Gantry 5

 

766-28/04/2022 "Toute personne entrant illégalement au Royaume-Uni ainsi que celles qui sont arrivées illégalement depuis le 1er janvier pourront désormais être transférées au Rwanda", annonce Boris Johnson dans un discours dans le Kent, au sud-est de l'Angleterre le 14 avril.

La déclaration suscite naturellement indignation et colère tant elle assimile ces êtres à des marchandises indésirables, tant nous l’associons à la traite d’humains, ce qu’elle est. Ces immigrés n’ont pas choisi leur condition, ils fuient les ravages de la guerre, de la faim ou de l’oppression, tous fléaux du capitalisme, ils fuient pour tenter de survivre. Ils ont déjà dû défier tous les obstacles de l’exode pour atteindre leur but et à l’arrivée, c’est le refoulement, on va les renvoyer à 6000 kms de là dans un autre inconnu de tous les risques. C’est insupportable mais passée l’émotion, quelle analyse faire de tous ces drames ?
Oui, l’obligation d’émigrer est l’un des fruits de l’exploitation de l’homme par l’homme. Cette recherche d’un meilleur avenir ailleurs a pendant des siècles coïncidé avec la recherche de main d’œuvre abondante et bon marché par un patronat qui en faisait une aubaine, la provoquant si nécessaire. La colonisation participe de ce phénomène, le développement de l’industrie dans les pays occidentaux a été conforté par la présence de cette main d’œuvre contrainte. Le flux d’ouvriers étrangers a bien rempli les caisses d’un patronat insatiable. Puis, les transformations économiques, les crises, et la recherche permanente du profit maximum a modifié la donne, besoin de main d’œuvre non formée en baisse dans les pays d’immigration et augmentation massive des départs dans les pays d’émigration (évolution du capitalisme, baisse de la mortalité, guerres). Ces populations en mouvement malgré elles n’intéressent plus au sens premier du terme le patronat occidental donc les gouvernements à sa solde obtempèrent en légiférant pour bloquer les migrants qui non seulement ne sont plus toujours exploitables mais deviennent, à leurs yeux, des coûts. Les politiques dites racistes s’ancrent dans ce terreau et justifient sinon moralement du moins politiquement des législations qui organisent le refoulement des derniers migrants. C’est ce que fait le Royaume-Uni imité par Le Danemark, copiant leurs prédécesseurs en ce domaine que sont le Canada et l’Australie. Ce n’est ni le racisme ni la xénophobie qui génèrent cette politique, c’est exclusivement le fonctionnement des multinationales. C’est la même logique qui conduit le Rwanda à accepter l’arrivée de ces migrants, le président Paul Kagamé est l’un des bons élèves du capital, félicité et montré en exemple aux autres états d’Afrique par le FMI et toutes les organisations internationales de l’ordre capitaliste.
Dans le sordide, le Danemark avait déjà innové en délocalisant 300 de ses détenus étrangers au Kosovo contre un loyer de 15 millions d’euros annuels « Votre avenir n’est pas au Danemark » Il annonce affecter cette somme au développement des énergies renouvelables. Tout devient acceptable après un ripolinage en vert.
Ce ne sont pas les discours moralisateurs d’où qu’ils viennent qui mettront un terme à ces politiques, seule la lutte des peuples contre le capitalisme permettra de démolir ce système pour en construire un autre : le socialisme répondant à tous les besoins des travailleurs et respectant la dignité humaine. C’est l’objectif du parti révolutionnaire Communistes, rejoignez-le !

Imprimer cet article

Notre brochure
brochure
 
Bulletin d'adhésion
bulletin d'adhésion
 
Affiche
affiche