Gantry 5

 

729-11/08/2021 Depuis quelques semaines, la tension est montée d'un cran entre les deux puissances régionales que sont Israël et l'Iran.

Sur mer, l'attaque du pétrolier MT Mercer Street, géré par un milliardaire israélien, en mer d’Oman a été aussitôt attribuée à l'Iran par, Israël, les USA et le Royaume Uni, ce que l'Iran nie farouchement. Les attaques contre des pétroliers sont devenues un des aspects du conflit entre Israël et l'Iran dont les facettes sont multiples et débordent sur toute la région que ce soit au Liban, en Syrie comme en Palestine. Ces attaques en mer s'ajoutent aux frappes aériennes et terrestres israéliennes en direction du Liban et de la Syrie, des roquettes lancées par le Hezbollah - la milice pro-iranienne au Liban - ou de la guerre dans le cyberespace. Ainsi, depuis mercredi, la zone hautement sensible qu'est la frontière libano-israélienne a été le théâtre de bombardements isréliens. Pour la première fois depuis 2006, Israël a fait appel à son armée de l'air pour bombarder le sud du Liban. Vendredi, le Hezbollah a revendiqué le tir de plusieurs roquettes en direction d'Israël. La Finul, la Force intérimaire des Nations unies qui agit dans le sud du Liban, a jugé la "situation très dangereuse".
Les incidents en mer eux, sont de plus en plus fréquents. Israël a ainsi mené des opérations commando contre au moins 10 navires iraniens depuis 2019 avec l'objectif est de réduire les capacités d'exportations de pétrole de l'Iran, déjà largement limitées par l'embargo US et tout particulièrement en direction de la Syrie, si bien d'ailleurs que des navires russes escortent désormais souvent les pétroliers iraniens.
Tous ces événements se situent dans le contexte de la reprise prochaine des discussions sur le nucléaire iranien. Rappelons que les USA, sous la présidence de D. Trump avait unilatéralement quitté l'accord signé en 2015, par les huit parties suivantes : Les USA, la Russie, la Chine, la France, le Royaume-Uni auxquels s'étaient ajouté l'Allemagne, l'Union Européenne et l'Iran. Cet accord-cadre avait pour but de contrôler le programme nucléaire iranien et de faire lever les sanctions économiques qui touchaient le pays. Hormis les USA, tous les pays signataires avaient reconnu le respect de ses engagements par l'Iran. Seul Israël avait applaudi à cette rupture par les USA, elle avait largement contribué à tendre les relations entre l'Iran et les USA et a donner un feu vert puissant à Israël dans sa politique de colonisation complète de la Palestine, politique activement soutenue par le plan américain pour le Moyen-Orient et accéléré les processus de normalisation des relations entre Israël et l'Arabie Saoudite en particulier. Arabie Saoudite qui est un adversaire déclaré de l'Iran et entend jouer son rôle de puissance régionale impérialiste.
Ce qui est en jeu aujourd'hui, c'est le contenu du nouvel accord qui semble se dessiner et qui conduit les protagonistes principaux à créer un rapport de force leur permettant d'y assurer leurs positions. L'Iran en graves difficultés économiques du fait de l'embargo qu'il subit a besoin de cet accord mais pas à n'importe quel prix. Un accord qui donnerait l'avantage aux USA et à ses alliés dans la région c'est ce qu'ils recherchent, aurait pour conséquence d'affaiblir l'Iran durablement et le mettrait à la merci des puissances impérialistes dominantes.
Dans cette région du monde, comme ailleurs, on mesure donc les dangers que font courir aux peuples les visées de domination des grandes puissances impérialistes, et ce sont les peuples qui en font les frais. Au Moyen-Orient en particulier, la résolution des nombreux problèmes qui s'y concentrent ne peuvent pas trouver de solution stable sans la reconnaissance des droits légitimes du peuple palestinien à un État et à celui au retour, de même que le respect de la souveraineté des États.

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