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N° 875 29/05/2024 Un massacre de plus
Israël a de nouveau bombardé Rafah, dans la bande de Gaza, dimanche 26 mai. Les Palestiniens, notamment le Croissant Rouge, présent sur les lieux peu de temps après le bombardement meurtrier, dénoncent un massacre causé par le ciblage d’un centre pour personnes déplacées. Au moins 35 personnes sont mortes, selon les autorités de Gaza. Cet endroit, organisé par l’UNRWA, l’agence de l’ONU pour les réfugiés, avait été déclaré zone sûre par l’État sioniste. Le camp de Barkasat, au nord-ouest de Rafah est une des nouvelles victimes de la barbarie sioniste.
Difficile de trouver les mots face aux images d’un nouveau massacre dans la bande de Gaza. Des cadavres qui jonchent le sol, le corps d’un enfant, porté à bout de bras, sans tête, des tentes de réfugiés, des bâtiments et des véhicules en flammes.
La présidence palestinienne a accusé Israël d’avoir perpétré « un massacre », en frappant un centre pour personnes déplacées à Rafah. L’Autorité palestinienne dénonce le ciblage « délibéré » d’un site géré par l’UNRWA. Selon les autorités de Gaza, l’attaque a fait au moins 40 morts, dont une majorité de femmes et d’enfants.
« Des vidéos partagées sur les réseaux sociaux montrent un énorme incendie sur le site, alors que les ambulanciers et les pompiers semblent avoir du mal à gérer la situation », écrit CNN. « La zone ciblée comprenait un grand conteneur, utilisé comme abri par des dizaines de familles, entouré de centaines de tentes », ajoute la chaîne états-unienne.
Le Croissant-Rouge palestinien a déclaré que ses ambulances avaient transporté « un grand nombre » de personnes tuées ou blessées lors de l’attaque. 
La Résistance palestinienne a aussi réagi. Le Hamas a produit un communiqué avec notamment ces mots : « Nous appelons les masses de notre peuple en Cisjordanie, à Jérusalem, dans les territoires occupés et à l’étranger à se lever et à marcher avec colère contre cet horrible massacre ».
Des frappes dans d’autres zones de Rafah ont également été signalées dimanche en fin de journée. L’hôpital koweïtien a reçu les corps de trois personnes, dont celui d’une femme enceinte.
L’Egypte a fustigé un « bombardement délibéré » d’Israël sur « des tentes de déplacés » et déplore depuis le 28 mai la mort d’un garde-frontière tué par l’armée sioniste.
 
La propagande israélienne ne change pas
La justification israélienne est la même que d’habitude. Le bombardement aurait visé « un quartier général du Hamas » dans lequel opéraient « d’importants terroristes ». L’armée « la plus morale du monde » a précisé : « La frappe a été menée contre des cibles légitimes au regard du droit international, grâce à l’utilisation de munitions précises et sur la base de renseignements précis » annoncé le lancement d’une enquête interne. Mais elle a tout de même osé dire dans son communiqué : « avoir connaissance d’informations selon lesquelles plusieurs civils dans la zone ont été blessés » ; le comble du cynisme !
Désormais, Netanyahu parle d’un « tragique accident ». Quand-à ses protecteurs de l’impérialisme US, ils font comme d’habitude : indignation de façade, soutien persistant. Un porte-parole du Conseil de sécurité national de la Maison Blanche a déclaré que les autorités impérialistes étaient « bouleversées » par les images de la frappe israélienne qui a tué des « Palestiniens innocents ». Et il s’est empressé de reprendre la justification rituelle d’Israël : « Israël a le droit de s’en prendre au Hamas, et nous comprenons que cette frappe a tué deux terroristes de haut rang du Hamas […]. Mais comme nous l’avons dit clairement, Israël doit prendre toutes les précautions possibles pour protéger les civils ». C’est toujours la même rhétorique, validant les mensonges de la propagande israélienne, en dépit de la réalité. Le porte-parole a même ajouté que les Etats-Unis étaient « activement engagés pour comprendre ce qu’il s’est passé ». Comme si c’était difficile à comprendre : Israël a délibérément visé un camp de réfugiés pour montrer que nul n’est en sécurité nulle part, pour s’en prendre une énième fois à l’agence de l’ONU, pour terroriser la population et la convaincre de partir.
 
Voilà la réponse des sionistes à l’injonction de la CIJ
« Cet atroce massacre perpétré par les forces d’occupation israéliennes est un défi à toutes les résolutions internationales », a écrit la présidence palestinienne dans son communiqué.  Et il faut se souvenir que, le  24 mai, à peine deux jours avant ce massacre, la Cour internationale de justice (CIJ), la plus haute juridiction des Nations unies, ordonnait à Israël d’arrêter « immédiatement » son offensive militaire à Rafah. Elle exigeait également l’abandon de « toute autre action menée dans le gouvernorat de Rafah qui serait susceptible d’infliger au groupe des Palestiniens de Gaza des conditions d’existence capables d’entraîner sa destruction physique ou partielle ». La cour a aussi ordonné à Israël de maintenir ouvert le passage de Rafah pour permettre un accès « sans restriction » à l’aide humanitaire.
Eh bien voilà la réponse de l’État génocidaire sioniste à la CIJ : un massacre et une boucherie. Le message est clair : « Causez toujours, nous allons continuer, avec le soutien de nos protecteurs impérialistes occidentaux ! »
 
L’impunité israélienne doit cesser
L’État sioniste affiche sa détermination, mais il ne se sent pas si fort que ses provocations et actes génocidaires veulent le montrer.
Une chose est sûre, en tout cas, ce n’est pas le pseudo « droit international » qui permettra de faire céder les génocidaires. C’est d’abord parce que ce droit est celui des impérialistes et, principalement, de l’impérialisme dominant, les USA ; ensuite parce que la CIJ, comme l’ONU, indépendamment de la bonne volonté des juges ou des employés des Nations Unies, n’a aucun moyen de faire respecter ses injonctions. Israël bafoue d’ailleurs toutes les résolutions de l’ONU depuis le début de son existence autoproclamée.
Mais l’État sioniste est fragilisé par les protestations mondiales des travailleurs et de la jeunesse, les peuples en ont assez du génocide et de son impunité. Il faut continuer, notre seule arme, c’est la solidarité active des peuples avec le combat de la Résistance palestinienne. Le boycott des produits israéliens et de ceux qui commercent avec est également une arme efficace. Le boycott international de BDS contre Carrefour touche suffisamment l’enseigne pour qu’elle envisage de revendre tous ses magasins franchisés en Israël. Et il faut accélérer la pression pour que des sanctions économiques et diplomatiques soient prises. L’Union européenne est un partenaire important des sionistes ; une suspension de l’accord qui les lie mettrait en difficulté l’État colonial, dont l’économie n’est guère florissante. Enfin, il est important de continuer d’exiger la fin des livraisons d’armes.
C’est ainsi et seulement ainsi, et non pas en ânonnant sur le pseudo droit international que nous obtiendrons l’arrêt du génocide et la fin de l’impunité pour les dirigeants sionistes et leur État colonial.
 
En conclusion
La question palestinienne, la lutte de libération nationale de son peuple doivent rester la préoccupation majeure des peuples, de la jeunesse et des travailleurs du monde. Dans ces conditions, s’il est urgent et fondamental de réclamer un cessez-le-feu immédiat et permanent, de même que l’accès libre aux humanitaires dans toute la Bande de Gaza, ou encore le retrait total des forces d’occupation de l’enclave, cela ne saurait suffire.
 
C'est pourquoi, le Parti Révolutionnaire Communistes entend rassembler tous ceux qui veulent un cessez le feu immédiat pour que cesse le massacre des Palestiniens et se prononcent pour la paix. Pour nous, cela passe par le soutien aux revendications fondamentales du mouvement de libération nationale palestinien : fin immédiate de l'agression militaire sioniste, droit au retour des réfugiés et formation d'un État palestinien sur le territoire de la Palestine mandataire.