N° 812 13/03/2023 Les travailleurs, le peuple sont contre cette réforme des retraites. La colère grandit. Le recours au 49/3 par le gouvernement l'a fait exploser.
Les syndicats ont privilégié les dates marquantes des débats parlementaires pour mobiliser dans des luttes intersyndicales et faire pression sur le vote des parlementaires. Ce jeudi l’intersyndical a tenue une conférence de presse à 12h30 après le vote des sénateurs et a appelé les députés à tenir compte de l’avis des 70% de français et des 80% des travailleurs qui sont contre la réforme et leur demande « solennellement, avec force de voter contre »
Après l’annonce du 49-3, l’intersyndicale appelle à des rassemblements samedi dans un maximum de localité et annonce une nouvelle journée de mobilisation le 23 mars
Ce n’est pas par des votes au Sénat ou à l’Assemblé Nationale que la réforme des retraites sera retirée, que les salaires seront augmentés plus que l’inflation, que la casse des services publics, la privatisation des hôpitaux publics prendront fin.
Ce n’est que par la lutte y compris jusqu’au blocage de l’économie qu’on gagnera.
Depuis deux mois de mobilisation, la 8ème journée manifestation du15 mars avec un peu plus d’1million 700 mille manifestants dans 250 villes de France, se maintient à un niveau élevé et montre le rejet de cette réforme, le rejet de la politique du gouvernement Macron. 450.000 à Paris, Toulouse 90 000, Bordeaux 50 000 Bordeaux, Grenoble 53 000, Clermont Ferrand 50 000, Nantes 35 000, Brest et le Havre 30 000, Toulon et Limoges 25 000, Caen 20 000, etc.
Mobilisations fortes dans les secteurs qui se sont déjà engagés dans des grèves reconductible SNCF : le 15, deux TGV sur trois et un TER sur deux circulaient, la grève qui se poursuit le 16 et le 17 TGV, TER, Intercités, RER, Transiliens sont touchés. RATP les syndicats FO, CGT et SUD ont en effet appelé à la grève le 21, 22, 23 mars première semaine des épreuves du bac. Pétrochimie, en grève reconductible depuis le 6 mars, taux de grévistes en hausse (42% de grévistes à TotalEnergies, 36% lundi). Energie, également en grève reconductible, la CGT Energie revendiquait le retrait de 6210 MW dans les centrales hydrauliques ainsi que le blocage de 13 sites. Sur les réseaux de gaz, la centrale a lancé un ultimatum à Engie pour imposer des baisses de pression. Eboueurs et les égoutiers, la mobilisation se maintient partout en France. En région parisienne, trois usines d’incinérations ; Ivry-sur-Seine, Issy-les-Moulineaux, Saint-Ouen sont toujours en grèves reconductibles 7 000 de déchets s’accumulent à Paris, et les travailleurs fortement mobilisés. Mobilisation des syndicats enseignants et des organisations des étudiants, et les syndicats lycéens dont l'UNEF "pour imposer une défaite au gouvernement".
Les manifestations du 15 mars ont été précédées et suivies par de nombreuses actions : blocage des aéroports, blocage de la circulation, des autoroutes, blocages des lieux de production. Lors de cette journée, la question de la reconduction des grèves, des débrayages est devenue la perspective de plusieurs entreprises publiques comme privées, la volonté de durcir la lutte jusqu’au retrait de la réforme était fortement exprimée par nombre de syndicats et de manifestants.
Le gouvernement « droit dans ses bottes » pensait dérouler son programme jusqu’au vote du Sénat et de l’Assemblé Nationale le 16 mars : il avait établi un calendrier qui lui permettrait de mettre en œuvre sa réforme à l’été : Le 11 mars, adoption par le Sénat, avec des modifications à la marge : création d'un « CDI senior » exonéré de cotisations famille. Nouveau cadeau aux capitalistes, le Sénat réduit encore les cotisations sociales. Puis le 15 mars, accord de la CMP (Commission Mixte Paritaire) des députés et sénateurs sur une version commune du projet de réforme des retraites, version qui a obtenu ce jeudi un vote favorable du Sénat.
La fébrilité du gouvernement a été marquée par la multiplication des réunions de Macron depuis le début de la semaine : réunions extraordinaires avec les ministres, avec Borne, avec Borne et les ministres concernés par la réforme, négociations. Macron a même menacé ses ministres de dissolution « parmi vous, je ne suis pas celui qui risque sa place ou son siège » et tout compte fait Macron a choisi de recourir au 49.3 pour la 11ème fois.
Cette réforme n’a aucune justification, Macron explique le recours au 49-3 « pour faire passer les réformes des retraites sans vote à l’Assemblée Nationale par les risques financiers et économique trop grands ». Macron n’a qu’une préoccupation, faire grossir les profits des capitalistes. Les bénéfices nets annuels cumulés de 24 entreprises du CAC 40 en 2022 s’élèvent à 142 milliards d’euros. De l’autre côté les ménages se serrent la ceinture, les prix s’envolent. Leurs achats étaient en recul de 3 % au quatrième trimestre 2022.
Le gouvernement est inquiet, il a peur du mouvement social, de la lutte, il faut aller plus loin. Ce n’est que par la lutte, par des luttes importantes, des luttes longues qui s’étendent dans les entreprises publiques et privées, des luttes qui lient la réforme des retraites, les augmentations de salaires, des pensions, des bourses, par des mobilisations qui dépassent les manifestations et les grèves isolées, c’est en multipliant les blocages, par des grèves qui attaquent les profits des capitalistes qu’on les fera plier. Cela impose aussi de lier les luttes sociales à la lutte politique