Gantry 5

 

C’est en grande pompe que le premier ministre Castex à parapher avec la complicité des directions syndicales de la CFDT, FO et de l’UNSA le plan dit « Ségur de la santé ». Les 3 syndicats (FO 24%, CFDT 24%, UNSA 5% des voix aux élections) prétendent représenter la moitié des personnels de la santé.

Macron a prolongé cette grande opération de mascarade, avec l’invitation de 1400 hospitaliers à la parade militaire du 14 juillet, pour tenter de faire oublier la casse de l’hôpital public.
Dans le même temps, ce 14 juillet, les organisations syndicales CGT, SUD, la SNPI CFE-CGC, des collectifs l’inter-urgence et inter-hôpitaux, des organisations paramédicales comme l’AMUF, le collectif de la psychiatrie et la Coordination nationale des comités de défense des hôpitaux et maternités de proximité, qui ont dénoncé cet accord qui ne répond en rien aux exigences des hospitaliers, avaient appelé les personnels et les usagers à se mobiliser pour une journée de grève et d’action dans l’ensemble de l’hexagone. Partout, à Paris à la Bastille, à Toulouse, Bordeaux, Nantes, dans des dizaines de villes partout en Frnce ont eu lieu des manifestations.
Le gouvernement a manœuvré pour donner l’illusion de « négociations » pour canaliser la colère exprimée par les soignants et les associer à leur propre exploitation. Le journal « Les échos » résume bien : « en contrepartie des milliards d’euros promis aux agents hospitaliers, le gouvernement leur demande de mettre en place des forfaits d’heures supplémentaires et prévoit de développer l’intéressement collectif ».
*Une augmentation de salaire largement insuffisante :
180 euros par mois, cette petite augmentation du salaire ne permet même pas de rattraper la perte de pouvoir d’achat depuis 2010, elle est loin de s'aligner sur les autres pays européens et sur le niveau moyen du salaire de l’OCDE. « Les soignants n’auront pas un centime cette année, le Segur De La Sante est une imposture ! Rien sur les salaires avant le vote du PLFSS et les textes début 2021. On veut 300 euros maintenant pour les infirmiers pas 90 euros à titre rétroactif» dénonce le syndicat infirmier SNPI CFE CGC, des déclarations qui tranchent avec celles de la CFDT qui se félicitent de l’accord.
Les hôspitaliers n’auront pas un centime en 2020. Après parution de la loi, puis des décrets et arrêtés d’application, ce n’est que sur le salaire perçu fin février que les agents percevront les 90 euros. Ils devront donc attendre le mois de mars 2021 pour être revalorisés.
*Temps de travail :
De nouvelles exceptions à la semaine de 35 heures pour les infirmières. Le secrétaire fédéral de la CGT Santé a déclaré «On nous demande donc de signer un chèque en blanc pour supprimer les 35 heures ». Alors que des exceptions existaient déjà à la semaine de 35 heures, celles-ci vont être encore élargies, permettant à la direction d’un hôpital de « pouvoir y recourir plus souvent », selon Les Echos. Ce journal a salué l'accord car : «Il s'agit de permettre des réorganisations à l'hôpital, en donnant des marges de manœuvre au management.[…] et ainsi accroître la productivité d'ensemble».
*Rien pour une réouverture de lits :
En 18 ans, 95 services d’urgences et 100.000 lits ont été fermés,
L'accord ne contient aucun engagement pour l’ouverture de lits, ni contre les fermetures de services et d’hôpitaux.
Ce nouvel accord sur le système de santé continuera à dégrader les conditions de travail des soignants et autres personnels de la santé et ne fera rien pour remédier aux conditions catastrophiques dans les hôpitaux. 30 000 personnes sont mortes en France avec la pandémie du covid 19.
*Une augmentation du personnel hospitalier ?
L’Allemagne compte 13 infirmières pour 1000 habitants, la France 10, soit 30% de moins.
L'accord comprend une promesse d'augmenter le nombre de postes d'infirmières de 7 500. Une imposture, ces postes sont déjà alloués dans les budgets existants des hôpitaux mais n'ont pas été pourvus Actuellement 7500 postes infirmiers ne sont pas pourvus. 30% des jeunes infir-miers abandonnent déjà la profession dans les 5 ans qui suivent le diplôme.
* Des attaques de grande envergure se préparent
Par exemple :
La mise en place de pools dotés de chartes de fonctionnement et de plan de montée en compétences afin de permettre le remplacement systématique des absences de plus de 48 heures.
La revalorisation des heures supplémentaires afin de limiter le recours à l’intérim en utilisant les ressources internes. Demander aux infirmières de faire 5h supplémentaires chaque semaine, ce n’est pas une revalorisation salariale, mais "travailler plus pour gagner plus" !
La mise en place de dispositifs d’annualisation du temps de travail permettant d’ajuster le temps de travail en fonction des variations de l’activité tout au long de l’année à l’intérieur de cycles hebdomadaires compris entre 32h et 40h.
La réduction à 11h de la durée du repos quotidien, un signal dangereux pour la sécurité des soins.

Macron et le gouvernement Castex poursuivent l’objectif de privatiser l’hôpital public.
Ce que nous vivons depuis la crise sanitaire démontre une fois de plus la nécessité d’un hôpital public important, disposant des moyens nécessaires, en hôpitaux, en lits, en personnel, en matériel, pour répondre aux exigences de notre époque et en capacité de faire face aux crises qui peuvent survenir.
Il ne faut pas laisser faire Macron qui veut soumettre l’hôpital et tout notre système de santé aux exigences du capital.
L'heure est à développer la riposte partout, de plus en plus forte :
Plus que jamais il s’agit d’opposer une riposte à la hauteur des enjeux, stopper l’offensive du gouvernement sur la privatisation de l’hôpital publique, la fin des suppressions de lit, l’absence d’investissement massifs dans l’hôpital public, de véritables augmentations de salaires.
La lutte pour l’hôpital public est liée à la lutte contre les licenciements, pour les salaires. Alors il faut lutter partout et tous ensemble de plus en plus fort
Le développement des luttes et leurs coordinations pour faire repousser les attaques du gouvernement et du patronat est le seul chemin.

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