En tournée en Afrique de l'Est, Emmanuel Macron est venu défendre les intérêts des multinationales françaises et le renforcement des moyens militaires.
La corne de l’Afrique est aujourd’hui une des zones à plus forte croissance de la planète. L'enjeu pour l’impérialisme français c’est de conserver son influence dans des pays qui suscitent les convoitises des grandes puissances impérialistes.
Accompagné d'une délégation de 50 patrons français, Macron assistera au sommet pour le climat au Kenya et devrait annoncer des contrats de plus de 2 milliards d'euros.
A Djibouti, le président français a insisté sur la situation stratégique de cette ancienne colonie française, nichée à l'entrée de la mer Rouge sur une des routes maritimes les plus empruntées au monde, 4eme mondiale avec 30 000 navires par an et où l'influence chinoise est grandissante. La Chine y multiplie les investissements à grande échelle pour lui permettre de rejoindre l'Afrique et l'Europe par la mer de Chine et l'océan Indien, dans le cadre de son projet des nouvelles routes de la Soie.
"Je ne voudrais pas que des investissements internationaux viennent affaiblir la souveraineté de nos partenaires", a averti Macron. Ce pays de la Corne de l'Afrique abrite la plus importante base militaire française à l'étranger et constitue "le point d'entrée de la région", a insisté Macron. La députée du MoDem, Marielle de Sarnez, lors du compte rendu de sa mission en septembre dernier avait dit la même chose : « Je pense que stratégiquement, nous avons besoin d’un renforcement de la présence française… », ajoutant : « C’est urgent ».
Ce petit pays de la Corne de l’Afrique, jouissant d’une situation stratégique surplombe le canal de Suez, ce bras de mer contrôle l’accès au canal de Suez, accueille cinq bases militaires d’armées étrangères :
La France avec 1500 soldats. La Chine a ouvert en 2017 sa première base à l'étranger.
Les États-Unis y ont établi le QG de leurs forces armées et constitué la plus grande base militaire américaine sur le continent, 4 000 militaires et personnels civils américains, Washington envisage de l’élargir.
L’Italie a créé en 2009 sa base militaire. Le Japon compte actuellement 180 militaires. L’Arabie Saoudite est également sur les rangs pour la création d’une base. L’Inde, peut utiliser les bases Américaines et depuis 2018 les bases françaises et la Russie y cherchent aussi leurs parts de gâteau. Cette dernière envisage une base navale et aérienne au Somaliland à quelques kilomètres de celle des États-Unis à Djibouti.
Ces présences militaires sont des facteurs de tension.
La militarisation internationale de la mer Rouge fait de la région l’un des points chauds les plus exposés aux conflits dans le monde aujourd’hui.
Ainsi le mois dernier le gouvernement djiboutien a annulé l’accord signé avec Abou Dhabi sur la gestion du terminal à conteneurs de Doraleh pour le donner à la Chine. Aussitôt un général américain, a déclaré devant le Congrès US que Djibouti avait : « donné [le port] à la Chine en cadeau » en avertissant que « si les Chinois prenaient le contrôle du port, les conséquences pourraient être importantes ». Washington suggère déjà qu’il pourrait considérer cela comme une « menace à sa sécurité nationale pour ses intérêts».
Paris et AddisAbeba ont signé un accord de défense qualifié d’historique. Avec le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, Emmanuel Macron a par ailleurs annoncé la mise en place d'une marine éthiopienne! (ce pays n'a pas accès à la mer), un partenariat en matière aérienne et une perspective en termes de formation et d’équipement.
Armement, Biseness… c’est la seule voie pour tirer le maximum de profit de ces trois pays qui ont un point commun une croissance de plus de 8%, le développement de l’infrastructure portuaire et la construction de lignes ferroviaires, routières et les bases militaires… ce "boum économique" ne profite pas au peuple.
Le nombre de personnes souffrant de la faim dans la Corne de l’Afrique ne cesse d’augmenter, 1,4 millions personnes sont dans l’insécurité alimentaire. La hausse des prix des denrées alimentaires et du pétrole intensifie la pression sur les plus démunis. A Djibouti 23 % de la population vit dans une pauvreté extrême.
Dans la capitale du Kenya, Nairobi, 8,3 millions d’habitants, 60 % de la population vit dans la condition indigne et précaire des bidonvilles. La réalité pour près d’un tiers des 48,6 millions de Kenyans c’est de "vivre" avec à peine 1,50 euro par jour. Idem pour l’Éthiopie, pays très pauvre où plus de 94,7 % de la population vit avec moins de deux dollars par jour.
Le capitalisme exploite les travailleurs, les peuples, qui s’appauvrissent au rythme de son expansion, il est un frein au progrès de l’humanité, il est dangereux pour l’avenir de la planète, mais ça personne ne va le dénoncer au sommet "climat de Nairobi", pas plus que ces milliards déversés sans compter dans l’armement et les bases militaires navales et aériennes.
Toutes richesses accaparées par le capital permettraient de résoudre les problèmes de santé, d’éducation, de nutrition… dans ces régions. Pour cela il faut développer la lutte anti impérialiste, il faut supprimer la cause réelle de cette pauvreté: le système capitaliste. Ici comme sur l’ensemble de la planète les monopoles capitalistes se livrent une lutte acharnée pour conquérir les marchés, piller les ressources des peuples et des nations.
Les peuples n’ont rien à attendre de tout cela.