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N° 788 30/08/2022 Ce jeudi 29 septembre, la CGT, Solidaires et la FSU et les organisations de la jeunesse appelaient à une journée de mobilisation interprofessionnelle.

Plus de 200 rassemblements partout en France pour cette journée de mobilisation interprofessionnelle. Des milliers de salariés ont manifesté pour exiger des hausses de salaires, de meilleures conditions de travail, pour l’emploi, contre la réforme des retraites. Face à la crise sociale qui s’aiguise, Des dizaines de milliers de manifestants ont participé aux manifestations dans toute la France comme à Nantes, 4 500 manifestants, plus de 4500 à Marseille, 2000 à Caen, 6000 manifestants à Toulouse, 7000 à Lyon, 4500 à Nantes, 3000 à Montpellier , 1600 personnes au Mans, 1200 à Tours et 1500 à Limoges …
Lutter partout de plus en plus fort, tous ensemble
Les salaires continuent de chuter, l’inflation continue de progresser et devrait s’accélérer dans les mois à venir, (+5,8 % attendus, réévalués de +1,3 point), la crise énergétique pourrait faire déraper tous ces chiffres et fait planer une menace d’hiver sans chauffage pour les plus précaires et d’une forte augmentation des factures dès janvier 2023, c’est en effet une dégradation des conditions de vie qui s’annoncent pour les mois à venir.
Le gouvernement a présenté son projet de loi de finances pour 2023, encore les robinets ouverts pour les entreprises : aides, subventions, crédits d’impôt en tout genre comme l'enveloppe de 3 milliards d'euros dédiée à l'aide aux activités les plus énergivores, la disparition de la Cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) sur deux ans est actée, baisse des impôts de production une nouvelle tranche supplémentaire de 10 milliards annoncée pour 2023.
Dans ce projet de budget 2023 le gouvernemental veut "ponctionner" 300 millions d'euros de l’argent de l’Action Logement, l'organisme paritaire dénonce un "affaiblissement notable de la capacité d’Action Logement à accompagner les salariés dans leur parcours résidentiel en lien avec l’emploi, alors que cette mission d’utilité sociale est devenue cruciale dans le contexte actuel", pour l’année 2023, ce serait 26 000 logements abordables en moins à proposer aux salariés.
La prime exceptionnelle de pouvoir d’achat continue, surnommée « prime Macron » est désormais pérennisée. Le tout, au détriment d’une politique globale d’augmentation des salaires. Entre le 1er juin 2021 et le 31 mars 2022, près de 4 millions de salariés en ont bénéficié, pour un montant moyen de 506 euros, soit à peine un salarié sur cinq. Cette prime est exonérée de toute cotisation sociale pour l’employeur comme pour le salarié et elle est défiscalisée.
Macron et Le Maire annoncent aussi la couleur sur un budget record pour l’armée, une augmentation de 3 milliards pour un budget total de 43,9 milliards d’euros ! Macron voudrait le porter à 50 milliards d’ici à 2050. Une dynamique qui s’inscrit dans la course à l’armement de toutes les puissances impérialistes qui va enrichir les marchands de canons. 10 % d’augmentation pour l’Intérieur (+1,05 milliard), 8 % pour la Justice. Macron met les moyens pour déployer un appareil répressif pour faire face au développement des luttes avec 11 nouvelles unités mobiles (CRS et gendarmeries mobiles) et 15.000 nouvelles places de prison. À côté de cela, hausse du budget de l’Éducation Nationale de 6,5 % pour une inflation à 6 %, si les enseignants seront mieux rémunérés…pour travailler plus, le nombre de postes sera bel et bien baissé de 2000 unités.
Le conseil des ministres a aussi présenté le projet de loi de finances de la Sécurité sociale, nous y reviendront plus en détail, l’exécutif prépare sa réforme des retraites, en ouvrant un nouveau cycle de concertations avec les "partenaires sociaux" et les forces politiques en vue d'une adoption d'un projet de loi global « avant la fin de l'hiver », annonce ce jeudi Élisabeth Borne. Le président LR du Sénat Gérard Larcher a tout de suite assuré que la chambre haute « engagerait le débat » sur la réforme des retraites dès cet automne dans le cadre du budget de la Sécu, après la décision de l'exécutif d'ouvrir un nouveau cycle de concertations. « C'est une réforme indispensable qui nécessite du courage […] pour sauver notre système de retraites », affirme Gérard Larcher, celui-ci estime nécessaire d'« allonger la durée du travail, de le faire d'une manière concertée ». De son côté, le patron des députés LR Olivier Marleix a salué « un progès » de la part du gouvernement avec sa décision de reprendre la concertation, il attend « une discussion la plus élargie possible» a-t-il affirmé, estimant qu'il « faut aller progressivement vers 64 ans ». Sur le fond, les Républicains et le MEDEF sont absolument d’accord avec Macron.
La réforme des retraites on n’en veut pas !
72% des Français estiment qu'il n'est pas nécessaire d'augmenter l'âge légal de départ à la retraite selon un sondage réalisé par Odoxa-Backbone Consulting pour Le Figaro, une majorité (55 %) dit « ne pas vouloir que ce débat soit relancé ». Seuls les sympathisants de Renaissance (84%) et des Républicains (60%) souhaitent que cette réforme aboutisse.
La journée de grève de ce jeudi est un premier avertissement pour l’exécutif. Augmentation des salaires rime avec plus de cotisations sociales donc plus de recettes pour les régimes de retraite. Laurent Berger de la CFDT prend des positions verbales qui se veulent virulentes sur le dossier du recul de l’âge de départ à la retraite mais n’appelle à aucun mouvement et rappelle que la CFDT ne renoncera jamais à réformer le système des retraites, alors que le gouvernement reprend ses attaques : mise au travail des allocataires du RSA avec une première phase de test dans des départements, nouvelle réforme de l’assurance-chômage, proposition de mettre en place la réforme des retraites de façon accélérée…. Les mouvements de grève pour les salaires s’accélèrent partout, la multiplication des conflits à l’échelle de l’entreprise semble avoir bondi au même rythme que l’inflation et les profits des grandes entreprises. Des mobilisations qui touchent tous les secteurs. Exemple : mardi, un mouvement à l’appel de la CGT, dans les raffineries et dépôts de carburant de TotalEnergies, a démarré en trombe selon le syndicat : près de 70 % des salariés ont stoppé le travail, la plus importante raffinerie française, celle de Normandie est en arrêt. Les profits de la multinationale explosent : 5 milliards d’euros de bénéfices pour le seul premier trimestre 2022 après 15 milliards de profits en 2021, du jamais vu depuis au moins quinze ans. Le salaire de Patrick Pouyanné, le patron de TotalEnergies, a bondi l’an dernier à 5,9 millions d’euros annuel, une augmentation de… 52 %. Le conseil d’administration a annoncé mercredi vouloir «partager avec ses actionnaires les résultats de la compagnie dans ce contexte de prix hauts» : cela se traduira par un acompte sur dividende exceptionnel de 2,62 milliards d’euros de plus reversés à ses actionnaires.
Par exemple chez Stellantis après une prime d’intéressement de 1 000 euros proposées par la direction, un premier débrayage a eu lieu dans l’usine bretonne de Rennes, avec quelque 250 ouvriers et techniciens à l’arrêt, puis mercredi, 3 300 grévistes dans toute la France «Nous ne voulons pas de prime mais du salaire net », rappellent les grévistes, pas de salaire en dessous de 2 000 euros net et 400 euros d’augmentation pour tout le monde. Demande à mettre en regard des 13,4 milliards d’euros de bénéfice net engrangés par le groupe Stellantis en 2021. Chez Carrefour : «la lutte continue» Après une année 2021 qui s’est soldée par plus de 1 milliard d’euros de profits, la direction du groupe Carrefour se félicitait de sa proposition d’augmenter les salaires de 2,5 % au 1er novembre 2022 : «de loin l’augmentation la plus importante de toutes les entreprises de la grande distribution» et une prime de partage de la valeur de 100 euros, une insulte pour les salariés qui revendiquent qu’aucun salarié ne touche moins de 2 000 euros brut par mois et demande une augmentation de 300 euros de salaire brut pour tous.18 des 22 entrepôts se sont mobilisés, 120 hypermarchés et Carrefour Market se sont mis en grève dans toute la France. Worldline : colère de Blois à la Défense, la boîte ne s’était jamais mise en grève, la mobilisation c’est étendu à tous les sites hexagonaux de l’entreprise, de Blois à Seclin en passant par Lyon et Vendôme. La direction de Worldline proposait une prime énergie de 150 euros brut, une prime de partage de la valeur ajoutée (PPV) de 200 euros net Worldline est spécialisée dans les paiements électroniques et fait partie du CAC40, elle a dégagé un résultat net de 191 millions d’euros en 2021, contre 127 millions l’année d’avant.
Mobilisations et actions convergentes tous ensemble,
Les travailleurs le savent : ce n’est que par le rapport de forces qu’on fera reculer le gouvernement. Non à la « parodie de concertation » il faut généraliser les luttes à plus grande échelle pour mettre un stop aux attaques du gouvernement.
Le salaire des travailleurs est en chute libre face à la hausse des prix, c’est le résultat de la politique du gouvernement et du patronat qui mettent tout en œuvre pour éviter les augmentations de salaires : chèque énergie, primes...
Lutter partout, lutter plus fort. Tous ensemble pour stopper l'offensive du pouvoir et du capital. Reprendre ce qui nous appartient. Créer par les luttes un rapport de force contraignant le patronat, les capitalistes et le gouvernement à satisfaire leurs revendications. Les luttes sociales peuvent leur imposer des reculs importants dès maintenant, il faut aussi mener la lutte politique qui est le seul outil à la disposition du peuple pour se débarrasser du capital, pas d’autre choix que de se battre pour prendre la masse des profits volée par le capital et s’approprier les moyens de production et d’échange, en les plaçant sous le contrôle des travailleurs, des salariés pour éliminer ce système économique cet construire le socialisme. La lutte permanente contre le système capitaliste jusqu’à l’abattre est la seule solution pour changer totalement de politique en France.

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