Gantry 5

 

     Tout l’espace médiatique est occupé par les « annonces » que doit faire Macron jeudi en réponse au mécontentement profond d’une grande majorité de français face à la politique du gouvernement.
Tout est dramatisé, orchestré pour donner plus d’importance à « l’événement », l’incendie de la cathédrale de Paris utilisé pour tenter « l’union nationale » et bien sûr rappeler aux Français la nécessité de se « serrer les coudes » face à la situation.

 L’opération « solidarité » des multinationales du CAC 40 a démontré (voir article sur Notre Dame) que les caisses sont pleines alors que la propagande rabâche tous les jours qu’il n’y a pas d’argent pour répondre aux revendications.

En attendant rien ne s’arrête, tout se poursuit, les « réformes » façon capitaliste sont mises en œuvre et ce ne sont pas les annonces de Macron qui vont y mettre fin, au contraire, tout va s’accélérer.
     - Retraite avec le recul de l’âge de son accession, quelle que soit la méthode utilisée, son financement conduisant à supprimer la répartition et a officialisé la baisse des pensions.
     - Fonction publique avec ses suppressions massives d’emplois, la casse des services publics, la privatisation de toutes les activités jugées rentables.
     - Les allocations chômage dont la finalité de la réforme en cours est de culpabiliser les chômeurs rendus responsables de leur propre situation et ainsi restreindre leurs droits.
     - Temps de travail, sans cesse remis en cause en vue de l’augmenter.
     - Salaires remplacés par des primes de « compétence » exonérées de cotisations sociales.
     - Congés payés supprimés comme chez Peugeot à Sochaux pour « surcroît d’activité », ou pour financer la dépendance.
Non, les annonces de Macron ne vont pas changer (nous y reviendrons) ni arrêter les réformes en cours ou à venir.
Roux de Bézieux, président du Medef vient de rappeler les exigences des patrons qui ne sont qu’un copié-collé des réformes actuelles.
Pour autant et malgré toute la dramaturgie utilisée, les mises en scène, les manipulations multiples pour faire avaler les couleuvres, le mécontentement est profond, les luttes nombreuses dans tous les secteurs ce qui n’est pas sans poser problème au pouvoir car elles peuvent converger, grande crainte des patrons.
C’est pourquoi « l’exécutif se résout à une conférence sociale pour renouer avec les syndicats » note le journal « les Échos » car il s’agit bien sûr que les réformes en cours ou annoncées se passent dans la « paix sociale ».
     Macron a donc saisi une demande « appuyée » de Laurent Berger pour « remettre dans le jeu les partenaires sociaux et la société civile ». La CFDT, faire-valoir et grand serviteur du capital tente de jouer un rôle apaisant pour amortir la violence des mesures déjà en œuvre et de celles qui s’annoncent.
Ce rôle avait été annoncé il y a quelques temps dans un programme, un « pacte social » entre Hulot et Berger dont le contenu invite à la « transition écologique et à la nécessité de travailler d’avantage » pour financer la dépendance au nom de la « justice sociale ». Propositions jugées intéressantes par le pouvoir, Berger, Hulot, fondés de pouvoir pour venir au secours d’un capitalisme en difficulté, ce n’est pas une surprise, c’est une confirmation.
      Sous Hollande déjà, des « conférences sociales » pour manipuler l’opinion avaient eu lieu. On en connaît les résultats : les coups portés sont de plus en plus violents, les difficultés sociales croissantes.
Il n’y a qu’un seul chemin pour stopper les mauvais coups, la lutte sociale seul outil à disposition des travailleurs pour défendre leurs revendications, la lutte politique seul outil à disposition du peuple pour se débarrasser du capital, lui arracher tout pouvoir d’intervention, les moyens de production et d’échange, toute maîtrise dans les affaires du pays.
Poursuivons cette lutte, c’est la seule qui peut conduire à un réel changement de société. Tout le reste n’est qu’accompagnement de la politique actuelle.
Venez débattre avec nos candidat( e)s, nos militants, dans les réunions que nous organisons dans le cadre des élections européennes, qui sont autant d’occasions pour échanger autour de ces questions essentielles.             Nous vous y attendons nombreux.