Gantry 5

 

775-30/06/2022 Macron a confirmé sa volonté de travailler « dans le cadre du projet présidentiel ». Au cœur de celui-ci, la réforme des retraites et des nouvelles attaques contre les travailleurs.

Le 22 juin, à l’issue des législatives, il prétendait avoir été réélu « sur le fondement d’un projet clair et en me donnant une légitimité claire » et tendait la main à tous les partis, y compris le RN, pour une alliance à l’assemblée. Gouvernement d’union nationale, coalition de projet, tout est bon pour apporter les voix manquantes pour faire voter les lois de la feuille de route du MEDEF.
Macron a réinsisté : « le cadre du projet présidentiel » reste à l’ordre du jour. Le sous-entendu est clair : pas question de toucher aux profits du patronat. Son programme est connu : tout faire pour continuer à adapter toute la société française aux exigences du capital. Carlos Tavares de Stellantis avance l’idée de plus de flexibilité et de travailler les samedis, les dimanches … Le nouveau ministre Pap N’Diaye veut faire « rattraper leurs congés maladies » aux enseignants de l’Éducation Nationale, cela constitue une offensive historique.
Pour mener à bien ses projets d’attaques sociales, Macron a réaffirmé sa confiance en Elisabeth Borne. Celle-ci est chargée de former un « nouveau gouvernement d’action au service de la France » auxquels sont invités à participer les oppositions, « du PCF à LR ».
* La droite alliée privilégiée de Macron souhaite de la rigueur, Olivier Marleix, le nouveau président des députés Républicains sonne l’alarme sur le creusement de la dette et son opposition au chèque alimentaire qui « exclu[eraient] en général les classes moyennes »,  Bruno Retailleau réclame « la fin du “quoi qu’il en coûte”, la fin des chèques à tout-va  ». Leur parti LR est pour la retraite à 65 ans.
*Le Rassemblement National, cherche à se consolider comme une « opposition constructive » pour poursuivre son institutionnalisation, Jean-Philippe Tanguy, député de la Somme dans Le Monde dit qu’il s’opposait à la prime Macron qui « oublierait les classes moyennes », mais pas « de raison de refuser [le projet de loi] par principe », le RN proposera des amendements au projet du gouvernement.
LR, LREM, RN sont au service du capitalisme et sont prêts à aller plus loin dans l’exploitation du peuple.
Du côté de l'UPES, si l'on réaffirme son opposition à Macron, on ne manque pas pour autant de jouer sur le registre du: nous serons positifs pour des mesures allant dans le bon sens?! Ainsi, Le PCF avec Fabien Roussel s’est illustré par ses appels du pied au gouvernement et réaffirmé qu’il ferait « en sorte qu’il y ait des mesures prises tout de suite pour le pouvoir d’achat des Français », donnant ainsi des signes positifs à la majorité. LFI, EELV et le PS adoptent une attitude de Normand "peut-être oui, peut-être non". Dans Le Monde, Eric Coquerel, député de l’UPES de Seine-Saint-Denis précise de pouvoir tirer « ...des amendements propositionnels » et de voter quelques mesures du projet de loi, en regardant « mesures par mesures ».
Tous ces partis, en laissant entendre que des mesures prises pourraient être positives, laissent une marge de manoeuvre au pouvoir. Clairement, ils n’ont pas pour objectif de développer les luttes nécessaires pour gagner sur les salaires. Pourtant, ce qui marque la période c'est la multiplication de grèves pour les salaires et les conditions de travail, ces luttes ont eu leur expression dans les urnes avec une abstention massive(1) marquant un profond rejet des politiques menées depuis des décennies par tous les gouvernements de gauche et de droite! C'est bien parce que patronat et gouvernement craignent par dessus tous les luttes qu'ils manoeuvrent pour tenter de maîtriser la colère qui gronde en distribuant les miettes.

Loi pouvoir d’achat : des miettes face à l’inflation
Selon les estimations de l’INSEE, l’inflation va continuer à grimper approchant la barre des 7% en septembre, et se stabiliser entre 6,5% et 7 % jusqu’à la fin de l’année.
* La reconduction de la prime Macron.
* Dégel du point d’indice à hauteur de 3.5% pour les fonctionnaires. Présenté comme une mesure « historique » celui-ci est dérisoire et constitue une véritable provocation! Le gouvernement continue de mépriser les fonctionnaires et de casser les services publics : l’heure est à la mobilisation massive.
* Revalorisation de 4% des retraites et des prestations sociales (incluant la prime d’activité, les minimas sociaux et les allocations familiales).
* Le projet de loi contiendrait la prolongation du bouclier tarifaire sur le gaz et l’électricité ainsi qu’un « bouclier loyers » qui soi-disant, plafonnerait l’augmentation des prix à 3,5 %, annoncé par Bruno Le Maire.
* La remise à la pompe de 18 centimes maintenue jusqu’en août et remplacée par un nouveau cadeau aux entreprises: l’augmentation du plafond de défiscalisation de la « prime transport » versée par les entreprises.
* La suppression de la redevance télé. Supprimer cette redevance sans financement alternatif c’est ouvrir la porte au démantèlement du service public audiovisuel. Comme à l’hôpital, l’école et l’ensemble des services publics, l’audiovisuel public subira une amplification des coupes budgétaires. Les salariés se sont mobilisés massivement le 28 juin
* Un chèque alimentaire concernerait 9 millions de foyers selon Les Echos, pour un montant de 100 euros par foyer concerné plus 50 euros par enfant à charge.
C’est une série de mesures se limitant à donner l’illusion d’une réponse à la situation sans toucher aux profits extraordinaires du grand patronat et n’abordent pas la question centrale des salaires.

Rejeter les manœuvres politiciennes. Pour les travailleurs et les classes populaires : une seule voie la lutte.
Les mesures proposées demeurent totalement insuffisantes et constituent une impasse pour les travailleurs et le peuple. Le projet prend bien soin de ne pas toucher aux profits des patrons: éviter à tout prix l’augmentation généralisée des salaires et leur indexation sur l’inflation. Le patronat a accumulé des super-profits depuis deux ans, il y a urgence à se battre pour leur arracher tout cela au profit des travailleurs qui produisent ces richesses. Les moyens existent pour répondre aux besoins des salariés. Cela renvoie à la question de fond : lutte des classes, refus de l'union nationale, lutte contre l'impérialisme et la guerre ou arrangements politiciens visant à faire gober aux travailleurs salariés l'acceptation de nouveaux reculs.
Sans attendre il faut donc s’opposer et bloquer avec force à toutes ces attaques et passer à l'offensive pour les revendications.
Oui, il y a bien les moyens pour créer de centaines de milliers d’emplois, il y a les moyens pour augmenter le SMIC et tous les salaires, les retraites et c'est urgent ! Le travail des salariés produit 2.500 milliards détournés par le capitalisme jugeons en : Profit des sociétés capitalistes 330 milliards, 26 milliards d’exonération de cotisations sociales, allègement des impôts de production de 10 milliards d'€ en 2021. Suppression de l’impôt sur la fortune, moins 3,5 milliards de recettes. Evasion fiscale : 33 milliards soustraits à l’impôt. 300 milliards versés aux multinationales avec le plan de relance. Les 500 familles les plus riches possèdent une fortune cumulée de 1.000 milliards. Le CAC 40 a généré plus de 100 milliards de bénéfices en 2021.
Pour utiliser tous ces moyens il faut les prendre aux multinationales qui les possèdent. Il faut que les travailleurs, les salariés disposent des moyens de production et d’échange, le pouvoir économique, financier, le pouvoir de décision et cela se fera par la lutte sociale et politique
Des grèves pour les salaires se sont multipliées ces derniers mois, comme les récentes grèves au sein du groupe Total, chez Chronodrive, Aéroport de Paris, RATP, cheminots… l’heure est à la construction d’un "tous ensemble" pour un grand mouvement dans la durée sur les salaires. Les augmentations de salaires ne peuvent être arrachées que par les luttes, les salaires doivent être payés sur les profits des entreprises et non par une menace d’augmentation les prix comme le dit le patronat.
Ce n’est pas par décret, par des amendements, des discussions à l’Assemblée Nationale qu’on impose des avancées sociales. Ce sont les luttes massives, déterminées et elles seules qui ont imposé les conquêtes sociales en 36, 45, 68... La lutte sociale et la lutte politique sont indissociables pour créer un rapport de force en faveur des travailleurs et du peuple, pour lutter contre le capital jusqu’à l’abattre, changer radicalement de politique et construire une société enfin débarrassée de l’exploitation capitaliste.

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(1) Le fait marquant du 2ème tour, a été l’abstention massive. ⁕ L’abstention est particulièrement élevée dans les départements les plus pauvres, dans toutes les tranches d'âge, 18-24 ans 71% d’abstention ; " Galland, sociologue et directeur de recherche émérite au CNRS, qui notait une préférence de la jeunesse "pour des formes d'actions protestataires", comme des manifestations ou "l'affichage d'opinions sur les réseaux sociaux".
L'abstention atteint 71% chez les ouvriers et 64% chez les employés,
455 députés sur 577 représentent moins d’un cinquième (20%) de la population de leur circonscription et 144 moins de 15%. (Cf. étude du Monde 20 juin)

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