Gantry 5

 

La Grèce, depuis huit ans, sous contrôle de ses créanciers de l’Union Européenne et du FMI en est sortie officiellement cette semaine. Elle peut à nouveau emprunter sur les marchés financiers. L’UE et le FMI ont salué cette situation comme un « succès » tout en réaffirmant la poursuite de leur surveillance sur les mesures législatives et réglementaires permettant au grand capital monopolistes de mieux exploiter et plus librement les richesses du pays.

A cette occasion, les média se sont longuement exprimés en faisant observer que si la Grèce est sortie de tutelle, elle en a et surtout son peuple payé le prix fort, sans que les fondamentaux qui y ont conduit aient été modifiés.

Pour maintenir la domination de l’Euro au service des États les plus puissants de l’UE et en particulier l’Allemagne, l’UE a imposé, avec la complicité active du gouvernement Syriza-Anel, (Anel est une formation d’extrême droite) une opération de dévaluation interne massive qui a consisté à voter seize plans de mesures pour transformer l’État et purger les revenus des travailleurs grecs. En huit ans, les ménages ont perdu un tiers de leur revenu disponible et le pays un quart de sa richesse. Des milliers d’entreprises ont fermé leurs portes et des centaines de milliers de grecs, surtout des jeunes se sont exilés. Les retraités n’ont pas été épargnés avec une baisse massive de leurs pensions et une augmentation considérable des produits de base due en particulier à une hausse de la TVA et une hausse des impôts. Les services publics ont été massacrés, les récents incendies meurtriers en sont une démonstration tragique, le service de santé est en déshérence et les hôpitaux manquent de tout. Les inégalités ont explosé et le chômage touche près d’un tiers de la population.

Si au total 280 milliards d’Euros ont été versés à la Grèce pour lui permettre de rembourser ses emprunts, cette masse financière n’est pas perdue pour le grand capital, Elle constitue un nouveau fardeau pour le peuple grec et un grand objet de spéculation pour le capital financier. Au total, le niveau de la dette grecque, soit disant à l’origine de la crise, loin de diminuer ce situe aujourd’hui à 180 % de son produit intérieur brut et constitue un obstacle à la croissance du pays qui va devoir continuer à consacrer une part énorme de sa richesse à son remboursement, créant les conditions d’une nouvelle crise. Les dirigeants grec avec Tsipras à la tête de la coalition Syriza-Anel promettent une nouvelle saignée  avec en particulier, une nouvelle baisse des pensions en 2019 et diminution du seuil de l’imposition sont à l’ordre du jour.

Face à ce désastre social, les luttes ne manquent pas. La résistance est le fait de larges couches de la population. Les ouvriers, les chômeurs, les familles dépossédées de leur logement qui sont revendus aux banques à vil prix, les petits paysans et artisans, les jeunes manifestent. Pour briser ces résistances, le gouvernement Syriza-Anel vote des mesures contre le droit de grève qui réjouissent les dirigeants de l’UE.

La coalition au pouvoir est l’expression des forces du grand capital grec, comme elle est la mandataire du grand capital monopoliste en Europe. Élue sur un discours de « gauche » Syriza a reçu à l’époque un soutien de toutes les forces politiques en France – du FN au NPA, en passant par l’UMP, le PCF, le Front de gauche et le PS. Seul notre parti a expliqué que Syriza confirmant son engagement dans l’OTAN et le respect des accords avec L’union Européenne capitaliste, était la roue de secours du capital. Sa politique a vite confirmé cette évidence.

Dans ce paysage, seul le Parti Communiste de Grèce (KKE) et le syndicat de classe PAME organisent les luttes et éclairent sur les causes de la situation. Notre solidarité de classe leur est acquise.

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