Gantry 5

 

N° 885 08/08/2024  Le gouvernement démissionnaire a pour mission de gérer les affaires courantes et selon la décision de Macron, l’élaboration du budget en fait partie, ce qui revient de fait à établir le budget de 2025 par un gouvernement qui ne sera plus en exercice.
B. Le Maire, en prenant moins de précautions qu’à son habitude, précise les orientations de ce futur budget : cure d’austérité et « serrage de vis nécessaire », le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, emboite le pas du ministre et précise « il faut reconnaître les exigences du réel, dans la compétition économique, nos PME, nos entreprises ne peuvent pas être alourdies par des coûts salariaux excessifs »
 Le ministre de l’Économie démissionnaire veut « laisser un ministère en ordre et des comptes publics en cours de rétablissement. Il faut bien comprendre que si un prochain gouvernement veut donner un budget à la France, il faut qu’il y ait un budget sur la table qu’il pourra amender sinon il n’y aura pas de budget ».
La loi organique[1] fixe une obligation : le projet de loi de finances (PLF) doit être présenter au plus tard le premier mardi d’octobre, ce qui nécessite une adoption fin septembre en Conseil des ministres et un envoi pour avis au Conseil d'Etat et au Haut conseil des finances publiques avant la mi-septembre.
L’Union Européenne met la pression
L'Union européenne a placé sept États membres en procédure de déficit public excessifs[2] : la France (5,7% du PIB), l'Italie (7,4%), la Belgique (5,2%), la Hongrie (6,7%), la Pologne (5,1%), la Slovaquie (6,8%) et Malte (9,4%). Ils devront prendre des mesures correctrices pour respecter à l'avenir ces règles budgétaires, sous peine de sanctions financières. La France est aussi contrainte par l’UE, de réduire la dette publique[3] qui atteint 3.160 milliards d'euros au 1er trimestre, soit près de 111% du PIB.
Le gouvernement démissionnaire insiste sur les engagements de réduction du déficit exigée par les règles budgétaires européennes c’est « une exigence absolue » et justifie ainsi toutes les mesures d’austérité, les réductions de dépenses publiques.  Pour éponger le déficit public c’est 25 milliards d’euro d’économie que B. Le Maire, ministre démissionnaire, a programmé pour 2024. Le 18 juillet, il annonçait l’envoi « dun courrier de notification à tous les ministères qui va marquer une réduction de dépenses pour tous les ministères de 5 milliards d'euros par rapport à la loi de finances initiale ». Il faudra non seulement des arbitrages sur les budgets des ministères, mais aussi pour le projet de budget de la Sécurité sociale et les collectivités locales, fin août ou début septembre.
Le « trou de la Sécurité sociale » atteindrait 16,6 Md€ en 2024, déficit imputable au niveau insuffisant de l’Objectif national de dépenses d’assurance maladie (ONDAM), et aux exonérations fiscales et sociales qui creuse le déficit des comptes sociaux[4]. Pour 2023, le montant des exonérations de cotisations sociales est de 80 milliards d’euros, et ont permis aux entreprises d’augmenter leurs profits. Assimiler la dette de la Sécurité sociale a de la dette publique est le résultat des accords de Maastricht de 1992 qui ont remis en cause les principes fondamentaux de la Sécurité sociale : « chacun cotise selon ses moyens et reçoit selon ses besoins » ; « chacun reçoit selon ses besoins » c’est l’opposé des budgets « contraints », du retour aux équilibres budgétaires, à la « règle d’or » votée le 19 juillet 2021, au remboursement intégral de la « dette sociale » votée le 7 août 2020.
Pour Macron et son ministre démissionnaire de l’Economie, quel que soit le nouveau gouvernement les réformes doivent continuer et aller beaucoup plus loin « L'État doit se concentrer sur la décarbonation, la Défense et la sécurité, et la réduction de la dette. Ce sont les priorités pour le XXIème siècle ». Pour réduire la dette publique pour faire des économies et rentrer dans les clous il faut substituer à la Sécurité sociale des systèmes d'assurance privée ou des mutuelles pour se couvrir des risques et des aléas. Le budget de la sécurité sociale pour 2024 est de 640 milliards d'euros, avec la casse de la Sécurité sociale programmée par Macron, ces milliards d’euros tombe dans l’escarcelle du capital !
 
Au nom des « exigences du réel »
Pour Macron le nouveau 1er ministre doit être le chef d’un gouvernement disposant d'un soutien majoritaire à l'Assemblée nationale, ce qui signifie à ses yeux un gouvernement de coalition entre Renaissance et Les Républicains. Le prochain Premier ministre aura "un parfum de cohabitation". La question, « c’est quelle majorité peut se dégager à l’Assemblée pour qu’un gouvernement de la France puisse passer des réformes, passer un budget » et le mieux c’est effectivement une alliance large allant des LR, aux sociaux-démocrates, à Glucksmann.
Quant à L. Castet candidate du NPF pour Matignon, dans un entretien exclusif accordé au quotidien « Sud-Ouest » ce mardi, la candidate du NFP pour Matignon, affirme qu’elle est prête à travailler « au-delà » des partis de gauche, à négocier avec les groupe politique à l’Assemblée comme au Sénat.  Sans jamais prononcer les mots coalition, cohabitation, dans ses déclarations lors de la campagne qu’elle mène tous azimuts, transparait la nécessité de trouver des accords avec d’autres groupes politiques. Tout se passera au niveau des institutions, sans jamais remettre en cause le capitalisme, le patronat, l’exploitation des travailleurs, les luttes pour les augmentations de salaires pour l’amélioration des conditions de travail ? Rien, c’est une nouvelle gauche de gouvernement qui sème des illusions sans appeler à la lutte et qui ose se revendiquer du « Front Populaire » !
La hausse des prix à la consommation est remontée à 2,3 % sur un an en juillet en France, selon les données provisoires publiées par l'Insee ce mercredi. La hausse des prix, les augmentations de salaires sont toujours réoccupations n°1 des travailleurs français, pas celui des négociations politiques pour désigner un 1er ministre Le vote des européennes, des législatives ont exprimés le rejet de la politique de Macron, une exigence de justice sociale une augmentation des salaires une vraie contreréforme des retraites. Ces questions au centre de la lutte des travailleurs ont été totalement ignorées des « négociations » entre groupes institutionnels, pour prendre la place de 1er ministre. Que ce soit un gouvernement nommer par Macron, un gouvernement de « gauche NPF » rien ne changera.
Pour les travailleurs le pouvoir d'achat reste une des principales préoccupations. En France, le seuil de pauvreté est de 811, 1 014 ou 1 216 euros par mois, selon qu’il est fixé à 40 %, 50 % ou 60 % du niveau de vie médian. Une personne est considérée comme pauvre lorsque ses revenus sont inférieurs à ces montants. Ces chiffres sont à mettre en relation avec les alertes du début de semaine sur les crises du capitalisme et la dégringolade ses bourses.
 
Les Etats Unis s’enrhument, les bourses mondiales éternuent
Alarmées par un ralentissement du marché de l'emploi étasunien à fait craindre aux investisseurs une récession aux Etats-Unis. 
La Bourse de Paris a perdu 1,42%, tombant à 7148,99 points, son plus bas niveau depuis mi-novembre. Londres a cédé 2,04%, Francfort 1,82%, Milan 2,27% et la Bourse suisse 2,63%. L'indice paneuropéen Stoxx 600 a chuté de 2,17%.
La Bourse de New York a conclu sur une chute brutale lundi, frôlant la panique dans le sillage de la déroute des autres marchés boursiers. L'indice Dow Jones, au cours de sa pire séance depuis 2022, a cédé 2,60%. Le Nasdaq, au plus bas depuis mai, a lâché 3,43% et l'indice élargi S&P 500 3%.
"L'élément déclencheur : un rapport sur l'emploi américain" publié vendredi, qui a fait décrocher "les actions et les rendements obligataires"
Dans le détail, aux Etats-Unis, le taux de chômage américain en juillet a augmenté plus que prévu à 4,3% contre 4,1%. C'est le plus haut taux de sans-emploi depuis octobre 2021.
Dans la foulée de cette publication, les rendements obligataires ont nettement baissé, ce qui laisse présager que la réserve fédérale (Fed) pourrait procéder à des baisses de taux plus drastiquement qu'attendu.
 
Bourses asiatiques plus exposées
Sur les bourses asiatiques, la chute des indices était bien plus marquée. Tokyo a connu une séance en chute libre. Son indice vedette, le Nikkei, a dévissé de 12,4%, reculant de 4400 points sur la séance, sa pire baisse historique, la précédente remontant au krach boursier d'octobre 1987. L'indice élargi Topix a sombré de 12,23%.
Taïwan tombait de plus de 8%, et Séoul décrochait de plus de 9%.
Effondrement de l'indice Nikkei, chute brutale à Wall Street, CAC 40 dans le rouge… le vent de panique s'est un peu apaisé. Mais, selon Alexandre Baradez, chef analyste chez IG, nous pourrions connaître d'autres épisodes de volatilité au cours de l'été…car les racines du problème sont dans le système capitaliste lui-même
Les luttes contre l’exploitation capitaliste se développent en France mais aussi dans le monde : au Bengladesh contre la pauvreté, contre le chômage de masse ; au Nigéria contre la vie chère, contre la crise économique, l’inflation dépasse 40%, une exigence « mettre fin à la faim »
Contre l’exploitation capitaliste. Il n'y a pas d’autre choix que les luttes pour les salaires, contre les suppressions d’emplois, les conditions de travail, la défense des conquêtes sociales comme la sécurité sociale et les retraites, pour la défense du Service Public… C’est tous ensemble dans une lutte convergente que nous devons combattre et notre parti y est présent activement en menant la bataille politique contre le capitalisme et son pouvoir politique !
Il faut la lutte quotidienne, sans relâche contre l’exploitation pour stopper les attaques du pouvoir dictées par le capital et imposer des avancées. !
Il faut s'attaquer fondamentalement au système capitaliste, à ses promoteurs, ses défenseurs.
Le peuple doit se défendre pied à pied contre le patronat et le gouvernement. Notre dernier Congrès a réaffirmé la lutte nécessaire contre le capitalisme et le combat de classe pour la seule perspective réelle de changement : celle du renversement du capitalisme et le changement de société. Rejoignez ce combat.
[1]. Loi organique : loi qui précise et complète les dispositions de la Constitution. Elle a un rang supérieur aux lois ordinaires et doit être adoptée selon une procédure législative spéciale. En France, les lois organiques sont prévues par
[2].  Le plafond de déficit est fixé à 3 % du produit intérieur brut (PIB)
[3]. Dette détenue à 53% par des investisseurs étrangers
[4]. Rapport de mai 2024 de la Commission des Comptes de la Sécurité Sociale (CCSS)
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