Gantry 5

 

709-24/03/2021 Le plan de relance américain a été signé par le président J. Biden le 11 mars après avoir été adopté par les chambres parlementaires.

Ce plan porte sur un montant de 1.900 milliards de dollars (environ 1.600 milliards d'euros). Pour se faire une idée de l'ampleur de ce plan, on peut le comparer au Produit Intérieur Brut (PIB) de l'Italie ou à celui du Canada. Il est supérieur aux PIB de la Russie et de la Corée du Sud (environ 1.200 milliards de dollars chacun). Il représente environ 37% du budget fédéral de 2020 pour un PIB d'environ 22.000 milliards de dollars. Ce plan fait suite à ceux de la présidence Trump, celui de 900 milliards ratifié le en décembre et celui de mars 2020 de 2.200 dollars de soutien à l'industrie et aux petites entreprises. Ces valeurs donnent une idée de l'ampleur de ces plans de relance. Celui de Biden se divise en trois grands blocs. Un chèque direct aux familles qui représente un montant global de 400 milliards. Ainsi, Les personnes gagnant moins de 75.000 dollars (62.981 euros) par an et les couples mariés dont les revenus ne dépassent pas 150.000 dollars (125.800 euros) annuels recevront ainsi prochainement des chèques de 1.400 dollars (1.175 euros) par personne. Le projet de loi prévoit également 1.400 dollars par personne à charge., des investissements dans l'école, les crèches et les universités pour 126 milliards et enfin 360 milliards en direction des collectivités locales. le reste étant essentiellement destiné à des aides diverses, en particulier en direction des entreprises. À la vue des montants engagés qui doivent répondre, au moins partiellement, à des nombreuses pertes de revenus dûes à une augmentation considérable du chômage on peut parler d'une relance de type keynésienne massive par la consommation. Elle permettra dans un premier temps d'éviter une large paupérisation que la pandémie de Covid19 a provoquée compte tenu de la faiblesse de la protection sociale et du chômage dans ce pays. Mais, ne nous y trompons pas, il n'y a aucune volonté politique de remédier à ces insuffisances. Ainsi, la question de l'augmentation du salaire minimum à 15 dollars a été balayée d'un revers de main, comme celui d'une meilleure protection de la santé et contre le chômage. En l'occurrence, il s'agit plus de mettre en place une relance de la consommation capable d'absorber et de dynamiser la reprise économique qui s'annonce après une chute du PIB de l'ordre de 3,5% en 2020 en favorisant un "made in USA" protectionniste. L'absence d'un plan stratégique public visant à rénover les infrastructures dégradées du pays va peser négativement sur ce plan de relance en favorisant la spéculation avec le risque de formation de bulles financières comme ce fut le cas dans la crise de 2008. De plus, si l'augmentation de la masse monétaire en circulation favorise momentanément la consommation, elle peut aussi favoriser les importations venues des secteurs mondiaux les plus dynamiques et tout particulièrement de l'Asie. Dans ce cas, les concurrences entre capitalistes US et asiatiques monteraient d'un cran rendant plus instable la situation internationale. Si le plan Biden peut dans un premier temps permettre une reprise vigoureuse de l'économie américaine, dans le contexte du capitalisme, cette reprise s'accompagnera de phénomènes négatifs tant au plan intérieur avec une montée de l'inflation et des taux d'intérêts favorisant l'éclosion d'une crise financière grave, comme au plan international en accroissant les concurrences entre les pays dont la reprise économique post-pandémie s'annonce inégale en ampleur et dans le temps.

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