200 de pigistes sur 1600 salariés. Les syndicats dénoncent cette décision sans aucune justification économique, le groupe a augmenté son CA depuis le début de l’année.
L’Equipe. Les personnels ont refusé les propositions de la direction qui voulait une baisse des salaires et l’abandon de jours de congés.
Renault. Vient de donner de premières indications sur son plan de réduction de 4600 emplois sur trois ans. Ce sont les usines qui fourniront le plus gros des départs : 2100, l’ingénierie 1500, 1000 dans les fonctions « supports ». Il n’y aura aucune souffrance sociale déclare avec cynisme le PDG en présentant ce plan. D’autant que l’on peut douter de la réalité de ces déclarations en particulier pour le site de Flin ou il restera 1600 salariés pour plus de 20.000 salariés dans le passé et une production supérieure à 1000 voitures/ jour.
Concernant la Fonderie de Bretagne des discussions s’ouvrent entre la direction, les syndicats, les collectivités locales qui ont versé 8 millions de subvention à la fonderie pour aider à sa remise en état après un incendie. La CGT propose de rester dans le groupe Renault et d’utiliser à plein les capacités de production en créant de nouvelles activités.
Renault Trucks (camions, filiale de Volvo) annonce de son côté la suppression de 463 emplois en France.
TUI (tourisme, filiale du groupe allemand du même nom) supprime 538 emplois sur 904.
Sanofi. Pour redorer le blason écorné par ses déclarations sur la fourniture prioritaire aux USA, Macron a visité un site de production. Il en a profité pour poursuivre ses déclarations sur « l’indépendance sanitaire » et annoncé 200 millions de subvention à Sanofi pour la recherche d’un vaccin anti-corona. Pour mémoire Sanofi a supprimé des milliers d’emplois en France. Sur ses principaux centres de recherche et de fabrication quatre sont situés à l’étranger un seul en France.
La Chapelle Darblay. (Papeterie, Seine Maritime). Un curieux marchandage est intervenu entre la CGT et la direction finlandaise du groupe. La CGT accepte le licenciement des 230 salariés en échange de l’engagement du groupe de ne pas démanteler l’installation industrielle d’ici juin 2021. La CGT justifie sa position en affirmant vouloir donner du temps à la recherche d’un repreneur.

Monde.

Liban. Les manifestations contre la politique du gouvernement se poursuivent au moment où la valeur de la monnaie libanaise s’effondre vis-à-vis du dollar et où l’inflation atteint des sommets, plongeant de plus en plus de Libanais dans la misère et la faim. Le gouvernement qui n’entend pas modifier sa politique financière envoie l’armée contre les manifestants.
UE. Il en était question depuis longtemps, c’est fait. L’UE vient de débloquer 500 millions pour 2019 et 2020 pour des fabrications d’armes en Europe et achetées par les Etats européens. Le budget sur la période 2012-2027 devrait se monter à 9 Mds. La ministre de la défense française, F. Parly a félicité le commissaire européen T. Breton pour la réussite de cette décision.
Les ministres des armées ont tenu une réunion le 16.06. Ils ont convenu de reprendre la coopération européenne pour la formation de l’armée malienne de plus en plus critiquée pour ses exactions vis-à-vis des populations locales. Ils ont aussi affirmé leur volonté d’une « autonomie stratégique » en matière de sécurité et de défense. Affirmation qui se heurte à la poursuite de l’appartenance à l’OTAN et à la tutelle des USA sur l’organisation. En fait c’est la production de plus d’armements et leurs achats par les pays européens à la place des fournitures US qui est au centre des préoccupations et des profits qui en découlent pour les fabricants d’armes.
D’autre part Bruxelles annonce sa volonté de sévir contre les groupes étrangers qui sont subventionnés par leurs Etats. Une annonce qualifiée de pistolet à eau par un expert du cabinet Gide.
La répartition des sommes du plan de relance européen – 310 Mds sur les 650 au total- va s’avérer plus que compliquée, chaque Etat membre proposant un mode de calcul le plus favorable à ses intérêts. Plusieurs Etats font toujours des réserves sur la mutualisation des remboursements. Une réunion des chefs d’Etats et de gouvernements doit e tenir en juillet pour conclure.
Chine. Au travers des déclarations officielles il est difficile de se faire une idée de l’ampleur du chômage. 2,2 millions de salariés sont indemnisés par l’assurance chômage, le même chiffre qu’avant la pandémie. Rien n’est dit sur la situation des 300 millions de précaires qui sont présents dans les grandes villes ou ils fournissent une main-d’œuvre sans droits et à bas coût. Avec la disparition de tous ces petits boulots nombre d’entre eux ont regagné leurs campagnes pour ne pas mourir de faim. Un autre danger guette l’économie pour l’essentiel tournée vers l’exportation. L’arrêt des économies mondiales va créer des difficultés à cette industrie exportatrice avec des conséquences non connues aujourd’hui.
Même si la pandémie a ralenti les mouvements sociaux, il en a été recensé 300 au premier trimestre contre 700 pour la même période de 2019.
OCDE. L’organisation discute depuis des années sur l’imposition des Gafa. Le gouvernement US vient d’informer qu’il ne voit pas de solution aux négociations engagées et qu’il s’en retire. Non content de soustraire ainsi les grandes entreprises du numérique- pour l’essentiel américaines- il menace les pays qui auraient l’audace d’imposer une taxe nationale à ces entreprises qui exercent sur leurs territoires. La France qui voulait apparaitre comme à la pointe de la taxation des Gafa avait déjà opéré un premier recul en acceptant de reporter la taxation prévue pour cette année. L’inévitable B. Lemaire a envoyé une lettre de protestation qui n’aura aucun effet.

 

Imprimer ce résumé