N° 800 17/12/2022 Ce bureau national sera consacré à : l’analyse de la situation économique, sociale et politique, au développement de l'activité du parti, aux finances.
Analyse de la situation sociale et économique
La situation économique et sociale est marquée par l'approfondissement de la crise et tout particulièrement celle de l'énergie dont le renchérissement contribue à une inflation dont il n'est pas la cause unique, pas plus d'ailleurs que la guerre en Ukraine. L'inflation qui touche en premier lieu les salariés contribue à diminuer leur pouvoir d'achat et rend pour un grand nombre d'entre eux les fins de mois impossibles. Semaine après semaine, dans Communiste-hebdo, dans la rubrique économique et sociale, comme dans l'article de la semaine, nous faisons état de ces réalités.
Face à la dégradation de leur situation, les salariés ne restent pas inactifs, bien au contraire. Nous pouvons affirmer que la question des salaires, c'est à dire du prix de la force de travail est au centre de l'affrontement de classe. Les luttes qui se développent touchent de nombreux secteurs et catégories de salariés. Ces luttes sont parfois longues. Elles conduisent à des succès dont il convient d'apprécier la portée au regard des enjeux qu'elles portent.
Si nous insistons sur la nécessité pour faire reculer le patronat et le pouvoir, d'un mouvement d'ensemble s'inscrivant dans la durée, nous ne devons pas pour autant négliger le fait que les luttes en cours s'épaulent les unes les autres et contribuent à modifier le rapport des forces. Il n'est que de voir les craintes qu'expriment le patronat et le gouvernement face à ce climat social alimenté par les difficultés que vivent les salariés, les jeunes et à l'incertitude de l'avenir.
Comme nous l'avons déjà analysé, le patronat et le pouvoir ont un besoin impérieux pour toujours augmenter le taux de profit du capital de renforcer l'exploitation du travail salarié. C'est le sens de leurs attaques contre toutes les conquêtes sociales et tout particulièrement, celles de la protection sociale et des retraites. Porter l’âge de la retraite à 65 ans a pour seul objectif de diminuer la part des richesses produites par le salariat à son profit, sous forme de salaire socialisé, à celui du capital pour augmenter les profits capitalistes.
Face à cette attaque, qui est une constante depuis des décennies, les salariés font face et leur opinion et leurs luttes expriment exprime clairement un refus de cette orientation. Force est de constater que les organisations syndicales confédérées, après avoir accepté un dialogue social depuis des semaines et qui n'a rien changé à l'orientation de fond à l'attaque du pouvoir, se sont contentées d'un communiqué commun qui renvoie au débat parlementaire et aux annonces du gouvernement avant tout appel à l'action. Une telle attitude présente deux dangers. Le premier c'est que le pouvoir garde le tempo dans l'attaque, le deuxième, c'est qu'il laisse une marge de manœuvre aux organisations qui entendent se contenter de miettes pour baisser pavillon!
Nous le redisons avec force, pour faire reculer le pouvoir et le patronat, il faut un appel clair à la lutte avec grèves et manifestations de masse en inscrivant l'action dans la durée. Notre rôle en tant que parti politique, c'est à la fois d'aider au développement de l'action dans nos organisations syndicales et de montrer les causes profondes qui guident pouvoir et patronat. En clair faire la lumière sur la nature de classe de l'affrontement capital / travail.
Un mot sur la préparation du 53e congrès de la CGT et le résultat des élections dans la fonction publique
La préparation du 53e congrès de la CGT et sa tenue sont des événements importants que nous suivons et analysons avec attention. Je rappelle que nous avons pris position sur les questions du syndicalisme et que notre analyse a été publiée sur notre site(1) dans un document qui s'appelle : " syndicalisme et lutte des classes". Au stade actuel, il apparaît que la direction sortante entend ficeler le congrès pour poursuivre l'orientation imprimée depuis des années, en procédant à l'avance à la nomination de la future direction et en esquivant le débat de fond sur quelle CGT dans la France d'aujourd'hui au regard des exigences de la lutte des classes.
Les résultats des élections dans la fonction publique présentent des caractéristiques que nous devons analyser.
Tout d'abord, la chute de la participation se confirme. Certes, elle est due en partie au mode de scrutin électronique complexe qui a rebuté nombre d'électeurs, mais en rester là serait refuser de voir et donc de comprendre pourquoi une majorité de salariés se détournent des élections de représentativité. Les résultats par rapport aux votants, s'ils indiquent une certaine stabilité relative de la représentativité des organisations présentant des candidats, force est de constater que la CGT, qui garde la première place, continue de s'effriter, la CFDT marque un coup d'arrêt dans sa progression, tandis que les organisations les plus corporatives progressent légèrement.
D'une manière générale, au-delà des constats, nous devons mener la bataille des idées pour montrer les responsabilités du capitalisme dans la situation que vivent les travailleurs, lutter avec eux pour obtenir dans l'immédiat des résultats concrets et montrer qu'il n'y a pas d’autre alternative que celle d'un changement de société. À ce sujet je veux prendre un exemple, celui de la désindustrialisation.
Aujourd'hui une petite musique nous joue l'air du : il faut réindustrialiser et regagner une maitrise des secteurs clés de l'économie et tout particulièrement dans le domaine énergétique. C'est vrai, mais si nous n'analysons pas les causes profondes de la désindustrialisation, il y a fort à parier que tout cela restera des paroles verbales. En effet la désindustrialisation est essentiellement le résultat d'un processus visant à rechercher de meilleures conditions d'exploitations du travail salarié dans des pays où le prix de la force de travail et les droits sociaux sont plus faibles qu'en France, de conquêtes de marchés plus larges que le marché national...Au fond de rétablir, autant que faire se peut le taux de profit et trouver des débouchés au capital accumulé. Peut-on sérieusement penser que dans le cadre du capitalisme, la seule volonté de réindustrialiser va permettre de le faire. La réponse est non car alors, il faudrait ramener le prix de la force de travail en France à celui des pays où se produisent les délocalisations. Cette réalité éclaire crument la bataille qui se mène au sein du système impérialiste pour contrôler et acquérir les moyens énergétiques au coût minimal pour le capital afin de se mettre en situation de damer le pion aux autres puissances capitalistes.
La seule voie possible est donc bien celle d'en finir avec le système d'exploitation lui-même qui génère ces conditions de mise en mouvement du capital et c'est dans les luttes concrètes pour défendre les salaires, l'emploi, la protection sociale, les conditions de travail, que nous devons, comme parti révolutionnaire, montrer l'issue celui du changement nécessaire de société.
Dans une économie largement mondialisée, les questions de l'impérialisme sont donc de première importance.
Si notre parti y consacre une place importante, c'est que comme parti révolutionnaire, il se doit d'analyser les réalités dans lesquelles se meut notre réalité nationale. Dans la période récente, nous avons formalisés nos analyses dans deux documents auxquels je vous renvoie :
• Guerre en Ukraine : Une étape dans la montée vers un conflit plus large au sein du système impérialiste
• À propos de l'impérialisme aujourd'hui
L'évolution de la situation nous conforte dans cette idée que l'analyse de l'impérialisme aujourd'hui est un élément important pour comprendre la nature et la violence des affrontements au sein du système impérialiste.
Notre parti entretien tout un réseau de relations avec des partis communistes dans le monde, Notre Bulletin International est diffusé largement et régulièrement. Nous participons à des textes conjoints lorsque nous en partageons le contenu. Ce qui a été le cas avec les deux textes que nous avons signé sur la question de la guerre en Ukraine . Nous répondons favorablement aux demandes de rencontres, ce que nous ferons prochainement avec le Parti Communiste de Gréce.
L'activité du parti
Dans la dernière période, notre activité, celle des cellules du parti, a porté sur la bataille des salaires. Nous avons mis à la disposition du parti deux tracts dont la diffusion a été assurée en particulier lors des récentes manifestations. Nous allons continuer dans cette voie en particulier avec la question des retraites, en poussant nos explications sur les responsabilités du pouvoir et du patronat.
Notre brochure : Guerre en Ukraine : Une étape dans la montée vers un conflit plus large au sein du système impérialiste, connait une bonne diffusion. Nous en sommes à plus de 160 et nous comptons évidemment aller au-delà. Cette brochure nous permet d'aborder les problèmes de fond et situer la position du parti sur toutes ces questions. Nous sommes à la disposition des cellules pour organiser des débats.
L'initiative de notre Parti Révolutionnaire COMMUNISTES, célébrant la victoire du peuple algérien sur l'impérialisme français a été un indéniable succès. La force du débat fut de chercher à comprendre les développements ultérieurs de l'Algérie indépendante dans l'environnement des affrontements impérialistes. De l'avis des participants, avis que nous partageons, il convient de consacrer à ces questions une grande attention. C'est pourquoi, nous proposons au BN de prolonger ce premier débat par deux nouvelles rencontres que nous mettrons en chantier, avec votre accord
Le succès de cette initiative montre que nous sommes capables de rassembler autour de nous des militants qui apprécient notre activité et la trouvent utile. Il faut donc continuer dans cette voie, celle de débattre des questions politiques avec les adhérents et tous ceux qui mesurent le rôle positif que nous jouons.
L'année se termine, il nous faut organiser la reprise des cartes 2023 en ayant soin de les remettre à tous nos adhérents et en suscitant des initiatives pour nous adresser à nos sympathisants. Nous devons veiller à ce que toutes les organisations du parti se réunissent et travaillent à son renforcement, ce qui nécessite en premier lieu une activité politique. Cette année 2023, sera celle de notre congrès qui sera préparé par plusieurs réunions en présentiel du Comité National qui élaboreront le document servant de base à la discussion. Plusieurs mois seront nécessaires pour discuter dans tout le parti.
Paris le 17-12-2022
2 Guerre en Ukraine : Une étape dans la montée vers un conflit plus large au sein du système impérialiste brochure éditée par le Parti Révolutionnaire Communistes