N°829 12/07/2023 L'OTAN a tenu son sommet les 11 et 12 juillet à Vilnius en Lettonie. Les trente un membres de l'alliance avaient essentiellement au menu la question de la guerre en Ukraine et le processus d'admission de cette dernière en son sein.
Si la question de l'élargissement de l'alliance ne fait aucunement question, c'est son objectif depuis la fin de l'URSS et du pacte de Varsovie de regrouper les pays capitalistes occidentaux dans une vaste alliance militaire dominée par les États-Unis. Cette domination se mesure en particulier par le fait que les dépenses militaires des États-Unis d'un montant de 860 milliards de dollars (3,49% du PIB) représentent 68% des dépenses militaires de l'ensemble des membres de l'OTAN. De plus les États-Unis ne limitent pas leur champ d'action à l'Europe, leur adversaire principal, désigné comme tel est la Chine, puissance qui conteste sa prééminence au sein du système impérialiste. Il est significatif, de ce point de vue, de noter la présence à Vilnius des alliés asiatiques des États-Unis que sont le Japon, la Corée du Sud, l'Australie et la Nouvelle Zélande. La consolidation et l'extension de l'OTAN avec les adhésions en Europe de la Finlande et de la Suède ainsi que les perspectives ouvertes pour l'Ukraine sont dans la logique du développement de deux blocs impérialistes concurrents que sont celui dominé par les États-Unis d'un côté et de la Chine et de la Russie de l'autre.
Le rôle de cette alliance impérialiste qu'est l'OTAN est de maintenir et d'étendre, le rapport de forces favorable existant pour les pays de l'OTAN afin de sauvegarder les profits de leurs monopoles. Dans le système impérialiste caractérisé par des compétitions féroces des forces impérialistes pour le contrôle géopolitique, le contrôle des ressources énergétiques et des voies de communications et de la force de travail, les peuples des États membres de l'OTAN et les peuples des autres pays n'ont rien à attendre des alliances et des guerres impérialistes, sauf la mort, la souffrance, la pauvreté et la misère.
Si ce sommet n'a pu formaliser, au grand dam de Zelinsky, le processus d'adhésion de l'Ukraine, c'est que les États-Unis ne le voulaient pas car ils entendent se réserver une marge de manœuvre dans des négociations futures avec la Russie, ce que souligne à sa façon Zelinsky quand il déclare : " Cela veut dire qu’une fenêtre a été laissée ouverte pour négocier la participation de l’Ukraine à l’OTAN avec la Russie." Ces négociations qui devront inclure des garanties pour la sécurité de la Russie, une reconnaissance de la souveraineté de l'Ukraine et des droits pour ses minorités, dépendront du rapport de force militaire sur le terrain, dont le moins que l'on puisse dire est qu'il reste très incertain. C'est pour tenter de prendre l'avantage que les États-Unis et leurs alliés de l'OTAN continuent à alimenter les forces militaires ukrainiennes en matériel dont maintenant des missiles à longues portées et des armes à sous-munitions dont les dangers pour les populations civiles sont largement connus. C'est pourquoi, ils participent à la formation des combattants, au soutien logistique et assurent une grande partie du renseignement militaire. C'est aussi dans la perspective de l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN que cette dernière active un plan dit de "garanties de sécurité" visant à soutenir dans la durée cette guerre par proxi.
L'affrontement au sein de l'impérialisme qui se déroule sur le territoire de l'Ukraine(1) et qui a été déclenché par l'intervention de la Fédération de Russie suit une logique d'escalade dont les premières victimes sont les peuples ukrainiens et russes qui pleurent leurs morts par dizaine de milliers. Il est grand temps que cesse cette boucherie, la solidarité et la lutte internationale des peuples doit imposer l'arrêt de cette guerre entre puissances capitalistes, la dissolution des pactes militaires avec l'exigence d'une politique de sécurité collective basée sur la coopération des nations et le désarmement. Ces mots d'ordres immédiats na sauraient masquer la responsabilité du système capitaliste à son stade impérialiste dans le développement des affrontements liés à la concurrence acharnée que se livrent les monopoles au plan mondial pour contrôler les ressources naturelles, les voies de communications, la force de travail et les territoires. Comme le disais J. Jaurés : "le capitalisme porte la guerre comme la nuée porte l'orage"