Dans son discours à l’Assemblée nationale, Edouard Philippe, a confirmé ce qui importait au capital: la nécessité de la reprise de l’activité en décidant la réouverture des écoles pour la reprise du travail le 11 mai.
Voilà l’objectif fixé à Macron et son gouvernement pour préparer sa priorité : la relance des activités économiques. Les mesures de prévention restent floues comme les conditions de sécurité des travailleurs, laissant le champ libre aux directions d’entreprises. Edouard Philippe a invité « toutes les entreprises, quand leurs moyens le leur permettent, à veiller à équiper leurs salariés ».
Une politique non-contraignante, floue et criminelle. Partout depuis des semaines ce sont les salariés qui ont dû se battre pour obtenir des mesures sanitaires à la hauteur de leurs besoins ou la fermeture de leurs activités non-essentielles.
Bruno Le Maire enchaine et martèle : « Nous devons retourner au travail (...) il faut qu’un maximum de Français reprennent le travail ». « Il y aura des faillites dans les mois qui vont venir et des pertes d’emplois. Nous le savons ».
Le journal financier « Les Echos » écrit dans un édito : « il faut exonérer de risque pénal les chefs d’entreprises, ce serait un frein important à la reprise des activités »
Leurs discours restent dans la lignée de la politique dictée par le MEDEF et appliqué par le gouvernement.
Edouard Philippe n’a pas eu un seul mot pour les salariés. 10,8 millions de salariés basculés en chômage partiel par leurs employeurs, le nombre de personnes inscrites à Pôle emploi explose au mois de mars, plus 246 100 demandeurs d’emploi, non-renouvellement de missions intérim ou de contrats courts, baisse des embauches en contrats de courte durée. Il n’a pas évoqué son intention de suspendre ou de supprimer la réforme de l’assurance chômage de novembre 2019 qui augmente le nombre de mois travaillés nécessaires pour une ouverture ou une recharge de droits à l’indemnisation.
Rien pour les petits commerçants et artisans dont un pourcentage élevé est voué à la faillite, les banques les abandonnent. Rien pour la pénurie qui s’installe dans les quartiers les plus pauvres, aux familles qui connaissent la faim, au constat dramatique que font chaque jour les associations.
Dans certains secteurs, comme l’automobile, l’aéronautique, ils se servent de la crise pour restructurer sur le dos des salariés comme l’explique Philippe Petitcolin, directeur général de Safran: « Cette crise va être beaucoup plus profonde et plus longue que ce que l’on pensait il y a seulement quelques semaines » « D'importantes mesures sont actuellement mises en œuvre comme une pause dans les investissements, la définition de nouveaux objectifs pour la recherche et développement et la baisse des coûts directs et indirects». Chez Daher, sous-traitant de l’aéronautique, 3300 emplois ont été supprimés. Un autre dirigeant de l’aéronautique explique qu’« il va y avoir des plans sociaux partout et des défaillances en cascade dans la filière. Et il sera impossible de sauver tout le monde ».
L’entreprise Air France qui va recevoir des prêts, annonce déjà un plan de départ volontaire. Le gouvernement lui signe un chèque en blanc de 7 milliards, sans prise de contrôle, ni contrepartie en termes d’emplois. Le PDG d’Air-France–KLM est clair, son objectif c’est de « faire de cette crise l’occasion de faire les réformes structurelles que certains de nos concurrents ont déjà réalisées ». Il l’assure, « le plan de transformation lancé en novembre dernier ne change pas ». Il s’agit, notamment grâce à cette aide de l’Etat, « d’accélérer sa mise en œuvre dans deux domaines : la rationalisation du réseau domestique et la restructuration des fonctions support non opérationnelles ». Il a présenté son projet : « Les représentants du personnel ont été informés d’un projet de plan de départs volontaires pouvant concerner jusqu’à 465 postes sur le réseau domestique».
Le chantage à la faillite se multiplie pour encourager le déconfinement, ils veulent faire subir aux travailleurs les effets de la crise sanitaire et de la crise économique.
Dans le monde entier c’est à qui relancera le plus vite l’économie, au mépris de la santé. Après avoir détruits les hôpitaux publics et les services, les capitalistes veulent faire payer à nouveau aux travailleurs les effets économiques de cette pandémie.
La volonté de faire reprendre le travail, quoiqu’il en coûte conduit le gouvernement à mettre au pas les inspecteurs du travail. Le ministère du Travail exerce des pressions sur les inspecteurs pour les empêcher de faire leur travail comme la possibilité de : « pénétrer librement, sans avertissement préalable, à toute heure du jour et de la nuit, dans tout établissement assujetti au contrôle de l’inspection », il est possible aux inspecteurs « d’ordonner ou de faire ordonner que des mesures immédiatement exécutoires soient prises dans les cas de danger imminent pour la santé et la sécurité des travailleurs ».
Pendant la crise sanitaire, les capitalistes continuent leur course au profit :
Quatre milliards d'euros: c'est la coquette somme que Sanofi compte verser à ses actionnaires, la famille Bettencourt va ainsi percevoir 120 millions d'euros ou BlackRock 200 millions d'euros.
Agnès Pannier-Runacher, la secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie et des Finances, expliquait au mois de mars à propos du dévissage de plus de 20 % des places boursières partout dans le monde. « C’est le moment de faire de bonnes affaires en Bourse ».
La question des nationalisations revient donc de nouveau à l’ordre du jour, mais il y a nationalisation et nationalisation, se sont des mesures que prennent les États pour « protéger » les entreprises lorsque le capitalisme est en crise. Le but de ces nationalisations provisoires c’est de: « socialiser les pertes, privatiser les bénéfices comme profit. ». Le patron du MEDEF, Roux de Bézieux, précise dans le journal « Le Figaro » : « oui à la prise de participation de l’Etat, pourvu qu’il sache se retirer le moment venu ».
Ce genre de nationalisation n’est pas celui que nous voulons. Nous sommes pour la socialisation des moyens de production et d’échange, seul moyen de changer de société.
Macron avec son gouvernement est en train de préparer la reprise des objectifs qui doivent permettre au capital de reprendre la course au profit maximum en exploitant de plus en plus le peuple.
Face à cela la seule réponse possible, la lutte : la lutte de classe partout, tous ensemble, la lutte économique et sociale, de plus en plus fort, pour faire reculer le capital et son pouvoir, pour imposer les revendications, la lutte politique nécessaire contre le capitalisme
Éliminer le capital, l’empêcher de nuire comme il le fait en ce moment dans la santé ne se fera pas sans lutte du peuple, unie, déterminée, une lutte permanente pour changer de société. Une société pour résoudre les besoins sociaux, pour le développement humain, une société aux mains du peuple.
C’est ce que nous proposons, partageons cette perspective.