N° 840 28/09/2023 Trois syndicats CGT cheminots, SUD rail et CFDT cheminots ont appelé à la grève mardi 26 septembre contre le démantèlement de la SNCF et la menace qui plane sur le fret ferroviaire. Prétextant une hypothétique condamnation de la Commission européenne qui rappelons le avec l'accord des États, prône activement la mise en concurrence des transports ferroviaires, fret et voyageurs, la direction et le gouvernement se sont rués sur une solution drastique : liquidation de la branche fret et création d’une nouvelle filiale qui conserverait 80% de l’activité et octroierait à la concurrence le reste soit 30 % du trafic et 20% du chiffre d’affaires du fret ferroviaire ! Au total : 4.500 cheminots seront transférés automatiquement dans 2 filiales, l’une assurant la maintenance l’autre les trains de gestion capacitaire. Ces filiales verront leur capital ouvert.
- Privatisation de 40% des biens immobiliers de Fret SNCF.
- Liquidation de Fret SNCF le 31 décembre 2025
Ce scandaleux bradage au privé conduit à la suppression de 470 postes(1). Les candidats à la reprise ne manquent pas pour se partager cette part du gâteau même si, en principe et dans un premier temps, cette entité resterait sous le contrôle de la SNCF. On comprend mieux pourquoi nombre d’investissements nécessaires n‘ont jamais été réalisés.
Depuis 1937, le capital n’a jamais admis que ce fleuron de l’économie demeure public et qu’il ne puisse pas en tirer profit.
Outre son évident intérêt économique social et écologique, le transport public constitue un enjeu politique considérable qui, en cas de conflit le situe dans le domaine du pouvoir régalien. Sa privatisation et son explosion en de nombreuses entités l’offre sur un plateau aux appétits du privé avec toutes les conséquences négatives que cela induit. D’une part, ce qui reste du statut des cheminots(2) ne résisterait pas longtemps aux lois du privé et d’autre part l’organisation du réseau ne chercherait pas à répondre aux besoins de tous les usagers mais s’adapterait aux seuls desiderata des grandes entreprises capitalistes. Cependant et c’est le PDG de la SNCF Farandou qui l’annonce « j’ai besoin de l’État pour faire en sorte que la nouvelle société ait des conditions économiques qui puissent lui donner de vraies perspectives, à la fois de vivre et de se développer ». Des aides et des marges de manœuvre pour satisfaire le capital.
L’état des chemins de fer britanniques privatisés avec ses nombreux accidents, retards et autres inconvénients devrait alerter les hérauts de la privatisation mais il est vrai que leurs critères de satisfaction ne sont pas ceux des usagers. Le fonctionnement actuel de la SNCF est loin d’être satisfaisant mais ce n’est certainement pas en le livrant aux appétits du privé qu’il le deviendra. Communistes se bat avec les salariés de la SNCF pour un service public de qualité.
(1)Les cheminots du fret sont déjà passés de 15 000 à 5 000 en dix ans
(2)Dans le cadre de l’ouverture à la concurrence des lignes TER, Intercités et Transiliens les transferts ont déjà commencé, notamment en région PACA, 225 cheminots ont été contraint de rejoindre l’entreprise privée Transdev ou la filiale de la SNCF, Sud Azur, entraînant des modifications des conditions de travail et de rémunération pour les cheminots.