Le leader de la CFDT, Laurent Berger, interlocuteur privilégié du pourvoir, a rencontré Macron, lundi au sujet des retraites. Le numéro un de l’UNSA, Laurent Escure, autre syndicat favorable à l’instauration d’un système universel était reçu jeudi.
La CFDT soutient ouvertement la politique de Macron.
Laurent Berger a déclaré que son syndicat prône une «réforme qualitative» des retraites. Il a appelé le gouvernement à augmenter la durée de cotisation plutôt que d’augmenter l’âge de départ à la retraite, il se démasque pour promouvoir cette loi tout comme l’UNSA et le patronat et montre leur accord avec les propositions du gouvernement. La réunion avait en fait pour but de voir comment étouffer l’opposition des travailleurs à cette attaque historique. Ils ont peur ! Un récent sondage indique que globalement 55 % des sondés sont mécontents de la politique économique du gouvernement Macron, et, sans grande surprise ce sont les ouvriers à 75 % qui contestent le plus la politique actuelle.
*62 % de la population est en faveur d’un mouvement social contre la réforme des retraites.
Les personnes entre 50 et 64 ans sont les plus favorables à la mobilisation avec 72 %.
Dans le précédent quinquennat, la CFDT jouait déjà l'interlocuteur privilégié du pouvoir et Laurent Berger entretenait des liens réguliers avec François Hollande. Sous son quinquennat, la présence de CFDT dans des cabinets ministériels a été renforcée. L’ancienne trésorière CFDT avait été nommée directrice de cabinet adjointe de la ministre du travail, Myriam El Khomri.
Cette centrale syndicale accompagne depuis trente ans le détricotage du droit social, tout en jurant rester fidèle à ses valeurs !
Dans les années 1960 et 1970, on se souvient d’une CFDT « anticapitaliste et autogestionnaire », qui pourfendait alors la société de consommation, dénonçait les inégalités sociales, le profit érigé en finalité ultime. Elle condamnait « le capitalisme en tant que système instaurant une domination économique, sociale, politique et culturelle ». On peut légitimement rester perplexe sur ce retournement de veste …
Aujourd’hui, le caractère de collaboration de classe de cette centrale est frappant. Ces dernières années ont été fertiles en situations où ce syndicat a été le sauveur de la classe dirigeante contre les mouvements sociaux, le dernier en date le dossier SNCF, assurance chômage… . Ce syndicat a une place prépondérante dans la participation à la gestion capitaliste à tous les niveaux. Elle défend le système, refuse de contester les bases de la société capitaliste.
Berger a été récompensé de ses efforts, il a été élu, le 23 mai dernier, président de la Confédération européenne des syndicats (CES).
Laurent Berger a assuré qu'il faut "un meilleur partage du pouvoir" en entreprise, entre les salariés et les patrons. Notion qui fait écho à la philosophie de la loi Travail, loi pour laquelle Laurent Berger c’est montré globalement satisfait.
La CFDT, comme d’autres syndicats ont appelé clairement à voter Emmanuel Macron
Elle accepte de participer à des discussions au sommet avec les ennemis de classe des travailleurs, brade leurs intérêts, discrédite la force sociale des salariés en faisant croire qu’elle défend leurs intérêts, alors qu’elle les brade. Laurent Berger dit « qu’il faut partager le pouvoir et associer davantage les corps intermédiaires ainsi que les citoyens ». Encore cette idée d’association capital/travail. On n’entend plus parler de travailleurs, ni de salariés, mais de « collaborateurs».
La CFDT a accompagné les ordonnances travail, tendu la main au pouvoir pendant la fronde des Gilets jaunes et n'hésite jamais à saluer les réformes de Macron en faveur du capital.
L'Elysée a nommé conseiller spécial auprés de Macron, Philippe Grangeon, encarté CFDT et ex-collaborateur de Nicole Notat l’ancienne secrétaire de la même CFDT… Macron téléphone à Berger (ou plutôt Emmanuel appelle Laurent)... Ainsi le 2 avril dernier, le président a même convié Laurent Berger à sa table. Le 25 mai, le chef de l'Etat s'est entretenu « en secret » avec Berger, pour parler du climat social, la rencontre ne figure à l'agenda d'aucun des deux intéressés.
Le 29 mai, Laurent Berger est invité par le groupe En Marche à l'Assemblée nationale…
Berger freine des quatre fers pour empêcher les luttes, lui et son organisation sont liés au capital de mille manières.
Il est indispensable de prendre la mesure des enjeux.
Les travailleurs sont le nombre, leur force dépasse largement celle de la classe capitaliste s’ils se donnent les moyens de s’organiser et de se battre pour elle-même. Le capital ne renoncera jamais à ces attaques, aux licenciements, à la remise en cause de tous les droits sociaux, ces syndicats servent à détourner le mécontentement vers des impasses réformistes et renforcent les forces qui exploitent les travailleurs..
Les sondages démontrent une « sympathie anticipée » des luttes à venir contre la politique de Macron. Il y a des luttes nombreuses, partout dans les entreprises, les hôpitaux…La convergence de toutes ces luttes est indispensable pour faire reculer pouvoir et capital. La CGT appelle à une journée d’action le 24 septembre contre la réforme des retraites. Faisons en une journée importante qui en appellera d’autres.
Notre parti s’engage pleinement dans cette lutte pour répondre à l’attaque globale du capital sur la société, pour faire plier Macron.