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750-06/01/2022 Tout pour les intérêts du capital

Ce 1er janvier 2022, durant six mois, la France exercera la Présidence française du Conseil de l'Union européenne (UE),

Macron a déjà annoncé la couleur : « en définissant les intérêts européens et une stratégie partagée » en clair défendre les intérêts des multinationales et avoir une armée européenne intégrée à l’OTAN en mesure d’intervenir rapidement partout pour défendre les intérêts impérialistes US et EU. Parmi les autres objectifs, un service civique européen de 6 mois ouvert à tous les jeunes de moins de 25 ans qui paient les pots cassés des crises successives, avec un taux de chômage record de 17,1 % pour les moins de 25 ans en 2021 et qui serait alors une main d’œuvre corvéable. Pour faire face aux besoins de financement des entreprises pendant la pandémie, les règles budgétaires sur les déficits publics ont été suspendues afin de ne pas entraver le soutien à l’économie et l’investissement et la BCE a poursuivi et intensifié son programme de rachat de dettes ouvrant un vaste champ à la spéculation financière.

Mais surtout, l’UE s’est dotée pour la première fois d’une capacité d’endettement commun, avec la mise en place de son plan de relance Next Generation EU. Ainsi, pour la première fois, l’UE s’endette pour reverser aux États membres des subventions, pour leurs multinationales. À terme se seront les salariés qui paieront l’addition.

Qui est aux commandes de l’Union Européenne ?

L’Union Européenne regroupe aujourd’hui 27 pays avec 560 millions d’habitants. 17 de ces pays avec 320 millions d’habitants ont adopté la monnaie unique: l’euro. Les échanges au sein du marché unique (intraeuropéens) restent plus importants en volume que les échanges entre l’UE et ses partenaires extérieurs : à hauteur de 2.845,2 milliards d’euros en 2020, ils représentent 18,7% du PIB européen. Les échanges de l’Union avec ses partenaires extérieurs (importations et exportations cumulées) s’élèvent quant à eux à 3.646,6 milliards d’euros en 2020 – une baisse de 10,5 % par rapport à 2019. L’UE jouit d’un excédent commercial de 217,9 milliards d’euros vis à vis des pays tiers avec de grandes inégalités suivant les pays, ainsi si l’Allemagne présente un solde largement positif de 183 milliards d’euros en 2020, celui de la France est négatif de 65 milliards. Formellement première puissance commerciale du monde, l’UE est toutefois devancée par les Etats-Unis en matière d’importations, et par la Chine, son premier partenaire commercial, en matière d’exportations.

Tous les grands groupes capitalistes industriels et financiers qui ont la main mise sur l’Union Européenne sont (vous pouvez consulter cette liste en cliquant ici) :

L’Europe a été créée après la 2ème guerre mondiale par les capitalistes pour les intérêts capitalistes dans cette partie du monde. Le Stoxx Europe 600 un des indices boursiers de référence de l’Europe, suit 600 des plus grandes capitalisations boursières de 17 pays européens et représente 90% de la capitalisation boursière européenne, soit environ 9.400 milliards d’euros.

Les promoteurs de l’Europe ont poursuivi son élargissement et renforcé son organisation économique et politique, poursuivant la construction d’un grand ensemble économique pour se placer dans la concurrence mondiale capitaliste. Dans ce monde capitaliste, l’UE est un géant économique. 15.193 milliards de dollars de PIB en 2020, l’UE à 27 est la 2e puissance économique du monde. Elle représente  17,9 % du PIB mondial, derrière les Etats-Unis (24,7 %) et devant la Chine (17,4 %) et le Japon (6,0 %).

L’Europe est une puissance militaire profondément intégrée à l’OTAN et sous domination des USA.

Fidèle alliée des USA, elle poursuit les objectifs impérialistes de domination du monde et participe ainsi à de l’accroissement des dangers de guerre actuels. L’Europe « de la défense » est en réalité une force d’intervention rapide prête à intervenir n’importe où dans le monde où les intérêts des impérialistes seraient menacés. La puissance nucléaire qu’est la France au sein de l’UE et de l’OTAN joue un rôle tout particulier ce d’autant qu’elle fait partie de son commandement intégré. Par ailleurs elle défend les intérêts de ses monopoles dans ce qui constitue son pré carré dans les anciennes colonies d’Afrique.

L’Europe se construit contre les peuples, elle agit contre eux sous la pleine responsabilité des États qui la composent.

Le seul objectif est de supprimer tout ce qui entrave le développement du capitalisme, faire de l’expansion capitaliste la règle du développement économique : baisser le « coût » du travail, favoriser la conquête de nouveaux marchés capitalistes. Pour atteindre ses objectifs, en France, les gouvernements ont cassé progressivement les nationalisations fruit du rapport de force en faveur des salariés à la libération (1945-1946). Ils ont tout privatisé. Ils ont cassé les mines, la sidérurgie, le textile ;… Ils ont attaqué toutes les conquêtes sociales, le droit du travail, les statuts, les conventions collectives, les retraites, réduit les dépenses publiques et sociales. Ils ont favorisé les concentrations capitalistes, les délocalisations. Seules les luttes des salariés, du peuple, comme les grandes luttes de 1968, 1995… ont contraint les capitalistes et les gouvernements à des reculs et imposé des revendications. La loi de l’Europe capitaliste et des États qui la forment c’est la surexploitation des peuples. C’est la loi du capitalisme : la recherche du profit maximum par l’exploitation des peuples.

Le capitalisme doit aujourd’hui aller de plus en plus loin dans l’exploitation et vite

Pour la « compétitivité » du capitalisme en Europe, pour faire repartir à la hausse son taux de profit,

.Il doit faire baisser le « coût de la force de travail », imposer l’austérité aux peuples. C’est vrai dans tous les pays européens : En Grèce, en Espagne, en Italie, en Irlande, en Grande Bretagne, en Allemagne… des mesures drastiques (chômage, baisse des salaires et des pensions, réforme du marché du travail, flexibilité, réduction des dépenses publiques et sociales). En France, la feuille de route de Macron répond aux exigences du capital : réforme du marché du travail, réforme du financement de la protection sociale (Sécurité Sociale, retraite), réduction drastique des dépenses publiques, avalisassions des plans de suppressions massifs d’emplois, PSA etc….

En Europe, comme dans le monde, l’opposition capital-travail s’approfondit.

Il y a d’un côté, le capital qui exploite pour le profit, de l’autre les peuples. Cette opposition va grandir. Il ne peut pas y avoir de solution médiane. Il ne peut pas y avoir de solution capitaliste pour les peuples en Europe. La seule solution est la lutte anticapitaliste. Les salariés, les couches populaires constatent que leur situation continue de se dégrader et que l’Europe ne va pas l’améliorer d’autant qu’ils voient bien la situation dans tous les pays européens. Cela confirme qu’il ne peut pas y avoir de solution pour les peuples dans l’Europe capitaliste et qu’il faut s’y opposer clairement. Les fausses solutions pour duper les français, les manœuvres de récupération politique du mécontentement, de l’opposition à cette Europe, se multiplie. Des partis politiques (le PCF, la France Insoumise, le NPA) des associations (ATTAC.) n’appellent pas à combattre l’Europe capitaliste, ils sont pour cette Europe. Pas un mot du capitalisme (ils parlent de crise écologique, sociale, financière), ils veulent renégocier le traité pour y mettre du social. Le thème de « l’Europe sociale » ressurgit régulièrement. La CES (Confédération Européenne des syndicats) à laquelle tous les syndicats français sont adhérents, est intégrée au capitalisme européen, demande elle aussi que le traité comprenne « une clause sociale ». L’Europe est capitaliste, elle ne peut pas être sociale. Faire croire que les capitalistes pourraient la rendre « sociale », c’est détourner le peuple de la lutte nécessaire qui seule peut faire reculer le capital, c’est l’entraîner dans une voie sans issue pour lui, alors que le capitalisme pourra continuer de prospérer.

L’euro un outil pour développer le capitalisme en Europe.

L’euro, monnaie commune de 17 des États membres de l’UE a été conçu comme un moyen à la fois pour faciliter le échanges au sein d’une même zone économique et aussi comme un moyen pour les monopoles européens d’exister au plan international dans un contexte d’une lutte acharnée pour la conquête des marchés. Affirmer que revenir à une monnaie nationale serait le moyen de se libérer du capitalisme au niveau de l’Europe, c’est entretenir l’illusion que l’on pourrait passer à côté de ce qui a généré l’euro, c’est à dire le système capitaliste lui-même. L’exemple du Brexit, comme la situation de pays membres de l’UE mais qui ont gardé leur monnaie nationale montrent que cela n’empêche pas l’exploitation du travail salarié. Il faut donc être clair la bataille c’est celle contre le capitalisme et sa politique impérialiste.

L’UE est traversée par la concurrence acharnée entre les monopoles.

Au sein de l’UE, les monopoles, comme les États luttent pour affirmer leur place dans les concurrences entre capitalistes au sein de l’Europe et au plan international pour le contrôle des marchés, des voies de communications, l’accès aux matières premières et de la force de travail. Citons à ce propos deux exemples :

Énergie : Il n’est que de voir l’intense bataille qui se mène sur les questions énergétiques, questions existentielles qui voient s’affronter des stratégies différentes tout particulièrement entre la France et l’Allemagne.

Politique migratoire : Si l’Allemagne entretient une politique migratoire active pour une recherche de force de travail qualifiée ou non pour faire face à une démographie en berne, d’autres pays comme, par exemple, la Pologne et la Lettonie sont globalement exportateurs d’une main d’œuvre qualifié vers l’Allemagne et le Royaume-Uni et refusent toute politique migratoire.

Nous avons une autre conception de l’Europe et du rapport entre les peuples.

L’Europe c’est la course au renforcement du capitalisme. Est-cela le progrès ? Est-cela la société moderne autour de laquelle tout devrait s’organiser ? Nous disons NON. Nous combattons le capital pour l’abattre et construire une société socialiste dans notre pays, en Europe et dans le monde.

Les propositions de luttes que nous portons avec nos candidats à la présidentielle et aux législatives.

*Nous voulons que soient respectées les nations, leur souveraineté.

*Nous sommes pour l’indépendance nationale.

*Nous sommes contre tout organisme ou gouvernement supranational.

*Nous sommes pour une véritable coopération dans tous les domaines, industriel, scientifique, culturel, sur la base du développement de chaque nation.

*Nous sommes pour des accords mutuellement avantageux qui respectent la souveraineté de chaque peuple, ses acquis sociaux et démocratiques.

*Nous sommes pour la coopération pacifique, le développement d’une politique de paix et de désarmement dans le monde.

*Nous sommes pour la disparition de l’OTAN et des pactes militaires.

Ça on ne l’obtiendra que par la lutte L’enjeu actuel avec Macron qui exercera la Présidence française c’est: vont-ils pouvoir continuer leur offensive contre les peuples, ou parviendrons nous à les faire reculer par la lutte tous ensemble contre cette Europe capitaliste ? Il y a des luttes en Europe : en Grèce, en Espagne, en Italie, en Allemagne… Nous sommes pleinement solidaires de ces luttes, car c’est notre lutte. En France, nous appelons à développer la lutte sans concession contre l’Europe capitaliste. L’heure est à agir sans perdre de temps.

Tous ensemble nous représentons une grande force.

Nous continuons à dire NON à l’Europe capitaliste, NON à la politique du gouvernement Macron.

C’est la lutte de classe à l’échelle de la nation et des nations européennes qui fera avancer ces exigences et non des compromis avec le capital en Europe et en France.

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