Gantry 5

 

N° 905 26/12/2024  Sous l’autorité de Macron et la pression du RN, Bayrou, nouveau Premier ministre a réussi à échafauder un gouvernement dont l’objectif est de poursuivre l’offensive austéritaire. Bayrou succède à Barnier en maintenant une grande partie du gouvernement précédent :
–Bruno Retailleau à l’Intérieur et Darmanin à la justice, pilier de la macronie, tous les deux feront de la surenchère démagogique anti-immigrés et séduira le RN et fera sa politique.
–Catherine Vautrin conserve le ministère du Travail et de la Santé, Jean-Noël Barrot les Affaires étrangères et Sébastien Lecornu les Armées…
–Sont remis en selle les politiciens ayant fait leur preuve dans leur soutien actif au capital. Manuel Valls a été désigné ministre des Outre-mers du gouvernement, l’homme s’y connait en pratiques colonialistes, ministre de l’Intérieur sous Hollande il déclarait: « les Roms ont vocation à rester en Roumanie ou en Bulgarie ou à y retourner ». Soutien zélé de l’État d’Israël ayant affirmé que « Jérusalem est la capitale d’Israël et personne ne va le remettre en cause ». Il a fait aussi la démonstration de son zèle anti-indépendantisme kanak, en bon garant des intérêts de l’impérialisme français, il s’inscrit dans la continuité de la politique colonialiste, autoritaire et répressive de l’État français...
–Elisabeth Borne, madame réforme des retraites et du 49-3 hérite de l’éducation de l’enseignement supérieur et de la recherche. Valls et Borne ont été à la tête de gouvernements ayant porté de lourdes attaques au monde du travail : lois travail, réformes des retraites....
–François Rebsamen, issu du PS, macroniste, ministre du travail en 2014 du gouvernement Valls est nommé à l’Aménagement du territoire et de la décentralisation.
–Sans oublier les "techniciens" au service de la bourgeoisie et des multinationales : Eric Lombard, patron, passé de Paribas à Generali France avant de prendre la tête de la Caisse des dépôts sera au budget avec Amélie de Montchalin(2) afin d’imposer une austérité aux travailleurs.
Ce nouveau gouvernement compte bien marcher dans les pas de ses prédécesseurs et tout faire dans le seul but d’imposer plus d’austérité au monde du travail.
Rompre avec la stratégie de la collaboration de classe.
Marylise Léon de la CFDT s’impatiente de l’arrivée au pouvoir de Bayrou pour reprendre le dialogue social, de même que cette lettre ouverte collective des syndicats(3) à l’exception de la CGT et SUD, qui sont,  disent-ils « déterminés à participer pleinement aux transformations de notre société, confrontés à une situation budgétaire et à des mutations sans précédent, qu’elles soient technologiques, géostratégiques, démographiques ou climatiques». Dans la même veine, la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet demande deux « mesures d’urgence » : la première : un « plan national de maintien et de relocalisation des outils et emplois industriels » la seconde : la mise en place « d’assises de l’industrie pour définir une grande loi de réindustrialisation du pays».
Des syndicalistes assis aux côtés des patrons pour une meilleure gestion du capitalisme! Avec des patrons spéculant plutôt que d’investir dans la production car cela leur rapporte davantage pour accumuler toujours plus de profits !
Le seul projet guidant le patronat étant d’augmenter les profits et remplir ses coffres-forts.  Si la fermeture d’une usine ou l’abandon d’une production ou produire ailleurs se révèlent être le moyen le plus efficace et le plus rapide, il choisit une ou l’autre  de ces voies. Son seul et unique but est d’exploiter le travail et de s’accaparer des richesses par n’importe quel pour son profit.
L’urgence : construire la riposte
Cette société est basée sur l’exploitation des travailleurs salariés.  Les intérêts du capital et ceux des ouvriers ne peuvent trouver d’objectifs communs. Les lois élaborées par les gouvernements successifs à sa solde sont faites pour faciliter l’exploitation des travailleurs, les licenciements et le pillage des ressources provoquant crises, catastrophes humaines, sociales et environnementales. C’est uniquement par la lutte des classes que chaque avantage obtenu lui est imposé, il en sera ainsi tant que ce régime durera. Il est impératif de le supprimer et construire une nouvelle société, le socialisme. Pour cela l’existence d’un parti révolutionnaire est une nécessité absolue.
(1) En 2014, Valls accéda au poste de Premier ministre imposant des lois anti-ouvrières, multipliant les ordonnances et les 49.3, notamment pour faire passer la « loi Travail » ou « loi El Khomri ».
(2) Une économiste macroniste successivement secrétaire d’État en charge des Affaires européennes, ministre de la Transformation et de la Fonction publiques ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires
(3)Les signataires : Patrick Martin, président du Mouvement des entreprises de France, François Asselin, président de la CPME, Cyril Chabanier, président de la CFTC, François Hommeril, président de la Confédération française de l’Encadrement – CFE-CGC, Marylise Léon, secrétaire générale de la CFDT, Michel Picon, président de l’U2P, Fréderic Souillot, secrétaire général de Force Ouvrière.