Gantry 5

 

La coordination CGT du groupe Sanofi a présenté le 6 novembre lors d’une conférence de presse l’état du projet de désengagement du groupe en ce qui concerne la production de principe actifs pour les médicaments.

Ces projets de désengagement se développent alors que les pouvoirs publics, Macron en tête, proclament leur volonté d’une indépendance sanitaire mise à rude épreuve avec la pandémie de Covid19. De quoi s’agit-il ? Rappelons que 80 % des principes actifs médicamenteux sont aujourd’hui produits en Asie et tout particulièrement en Inde et en Chine. De ce point de vue, Sanofi parmi les grands groupes mondiaux de la chimie et de la pharmacie est l’un de ceux qui a conservé une production significative de principes actifs. Cependant, les lois de développement du capital sont impitoyables, la réalisation de taux de profits maximum implique de concentrer sur les segments les plus profitables la production et de sous-traiter et/ou délocaliser les autres.
Cette stratégie n’est pas étrangère à Sanofi et son plan « Pluton » déjà présenté au Comité Social et Économique de Sanofi et qui consiste à se débarrasser de la production des principes actifs jugés peu profitables pour les concentrer dans une filiale dont elle serait actionnaire à 30 %. Cette opération qui serait suivie d’une mise en bourse absorbera 6 usines de Sanofi dont 2 en France (Elbeuf et Vertolaye). Ainsi Sanofi à la fin du processus considérera ces entreprises comme des sous-traitants. Cela à deux conséquences : une diminution des droits sociaux des salariés, des réductions d’effectifs et à terme la délocalisation vers des pays où le coût de la force de travail est plus faible et permet donc de rétablir les taux de profits du centre.
Mais selon la CGT, Sanofi cacherait une nouvelle phase de l’opération baptisée : « Alastor ». Ce projet viserait à la cession des sites de chimie français ou l’annonce de leur fermeture à l’horizon 2024. Il en serait donc fini de la production chimique et pharmaceutique dans le groupe Sanofi qui se concentrerait alors sur les productions les plus profitables. Cela représente au bas mot 2.000 emplois en France. Les sites menacés sont : Aramon, Mourenx, Ploërmel et Sisteron. Rappelons que Sanofi a en 12 ans déjà fermé 15 sites de recherche et développement et a supprimé près de 5.000 emplois directs. Elle a réduit considérablement son potentiel de recherche de 22.000 à 13.000 personnels. Cela ne l’a pas empêchée de toucher depuis une dizaine d’année près d’un milliard d’Euros au titre du Crédit d’Impôt Recherche Compétitivité . Voilà une belle et dure illustration du pourquoi de la loi sur la Recherche qui vise à faire payer le service public tandis que les capitalistes empochent les profits !
La CGT Sanofi n’a pas l’intention de baisser les bras. Elle informe les salariés, les appelle à l’action et interpelle les pouvoirs publics. Nous leur apportons notre soutien en soulignant que sans une maîtrise publique totale sous forme d’une nationalisation de ce secteur stratégique, il est illusoire de mettre un frein aux tendances lourdes qui conduisent aux processus de délocalisation.

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