Gantry 5

 

Le projet de fusion Renault Chrysler a avorté, aujourd’hui c’est la fusion Fiat Chrysler-Peugeot ( PSA) qui va se faire. Les administrateurs de Chrysler et PSA ont donné leur accord pour lancer la fusion qui est annoncée comme « la fusion du siècle ».
Le but: Dans le développement de la mondialisation capitaliste, la concurrence entre les multinationales est de plus en plus rude, acharnée. Il s’agit d’être le mieux placé, d’avoir les moyens les plus importants, pour conquérir les marchés dans le monde entier, accroître les profits.

PSA affirme qu’il a besoin de grandir, Fiat Chrysler également.
Ce groupe sera le 4ème constructeur mondial avec 170 milliards d’euros de chiffre d’affaires et 410.000 salariés
Les actionnaires de Peugeot toucheront environ 3 milliards d’euros, ceux de Chrysler-Fiat cinq milliards à la signature de l’accord de fusion.
Le gouvernement français a donné son accord. Il a été mis en place pour réaliser les objectifs des capitalistes français, il applaudit à ce mariage qui dit-il va permettre à un poids moyen de l’automobile de devenir un géant mondial.
C’est en réalité u ne fusion déséquilibrée. Présentée comme d’habitude comme une fusion entre égaux, il n’en n’est rien. Tant au niveau des ventes, du chiffre d’affaire, de la répartition du capital.
En 2018 Chrysler-Fiat vend 4,65 millions de voitures, Peugeot 3,88 millions.
Chiffre d’affaire 2018. Chrysler-Fiat : 110,4 milliards d’euros, Peugeot : 74.
Répartition du capital dans le nouveau groupe : 14,5% pour la famille Agnelli, 6% pour la famille Peugeot. Celui qui dirigera le nouvel ensemble-au- delà des apparences- sera bel et bien les Agnelli qui décideront. Celui qui a l’argent commande.
Qui a le plus à gagner ?
Sans aucun doute Chrysler-Fiat, très en retard dans les moteurs thermiques peu polluants, dans la voiture électrique et connectée. Sur l’ensemble de sa gamme il ne dispose que d’un seul modèle électrifié la Fiat 500, alors que Peugeot à une avance considérable dans ce domaine. C’est une explication de l’acharnement de Chrysler-Fiat à trouver un partenaire qui le fera bénéficier de son avance technologique.
Chrysler-Fiat n’est pas présent sur le premier marché mondial : la Chine. Avec ses cinq usines Peugeot va servir de tête de pont.
Le siège sera aux Pays-Bas.
Il n’a pas été choisi au hasard. Les Pays-Bas ont un système fiscal très avantageux pour les entreprises capitalistes. Malgré les affirmations rassurantes sur le maintien des centres de décisions dans les pays respectifs (France, Italie, USA) il est bien évident que c’est au siège que seront prises les décisions sur la stratégie mondiale, charge pour les centres nationaux de l’appliquer.
Les dangers pour l’emploi.
Comme d’habitude en pareil cas, B. Le Maire s’est fendu de sa déclaration : L’Etat sera particulièrement vigilant sur la préservation de l’empreinte industrielle. Il en avait fait une du même genre à propos de Ford à Bordeaux, de GE à Belfort avec les résultats que l’on connait. Les multinationales capitalistes n’ont que faire d’un ministre, d’un gouvernement, d’un Président. Ce sont elles qui décident.
Le journal financier « Les Echos » écrit : « Les deux groupes ont promis que la mégafusion n’entraînerait pas de fermeture d’usine, ce qui ne signifie pas les emplois seront tous préservés ». Ce même journal annonce déjà que PSA se sépare de son équipementier « Faurecia », il le laisse sur le bord de la route. Qu’en sera-t-il de l’avenir et de l’emploi ?
Par ailleurs, l’annonce de la volonté de faire environ 5 milliards d’économie pour le nouvel ensemble se traduira obligatoirement par des suppressions d’emplois, voire des fermetures de sites alors que les usines Fiat en Italie tournent au ralenti avec de nombreux jours de chômage partiel.
Les syndicats de Peugeot -sauf la CGT- ont fait part de leur accord pour une telle opération. Une attitude qui amène à la question : qui défendent-ils ? Les actionnaires ou les salariés ? Ce n’est pas en adoptant une attitude conciliante envers le capital que l’emploi, les salaires sont garantis.
Peugeot-Chrysler est une illustration de ce qu’est le capitalisme.
Pour défendre les intérêts des travailleurs contre l’exploitation capitaliste, pour défendre l’emploi, comme pour stopper la politique de régression sociale tous azimuts du gouvernement Macron, une seule réponse : la lutte, la lutte des travailleurs dans les entreprises, la lutte tous ensemble, convergente de tous celles et ceux qui subissent cette politique. La prochaine grande journée de lutte interprofessionnelle, le 5 décembre.
Notre Parti est dans les luttes. Il mène en même temps la lutte politique contre le capitalisme et pour changer de société.

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