Gantry 5

 

La photo d’un jeune enfant mort sur une plage, refoulé par la mer, un de ces milliers de migrants noyés en mer Méditerranée en tentant depuis l’Afrique, de rejoindre le continent européen avait légitimement soulevé une profonde émotion. Cette noyade était le symbole de la cruauté du sort fait à ces millions d’êtres humains chassés de leur pays par la guerre et la misère. Les dirigeants politiques européens avaient versé des larmes de crocodile en jurant que cela n’arriverait plus et surtout en commençant d’organiser sur le territoire africain lui-même des camps de triage visant à sélectionner les migrants économiquement utiles, en ayant soin de confier le sort de la masse des autres aux dictatures locales et aux maffias qu’ils entretiennent. Cela n’a pas suffit, les migrants continuent à arriver en nombre et sans l’aide d’organisations humanitaires ce serait une véritable hécatombe.
Récemment, le sauvetage de centaines d’hommes, de femmes et d’enfants par l’équipage de l’Aquarius, le refus du gouvernement italien de les recevoir, a rappelé que rien n’était réglé. S’y est ajouté le ballet politicien qui consiste à se renvoyer le problème tout en jurant ces grands dieux que seule l’Europe peut régler les choses ce que évidemment elle ne veut pas. Les idéologues du capital essayent même de nous vendre que l’avenir de la construction européenne est en jeu au travers de cette «crise» migratoire.
L’Europe parlons en: Là aussi les phénomènes migratoires de masse sont en action. Certes, ils sont moins médiatisés mais pas moins réels et concernent des millions de gens venus en particulier des anciennes démocraties populaires. La destruction de leurs économies pour laisser place nette aux firmes capitalistes s’accompagne de vagues migratoires sans précédent. En Pologne, Roumanie, ex Yougoslavie, Bulgarie, Ukraine et pays Baltes se produisent des baisses de population qui en trente ans ont fait perdre à ces pays entre 10 et 40% de leur population.
Dans le même temps aux USA, des centaines d’enfants de migrants venus d’Amérique latine se sont vu séparés de leurs parents et parqués dans des cages. Ces images ont justement bouleversé le monde et, la aussi, ce fut un spectacle de compassion dont a été absent l’essentiel: pourquoi cette situation et qui en est responsable avec une question corollaire: comment en finir avec ces atteintes aux droits élémentaires de l’Homme? Nous ne saurions, en effet, nous contenter de nous enfermer dans le schéma que veulent nous imposer les dirigeants politiques celui de la compassion envers de pauvres gens versus la haine des immigrés qui ruinerait la «civilisation blanche et chrétienne»!
De ce point de vue, ni Trump avec ses discours dignes de ceux du Ku-Klux-Klan et sa chasse aux étrangers, ni Macron sélectionnant:«le bon nègre» -comme disaient les colonialistes autrefois-, celui qui sauve un enfant, pour mieux expulser les autres réfugiés, ni Salvini le Ministre de l’intérieur italien refusant le débarquement des sinistrés recueillis par l’Aquarius et bien d’autres n’agissent du point de vue de la morale. Ils agissent pour défendre les intérêts dont ils sont les mandataires: ceux des grands monopoles capitalistes.
Si il y a aujourd’hui de par le Monde 68 millions de réfugiés sur tous les continents, c’est parce que les guerres menées par les impérialistes contre les peuples sont nombreuses, destructrices et sèment la misère et la désolation. Selon l’agence de l’ONU s’occupant des problèmes d’alimentation, la faim dans le Monde après un recul sensible a repris une courbe ascendante. Ces guerres de pillage et de rapine ne font pas qu’augmenter les profits des marchands de canons, elles détruisent des états souverains qui deviennent la proie de prédateurs maffieux qui livrent leurs pays aux convoitises et aux exigences des grandes firmes capitalistes. Les affrontements qualifiés d’inter-ethniques ou inter-religieux ne sont que le cache sexe que les puissances impérialistes utilisent pour masquer leur but de guerre: s’emparer et contrôler les ressources stratégiques et humaines d’états plus faibles et s’ouvrir de nouveaux marchés. Ajoutons que la lutte entre les puissances impérialistes est rude comme en témoigne le récent sommet du G7 et les guerres commerciales qui s’ouvrent au grand jour sous l’impulsion des USA.
La responsabilité principale des mouvements migratoires profonds jetant sur les chemins de l’exil des millions d’êtres humains c’est celle du système capitaliste. Prédateur par sa nature même, celle de la recherche du profit maximal, tel un moloch, il engloutit les forces matérielles et humaines. D’un côté, il fait la guerre aux peuples pour les soumettre, de l’autre, il entend trier dans le flot des réfugiés qu’il suscite ce dont il a besoin pour faire marcher à moindre frais sa machine à profits.
Partout, les états capitalistes dominants devant le vieillissement de leur population ont un besoin impérieux de force de travail bon marché et captive. Mais attention ils ne veulent que ceux qui peuvent leur être utiles c’est pourquoi, les dirigeants des états capitalistes entendent faire le tri et nomment les réfugiés avec différents vocablespour mieux les séparer et le cas échéant les refouler, nous avons ainsi un florilège de termes comme: les réfugiés de guerre, les migrants économiques, les migrants illégaux, les réfugiés climatiques…
Pour mener à bien et plus profondément la division entre ceux qui cherchent un emploi, qu’ils soient nés en France ou immigrés, les états veillent à entretenir le racisme et la xénophobie. Ils le font en fonction des circonstances locales et du dispositif des forces politiques, mais fondamentalement rien ne sépare les discours des Macron, Savini, Horban, Merkel... et même de ce Pedro Sanchez espagnol qui pour redorer son blason se permet un coup de publicité avec les rescapés sauvés par l’Aquarius.

Si nous éclairons sur la responsabilité du capitalisme, nous devons en même temps indiquer comment lutter. En premier lieu, en démontrant que les réfugiés sont des victimes de la barbarie capitaliste et que nous sommes solidaires de leur combat pour la vie. C’est un devoir internationaliste. Nous réaffirmons que la classe ouvrière est Une et quelle que soit l’origine de ses membres elle mène le même combat contre le capitalisme, ce qui peut se résumer dans ce slogan de Mai 68: «travailleurs immigrés et français même combat». Nous dénonçons les guerres impérialistes et les interventions étrangères, nous militons pour que la France sorte du pacte de guerre qu’est l’OTAN.

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