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769-19/05/2022 Elisabeth Borne va remplacer Jean Castex à Matignon, Macron promettait lors de son investiture « un mandat nouveau » et un premier ministre « attaché à la question sociale, environnementale et productive »,

il choisit en fait celle qui a été son fer de lance des réformes antisociales du précédent quinquennat.
Elisabeth Borne est passée par les cabinets de ministres socialistes, PDG de la RATP entre 2015 et 2017, elle intègre "La République en Marche" dès 2017, ministre chargée des transports elle mène la réforme du rail en 2018, appliquant avec zèle le traité de l’Union européenne pour ouvrir les monopoles publics à la concurrence, à la privatisation, suppression du statut de cheminot, destructions des conditions de travail des travailleurs du rail…
Nommée Ministre de la transition écologique en 2019, elle supprime les tarifs réglementés du gaz, fait passer la loi d’orientation des mobilités (LOM) qui acte l’ouverture à la concurrence et la privatisation de la RATP, avec à la clé la casse du statut et le transfert de salariés vers le privé. Cette loi permet également de brader les routes nationales aux sociétés privées d’autoroutes.
Ministre de l’écologie, elle fait rimer « transformation » avec « privatisation », toute son action au service des intérêts du capital.
Elle devient Ministre du Travail, elle incarne la pointe avancée de la politique antisociale de Macron : à son actif la réforme de l’apprentissage de 2018 avec des aides massives aux entreprises, le plan "Un jeune, une solution", le Contrat d’Engagement Jeune avec de généreuses subventions en faveur des sociétés pour de la main d’œuvre gratuite, elle refuse d'ouvrir le RSA pour les moins de 25 ans, suspension des soignants non vaccinés, refus de donner un « coup de pouce pour le Smic »… Elle va mettre en œuvre la réforme de l’assurance-chômage, durcissant l’accès au chômage et réduisant le montant des allocations chômage de 30 %.
Première Ministre, elle est mandatée pour mener la réforme de la retraite à 65 ans… Son mandat s’annonce agité, dans les transports, la colère gronde. La semaine dernière, l’intersyndicale CGT-RATP, UNSA-RER, et FO ont appelé les conducteurs de RER du réseau RATP à faire grève contre la casse de leurs conditions de travail et pour l’augmentation des salaires. Le 25 mai grève nationale de tous les métiers de la circulation est également appelée par une intersyndicale CGT, Sud Rail, UNSA Ferroviaire et CFDT Cheminots. À la RATP sur le réseau bus et tramway grève pour les 23, 24 et 25 mai. Des grèves pour les salaires se poursuivent et se propagent comme une traînée de poudre dans les entreprises à travers tout le pays.
C’est tous ensemble qu’il faut lutter. Augmenter les salaires !
Oui la seule réponse : la lutte pour s’opposer avec force, agir pour bloquer tout ce qui se prépare, refuser net les promesses de « dialogue social » qu’E. Borne veut multiplier!
C’est dans ce contexte que vont se dérouler les Élections législatives: une bataille politique.
Comme le soulignait le rapport présenté à notre comité national du 7 mai , le deuxième tour de l'élection présidentielle : "a donné le choix entre deux représentants des grandes sociétés capitalistes" et d'ajouter: "Macron ou Le Pen sont deux faces d’une même médaille, celle du capital, ils en sont les deux fers au feu".
De ces élections sont sortis trois rassemblements. Celui vainqueur permettant la réélection de Macron et qui s'organise pour les élections législatives sous le titre de "Renaissance" agglutine une partie importante du Parti Socialiste, des Républicains, du MODEM et d'une kyrielle de petits mouvements acquis, comme les grands à la mise en œuvre de la politique du capital au plan national, européen et international. Avec cette alliance, les choses sont claires: il n'y aura rien pour les salariés et la machine à convaincre est déjà en route pour souligner l'urgence à prendre des mesures anti-sociales commanditées par le MEDEF : Retraites, protection sociale, sécurité sociale, emplois... sont dans le collimateur. Il n'y a rien à attendre de ce côté et les salariés le savent déjà!
Le deuxième rassemblement, le RN qui a été battu au deuxième tour de la présidentielle, s'active pour surfer sur le mécontentement social et tout particulièrement sur la question particulièrement sensible des salaires, dans un moment où l'inflation ronge et rongera encore plus dans les mois qui viennent le pouvoir d'achat des salariés et des petits épargnants. Seulement le Rassemblement National de M. le Pen, répond aux exigences du capital, promet de nouvelles réductions de ce que l'on nomme improprement des charges sociales et qui sont en fait du salaire mis en commun pour la protection sociale et les retraites. Renaissance de Macron et Rassemblement National de M. le Pen sont bien les deux faces d'une seule médaille: celle du patronat et ils sont comme des duétistes: "l'un pleure et l'autre pèle les oignons!"
Le troisième bloc qui a émergé celui de la France Insoumise aujourd'hui devenu par la vertu d'une union politicienne : Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale (NUPES) tente de légitimer son action en dénonçant vigoureusement (en paroles) les malheurs du peuple de France. Le problème, comptant dans ces rangs tout ce que la gauche du programme commun, unie, plurielle a fourni de ministres et de députés qui ont soutenu et accompagné depuis 1981 les politiques anti-sociales du patronat et l'intégration européenne, cette NUPES apparaît pour ce qu'elle est: une nouvelle tentative de détourner de la lutte de classe les salariés qui n'en peuvent plus des conséquences de la politique du capital.
Que peut-on attendre de cette nouvelle union ?
La réponse est simple : rien. On dit que cette union susciterait un élan ; mais la dernière fois qu’il y a eu un élan à gauche, c’était pour Hollande ; on sait ce que ça a donné : une politique contre les travailleurs et les acquis sociaux avec comme emblème la loi travail.
Ni Mélenchon, ni les siens, ni aucun des autres dirigeant de gauche ne souhaite s’attaquer au capitalisme, mais seulement l’aménager, le repeindre vaguement. Le capitalisme n’est pas amendable. La seule façon de donner satisfaction aux besoins des Hommes, c’est d’en sortir, de socialiser les moyens de production et d’échange et de construire une société socialiste, c’est-à-dire une société sans capitalistes ni patrons. C’est le combat que mène le parti révolutionnaire Communistes. Toute autre démarche est un leurre.
Au lieu de se donner le seul objectif qui vaille: celui d'alerter les salariés sur les mauvais coups qui se préparent et à organiser la lutte, la NUPES se fixe un objectif politicien: celui d'élire comme premier ministre J.L. Mélenchon. La belle affaire, pour une cohabitation visant à mettre en œuvre humainement le programme du Medef ?
Agir ainsi, c'est détourner les salariés de l'essentiel et du nécessaire: la lutte de classe pour les revendications, pour faire reculer les prétentions du patronat et ouvrir une perspective de changement de société.
C'est la voie politique que trace notre parti. Ses candidats aux élections législatives seront porteurs de cette démarche et de cette action!

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https://www.sitecommunistes.org/index.php/le-parti/comite-national/1870-rapport-au-comite-national-du-07-mai-2022

 

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