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N° 807 09/02/2023 Malgré le début des vacances scolaires en Zone A, la mobilisation contre la réforme des retraites reste très importante témoignant de l’ancrage du mouvement. Ce mardi, des manifestations ont eu lieu dans toute la France pour la troisième journée interprofessionnelle et se maintiennent à un niveau élevé.

La journée de grève du 7 février a réuni près de deux millions de personnes dans les rues de tout le pays. Fait nouveau, par rapport aux manifestations du 19 et du 31 janvier, des universités ont été bloquées et le nombre de lycées mobilisés a largement augmenté. 400.000 manifestants à Paris d’après la CGT, 80.000 manifestants à Toulouse (comme le 31 janvier), 50.000 à Bordeaux (contre 75.000 le 31), 45.000 à Nantes (contre 65.000 le 31), 40 000 au Havre (comme le 31 janvier), 20.000 à Nice (contre 25.000 le 31), 27.000 à Grenoble (contre 40.000 le 31). Même situation dans les moyennes et petites villes, avec des chiffres qui restent importants : 7.000 à Niort (10.000 le 31), 6.000 à Périgueux (8.500 le 31), 5.500 à Douai (6.000 le 31), 6.000 à Calais (8.000 le 31), …Une baisse qui s’explique par l’existence de deux dates cette semaine, le 7 et le 11 février, mais la mobilisation reste massive dans toute la France. A la SNCF, de source syndicale 25 % de grévistes, dont 57% de grévistes chez les conducteurs, 33% chez les contrôleurs et 25% chez les aiguilleurs. Du côté de l’énergie, la FNME-CGT a appelé à durcir le mouvement pour 48h à partir du 7 février. 30,3% de grévistes à EDF d’après l’entreprise. La CGT confirme que les niveaux de grève à la production restent élevés. Du côté des raffineurs, également en grève 48h à l’appel de la FNIC-CGT, les taux de grévistes sont supérieurs au 31 janvier. Dans les raffineries : entre 75 et 100 % de grévistes selon les sites, avec la jonction de nombreux sous-traitants qui ont pris part au blocage massif des zones industrielles et du port du Havre , à Grandpuit, 66% des salariés d’Actemium, sous-traitant de Total, sont en grève. La journée du 7 février a également été marquée par la poursuite de la mobilisation de la jeunesse entamée le 31 janvier. Différents lycées étaient bloqués, mais aussi de nombreuses universités comme Tolbiac, Le Mirail, Paris 8, Rennes 2, Lille 2, des étudiants de l'Université Jean-Monnet à Saint-Etienne occupent un amphithéâtre depuis le 31 janvier. Dans l’Éducation nationale, la mobilisation est perturbée du fait des vacances scolaires (zone A). À Paris, le SNUipp-FSU annonce que la mobilisation reste très importante : 50% des professeurs des écoles sont en grève. Les enseignants se mobilisent, au-delà-même de la réforme des retraites, sur les conditions de travail, les salaires, la réforme contestée de l’enseignement de la technologie au collège… A la RATP c’est la dixième journée de mobilisation où l’une des priorités est l’inflation et les salaires.
Cette mobilisation massive, témoigne de l’ancrage du mouvement et de la colère contre le gouvernement. Le seul moyen de le faire reculer, d’avancer vers la construction d’un mouvement puissant, c’est d'élargir le mouvement de grève.
L’énergie, les cheminots et les raffineries, se tiennent prêts à durcir le mouvement de grève. Pour l’Unsa ferroviaire Paris Sud-Est: « On va être clair : si le gouvernement n’entend pas la rue, alors il prendra la responsabilité d’un conflit long, reconductible, et qui visera le blocage économique ». Dans l’Énergie on entend : « Nous sommes prêts à aller dans un mouvement plus dur »
Pour gagner il faut une grève puissante et dans la durée.
Le niveau de mobilisation et de grève du 19 et du 31 janvier puis le 7 février a été très haut, et un samedi qui se profile, puis le 16 février ….le 7 et 8 mars …
Les millions de personnes dans la rue renforcent leur capacité à se projeter vers une victoire contre cette réforme. Si on ne touche pas au fonctionnement de l’économie avec un blocage généralisé, à elles seules les grandes manifestations ne pourront suffire. C’est en étant en grève toutes et tous ensemble que l’on pourra gagner. La question du plan de bataille pour faire reculer Macron commence à se poser : comment durcir le rapport de force ? A l’initiative de plusieurs Assemblées générales comme Paris 1, Paris 8, et plusieurs facs mobilisées, un rassemblement a été appelé ce mercredi à midi Place de La Sorbonne et a débouché sur une manifestation d’étudiants dans le Quartier Latin. 500 étudiants des facs ont envahi l’ENS et le lycée Henri IV.
La mobilisation en cours déborde de loin la question des retraites.
Les manifestations des étudiants montrent que la jeunesse est déterminée à se battre. Ces manifestations sont une première initiative pour aller plus loin.
C’est une très grande bataille, une bataille politique qui est engagée,
Une bataille, qui ne se limite pas aux retraites. Le gouvernement veut faire accepter par la majorité des français l’idée qu’il n’y a pas d’autre solution que celle qu’il propose. Comme celle du ministre de l’économie’on ne peut pas toucher aux profits des entreprises sinon ce serait l’augmentation du chômage, les délocalisations, les fermetures, de graves menaces sur l’emploi, le niveau de vie… TotalEnergie annonce des profits records de 19 milliards d’€. Le gouvernement est au service des multinationales, dès le mois de mars, il compte mettre en place une nouvelle réforme de la loi travail avec la généralisation du compte épargne temps universel, pour exploiter encore plus la force de travail… Parmi les autres pistes figurent une place plus importante aux accords d’entreprise, l'introduction de nouveaux types de contrat de travail ou encore l'installation de la semaine de 36 heures en quatre jours (ah ! 1h de plus).
Tous martèlent l’idée que notre avenir est étroitement lié à celui des profits réalisés par les entreprises. C’est la justification de la collaboration de classe, de l’association du capital et du travail. C’est donc une très grande bataille politique qui se mène et qui est appelée à se développer (voir article 806).
Notre Parti Révolutionnaire Communistes montre une fois de plus que les moyens économiques et financiers existent non seulement pour financer les retraites mais aussi améliorer le système actuel, de développer le système de santé. Pour preuve encore, Macron a annoncé le 20 janvier qu’une enveloppe de 400 milliards d’euros sera allouée à la Défense pour 2024-2030, au total, une hausse de 30 % du budget de l’armée ! Il casse la nation, prépare la guerre au lieu d’avoir une grande politique nationale et de coopération internationale.
Le mécontentement grandit. Pas d’automatisme qui ferait que ce mécontentement se transforme en lutte politique révolutionnaire ! Notre parti montre que le combat pour les retraites, la Sécu, le salaire, les conditions de travail, la santé… est le même combat contre l’objectif global de régression que patronat et gouvernement veulent imposer au peuple.
On peut faire autrement, la seule issue c’est la lutte contre le capitalisme.

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