N° 906 30/12/2024 Le 20 décembre est l'année 66 de la révolution cubaine. À cette occasion, une grande manifestation populaire de plus de 500.000 participants a montré aux yeux du monde la volonté profonde et déterminée du peuple cubain de résister et de combattre le blocus illégal de Cuba par les États-Unis. Rappelons que ce blocus est condamné depuis des décennies, à la quasi unanimité par l'assemblée générale de l'ONU[1]. Mais les États-Unis n'ont que faire des résolutions de l'ONU. Comme pour la Palestine, uniquement comptent leurs intérêts impérialistes et rien n'est plus insupportable pour eux que ce peuple qui à quelques encablures de leurs côtes entend vivre libre et déterminer par lui-même sa politique, un peuple refusant que leur pays soit le bordel, comme il le fut avant la révolution de la grande bourgeoisie américaine.
À l'occasion de cette puissante manifestation, Miguel Mario Diaz-Canel Bermudez, Premier secrétaire du Comité central du Parti communiste de Cuba et président de la République, a prononcé une allocution, insistant sur l'importance de la marche du peuple combattant contre le blocus et pour l'exclusion de Cuba de la liste des pays qui soi-disant soutiennent le terrorisme.
Nous publions in extenso cette intervention[2] :
Cher général d'armée Raul Castro Ruz, leader de la Révolution cubaine, Cher peuple de Cuba, Habitants de La Havane, Compatriotes,
L'administration étasunienne actuelle, à qui il reste aujourd'hui exactement un mois à la Maison Blanche, n'a rien fait pour s'éloigner de la ligne de blocus renforcé et d'asphyxie économique de Cuba, lui ayant laissée en héritage l'administration républicaine qui reviendra en janvier au Bureau ovale.
Avec l'application des 243 mesures additionnelles et le maintien de Cuba sur la liste des pays parrainant le terrorisme, Biden a respecté avec discipline et cruauté la politique que Trump a adoptée durant son mandat.
Ces dernières semaines puis ces derniers jours, nombreuses ont été les déclarations de personnalités étasuniennes et d'autres parties du monde demandant à Biden de faire usage de son pouvoir pour que, au moins, il retire de cette liste fallacieuse le nom d'un pays qui n'aurait jamais dû y figurer.
Désigner Cuba comme un État qui supposément parraine le terrorisme est pour le moins faux et immoral, d'où que vienne l'accusation, mais c'est d’autant plus faux lorsque l'accusation vient du territoire étasunien, où s'entraînent en ce moment même des groupes paramilitaires qui organisent, encouragent et financent des actions terroristes contre les structures sociales et économiques à Cuba.
Ils sont basés dans le sud de la Floride sans se cacher pour s'entraîner. Ils le font publiquement, au vu et au su de tous, avec la protection des autorités locales, en violant y compris leurs propres lois et les traités internationaux.
C'est ainsi qu'ils ont agi durant de nombreuses années, abritant sur leur territoire des terroristes avoués de ce continent, tels que Luis Posada Carriles et Orlando Bosch, cerveaux de l'abominable crime de la Barbade, lesquels sont néanmoins morts en paix aux États-Unis sans jamais avoir payé pour leurs crimes.
Avec de tels antécédents, aucun gouvernement étasunien ne peut répertorier Cuba comme un État terroriste.
L’actuel gouvernement de ce pays le sait parfaitement. Cela a été reconnu par le secrétaire d'État, Antony Blinken, en mai dernier lorsqu'il a déclaré face aux médias que rien ne justifiait le maintien de Cuba sur cette liste.
Ils le reconnaissent mais n'agissent pas, car la politique étasunienne à l'égard de Cuba a été séquestrée voilà plus de six décennies par un bastion mafieux de partisans du dictateur Batista, basé dans le sud de la Floride, et face auquel ils ont fait preuve de faiblesse au moment d'agir de manière cohérente à l'égard de notre pays.
Le maintien de Cuba sur cette liste et le renforcement de la politique de blocus sont des actions impitoyables à l'égard du peuple cubain, lesquelles doivent cesser immédiatement !
Lorsque l’on poursuit et que l’on interdit des transactions financières à notre commerce international, c’est au peuple cubain que l’on refuse de la nourriture, des médicaments, des carburants, des biens, des fournitures et des marchandises essentielles à sa survie.
Lorsque l'on met des obstacles à nos exportations ou que l'on traque et pénalise les relations avec nos entreprises, c’est le pays que l’on prive des devises étrangères indispensables à notre développement et au financement de notre projet de justice sociale.
Lorsque l’on empêche la conclusion de contrats de services en ligne ou que l’on restreint les échanges universitaires et scientifiques, c'est porter un coup à un pays qui cherche à se développer et à aller de l’avant avec son talent et ses propres efforts, dans un monde de plus en plus interconnecté.
Lorsque l’on refuse à un peuple en pleine pandémie, de l'oxygène médical, et qu’en plus on va jusqu’à intimider d'autres pays ou entreprises étrangères qui pourraient le faire, on agit de manière criminelle.
Telle est la lutte quotidienne dans laquelle Cuba, son peuple et son gouvernement s'efforcent de progresser.
La prétention des États-Unis de lacérer la dignité de ce peuple, au moyen de l’étranglement, a été anéantie aujourd'hui par ce rassemblement et cette marche combattante, qui montre combien l'honneur de notre Patrie demeure élevé (Applaudissements).
Depuis que nous avons lancé l'appel à cette marche, les chantres de la haine anti-cubaine vociféraient avec hystérie que ce serait un échec, ils appelaient au boycott et mentaient sur ses motivations.
Comme ils connaissent peu le peuple cubain ! Combien ils sous-estiment encore nos convictions patriotiques et révolutionnaires !
D'autres tristes porte-parole du gouvernement étasunien et de la mafia anti-cubaine du sud de la Floride persistaient à envenimer les réseaux sociaux avec la fausse idée qu'il s'agissait d'une marche anti-étasunienne.
Contre le peuple étasunien, nous ne professons pas le moindre sentiment de haine ou d'animosité. À l'égard des nobles citoyens de ce pays tout notre respect, et notre main sera toujours tendue pour renforcer les liens de fraternité entre les deux peuples.
C'est la même main que nous avons tendue à tous les gouvernements des États-Unis, depuis le triomphe de la Révolution jusqu'à aujourd'hui, toujours dans le cadre d'une relation sérieuse, respectueuse et sur un pied d’égalité.
Mais si les États-Unis s’obstinent dans leur volonté de briser notre souveraineté, notre indépendance, notre socialisme, ils ne trouveront que rébellion et intransigeance (Applaudissements).
La Révolution cubaine a survécu à chaque gouvernement qui l’a tenté, et cela ne changera pas.
Cette marche sera, certes, très anti-impérialiste ! Contre l'impérialisme étasunien et sa prétention de s'imposer à Cuba par la force ou la séduction, nous marcherons maintenant et toujours (Applaudissements).
Nous marchons maintenant pour dire au gouvernement des États-Unis : « Laissez le peuple cubain vivre en paix ! »
À bas l'ingérence ! (Exclamations : « À bas ! »)
À bas le blocus ! (Exclamations : « À bas ! »)
À bas les mesures coercitives unilatérales contre Cuba ! (Exclamations : « À bas ! »)
À bas l'inscription de Cuba sur la liste des États soutenant le terrorisme ! (Exclamations de « À bas ! »)
À bas le génocide contre le peuple cubain ! (Exclamations : « À bas ! »)
Le socialisme ou la mort !
Patria o muerte !
Venceremos ! (Exclamations : « Venceremos ! »)