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N° 865 20/03/2024 Après trois journées de vote, les résultats de l'élection présidentielle en Russie sont maintenant connus. Avec 75 % de votants, V. Poutine est réélu avec 88, 48% des voix (+11% par rapport au scrutin de 2018). Le deuxième est le candidat du Parti Communiste de la Fédération de Russie : N. Kharitonov très loin avec 4,37% (- 7,53% par rapport au candidat communiste de 2018). Les deux autres candidats obtiennent respectivement 3,90 et 3,24% des voix.
Il s'agit d'un véritable plébiscite dont le trait a été certainement forcé par ce que les russes nomment : "les ressources administratives" mais qui n'en est pas moins le témoin de la popularité du Président sortant et d'une volonté de rassemblement dans un moment particulièrement difficile lié à la situation de guerre en Ukraine. Voici ce qu'en dit dans une interview au journal l'Express publiée le 17 mars D. Volkov directeur du centre Levada[1] :"Nous avons clairement constaté à nouveau l’effet drapeau sur la popularité de Vladimir Poutine. Déjà, dans les mois précédant le mois de février 2022 et le début la guerre, lorsque la tension montait entre la Russie et l’Occident, le taux d’approbation du président russe était en hausse. Mais l’effet le plus significatif s’est produit juste après le début des hostilités : il a bondi comme en 2014, après l’annexion de la Crimée et le début du conflit dans le Donbass. Son taux d'approbation se situe à présent entre 80 et 86% contre un peu plus de 60% en 2021". Le résultat sorti des urnes, est à peu de choses près voisin de cet indice de popularité et doit donc être pris au sérieux pour analyser l'état d'esprit de la population russe. Ce que ne font pas les dirigeants euro-atlantiques qui distillent une vision des choses cherchant à donner le sentiment d'un divorce entre la grande majorité de la population et de ses dirigeants.
La guerre en Ukraine, présentée du point de vue de la Russie par la nouvelle classe dirigeante et l'État comme une guerre d'agression de l'OTAN contre elle, appuyé par une propagande nationaliste débridée, a donc détourné très largement les couches populaires de la lutte contre le système capitaliste. Système capitaliste et étatique qui se sont livrés à un pillage de la propriété sociale et à une liquidation quasi-totale des conquêtes de la révolution socialiste.
C'est d'autant plus vrai que le Parti Communiste de la Fédération de Russie au lieu de qualifier la guerre en Ukraine d'affrontement au sein de l'impérialisme a choisi de soutenir le pouvoir de l'oligarchie. Son candidat peut bien proclamer sur ses affiches électorales : " Nous avons perdu avec le capitalisme ; ça suffit", il n'a ouvert aucune perspective que celle d'un ralliement à V. Poutine. C'est ainsi que s'exprimant à la Douma le 29 février, le secrétaire général du Parti Communiste de la Fédération de Russie, G. Zougianov, répondant à la déclaration de V. Poutine à l'assemblée fédérale de la Fédération de Russie, déclarait : " Ce message [celui de V. Poutine] constitue un pas positif et réel vers le renforcement de notre sécurité et la mobilisation de la société. Mais si le problème de la réalisation du budget n’est pas résolu, si le personnel approprié n’est pas formé, si le système de gestion et de responsabilité personnelle n’est pas amélioré, de nombreux souhaits du président resteront en suspens. Je crois que le programme de Nikolaï Kharitonov et notre expérience unique seront toujours très demandés. Je nous souhaite à tous beaucoup de succès afin que nous puissions réaliser les souhaits du Président et le programme électoral de Nikolai Kharitonov."
Il était plus difficile d'apporter explicitement un soutien aux objectifs de la politique affichée par le pouvoir. Dans ces conditions autant voter pour l'original que pour la copie !
Les travailleurs russes, la population qui continuent y compris dans les jeunes générations, selon les sondages, à voir très majoritairement dans l'URSS un contenu positif, n'ont rien à attendre, pas plus que leurs frères ukrainiens, de cette guerre voulue par leurs dirigeants capitalistes et leurs alliés, sinon que du sang et des larmes. Il est grand temps que se lève une vague de fond pour dire non à la guerre impérialiste sur le territoire de l'Ukraine. Comme le dit l'Internationale : " Paix entre nous, guerre aux tyrans ! Appliquons la grève aux armées, Crosse en l'air et rompons les rangs !" Plus un sou pour la guerre, dissolution des pactes militaires, respect de la souveraineté des peuples et des nations !
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