La réforme des retraites voulue par le capital et mise en œuvre par Macron est en route. Le gouvernement en vante les mérites, le haut- commissaire à la réforme Delevoye avec les médias porte la bonne parole partout dans le pays, la CFDT la soutient à fond.
Quelle est la réalité?
La réforme du gouvernement, c’est: supprimer le système de retraite par répartition basé sur un système de solidarité universelle, intégré au système de Sécurité Sociale. Préparé en 1945 par le ministre communiste du Travail, A. Croizat avec l’appui de la CGT, le système de Sécurité Sociale partait du principe de solidarité universelle: chacun y contribue avec ses moyens, chacun reçoit suivant ses besoins.
Les ressources pour en assurer le fonctionnement proviennent des richesses produites par le travail, avec une cotisation sociale payée à part égale, 50% par le salarié, 50% par le patronat. Elles sont un salaire socialisé qui couvre toutes les périodes de non travail (enfance, maladie, grossesse, retraite).
Le système est géré par un Conseil d’Administration élu composé par 75% des assurés, 25% du patronat.
Ce système a fait ses preuves. Pendant plus de 30 ans, en même temps que ce progrès de civilisation pour le peuple, Il a été un des facteurs du redressement du pays après la seconde guerre mondiale, la France a connu une forte expansion économique et sociale, ce système a apporté une part décisive dans l’amélioration générale de la santé, à l’allongement de la durée de vie.
Le capitalisme dont le but est la recherche du profit maximum n’a jamais admis cette conquête qui lui a été imposée, il a toujours recherché à reprendre cette conquête favorable au peuple.
La remise en cause a été permante.
Tous les gouvernements de droite ou socialistes et ses alliés s’y sont attaqués: 1991, M. Rocard avec son livre blanc – 1993 Balladur augmente le nombre d’années de cotisations dans le privé et le calcul de la pension sur les 25 meilleures années au lieu de 10 années- 1995 Juppé veut allonger la durée de cotisation à 40 ans au lieu de 37 dans la fonction publique (le très fort mouvement de lutte déclenché par les agents SNCF, rejoint par tous les salariés, l’oblige à renoncer -2003 Sarkozy allonge la durée de cotisation des fonctionnaires à 40 ans , 2007 il s’attaque aux régimes spéciaux , 2010 il impose l’âge légal de départ à 62 ans au lieu de 60- 2013, 2015 Hollande et le patronat attaquent les complémentaires et veulent repousser l’âge de départ.
La retraite par point c’est:
La disparition des régimes des fonctionnaires et des régimes spéciaux et en conséquence la remise en cause des statuts. Les retraites complémentaires disparaitraient.
Dans le système par point qui prend l’ensemble de la «carrière» professionnelle, fini la règle des 25 meilleures années dans le privé et des six derniers mois dans le public. Les «trous», chômage, maladie, etc…. En fait, 90% des pensions baisseront. En ce qui concerne les retraites complémentaires, si on applique les règles actuelles en points ( Arrco-Agirc) à la totalité du salaire, une pension de 1600 euros, passerait à 1000 euros.
La retraite par point c’est:
- Un système de capitalisation individuelle. Les points iront grossir les fonds de pensions, ceux des assurances qui sauront les faire fructifier pour de nouveaux et juteux dividendes.
- Obliger de travailler de plus en plus tard. Le gouvernement est entrain d’étudier un «âge-pivot» pour retarder les départs. Le taux de retraite pourrait subir une décote pour ceux qui partiraient avant 63 ans.
- Un recul de civilisation de plus d’un siècle dans la protection sociale.
Cette «réforme» fait bien la démonstration qu’en régime capitaliste aucune avancée sociale n’est acquise de façon définitive. La lutte quotidienne pour la défense des acquis, pour la satisfaction des revendications immédiates est une absolue nécessité.
Mais, seule, elle ne suffit pas, la lutte politique est indispensable contre le capitalisme jusqu’a sa disparition et son remplacement par une société socialiste, pour permettre le développement social, économique au service du peuple. Seul, notre Parti, propose cette perspective. Rejoignez-nous pour ce combat.