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N° 794 09/11/2022 Rubrique Internationale Palestine: Après les élections en Israël, vers plus de colonisation et d'apartheid! Les résultats des élections législatives en Israël sont maintenant connus et définitifs.

C'étaient la cinquième fois qu'elles avaient lieu en moins de quatre ans du fait de l'absence de majorité clairement exprimée et en conséquence des difficultés à asseoir une direction gouvernementale stable. La participation a été de 71,3% est plus élevée que lors du dernier scrutin. Cette participation est nettement inférieure chez ce que l'on nomme les arabes israéliens. La tendance forte de ces élections, c'est le succès du Likoud qui obtient 31 sièges. C'est le parti de l'ancien premier ministre B. Netanyahou, poursuivi pour corruption, ses alliés formant coalition avec le Likoud et qualifiés d'ultra-orthodoxe et d'alliance d’extrême droite obtiennent respectivement 18 et 14 sièges faisant ainsi un bond spectaculaire. Ils deviennent les arbitres de la constitution du futur gouvernement et entendent bien en dicter les conditions. Avec 64 élus sur 120 cette coalition a la majorité au parlement. Son "adversaire" qualifié de centriste, Y. Lapid peut compter sur 51 élus en rassemblant tous les partis qui participaient au précédent gouvernement. Il est donc nettement battu. Le Haddash qui regroupe le Parti Communiste d'Israël et des petites formations arabes obtient 5 sièges. Les élus du Haddash avaient refusé de participer au gouvernement d’Y. Lapid. Il est à noter que le Meretz (une scission du parti travailliste, favorable à un accord de paix) n'a pas d'élus tandis que la parti travailliste lui-même, pourtant élément fondateur de l'État d'Israël, s'effondre et n'obtient que 4 élus.
Il est utile de rappeler que le Likoud comme les partis racistes et fascisants qui lui sont alliés sont des farouches partisans de l’accélération de la colonisation complète de la Palestine.
L'objectif est de liquider toute possibilité de créér un État palestinien tel que le prévoit les résolutions de l'ONU. Ainsi, dès avant les élections, T. Wennesland coordinateur des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, a indiqué que : "L’absence du processus de paix pour arrêter l’occupation israélienne et régler le conflit, aggrave les tensions dans les territoires palestiniens occupés et en Cisjordanie occupée". Devant le conseil de sécurité, Wennesland a ajouté : "Nous restons profondément préoccupés par la poursuite de l'expansion israélienne en Cisjordanie occupée, y compris à Jérusalem-Est" ajoutant que "les opérations d'expropriation et d'acquisition des biens privés des Palestiniens restent une source de préoccupation sérieuse".
Face à cette politique de colonisation le premier ministre de l'Autorité palestinienne Mohammad Shtayyeh a déclaré que les Palestiniens n'avaient aucune "illusion" que les élections produiraient un partenaire de paix israélien. "Les résultats confirment que nous n'avons pas de partenaire en Israël pour la paix", a-t-il déclaré, ajoutant : "La communauté internationale doit assumer ses responsabilités pour mettre en œuvre les résolutions de la légitimité internationale et assurer la protection de notre peuple contre les politiques agressives d'Israël après la montée au pouvoir de partis racistes".
Le résultat de ces élections reflète l'extrémisme et le racisme croissants dans la société israélienne. C'est si vrai que décrire les attaques contre le peuple palestinien prendrait des pages et des pages tant elles sont nombreuses, celles des colons s'articulant à la violence d'État. Pour s'en convaincre on peut consulter le site de l'agence palestinienne Wafa qui les décrits en détails(1) .
Les résultats de ces élections soulèvent auprès des plus fidèles supports d'Israël des interrogations quant à l'avenir de ce pays lui-même. Ainsi dans un long article au journal Les Echos, D. Moïsi écrit-il :" Aujourd'hui, l’État hébreu constitue en lui-même un avertissement d'une autre nature. Ce n'est pas ce contre quoi il lutte qui est porteur de leçons. C'est ce qu'il est devenu : un pays à l'avant-garde du nationalisme religieux le plus extrême, sinon une démocratie au bord du gouffre. Un pays où des forces politiques désormais au pouvoir en appellent ouvertement à l'expulsion des Palestiniens et à un combat réactionnaire contre la modernité".
Des chefs d'États qui ont félicité B. Netanyhou pour son succès, alors que nombre d'entre eux attendent prudemment la nomination du gouvernement israélien, on remarquera la célérité et la complaisance d' E. Macron qui a appelé dès dimanche l'ancien Premier ministre israélien B. Netanyahu "pour le féliciter de sa victoire aux élections"; "Je viens d'appeler Benyamin Netanyahou pour le féliciter de sa victoire aux élections" et ajoutant :" Nous partageons la même volonté de renforcer les liens déjà si forts entre Israël et la France".
Il est difficile d'être plus clair : La voix officielle de la France donne le feu vert au renforcement de la colonisation de la Palestine et de la répression contre la lutte légitime du peuple palestinien pour un État et le droit au retour des réfugiés chassés de leur terre.
Ensemble, nous devons mener la lutte pour soutenir le peuple palestinien, nous devons lutter pour obtenir la rupture des relations diplomatiques avec l'État d'apartheid qu'est Israël.

(1)https://french.wafa.ps/Regions/Details/2

Décès de Sadek Hadjerès ancien dirigeant du Parti Communiste Algérien et du Parti de l'Avant-Garde Socialiste
Sadek Hadjerès Né en 1928 ancien dirigeant du Parti Communiste Algérien (PCA) et du Parti de l'Avant-Garde Socialiste (PAGS) s’est éteint hier à Paris à 94 ans. Il a joué un rôle important dans l'activité du PCA et tout particulièrement lors de la lutte d'indépendance nationale. Militant nationaliste, il rompt en 1949 avec le Parti du Peuple Algérien (PPA) lorsque la direction étouffe les revendications qu’il porte avec des camarades en faveur de la rénovation démocratique du parti et de la prise en compte de la diversité culturelle de l'Algérie. En 1951 il adhère au PCA. Pendant la guerre d’indépendance, abandonnant son travail pour passer à la clandestinité, il fut, avec Bachir Hadj Ali, le principal dirigeant du PCA et coordinateur des groupes armés communistes, les combattants de la Liverté (CDL), en 1955-1956, il co-organise plusieurs actions armées jusqu’au versement des CDL dans l’Armée de libération nationale (ALN) à la suite de négociations avec le Front de libération nationale (FLN). Il demeure à Alger durant toute la guerre.
Après une brève activité publique tolérée durant quelques mois après l’indépendance grâce à la puissance et à l’enthousiasme des forces les plus progressistes du mouvement populaire, le PCA est de nouveau interdit en novembre de la même année. Cette fois ce sera par une décision des autorités algériennes, issues de la guerre de libération, au nom du régime du parti unique. Sadek Hadjerès rentrera dans la clandestinité jusqu’en 1989 année de l’instauration du multipartisme.
Pour tous ceux qui l’ont connu, il a travaillé à rassembler les partisans du socialisme et incarné cet idéal, il a contribué à la lutte pour la promotion des aspirations sociales et démocratiques des travailleurs et des masses populaires, il s'est attaché à la défense de l’indépendance politique et économique du pays face aux pressions et plans de déstabilisation de l’impérialisme. Si ses prises de positions tardives ont suscités des critiques, elles n'invalident en rien son rôle dans l'histoire du mouvement communiste en Algérie et dans celui de la lutte pour l'indépendance de ce pays.
Sadek Hadjerès sera inhumé en Algérie, conformément à ses dernières volontés.
Notre Parti Révolutionnaire COMMUNISTES présente ses condoléances les plus attristées à toute sa famille.

Au congrès national du Mouvement de la Paix
Le Mouvement de la Paix tient prochainement son congrès et nous a sollicité pour exprimer notre point de vue sur la question de la paix et du désarmement. Nous publions ici le texte envoyé à ce congrès.
Chers amis,
Nous tenons tout d'abord à saluer votre congrès et votre action pour la paix si essentielle dans un monde en devenir multipolaire dominé par le capitalisme de monopoles constitutif du système impérialiste moderne.
Le constat que nous portons, c'est que les affrontements au sein de l'impérialisme sont marqués par le déclenchement de la guerre pour règler les conflits qui s'exacerbent en son sein pour le contrôle des richesses matérielles et immatérielles, des voies de communications et de la force de travail. Les états capitalistes augmentent tous fortement leurs budgets d’armement, le commerce des armes n’a jamais été aussi florissant, les multinationales du secteur font du profit sur la terreur et la mort.
Pour nous, comme de nombreux partis communistes qui se sont exprimés dans une déclaration commune :"Non à la guerre impérialiste en Ukraine", la question de l'impérialisme doit être clairement identifiée, comme celle du capitalisme moderne mondialisé et globalisé. C'est à partir de cette conception que nous prenons position sur les questions internationales et menons une politique active de solidarité internationaliste.
Sommes-nous impuissants face aux guerres impérialistes et au surarmement ? La réponse est non, car tout dépend de l’action conjuguée des peuples pour refuser cette marche funèbre. Pour cela, il faut le rassemblement et la lutte pour exiger l’arrêt de la course aux armements sans oublier que la cause profonde des menaces c’est la nature même du capitalisme qui comme l’écrivait Jaurès en son temps : « Votre société violente et chaotique, même quand elle veut la paix, même quand elle est à l’état d’apparent repos, porte en elle la guerre comme la nuée dormante porte l’orage ». Raison de plus pour combattre le capitalisme jusqu’à l’abattre et construire une société socialiste faisant de la coopération entre les peuples, le fer de lance d’une politique de paix.
Bon congrès et ensemble dans l'action pour la paix et le désarmement!

G7 : Un nouveau partage des zones d’influences capitalistes.
Dans la déclaration des ministres des Affaires Étrangères du G7 (Allemagne, Canada, États-Unis, France, l’Italie, Japon et du Royaume-Uni et haut Représentant de l’Union européenne) du 4 novembre 2022 on peut lire :
« Tous les États membres des Nations unies doivent s’abstenir, dans leurs relations internationales, de recourir à la menace ou à l’emploi de la force contre la souveraineté et l’intégrité territoriale d’un État, quel qu’il soit, conformément à la Charte des Nations unies. Toute violation des principes fondamentaux juridiquement contraignants et agréés par tous, tels que la coopération pacifique, la souveraineté, le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes et l’intégrité territoriale, est inacceptable. Nous sommes fermement déterminés à demander des comptes aux auteurs de violations flagrantes de ces principes fondamentaux du droit international. »
A qui s’adresse le G7 ? À Israël bafouant les droits et massacrant le peuple palestinien, les USA menant un blocus contre Cuba et son agression contre le Venezuela, l’Arabie Saoudite finançant la guerre au Yémen, la France et sa politique néocoloniale en Afrique… Les impérialistes du G7, n’en ont que faire tant la guerre elle-même et son cortège de destructions sont toujours sources de profits. Ils veulent brouiller les lignes, dresser les peuples les uns contre les autres.
La déclaration donne les vrais motifs : « Nous poursuivrons par ailleurs notre coopération et la coordination de nos efforts, dans le cadre du G7 et au-delà, notamment pour faire face aux défis en matière de sécurité économique, et nous résisterons aux actes de coercition économique ». Tous les chapitres de la déclaration vont de la zone Méditerranée au Moyen et Proche-Orient, à Asie, l’Iran… doivent être lus et analysés en se référant à la nature des affrontements exacerbés au sein d’un système impérialiste. La redéfinition des rapports de forces régionaux et mondiaux ne fait que s’approfondir. Aucun continent n’échappe à cette lutte acharnée, c’est vrai en Europe, on le voit avec l’Ukraine, c’est vrai sur le continent Africain, en Asie et en Amérique.
Nous devons mesurer les dangers que représentent ces luttes et ces guerres impérialistes qui s’accompagnent d’une montée en puissance des capacités militaires des États. Thalès, Safran, Dassault et autres en France, Leonardo en Italie, Rheinmetall en Allemagne et tous les autres marchands de canons se frottent les mains, leurs actions montent en flèche quels que soient les belligérants ciblés, les profits vont exploser et ravir encore les actionnaires.
Des affrontements violents s’exacerbent au sein de l’impérialisme pour un nouveau partage des zones d’influence. « Les pays du G7 vont mobiliser jusqu’à 600 milliards de dollars d’investissements publics et privés au cours des cinq prochaines années pour les infrastructures mondiales et l’investissement ».
L’émergence de pays et tout particulièrement en Asie avec la Chine qui prennent de plus en plus leur place dans le système impérialiste et qui aspirent à une redistribution des zones d’influence conduit à une concurrence exacerbée des monopoles capitalistes et donc à des affrontements d’intérêts encore plus violents au sein du système impérialiste, pour la domination des nations faibles, le contrôle des ressources naturelles minérales et agro-alimentaires, les voies de communication, la force de travail... Détruire des vies, détruire des villes, détruire des industries, détruire des terres agricoles, priver d’avenir la classe ouvrière, les populations pour enrichir les multinationales. Il faut imposer des accords qui assurent le développement de chaque Nation, qui respectent la souveraineté de chaque peuple. Des crises majeures vont appauvrir encore les peuples. Les guerres impérialistes font toujours la misère des travailleurs de tous les camps. ça suffit ! Ce sont les peuples qui souffrent et qui vont souffrir longtemps des combats, des privations de toutes sortes, des destructions, d’une augmentation massive des prix qui font plonger rapidement dans la misère.
Unissons les travailleurs pour construire une société débarrassée du capitalisme fauteur de guerre !
Les tensions et les affrontements au sein du système impérialiste sont arrivés à un point où la guerre ouverte entre États est conçue comme un moyen de s’imposer dans la concurrence acharnée que se livrent les monopoles capitalistes. Le seul moyen d’empêcher cette trajectoire qui mène à un désastre, c’est de lutter pour une politique d’indépendance des nations, de désarmement et de paix et c’est d’en finir avec le système capitaliste, le combattre jusqu’à l’abattre. Pour les peuples, les travailleurs, engager la bataille de classe pour abattre ce qui est à l’origine de ces affrontements : le système capitaliste et les monopoles.

Royaume-Uni : « Nous avons besoin d’un soulèvement »
C’est le constat de Mike Lynch, responsable de RMT (RAIL, Maritime Transport Workers). Depuis cet été (cf. Hebdo 783) le Royaume-Uni s’enfonce dans l’inflation, celle-ci atteint 10,1 % en un an, les salaires n’ont pas été relevés et le pays s’attend à un « hiver de mécontentement ». L’augmentation des prix dans l’alimentation se situe à 14,6% officiellement en septembre.
Les grèves de la colère se sont étendues à quasiment tous les secteurs même là où ce n’était jamais arrivé et malgré tous les obstacles dressés par les Tories (Conservateurs), obstacles que n'ont jamais levé les Travaillistes lorsqu'ils étaient au pouvoir, pour empêcher tout mouvement social.depuis les années Thatcher.
Boris Johnson, Liz Truss, et aujourd’hui, Rishi Sunak. Le 25 octobre, le roi Charles III a déclaré le nouveau chef du parti conservateur Premier Ministre pour former un gouvernement. Sa prédécesseuse, Liz Truss, avait remplacé Boris Johnson après sa démission n’est resté en poste que depuis 44 jours. C’est bien « La City » et le patronat britannique qui désigne leur meilleur serviteur et dicte sa feuille de route.
Arrivé au pouvoir, le Premier Ministre Rishi Sunak, a déclaré(1) : « Je placerai la stabilité économique et la confiance au cœur du programme de ce gouvernement. Cela signifie que des décisions difficiles devront être prises. Ma mission est de reconquérir la confiance des Britanniques » en « agissant sur les questions qui préoccupent les gens. Je suis quelqu'un en qui ils peuvent avoir confiance pour comprendre l'économie ». Des « décisions difficiles », en système capitaliste, cela signifie en clair des décisions contre les salariés au bénéfice du patronat mais le peuple ne se laisse pas duper aussi facilement, il a répondu par un appel à la manifestation contre l’austérité 20 Octobre pour la manifestation du TUC (Confédération des Syndicats Britanniques) à Londres. Manifestation pour dénoncer les réductions de budget des services publics qui se trouvent à la limite de ne plus pouvoir fonctionner. On est bien loin du soulèvement évoqué mais au Royaume-Uni, après avoir été cassé il y a presque quarante ans par l’ancienne première ministre Margaret Thatcher, puis longtemps marginalisé par les médias et le personnel politique, le mouvement syndical redresse la tête. Les adhésions sont en hausse et, ces derniers mois, les arrêts de travail se sont multipliés, dans le secteur public et le privé, avec une fréquence inédite. 300 000 infirmiers sont, eux aussi, sondés (pour indiquer, leur intention de faire grève ou non) par leur principal syndicat, le Royal College of Nursing (RCN), pour la première fois depuis sa création en 1916 ! Côté transports, le syndicat RMT a rarement été autant mobilisé : ses membres enchaînent les grèves depuis l’été et débrayent à nouveau les 5, 7 et 9 novembre. Le CWU, le syndicat des postes et des télécommunications, coordonne aussi des grèves perlées depuis l’été chez Royal Mail – une nouvelle grève est prévue le 12 novembre. La direction du Trésor annonce le 28/10 que l’économie britannique entrerait en récession au dernier trimestre 2022. Quelque chose est en train de se construire au Royaume-Uni mais le TUC, essentiellement réformiste lui-même ne peut pas s’appuyer sur un parti communiste révolutionnaire puissant pour peser sur le mouvement en cours et le porter au plan politique.

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(1)Le Premier ministre britannique Rishi Sunak a promis samedi que le budget qu'il doit présenter mi-novembre serait «juste», tout en répétant que les décisions à prendre étaient «difficiles», face à la crise économique et financière que traverse le Royaume-Uni. Le gouvernement doit dévoiler le 17 novembre ses arbitrages budgétaires, au moment où le pays connaît une inflation record et est la proie d'inquiétudes financières provoquées par le précédent gouvernement conservateur de Liz Truss.
Selon plusieurs médias britanniques, le Premier ministre et son chancelier de l'Échiquier (ministre des Finances) Jeremy Hunt envisagent jusqu'à 50 milliards de livres de hausses d'impôts et de baisses de dépenses pour rassurer sur la stabilité à long terme des finances publiques, laissant augurer un retour à l'austérité. «Il y a des décisions difficiles à prendre» mais «nous allons être justes sur la manière dont nous allons les aborder», a promis Rishi Sunak samedi dans un entretien avec le quotidien The Times, dix jours après son arrivée à Downing Street dans la foulée de la démission de Liz Truss.