N° 831 27/07/2023 Après le sommet de l’OTAN à Vilnius, la guerre bat son plein en Ukraine. Les dirigeants des puissances impérialiste de l’UE et leur chef, l’impérialisme US, ont décidé de sacrifier jusqu’au dernier ukrainien sur l’autel d’une victoire de plus en plus improbable, la Russie, continue de bombarder inlassablement le territoire qui lui échappe, le conflit s’installe dans la durée.
Le monde politique au service du Grand Capital est divisé dans l’UE, sur la façon de sortir de ce conflit. Ainsi, récemment, le secrétaire général du PCF, Fabien Roussel, s’est fendu d’une tribune à ce sujet dans le journal "Le Monde", très proche de Macron.
Cette tribune est consternante. Elle ne comporte aucune analyse de cette guerre, ni des circonstances dans laquelle elle est intervenue, ni du rôle de l’OTAN. Pas de guerre impérialiste, donc, pas de référence aux divers blocs impérialistes, comme si la guerre n’engageait que la Russie et l’Ukraine. Roussel semble s’être aperçu que l’Ukraine ne pouvait pas gagner cette guerre et indique donc que la paix est la seule solution, mais par défaut. Tout cela est mêlé de propositions irréalistes et teinté de confiance aveugle en les institutions internationales alors que, depuis 1945, l’ONU est au service de l’impérialisme US et de ses seconds dont le gouvernement français qui n’a nullement l’intention de faire quoi que ce soit pour arrêter cette guerre et fournit tanks, canons, munitions. Du 24 janvier au 20 novembre 2022, la France a donné 472 millions d’euros d’aides militaires, et arrive en dixième position. L'Union européenne a débloqué 500 millions d'euros d'aides supplémentaires pour armer l'Ukraine
A contrario de cet exercice, le Parti Révolutionnaire Communistes rappelle que nous sommes en face d’une guerre impérialiste dont l’enjeu est l’accaparement des richesses de l’Ukraine et la domination du monde. L’OTAN joue un rôle primordial dans cet engrenage. Le principal adversaire de l’OTAN à sa création était le premier État ouvrier, le premier État socialiste, l’Union soviétique, qui a émergé de la Seconde Guerre impérialiste mondiale avec d’énormes pertes, mais en vainqueur, qui a accru son influence parmi les peuples qui ont lutté contre le fascisme, la chair de la chair du système capitaliste. Puis un bloc de pays est apparu autour de l’URSS, les Républiques populaires d’Europe centrale et orientale ont été formées.
Mais même lorsque le pouvoir ouvrier en Union soviétique et dans les républiques populaires a été renversé, l’OTAN a poursuivi son travail, il était dans l’intérêt des capitalistes états-uniens et européens qui ont créé ce bras militaro-politique de ne pas le dissoudre. Ils ont choisi de renforcer davantage l’alliance, de l’adapter de manière à ce qu’elle poursuive leur travail, maintenant face aux intérêts concurrents des capitalistes d’autres pays, comme la Russie et la Chine, qui rivalise aujourd’hui avec les États-Unis pour la primauté dans le monde capitaliste mondial.
Ils ne pouvaient pas faire autrement, car ses créateurs ne s’intéressaient qu’à une chose : le profit capitaliste. C’est la couronne et la pierre angulaire de la société dans laquelle nous vivons. Donc, pour le sécuriser, pour obtenir autant de parts que possible du gâteau énergétique, des ressources naturelles, de la base de production et de la part de marché, ils ont besoin de l’OTAN et d’autres « outils » similaires pour les aider à avoir des soutiens géopolitiques, des bases militaires, des troupes bien organisées prêtes à intervenir. Et là où leurs paroles ne fonctionnent pas, ils utilisent le bâton, c’est-à-dire l’opération militaire impérialiste et la guerre.
Lénine disait que la guerre est « une étape inévitable du capitalisme, une forme aussi légitime de vie capitaliste que la paix ».
Telle est la guerre en Ukraine dont les conditions préalables ont été créées au cours d’un recul historique, au cours de la contre-révolution en 1989-1991, lorsque le processus contre-révolutionnaire de renversement du socialisme a été achevé, que l’URSS s’est effondrée, que les moyens de production, les usines, les minéraux, le travail sont redevenus une marchandise et que le capitalisme et l’exploitation de classe ont pris le dessus.
Dans cette guerre, d’une part, la bourgeoisie d’Ukraine, dont les alliés sont l’OTAN, l’UE, les États-Unis, et de l’autre, la bourgeoisie russe avec ses alliés, entrent en collision. Cette guerre est injuste des deux côtés, à la fois de la part de l’OTAN, qui utilise l’Ukraine comme « fer de lance », et de la part de la Russie capitaliste, qui sert objectivement de « coussin de sécurité » pour la Chine dans la confrontation majeure du stade impérialiste. Cette guerre est menée par les classes capitalistes des pays belligérants pour les matières premières, les soutiens géopolitiques, la possibilité d’exploiter la force de travail, les moyens de transport des marchandises, les parts de marché, etc.
Les peuples n’ont rien à attendre de cette guerre, n’ont aucun intérêt à s’engager derrière l’un ou l’autre des blocs belligérants. En France, les travailleurs n’ont aucun intérêt à suivre presque tous les partis politiques qui s’engagent dans une surenchère visant à défendre la « liberté » au prix du sang des Ukrainiens, ni à croire la rhétorique « antifasciste » de Poutine et de ses soutiens. Au contraire, c’est la lutte contre la guerre et l’OTAN en France et dans le monde, la lutte des peuples qui pourra obliger les divers pays impérialistes à mettre bas les armes.
La lutte contre l’organisation impérialiste de l’OTAN, ses armements, ses armes nucléaires, ses guerres injustes et ses plans est une tâche très importante des partis révolutionnaires dans le monde et en particulier de notre Parti Révolutionnaire Communistes.
Notre lutte contre l’OTAN n’est pas celle des forces dites « anti-impérialistes », qui déforment l’impérialisme en le résumant à la notion de politique étrangère agressive et non en tant que stade monopolistique actuel du capitalisme, et donc elles sont obligées de choisir en ces matières ce qui leur semble être le « moindre mal ». Notre volonté de dissolution de l’OTAN a pour point de départ la résistance populaire et la rupture avec l’OTAN, une vision révolutionnaire du monde et la confiance dans la force de la lutte des classes.
L’avenir de l’humanité, notre avenir, ce n’est pas le capitalisme, mais un monde nouveau, le socialisme ! Et la paix et la dissolution du bloc militaire dominant sont des conditions nécessaires à l’avènement de cette société socialiste.