Gantry 5

 

N° 925 14/04/2025  Durant trois heures dans un spectacle bien huilé où Macron et des faire valoir ont occupé la scène, d'un cirque propagandiste, les idées et les exigences patronales ont été la ligne directrice de ce show présidentiel sur TF1. Si les commentaires de la presse se dessinent sur un arc allant d'une certaine déception du "tout ça pour ça" du journal le Parisien jusqu'à celui ressemblant à la découverte de l'eau tiède de l'Humanité et son : "Macron s'enferme dans l'arrogance et le libéralisme", peu d'entre eux soulignent les quelques points forts qui confirment la trajectoire politique du fondé de pouvoir de la grande bourgeoisie, trajectoire qui vise à conforter les intérêts de la classe capitaliste.
Pour notre part, nous avons retenu trois points significatifs de cette orientation.
Le premier, c'est le refus absolu d'un changement quelconque dans le domaine économique et social avec la justification d'une politique d'aide massive au patronat au détriment des salariés : Pas question de revenir sur la réforme des retraites, sur le maintien des aides aux entreprises capitalistes en leur laissant la liberté totale de licencier comme chez Arcelor-Mittal, Vencorex et bien d'autres, le tout accompagné du rejet d'un revers de main de leur nationalisation. Ajoutons-y que la petite musique sur le coût de la protection sociale et des retraites s'est accompagné d'une attaque en règle contre le financement de celle-ci qui "repose trop sur le travail". Le journal patronal Les Echos fait une lecture correcte de cette orientation en titrant : " Macron remet la TVA sociale sur la table", revendication chère au MEDEF qui y voit l'effacement des cotisations patronales et fait miroiter une augmentation des salaires nets en diminuant les cotisations salariales (en réalité l'une et l'autre sont une partie du salaire socialisé) au profit d'une fiscalisation totale du financement qui déjà bien avancé mine les bases même de la protection sociale et affaiblit le salaire réel par la voie de l'impôt.
Le second point montre que la politique internationale de la France est plus que jamais ancrée dans le bloc impérialiste occidental toujours dominé par les États-Unis. Pas question donc de sortir de l'alliance militaire agressive qu'est l'OTAN. Au contraire, par la politique de réarmement, il convient selon Macron de renforcer son pôle européen et de pousser la confrontation avec les adversaires systémiques désignés que sont la Russie et la Chine, constituant d'un autre pôle du système impérialiste. De ce point de vue, si Macron a été incisif sur les économies à faire dans le domaine social, il n'a pas négligé de rappeler l'intense effort budgétaire accompli et encore à accomplir pour doubler les crédits pour la guerre. C'est la confirmation que les uns et les autres s'opposent. Si dans ses réponses et ses longs monologues, Macron a réaffirmé et justifié l’intervention de la France dans la guerre au sein de l'impérialisme qui se déroule sur le territoire de l'Ukraine et menacé la Russie de nouvelles sanctions, il a évité ce sujet des sanctions s'agissant du génocide, mots qu'il a refusé d'utiliser, perpétré par l'entité sioniste en Palestine ! Qu’il a seulement qualifié de « drame humanitaire inacceptable ». Dans le domaine de la défense, Macron a confirmé que des discussions étaient en cours sur le "partage de la dissuasion nucléaire" ce qui revient à dire que l'Union Européenne deviendrait elle-même, à terme une puissance nucléaire à part entière. Il s'agit là d'une escalade dangereuse pour la paix que se constituent sur le territoire de l'Europe deux blocs nucléaires.
Le troisième point est celui que l'on pourrait qualifier de sociétal, où nous avons assisté à une course à l'échalote sécuritaire qui a dû régaler les réactionnaires et fascistes de tous poils. Évidemment les causes profondes sociales et économiques de la violence dans la société ont été passées sous silence : La violence des rapports sociaux, du chômage, de la misère, de l'exclusion, du racisme systémique le non respect de la démocratie avec le déni du NON au référendum de 2005 refusant le traité constitutionnel européen, l'angoisse des jeunes devant un avenir incertain...c'est tout cela que traduit la crise de la société capitaliste dans un monde où les affrontements au sein de l'impérialisme se font de plus en plus cruellement meurtriers.
Face à Macron, il aurait fallu que s'exprime la voie de la révolte nécessaire, celle du changement de société sans lequel la situation ira en s'aggravant. Alors comme nous le répétons semaine après semaine, il est urgent de développer une stratégie de lutte pour faire reculer le patronat et ses fondés de pouvoir politique, c'est ce que nous appelons :" la lutte tous ensemble et en même temps " avec des objectifs immédiats sur les salaires et les pensions, la protection sociale et les retraites mais aussi, les nationalisations et l'expropriation sous le contrôle des travailleurs des grands groupes industriels et financiers et en premier lieu ceux qui licencient : les Valéo, Exxon, Renault, Yara, Stellantis, Michelin, Solvay, Arkema, Total…
Ces luttes nous devons les articuler avec celles contre le réarmement et la guerre, avec celles du soutien internationaliste avec les peuples en lutte pour leur libération nationale et tout particulièrement avec le peuple palestinien. Ce n'est pas par référendum que l'on changera quoi que ce soit, c'est par la lutte de classe !
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