Gantry 5

 

728-03/08/2021 Le 28 juillet, le gouvernement a annoncé que le projet "Hercule", rebaptisé "Grand EDF", qui prévoyait la scission d’EDF en trois entités, était reporté jusqu’au prochain quinquennat.

La raison affichée par le gouvernement pour justifier ce report serait lié au fait qu'il n'est pas parvenu à un accord avec la Commission Européenne. Plus surement la lutte menée par les syndicats et tout particulièrement la CGT a contraint le pouvoir à surseoir à cette réforme visant au démantèlement et à la privatisation d'EDF. C'est d'ailleurs ce que confirme le communiqué du 29 juillet de la FNME-CGT :" La CGT a largement gagné la bataille des idées sur la nécessité d'un service public de l'énergie. Dans la guerre contre les casseurs d'EDF, la CGT a mis KO les néolibéraux et leur projet de désintégration Hercule." . Pour autant rien n'est définitivement acquis et c'est ce que note le communiqué de la FNME-CGT qui appelle à la méfiance car le projet de démantèlement est toujours l'objectif du pouvoir pour, dans le cadre de la "transition écologique", livrer aux entreprises privées de l'énergie des secteurs juteux de rentabilité du capital, secteurs grassement subventionnés par l'État au détriment des besoins sociaux de tous les salariés et de l’ensemble des utilisateurs.
Notre parti se félicite de ce succès. Comme parti, il a participé à la lutte en montrant les objectifs profonds des capitalistes et en appelant à l'unité dans la lutte pour un service public de l'énergie par la nationalisation de tout ce secteur vital d'activité.
https://www.sitecommunistes.org/index.php/france/economie/1464-energie-un-debat-reussi.
Il faut rester très vigilant et actif car la bataille est loin d'être terminée. Dans le même temps, il nous faut revenir sur les fondamentaux des questions liées à la production d'énergie.
Jusqu'à aujourd'hui le débat reste largement dominé par une pensée unique, celle des énergies renouvelables, en particulier l'éolien et le solaire comme solutions magiques à la satisfaction des besoins énergétiques et tout particulièrement électriques. La pression exercée pour un passage au tout électrique dans le domaine des transports et du chauffage amènent à des interrogations sur la validité et la pérennité de ces sources d'énergie électrique. Du coup, le débat sur le nucléaire, source d'énergie décarbonée s'il en est, revient dans l'actualité.
La France qui possède un parc nucléaire important dispose d'une expertise fiable et de haute qualité dans ce domaine bien que celle-ci se soit émoussée du fait de politiques visant à faire baisser la part du nucléaire dans la production d'électricité. Le retard pris dans la construction de l'EPR de Flamanville, l'abandon de programmes de recherches et tout particulièrement celui d'ASTRID qui était censé permettre un saut technologique important pour des réacteurs capables de consommer les sous-produits des réactions nucléaires des centrales classiques ont plombé la capacité d'innovation de la France. Dans le même temps, la Russie, la Chine et les USA s'activent pour relancer leur industrie nucléaire et être les leaders mondiaux sur ces technologies qu'ils considèrent comme vitales pour un futur proche. Ainsi, la Chine a été la première à mettre en service un EPR de conception entièrement chinoise Le Huanlong-1 et mis en chantier le premier petit réacteur modulaire Linglong-1 qui aura une puissance de 125 mégawatts et pourra alimenter 500.000 foyers. Enfin elle vient d'annoncer que son premier réacteur fonctionnant au Thorium était opérationnel. Les USA de leur côté sont très actifs sur les petits réacteurs modulaires.
Plus que jamais donc, il convient de définir une stratégie nationale sur le long terme en y intégrant les capacités de production d'énergie nucléaire. Pour cela, il faut redonner à notre pays les moyens de recherche et de développement technologiques de toute cette filière et assurer un programme de construction de centrales de nouvelle génération. Ces engagements sont seuls susceptibles d'assurer le maintien et le développement industriel et la réindustrialisation de notre pays en assurant une production stable en énergie.
Pourquoi cette énorme pression pour liquider le nucléaire et favoriser une production énergétique aléatoire et plus couteuse que sont le solaire et l'éolien? Le projet Hercule répondait à cette question en isolant la partie nucléaire sous forme publique de la partie dite des énergies renouvelables dédiées au privé. Tout simplement parce que le nucléaire demande de lourds investissements dans la durée sans profit immédiat alors que les énergies renouvelables sont largement subventionnées et intéressent le capital qui y trouve des sources de profits importantes et immédiates! Ainsi, le New Energy Outlook 2021 estime que la transition énergétique sous sa version dite renouvelable mobiliserait de 90.000 à 173.000 milliards de dollars en investissements. Autant dire, que largement subventionné par les États au détriment des besoins sociaux, il a de quoi gaver largement les appétits du grand capital monopoliste! Un seul petit exemple, Total qui possède 30% des stations services, par la voix d'un de ses dirigeants, veut se lancer dans la fourniture d'électricité pour les voitures...à condition que l'État finance la construction des bornes de rechargement!
La question des choix en matière d'énergie, choix qui structurent largement la vie économique d'un pays sont donc des enjeux de classe d'une grande importance. Pour notre parti, nous renouvelons notre exigence et notre combat pour que tout le secteur énergétique soit nationalisé et au service du développement économique pour la satisfaction des besoins sociaux des salariés. Cette lutte est un pan important de celle pour abattre le capitalisme, système prédateur dont la loi de développement, celle du profit et de l'accumulation de capital sont des obstacles qui s'opposent de plus en plus à l'utilisation par tous de la production sociale.

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