Gantry 5

 

N° 810 02/03/2023 Pour faire reculer Macron et le patronat sur la réforme des retraites, il n’y a qu’une voie: le 7 mars doit être le début d’un grand mouvement de grève reconductible.

La réforme des retraites est arrivée au Sénat d’abord en commission, puis en séance dès ce 2 mars. Du fait de la procédure accélérée, les sénateurs ont 11 jours pour plancher sur le texte, dont l’examen s’arrêtera le 11 mars. Les Républicains, groupe le plus représenté chez les sénateurs proposent de durcir le texte et le gouvernement est d’accord. Le ministre du travail Olivier Dussopt a estimé être « d’accord et ouvert sur des amendements à la réforme des retraite » et pour Emmanuel Macron : « je souhaite que le Sénat puisse enrichir [le texte] avec ce qui lui paraît utile » a-t-il confirmé.

Une des mesures avancées, la disparition rapide des régimes particuliers, notamment à la RAPT et dans les industries électriques et gazières. La droite souhaite une application de ce point de la réforme dès 2025 et une remise en cause de la « clause du grand-père ». Elle veut décaler de deux ans l’âge d’annulation de la décote pour ces régimes, en la fixant à 62 ans. Une attaque d’ampleur contre des secteurs qui souffrent déjà des conséquences de la privatisation, du manque de moyens et des bas salaires. Elle compte sur un alignement sur le régime général pour les salariés aujourd’hui en activité des régimes particuliers. Les sénateurs souhaitent également rogner sur les « carrières longues ». Autre mesure, nataliste, « pour les mères de famille » avec la possibilité d’un départ anticipé à 63 au lieu de 64 ans où une surcote de 5 % pour une année supplémentaire et un départ au nouvel âge légal. Tout sauf une mesure d’égalité pour l’ensemble des femmes dont les pensions sont inférieures de 40 % à celles des hommes. Ce dispositif serait réservé aux mères ayant une carrière complète à 63 ans. « Nous assumons de vouloir porter une politique nataliste ambitieuse pour la France. […] pour financer un régime par répartition, c’est soit plus d’enfants, soit plus d’immigrés. La droite fait clairement le choix de l’enfant […] d’autant plus que nous ne pouvons pas nous permettre d’avoir encore plus d’immigration » ces propos reprennent le discours du RN!
Les Républicains hostiles à l’index sur les seniors poussent à la création d’un « CDI seniors » en échange d’une exonération de cotisation patronale, une mesure très favorable aux entreprises cette mesure soustrait des recettes aux régimes de retraites.
La question des salaires, des pensions, des bourses est une bataille majeure !
Dès le mois prochain, l’inflation continuera de s'accroître fortement. Plus que jamais la question de l’augmentation des salaires est une nécessité absolue qu’il faut lier à la lutte contre la réforme des retraites.
Les patrons des grandes enseignes agitent la perspective d’un « mars rouge » pour les prix. Ce qui se profile est une aggravation d’une situation qui ne fait qu’empirer depuis de longs mois pour les travailleurs. En particulier, l’inflation alimentaire qui rogne les budgets. Si en février l’inflation globale sur un an s’établit à 6%, l’inflation alimentaire atteint 13,7% ! Selon une enquête pour 60 millions de consommateurs, les courses du quotidien en juin 2023 seront 15 % plus chères qu’en juin 2021. A cela s’ajouter la hausse des coûts de l’énergie pour se chauffer, se déplacer, la hausse des coûts des transports en commun, etc.
Bruno Le Maire peut déclarer de façon fallacieuse « qu’il n’y aura pas de mars rouge » et qu’il ne faut pas « jouer avec les peurs des Français », l’inflation continue de ronger les salaires et les revenus de millions de travailleurs. Le ministre de l’Économie affirme que l’inflation devrait baisser en intensité « d’ici l’été prochain », c’est ce qu’il avait déjà assuré l’été dernier.
Le gouvernement est au service du patronat, il n’a de cesse de défendre ses intérêts, en faisant tout pour éviter l’augmentation des salaires et leur indexation sur l’augmentation des prix, son attaque contre l’assurance chômage, la réforme des retraites n’ont qu’un but augmenter les profits !!! Les multinationales et les places boursières ont réalisé encore une année record, les travailleurs, eux, doivent se serrer la ceinture.
Dans les manifestations contre la réforme des retraites, la question des salaires et de l’inflation est présente dans toutes les têtes. Il faut faire peser la force de tous les travailleurs du pays pour gagner collectivement : une hausse des salaires, la retraite à 60 ans, la hausse immédiate des salaires de 400€ au minimum pour tous et toutes, ainsi que leur indexation sur l’inflation ! Selon un sondage IFOP, 67 % des Français estiment justifier l’appel à bloquer le pays le 7 mars. Ils sont même 40 % à trouver cette proposition de mettre « la France à l’arrêt » tout à fait justifiée. Un niveau rarement atteint pour un appel à durcir le mouvement. Un soutien encore supérieur chez les femmes (69%), les actifs (75%), les salariés du public et du privé (76%) les 18-24 ans (77%). Avec un record absolu chez les ouvriers : 89 % d’approbation,
Il reste encore à convaincre d’ici le 7 mars pour réussir à entraîner le monde du travail dans une participation prolongée aux grèves. 54 % d’opinion favorable pour des grèves reconductibles au-delà du 7 mars. Les appels à la grève reconductible lancés dans de nombreux secteurs et l’élargissement des revendications portés dans certaines grèves liant la mobilisation contre la réforme à la lutte pour des hausses de salaires, sont des points d’appuis essentiels.
Un mouvement d'ampleur et long se dessine.
La CGT FNIC (Fédération nationale des industries chimiques), appelle à la grève reconductible dès le 6 mars, grève dans les raffineries dès le 6 mars, la CGT des avitailleurs, (employés chargés d’alimenter les avions en carburant) a appelé mardi les salariés du secteur à se mettre en grève reconductible dès lundi 6 mars au soir. Grève reconductibles des éboueurs dès le 7 mars, la mobilisation concerne les éboueurs et les salariés de l’ensemble de la filière déchets..
Grève reconductible dès le 7 mars, à la SNCF, aux Ports et Docks. Dans les transports urbains : à Amiens à Montpellier en région parisienne, l’intersyndicale de la RATP a appelé à une grève reconductible.
Aérien : grève et manifestation des salarié(e)s sur l’aéroport de Roissy-CDG.
Dans les écoles : L’intersyndical de l’éducation appelle les enseignants à la grève de manière massive afin de « fermer totalement les écoles, collèges, lycées et services ». Elle appelle également à se mobilier le 8 mars. A Paris, 8 syndicats du 2nd degré (FSU, CGT, SUD, FO, CFDT, UNSA, SNALC, CNT) appellent les personnels à s’engager dans la grève reconductible « jusqu’au retrait de la réforme »
Les AESH (Accompagnant des élèves en situation de handicap) sont concernés par un appel à la mobilisation,
Accueils périscolaires, cantines et crèches : les services municipaux tels que la cantine scolaire, les accueils périscolaires et les crèches, les employés de la fonction publique se joindront à la grève.
Services publics : Les organisations syndicales de la Fonction publique appellent leurs adhérents (fonctionnaires) à participer au mouvement.
Santé : La CGT Santé et Action Sociale appelle à la mobilisation à partir du 7 mars sous forme de grève ou d’autres actions
Les livreurs de repas des plateformes, comme Uber Eats ou Just Eat, sont appelés à se joindre au mouvement social.
CGT, Force Ouvrière, SUD/Solidaires appellent les routiers au blocage et à la grève reconductible à partir du 7 mars.
Les organisations de jeunesse ont déjà annoncé leur volonté de faire du 9 mars une journée de mobilisation de la jeunesse. Les retraités les ont entendues et souhaitent les soutenir. Ainsi, 9 organisations de retraités, dont la CGT, la FSU, la CFTC, la CFE-CGC… appellent à manifester dans toute la France les 7, 8 et 9 mars.
Dans ce moment où le niveau de l'affrontement de classe s'aiguise sur la question essentielle des salaires et du temps de travail, l'activité politique du parti doit se développer pour mettre en lumière les causes et les objectifs du patronat et de toutes les forces politiques qui le soutiennent, elle doit se développer aussi dans l'organisation et le renforcement politique du combat de classe.
Faisons reculer Macron et le patronat dans la rue !

Imprimer cet article

Notre brochure
brochure
 
Bulletin d'adhésion
bulletin d'adhésion
 
Affiche
affiche