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752-20/01/2022 La journée de grève du 13 janvier dans l’éducation nationale a été une réussite, il y a assez longtemps qu’il n’y avait pas eu autant de grévistes chez les enseignants, mais aussi chez d’autres personnels, comme ceux de la vie scolaire ou les accompagnants d'élèves en situation de handicap (AESH).

Revenons sur cette journée, ses causes et les perspectives qu’elle ouvre.
Les causes de cette journée sont multiples. On peut dire que le protocole annoncé le dimanche, veille de la rentrée, dans un journal et non par la voie habituelle, a été, comme on l’écrivait dans « La foire aux cancres », la goutte d’eau qui a mis le feu aux poudres. Mais ce qui a déclenché est loin d’être la seule cause, ni même la cause principale du mécontentement et de cette expression par la grève massive (75 % dans le premier degré et 68 % dans le second).
C’est d’abord, le poids de 5 années de mesures de Blanquer, succédant à des décennies de réformes visant à casser le service public de l’éducation, le sentiment de mépris, et le refus d’entendre quoi que ce soit. Ces mesures de démantèlement du service public, parfois baptisées réformes, ont fait que l’Ecole est aujourd’hui dans un état vraiment catastrophique, et c’est une des raisons de la révolte enseignante. Le refus de recruter, au contraire les fermetures de postes, le manque de remplaçants, le refus de donner de vrais moyens à l’école, la casse du statut par le recrutement généralisé de contractuels, la mise au pas et le formatage idéologique, tout cela ne peut pas faire du bien à l’école ni susciter l’enthousiasme des enseignants.
Ont pesé très lourd également les deux ans avec toutes les mesures autoritaires sur fond sanitaire prises par le gouvernement. Deux à trois mois d’arrêt de l’école en 2020, des protocoles soi-disant sanitaires plus inapplicables les uns que les autres, qui désorganisent et privent les enfants d’école, voilà le vrai bilan de Macron et Blanquer depuis deux ans.
Le protocole actuel, s’il permet un peu moins de renvoyer les élèves chez eux (plus de fermeture de classe pour un seul test positif), accable les enfants qui doivent martyriser leur nez régulièrement, et les enseignants qui doivent « contrôler », ce qui prend du temps, aux dépens de la classe.
Néanmoins, un nombre non négligeable d’élève est absent, renvoyé par les règles vides de sens édictées par Macron, son conseil scientifique et son conseil de défense. Comment faire classe avec un tiers d’élève absents ? Comment avoir classe quand les enseignants ne sont pas remplacés ? Comment vivre l’école avec joie quand on est enfant et obligé de porter un masque toute la journée ?
Si quelques directions syndicales relaient les discours de peur, la plupart des collègues en ont marre de travailler dans ces conditions et s’interroge sur le sens de l’école désormais. Depuis le premier confinement, on a perdu des élèves, on en a dégoûté, à tel point qu’aujourd’hui c’est la course à l’échalotte dans les lycées et même les collèges pour se faire désigner comme cas contact, afin de manquer l’école.
Cette situation est intolérable, il est temps que l’école retrouve son sens, et que les enseignants aient la possibilité et les moyens de travailler.

Il en est du service public de l’éducation nationale comme de celui de la Santé, il est dans un sale état. Les revendications qui montent dans l’éducation tournent autour d’un plan d’urgence avec en premier lieu des recrutements massifs de personnels (pas seulement les enseignants), la fin des pressions des diverses hiérarchies, l’abrogation des mesures de Blanquer sur la voie professionnelle, le lycée et le baccalauréat, les directeurs d’école, un vrai statut pour les précaires etc. Et la question des salaires remonte de manière importante, comme jamais dans l’éducation nationale, travailler dans ces conditions pour peau-de-balle, ça suffit.

La colère exprimée le 13 janvier n’est pas retombée, les réponses apportées par Castex, qui ne concernent que le fameux protocole, n’ont satisfait personne, la mobilisation continue cette semaine, avec des journées de grèves locales et un pic jeudi 20 avec une grève qui sera bien suivie.
C’est sur les revendications que nous avons citées que se font les journées de grève de cette semaine, avec aussi des grèves contre les dotations horaires insuffisantes dans les lycées (elles tombent en ce moment).
La perspective pour amplifier la mobilisation c’est la journée du 27 janvier. C’est une journée de grève interprofessionnelle portant principalement sur les salaires et l'emploi, qui va servir de tremplin pour une lutte dans l’éducation nationale et les autres services publics qu’il est important d’amplifier.

Le parti révolutionnaire Communistes soutient toutes ces luttes dans l’éducation nationale, pour de meilleures conditions de travail, une augmentation générale des salaires, un recrutement massif de fonctionnaires dans l’éducation et particulièrement la journée de grève du 27 janvier.
Il est important que la lutte se poursuive et se structure, seule la grève, massive et durable, fera reculer Macron.

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